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fois dépourvus de richesses, des souverains ne jouissent plus d'un prestige proportionné à la puissance dont ils sont revêtus, et verront bientôt s'écrouler leur trône (826ov); » le premier vers (752) correspondant au vers 162 un péyas λoutos..., et le second (753) au vers 163 826ov.....

>> Mais qui ne voit que cette interprétation déborde le texte de toute la partie soulignée? D'ailleurs on voit par le vers 167, EσT! yар TλouTоs Y' ἀμεμφής, ἀμφὶ δ ̓ ὀφθαλμοῖς φόβος, que ce n'est pas dans l'appréhension de perdre instantanément ses richesses que se concentrent les craintes d'Atossa.

>> Schütz traduit les deux vers 162-3: metuo, amici, ne magna illa opulentia nostra, celeriter festinans, pede proruat felicitatem; puis il ajoute : « opulentia autem festinans dicitur pro celeriter crescente. » Cette addition prouve l'embarras où il s'est trouvé, et ne se prête à aucun arrangement du contexte. Cet embarras se trahit plus bas, quand, abordant l'interprétation des vers suivants : tautá por diлλй μépiμv'..... etc., il s'exprime en ces termes : « horum verborum sensus quidem facilis et planus (?), at structura impeditior est. » J'avoue que je ne comprends pas mieux le nimiæ opes de Hermann, ni l'enchaînement des idées qu'il propose dans sa paraphrase: « Metuo, inquit, ne nimia opes rapido pede proruant felicitatem non sine Diis a Dario partam. Unde gemina mihi certa est sententia, neque opum sine viris magnitudinem multi facere, neque carenti opibus affulgere tantum lucis quantum ei roboris est (h. e non æque eum felicem esse ut potens est). Etenim ab opibus quidem tuti sumus, sed oculis offusus est metus, quod absente moderatore nihil prosunt divitiæ. »

>> C'est de l'interprétation des vers 462-3 que doit sortir la synthèse de ce discours. Kovísa obdas ne signifie pas prendre le vol pour s'enfuir, comme l'entendent tous les interprètes, mais s'élancer avec les ailes de l'ambition pour saisir une proie, pour faire une nouvelle conquête : la personnification de la richesse, indiquée par le datif лodí, est ici mise pour le détenteur, le propriétaire actuel de ces immenses ressources matérielles conquises par Darius. Atossa aurait désiré, comme femme et comme mère, que son fils Xerxès, laissant reposer sur la base où Darius l'avait établi l'édifice de la félicité de sa famille, se fût contenté de jouir paisiblement des biens (λoutos) et du rang suprême (8X60s) qui lui avaient été transmis. Elle interprète elle-même sa pensée, lorsqu'aux vers 754-759 H. elle exprime, en présence de Darius, son indignation à l'endroit des conseillers pervers qui ont excité cette folle ambition dans l'âme de son fils :

ταῦτα τοῖς κακοῖς ὁμιλῶν ἀνδράσιν διδάσκεται

Θούριος Ξέρξης· λέγουσι δ', ὡς σὺ μὲν μέγαν τέκνοις
πλοῦτον ἐκτήσω ξὺν αἰχμῇ, τὸν δ ̓ ἀνανδρίας ὕπο
ἔνδον αἰχμάζειν, πατρῷον δ ̓ ὄλβον οὐδὲν αὐξάνειν.
τοιάδ ̓ ἐξ ἀνδρῶν ὀνείδη πολλάκις κλύων κακῶν

τήνδ ̓ ἐβούλευσεν κέλευθον καὶ στράτευμ ̓ ἐφ ̓ Ἑλλάδα.

» Ces vers sont en effet une véritable interprétation de notre passage: ils présentent le même rapport entre toutos et 860s, et le dernier vers est la périphrase du xovloxi ovdas du vers 162. C'est encore la même pensée que Darius exprime dans les conseils qu'il donne aux Perses, afin qu'un pareil désastre ne se renouvelle pas à l'avenir, 826-8.

