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Nous en avons déjà dit un mot (pag. 85). Toujours excités par de prétendus Prophètes et de prétendus Messies qui les poussent à la révolte contre les Romains, les Juifs se révolteront en effet contre leurs oppresseurs et seront enfin, après d'horribles massacres, chassés de Jérusalem (33 ans après la mort de J.-C.) et dispersés sur toute la Terre.-La Majorité d'entre eux, toujours connus sous le nom de Juifs, conserveront leur Religion Mosaïque leur Talmud (ancienne Bible), leur Loi, leur Culte avec ses Synagogues et ses Rabbins, leurs mœurs et leur nationalité, et même leur physionomie, ne se mariant qu'entre eux, toujours haïs, méprisés et persécutés par les Chrétiens.

Mais la Minorité Juive-Chrétienne sera le plus actif instrument de Propagande, en portant le Christianisme partout dans son exil.

Voyons maintenant le Christianisme dans l'Empire Romain.

CHAP. XV.

ÉTABLISSEMENT DU CHRISTIANISME

DANS L'EMPIRE ROMAIN.

§ I. — Nécessité d'une grande Révolution.

Quoiqu'il n'y ait encore ni Presse ni Journaux, les barrières sont abattues déjà entre presque tous les Peuples; la Judée communique avec Rome comme avec toutes les Nations voisines; les Philosophes discutent et s'assemblent partout.

Nous avons vu les Apôtres, surtout Pierre et Paul, commencer à se rendre partout au milieu d'eux ; ils discutent soit en parlant soit en écrivant; leurs Épitres ou Lettres aux diverses Églises sont copiées et répandues; et bientôt l'affreux supplice de J.-C., sa Doctrine et sa Divinité, sont l'objet de toutes les discussions philosophiques en Asie, en Égypte, en Grèce et en Italie.

Partout les Païens se moquent d'abord de

ce qu'ils appellent la sotte crédulité des JuifsChrétiens; partout ils rient à l'idée d'un Dieu qui ressuscite et surtout qui se laisse crucifier; les Aristocrates ne parlent qu'avec mépris d'une Secte qui s'adresse principalement au Peuple.

Mais le vieux Paganisme est devenu luimême absurde, ridicule et odieux; il ne suffit plus à la civilisation nouvelle, tandis que la Religion de J.-C. est au contraire l'expression de toutes les nouvelles idées morales et philosophiques. Elle est en outre la consolation et l'espérance des esclaves, des opprimés et des malheureux, qui sont si nombreux sur la Terre!

Le Christianisme doit donc trouver et trouve en effet des partisans partout.

Bientôt, les Philosophes les plus célèbres, les savants les plus distingués, les personnages les plus vertueux, adoptent la Religion du Christ et lui font de nouveaux sectateurs ; bientôt l'Empire Romain, c'est-à-dire le monde presque entier, se trouve, comme la Judée, divisé en deux Partis religieux, des Païens (conservateurs) et des Chrétiens (réformistes).

Cependant, que d'immenses obstacles s'op

posent encore à l'établissement du Christianisme !

§ II. Immenses Obstacles à l'Établissement

du Christianisme.

Dans tout l'Empire Romain, comme auparavant chez les Grecs et partout, c'est la force qui règne, c'est le droit de la guerre, de la victoire et de la conquête !...

Tous les Peuples s'appellent réciproquement les Barbares, et se considèrent comme ennemis.

Partout le Vainqueur croit avoir le droit de piller et détruire, de massacrer ou réduire en esclavage. Souvent les prisonniers désarmés sont égorgés par milliers; souvent même on les mutile, en leur coupant les poings ou en leur crevant les yeux!...

Les Empereurs, les Rois, les Aristocrates, les Prêtres et les Riches, se croient des Dieux ou des êtres d'une autre race, pouvant posséder et exploiter les Peuples comme des troupeaux !

Tous les hommes considèrent la femme comme une espèce inférieure, presque sans âme, presque comme une chose.... Aussi cha

que homme peut avoir plusieurs femmes et des concubines; le mari a droit de vie et de mort, et peut à plus forte raison répudier suivant son caprice. Beaucoup obligent leurs femmes (et leurs esclaves) à se brûler sur le bûcher de leur mari (et de leur maître) pour aller le servir dans le Paradis. Beaucoup prêtent leurs femmes à leurs hôtes et à leurs amis..... Beaucoup ont des femmes communes.... Beaucoup prostituent leurs femmes et leurs filles dans les Temples..... Beaucoup ont des festins, des fêtes, des assemblées, où les deux sexes paraissent entièrement nus... Les hommes se marient entre eux et les femmes entre elles; et l'on a vu des Empereurs mêmes en donner l'exemple...... On tolère des Temples ou des maisons publiques de prostitution, les unes remplies d'hommes et les autres de femmes... Les enfants abandonnés sont élevés pour ces maisons, les jeunes garçons comme les jeunes filles !!!

Les pères ont droit de vie sur les enfants, les tiennent toujours sous leur puissance, les déshéritent à volonté, les sacrifient, les vendent et les prostituent.... L'avortement, l'infanticide, l'exposition, la castration, sont permis et souvent ordonnés !...

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