sur quelque point et que, dans leur orgueil, ils se croient plus infaillibles que leur Maître (Jean, VI, 67): ce sont des Démons de vanité, de présomption, de témérité!

Nous avons vu Pierre reprocher à Jésus son dévouement et Jésus lui dire: retire-toi Satan ! (pag. 431.)

Mais Satan, qui serait détrôné si le triomphe de Jésus était complet, entre dans Judas pour lui inspirer l'égoïsme, la cupidité, la soif de l'or et de l'argent, la trahison!

Judas va trouver les Princes des Prêtres et leur dit: Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai? » La vente est convenue pour trente pièces d'argent... Et depuis ce temps, l'exécrable Judas ne s'occupe plus qu'à trouver l'occasion de livrer son Maître. (Matt., XXVI, 14 à 16.)

Le soir, soupant avec ses douze Apôtres, Jésus leur dit :

-L'un de vous me trahira!

-Serait-ce moi, Seigneur, s'écrie chacun d'eux? – C'est celui qui met avec moi la main dans le plat. Malheur à lui!

- Maitre est-ce moi ? dit Judas.

- Vous l'avez dit! » (Matt. XXVI, 20 à 25.)

Puis, à la nuit, quand Jésus est seul avec quelques Apôtres sur la montagne des Oliviers, dans un lieu écarté appelé Gethsemani, Judas, qui connaît sa retraite, arrive avec une troupe armée, baise Jésus pour le lui indiquer comme il en est convenu avec elle, et le lui livre ainsi. (Matt., XXVI, 36 à 55.)

Alors ses Disciples, qui d'abord ont promis de mourir plutôt que de l'abandonner (55), l'abandonnent et s'enfuient (56).

Un jeune homme seul le suit, couvert seulement d'un linceul (ou couverture légère ); mais, comme on veut se saisir de lui, il laisse aller son linceul et s'enfuit tout nu des mains de ceux qui le tiennent. (Marc, XIV, 54.)

Puis Pierre, qui le premier, lui a promis de mourir plutôt que de le renier jamais (35), le renie trois fois avec des serments execrables, dans la crainte de se compromettre, ce qui ne l'empêche pas de pleurer amèrement ensuite sur sa lâcheté. (33 à 35, 58 à 75.)

Quand Judas verra Jésus condamné, repentira lui-même : mais il sera

-

il se

bien temps!

Il reportera aux Princes des Prêtres les

trente pièces d'argent, prix du sang.

• J'ai péché, leur dira-t-il en trahissant l'innocent!

Que nous importe, à nous ? lui répondront-ils. C'est votre affaire à vous! »

Voilà bien les corrupteurs qui achètent des trattres, assez aveugles pour se faire leurs instruments!

Alors, déchiré de remords, désespéré, Judas jettera l'argent dans le temple et se pendra. (Mat., XXVI, 1 à 5.)

Nous venons de voir Jésus sur la Montagne des Oliviers (symbole de Paix et de Propagande pacifique), quand une troupe d'hommes armés d'épées et de bâtons et portant des lanternes et des flambeaux, arrive avec Judas: plusieurs Capitaines des Gardes du temple, même des Sénateurs et des Princes des Prêtres, arrivent avec eux, jeudi soir. Judas s'approche de lui, lui donne un perfde baiser en lui disant; « Maltre, je yous salue! (quelle horreur!)

"Qu'êtes-vous

venų faire ici, mon ami, lui répond ce Jésus si bon qui donne sa vie pour le salut de tous, et qui, sur la croix, va pardonner à ses bourreaux!

Mais, au signal convenu du traître baiser, la troupe veut se jeter sur lui.

Je vous ai déjà dit que c'est moi! Laissez aller ceux-ci (en montrant ses Apôtres). »

Toujours de la sollicitude, de l'amour et du dévouement pour ceux qu'il appelle ses amis et ses frères !

C'est en vain que Pierre, qui porte une épée, la tire et coupe l'oreille droite à l'un des agents nommé Malchus.

« Remettez votre épée dans le fourreau, lui dit Jésus, car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée.»

Prophétie qui s'est presque toujours réalisée (dans César ou Rome comme dans Napoléon), et qui indique la supériorité de la Propagande pacifique sur la propagande révolutionnaire, et de la Réforme par les idées et les doctrines sur la Révolution par les armes et la violence.

« Croyez-vous, ajoute-t-il, que (si je voulais repousser la force par la force) je ne pourrais pas prier mon Père de m'envoyer plus de douze légions d'anges et qu'il ne me les enverrait pas pour me délivrer? »

Certainement, s'il voulait se défendre, il aurait appelé des Anges ou ses prosélytes et ses partisans, et des légions le défendraient !... mais au lieu de se défendre, il guérit l'oreille de Malchus!

Puis, s'adressant à la troupe, il lui dit :

« Vous venez

comme si j'étais un VOLEUR, tandis que tous les jours, vous pouviez m'arrêter dans le temple où j'étais assis au milieu du Peuple pour l'enseigner!

t

Que de gens les Pharisiens feront encore arrêter pour des opinions en disant que ce sont des voleurs! Que de prédicateurs de doctrines fraternelles ces Pharisiens persécuteront clandestinement sans oser attaquer directement leur enseignement !

"

Mais toutes ces observations de Jésus sont inutiles; et la troupe soldée lie et emmène comme un voleur, devant des Prêtres, celui que le Monde va bientôt adorer comme un Dieu ! (Matt., XXVI, 47 à 56; -Marc, XIV; — Luc, XXII; Jean, XVIII).

§ V. — Jugement, Condamnation, Outrages.

Le récit suivant est le résumé des quatre récits faits par Matthieu (XXVI et XXVII), par