doption du Christianisme par l'Empereur Constantin et par les Prêtres Païens, que l'on construira des Temples nouveaux sous la forme de Croix et sous le nom d'Églises.

Suivant Moïse, Dieu avait déjà dit :

« Vous ne vous ferez point avec moi de Dieux d'argent ou d'or.» (Exode, XX, 23.)

Le Prophète Daniel, en parlant d'un Roi impie, avait dit aussi :

« Il honorera un Dieu de son choix avec l'or, l'argent, les pierres précieuses et tout ce qu'il y a de plus beau.» (Daniel, XI, 36 à 38.)

Et nous venons de voir l'Abbé Fleury reconnaître que les premiers Chrétiens n'ont point d'Images.

Jésus ne le dit pas formellement. Mais il le fait entendre par la Parabole des Vignerons, et le dit de beaucoup d'autres manières.

D'abord, quelle nécessité d'avoir des Prêtres dans le Royaume de Dieu, quand la Loi sera si simple, quand le Péché sera effacé, quand tous

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les membres de ce Royaume seront justes, saints, parfaits, Enfants de Dieu, Rois et Prêtres ?

A quoi bon des Prêtres, quand Paul dit avec le Prophète :

« Personne n'aura plus besoin d'enseigner son Prochain et son Frère en disant : « Connaissez le Seigneur,» parce que tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand. » (Paul, Épît. aux Hébr., VIII, 11.)

Jésus condamne trop vivement les Pharisiens pour ne pas vouloir les supprimer. Il ne veut plus que personne soit appelé Maître, Docteur, même Père, comme on appelait les Prêtres Juifs; il veut qu'il n'y ait parmi eux que des Frères (pag. 371).

« N'appelez aussi personne sur la terre votre Père, parce que vous n'avez qu'un Père qui est dans les Cieux

« Et ne souffrez pas qu'on vous appelle Maîtres, parce que vous n'avez qu'un Maître, qui est le Christ.

« Celui qui est le plus grand parmi vous sera votre serviteur; et quiconque s'élèvera sera abaissé, tandis que quiconque s'abaissera sera élevé. » (Matth., XXIII, 9 à 12.)

Ainsi, Jésus ne veut plus aucune domination Pharisienne, aucune supériorité sacerdotale, mais la Fraternité et l'Égalité en tout, partout et toujours.

Nous verrons les Apôtres constituer des

Evéques et des Diacres; mais ils seront élus pour rester Frères, égaux, serviteurs, chargés seulement de l'instruction et de l'administration, sans priviléges et sans domination.

§ XVI. Plus de Cérémonies ni Pratiques superstitieuses.

Nous avons entendu Isaïe (pag. 360).

Nous avons vu Jésus critiquer le Jeûne et le Sabbat, et d'autres pratiques des Pharisiens (pag. 363).

Nous venons de voir ce qu'en dit l'abbé Fleury.

Voici Paul, qui dit :

« Que personne ne vous condamne pour le manger et pour le boire', ni sur le sujet des jours de fêles, des nouvelles lunes et des jours de Sabbat..... » (Paul, Épît. aux Coloss., II, 14.)

Ainsi, pour Jésus et ses Apôtres, comme pour les Prophètes, c'est la pratique de la Fraternité qui doit remplacer toutes les Cérémonies et Pratiques de l'ancien Culte.

Nous parlerons plus tard de la Confession, de la Pénitence, du Baptême et de la Prière.

En résumé, Doctrine, Religion, Culte, tout

est simple dans le Royaume de Dieu, préparé et annoncé par Jésus, et tout se concentre toujours dans l'amour et l'imitation d'un Dieu qui est le Père le plus parfait, et dans la réalisation de la Fraternité.

Voyons, maintenant, où, quand et comment doit arriver le Royaume de Dieu.

Sur la Terre, comme le démontre tout ce qui précède, en sorte que ce qui suit pourra paraître une preuve surabondante.

Écoutez la mère de Jésus.

Luc dit que, quand Marie sait qu'elle enfantera le Sauveur, transportée d'enthousiasme et inspirée par l'Esprit prophétique, elle s'écrie:

« Mon âme glorifie le Seigneur, et mon Esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur; lui qui est tout-puissant et de qui le nom est saint. Sa miséricorde se ré

pand d'âge en åge sur ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras. Il a dissipé ceux qui s'élevaient d'orgueil dans les pensées de leur cœur. - Il a renversé les Grands de leurs trônes, et il a élevé les Petits. Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés, et il a renvoyé vides ceux qui étaient Riches. » (Luc, I, 46 à 53.)

C'est bien de la Terre qu'il s'agit!

Et nous avons vu (pag. 354) une grande troupe d'Anges célébrer la naissance de Jésus, en chantant:

« Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et Paix sur la TERRE aux hommes de bonne volonté ! »

C'est bien encore de la Terre qu'il s'agit!

Cela est manifeste, indubitable, puisque Jésus, comme Jean-Baptiste, s'écrie :

« Faites pénitence, car le Royaume des Cieux est PROCHE.» (Mat., III, 2; IV, 17.)

Or quand Jésus dit: le Royaume des Cieux est PROCHE, cela ne veut certainement pas dire : le Royaume des Cieux est PROChe des Cieux, mais cela veut incontestablement dire le Royaume des Cieux est PROCHE SUR la Terke, ou le Règne de Dieu arrivera bientôt sur la Terre.

C'est d'ailleurs précisément ce que dit Jésus dans la prière à Dieu: