Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

8° Histoire des classes ouvrières en France depuis 1789 jusqu'à ños jours, par M. E. Levasseur, professeur d'histoire au lycée Napoléon, suite d'un premier ouvrage présenté à l'Académie et embrassant la longue période antérieure de cette même histoire depuis Jules César jusqu'en 1789, couronné, comme l'ouvrage actuel, par l'Académie des sciences morales et politiques (Paris, 1867, 2 vol. in-8°). « L'auteur, dans un travail de huit années, a cherché, dit-il, à appliquer à l'étude des faits contemporains la méthode sévère de l'érudition, et à leur appréciation la lumière de la science économique. C'est ce qui l'a encouragé à faire ce nouvel hommage à l'Académie érudite par excellence. »

9° Monographie du palais de Granvelle à Besançon, par M. Aug. Castan (Paris, 1867, in-8°).

10° Supplément aux recherches sur le lieu de la bataille d'Attila en 451, par M. Peigné-Delacourt (Troyes, 1866, in-4").

11° De la part de M. Ern. Breton, I. Notice sur la vie et les ouvrages de Paul Véronèse; - II. Notice sur la vie et les ouvrages du Dominiquin (Saint-Germain, 1866-67, 2 br. in-8°).

12° Mémoires (t. VIII) et Bulletin (IXe année) de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle (Metz, 1866, 2 vol. in-8°).

13° Revue archéologique: mai 1867.

14o Annales de philosophie chrétienne : avril 1867.

15° M. WADDINGTON fait hommage à l'Académie des livraisons 57 et 58 (pages 313-373 du texte et planches 38, 53, 67, 90, gr. in-4o) du Voyage archéologique en Grèce et en Asie Mineure, continué par lui.

M. DE WAILLY présente à l'Académie, au nom de l'éditeur, M. Thurot, un travail posthume de M. Charles Corrard, publié récemment dans la Revue archéologique (Nouvelle série, t. XV; pp. 457-493, 233-245) et intitulé : Observations sur le texte de Joinville et la lettre de Jean-Pierre Sarrazin. « M. Charles Corrard, dit M. DE WAILLY, en étudiant le texte de Joinville dans les éditions et les manuscrits, y avait remarqué un certain nombre d'incorrections qu'il avait relevées avec soin. Il avait cru en outre y trouver des transpositions, des gloses et diverses interpolations dont il s'expliquait l'existence en supposant que les manuscrits parvenus jusqu'à nous auraient été exécutés sur des copies altérées déjà par des transcriptions successives. Quoique cette hypothèse soit contestable, et que des indices nombreux autorisent à considérer le manuscrit de Bruxelles et celui de Lucques comme dérivant sans intermédiaire, l'un de l'exemplaire offert en 1309 à Louis le Hutin, l'autre de l'exemplaire conservé au château de Joinville, les appréciations critiques de M. Corrard seront profitables à tous ceux qui s'occupent ANNÉE 1867.

8

du texte de Joinville. Il est certain que plusieurs de ces critiques sont parfaitement justifiées, et que les autres méritent au moins d'être pesées avec attention. M. Thurot a donc rendu un véritable service en faisant connaître un des derniers travaux de l'ami qu'il regrette et dont la mémoire restera toujours honorée. »

M. RENAN présente à l'Académie les deux premières livraisons de la Real-Encyclopädie für Bibel und Talmud de M. Hamburger, grand rabbin à Mecklembourg-Strelitz. « C'est un vaste répertoire, dit-il, où les diverses données historiques et théologiques tirées de la Bible et du Talmud sont groupées par ordre alphabétique. Pour la partie biblique, on ne peut dire que l'ouvrage de M. Hamburger remplace les travaux plus anciens, par exemple le Dictionnaire biblique de Winer. Mais la partie talmudique est très-précieuse. Les savants qui ne sont pas spécialement talmudistes trouveront là, dans un ordre commode, une foule de textes intéressants. Le travail de M. Hamburger doit être encouragé. Il est fait avec soin et avec une connaissance profonde du Talmud. Les deux livraisons parues forment un tiers au moins du travail.

M. de Vogüé achève sa lecture, en communication, « Sur les inscriptions phéniciennes appartenant à l'île de Chypre ».

ANALYSE.

La première de ces inscriptions est ainsi conçue (4):

« Le sixième jour du mois de Pa..., l'an 3 du règne de Melkiathon, roi de Citium et d'Idalie, fils de Baalram, cette statue de bronze a été donnée et dédiée par Reshpiathon, fils d'Azeretbaal, interprète des deux tribunaux, à monseigneur Melqarth. Qu'il l'exauce.

» Ont exécuté ce vœu et rempli les intentions exprimées dans ce vœu..... par Reshpiathon, interprète des deux tribunaux....: Abdschamaï et Abdmelqarth, tous deux fils d'Adonishemesh, fils de Reshpiathon, interprète des deux tribunaux, l'an 6 du règne de Melkiathon, roi de Citium et d'Idalie. Qu'il (Melqarth) les entende et les bénisse! »

(1) L'original est au musée du Louvre.

Voici la traduction de la seconde (4):

« Le seizième jour du mois de Bul, l'an 24 du règne de Pumiathon, roi de Citium, d'Idalie et de Temessus, fils du roi Melkiathon, roi de Citium et d'Idalie, cet autel et les deux figures (?) ont été donnés par Bodo, prêtre de Reshepkhets, fils de Iekounshalom, fils d'Eshmunadon, à monseigneur Reshepkhets. Qu'il le bénisse! >>

La connaissance de ces deux textes a permis à M. de Vogüé de restituer et de traduire la première inscription citienne de Pococke, qui jusqu'à présent n'avait pu être interprétée d'une manière satisfaisante. Voici comment M. de Vogüé la rétablit :

« Le 24 jour du mois de Merapha, l'an 37 du règne de Pumiathon, roi de Citium et d'Idalie, fils du roi Melkiathon, roi de Citium et d'Idalie, cette statue de bronze a été offerte et érigée par Jas, femme de Baaliathon, serviteur de..... fille de..... et par..... schemà, fille de Baaliathon, à madame Ashtoreth. Qu'elle les exauce! »>

Pour déterminer l'époque à laquelle vivait cette dynastie, M. de Vogüé a recours à la numismatique. Reprenant l'étude des monnaies frappées par les rois de Citium, il démontre que toutes les pièces d'or et d'argent décrites par M. le duc DE LUYNES (2), et que ce savant croyait anonymes, portent le nom des deux rois mentionnés dans les inscriptions précédentes. Ces monnaies appartiennent à la première moitié du IVe siècle. De plus, Diodore de Sicile nous apprend qu'en l'an 332 le roi de Citium s'appelait Pumatos: M. de Vogüé considère ce nom comme la transcription grecque de Pumiathon. I trace ensuite une esquisse rapide de l'histoire de la colonie phénicienne de Citium, fondée à l'époque de la Genèse, conservant son autonomie au milieu des luttes qui ont mis aux prises les deux grands empires d'Egypte et d'Assyrie, puis la Grèce et la Perse, - ayant au Ve siècle une dynastie locale dont deux rois, Azbaal et Baalmelek, ont frappé des monnaies qui sont venues jusqu'à nous, -con

[ocr errors]

(1) L'original appartient à M. de Vogüé. (2) Numismat. des Satrapies., pl. XIII-XV.

[ocr errors]

puis reprenant son indépenSalamine par les Perses (385).

quise un instant par Evagoras, dance après la défaite du roi de Elle est alors gouvernée par la dynastie dont les inscriptions nous ont révélé l'existence Melkiathon règne une dizaine d'années; son fils Pumiathon reste sur le trône pendant au moins 46 ans; Alexandre le Grand lui enlève une partie de son territoire; enfin son successeur Pygmalion est renversé par Ptolémée Soter (312). Citium, comme toute l'île de Chypre, perd son autonomie; elle est annexée à l'unité gréco-égyptienne, en attendant le jour où elle devait disparaître dans l'unité de l'Empire romain.

Le quatrième texte expliqué par M. de Vogüé est l'épitaphe bilingue d'un potier lycien établi à Citium et nommé Myrnos. Deux autres inscriptions sont gravées sur des stèles votives élevées à Eshmun: elles ne renferment que le nom du dieu et celui du donateur.

La septième inscription est beaucoup plus importante : elle est gravée sur un rocher qui sert de base à un grand agger élevé près de Lapithos, en l'honneur de la victoire définitive de Ptolémée Soter sur Antigone et sur les princes chypriotes ligués avec lui. Elle est bilingue, grecque et phénicienne. Voici la traduction du texte phénicien :

« A Anat, force des vivants, et au seigneur des rois Ptolémée, Baal Sillem, fils de Sesmaï, a consacré cet autel: ce qu'à bonheur soit! >>

C'est la première fois que la déesse Anat ou Anaïtis apparaît dans une inscription; aussi M. de Vogüé s'efforce-t-il de déterminer le caractère et les attributs de cette divinité; il entre à ce sujet dans des développements où nous regrettons de ne pouvoir le suivre. Nous nous contenterons de reproduire les principaux arguments de l'auteur.

Anat est une des formes de la grande déesse de Syrie : pour arriver à déterminer sa nature, il faut se rendre compte des idées des Phéniciens sur la divinité en général et spécialement sur le rôle des divinités femelles. Le monothéisme est à l'origine des croyances phéniciennes et chaldéennes, comme à l'origine des

« ZurückWeiter »