μέμνησθ ̓ ̓Αθηνῶν Ἑλλάδος τε, μηδέ τις

ὑπερφρονήσας τὸν παρόντα δαίμονα

ἄλλων ἐρασθεὶς ὄλβον ἐκχέῃ μέγαν.

>> Ces vers donnent, sous une autre image, absolument la même idée que les deux vers que nous interprétons.

» Le vers intermédiaire ταῦτά μοι διπλῇ μέριμν ̓ ἄφραστός ἐστιν ἐν φρεσίν présente des difficultés. Porson, dans sa préface à l'Hécube d'Euripide, p. XLVIII, a déjà signalé l'absence de la césure après la 2o dipodie, césure qui est de règle dans le tétramètre trochaïque catalectique. Dindorf cite, en justification de notre vers, le vers 4402 Erfurt (Herm. 1388) du Philoctète de Sophocle:

εἰ δοκεῖ, στείχωμεν. .

ΦΙΛΟΚΤ.

ὦ γενναῖον εἰρηκὼς ἔπος

>> Mais cet exemple unique, dans un vers où le rhythme est d'ailleurs interrompu par un changement de personnage, n'est peut-être pas suffisant pour justifier une exception sans exemple dans Eschyle. Quoi qu'il en soit, c'est moins le défaut métrique que le sens même de appaotos qui a rendu la leçon suspecte. Comment Atossa peut-elle donner à son inquiétude l'épithète de apaotos indicible, demande M. Hartung, quand elle l'énonce clairement et la définit dans les deux vers suivants? Schütz traduit μépμv' appaotos par « infanda cura, sicut infandum dolorem dixit Virgilius pro immenso ». Ce sens n'est pas intolérable, en soi; mais je conserve des doutes sur la parfaite convenance de cette épithète dans le contexte. Je laisse à M. Hartung la responsabilité de sa legon διπλής μερίμνης φραστύς, tirée d'une glose d'Hésychius au mot paotus, et qu'il croit relative à notre passage. Hermann lit διπλή μέριμνα φραστός ἐστιν ἐν φρεσίν. Soit! moyennant qu'on puisse donner à paotós un autre sens que son certa dans sa traduction: gemina mihi certa est sententia. A pupuva ne peut se traduire par gemina sententia qu'autant que l'esprit est partagé et incertain entre deux pensées diverses et exclusives l'une de l'autre, ou que ces pensées sont l'une et l'autre l'objet d'une inquiétude; aussi la périphrase latine dans laquelle il est entraîné par le certa sententia: « neque..... multi facere (le sujet de cet infinitif étant pris dans mihi), neque affulgere.....>> ne peut-elle se soutenir. Je ne cite que pour mémoire la conjecture de Reisig et de Wellauer μέριμνα φρακτὸς ἐν φρεσίν, cura in pectore inclusa et infixa. Heureux qui trouvera le mot propre! En attendant je m'accommode de opaotós, et je vais en tenter l'interprétation, en demandant au contexte le sens qui est ici requis.

» Atossa a compris d'une manière générale qu'elle est menacée dans la haute position qu'elle occupe. Dans cette appréhension, encore indéterminée, tauta étant expliqué comme dans la locution xai tauta (1), deux facteurs lui semblent indispensables pour la conservation de la félicité que sa maison doit au roi Darius, la conservation du souverain et la conservation des richesses. Cette crainte générale se formule donc dans son esprit

(4). Comp., Horace Epist. I. 7.94:

Quod te per Genium dextram que deos que Penates
Obsecro et obtestor, vitæ me redde priori.

où Orelli explique Quod par dióti, dans cet état des choses.

(ppaoτós EOTIV Ev opɛolv), est susceptible de s'exprimer en deux alternatives, en deux appréhensions comprises dans les deux considérations suivantes : la première, que les peuples n'ont pas de vénération, σébeɩv tivà (1) pour une grande fortune, quand elle n'est pas représentée par un maitre; la seconde, que sans richesses les souverains n'ont pas un prestige proportionné à la grandeur de leur puissance. Or de ces deux alternatives, la perte du souverain et la perte des richesses, la seconde ne lui paraît pas applicable à sa position; c'est donc sur la première que se fixent définitivement ses appréhensions.

Je traduis avávòpwv sine viro, et non sine viris (sine exercitu). J'aurais d'ailleurs des doutes sur la parfaite propriété de l'épithète, si l'on entendait χρήματα ἄνανδρα dans le sens de χρήματα ἄνευ ἀνδρῶν. La privation d'un maître constitue un état des richesses et peut s'exprimer par une épithète, mais il n'en est pas de même des richesses que l'on possède seules et sans avoir une armée pour les défendre. On peut se représenter, si l'on veut, le souverain à la tête de son armée, mais il faudra toujours passer par le sens tout personnel de cette épithète. D'ailleurs, quand la reine fait, au vers 167, ἔστι γὰρ πλοῦτός γ ̓ ἀμεμφής, ἀμφὶ δ ̓ ὀφθαλμοῖς φόβος, l'application de la double sentence unte..... unt' à sa situation personnelle, il est évident que l'épithète avávòpwv exprime la même idée (et sous la même image) que paλpois. Quant à ce dernier mot, je suis bien décidé à l'entendre au sens figuré (2), comme le veut sa reprise par uux dans le vers suivant. Le ráp s'explique par une sorte de réticence, analogue à celle du yáp qui introduit la même idée, par laquelle Atossa termine le récit de son songe, v. 210-213.

εὖ γὰρ ἔστε, παῖς ἐμός,

πράξας μὲν εὖ θαυμαστὸς ἂν γένοιτ ̓ ἀνήρ,
κακῶς δὲ πράξας οὐχ ὑπεύθυνος πόλει,
σωθεὶς δ ̓ ὁμοίως τῆσδε κοιρανεί χθονός.

et que Hermann a parfaitemeut interprété : « Dicit Atossa illud hoc sensu, hæc mihi, quæ vidi, et vobis, qui audistis, metuenda sunt, quorsum spectent. De eo cnim sollicita est, quid dicat isto somnio ostentoque portendi. Itaque subjicit: nam de regno filii scitis non esse quod metuam, quem, si prospera fortuna admirandum reddere potest, at adversa certe regno non exuet, siquidem ille salvus redibit. His igitur verbis indicat non habere se quomodo visa illa interpretetur; nisi de morte filii, quam apertius nominare reformidat.»

>> La seconde alternative ne nous est pas applicable, car notre richesse ne laisse rien à désirer, mais je crains pour les yeux de ce corps (3) (pour ce qui en fait le lustre et la sécurité), car l'œil d'une maison c'est, à mon sens, la présence du maître. » Dans le sentiment d'Atossa, si Xerxès est sauvé, la maison royale conservera les deux éléments indispensables de sa prospérité.

>> Les quatre premiers vers s'accordent parfaitement avec ce contexte : « Telles sont aussi les appréhensions qui me font sortir de ma riche demeure et quitter l'appartement nuptial que j'ai partagé avec Darius. Moi

(1) Heimsoeth, Die indir. Ueberl. p. 11, corrige σέβειν par μένειν. (2) Quand je devrais le corriger en plau, ce que je ne crois pas indispensable. Voyez les commentateurs, entre autres Blomfield. (3) Pierron, théâtre d'Eschyle, p. 93.

aussi, une inquiétude me serre le cœur, et je vous en ferai franchement la confidence, n'étant nullement sans crainte sur moi-même, sur mon propre

sort. »

» Je ne pense pas que personne reproduise l'étrange interprétation que Schütz donne de ce génitif ἐμαυτῆς « i. q., ἀπ' ἐμαυτῆς, etiamsi illud somnium non accessisset, se tamen suopte ingenio satis timidam esse ostendit. » La sollicitude du choeur s'était portée sur Xerxès, v. 156-7 H.; celle d'Atossa se porte aussi sur elle-mème. »

Cette lecture donne lieu à quelques observations de M. ALEXANDRE.

M. D'AVEZAC lit, en communication, un Inventaire et classement raisonné des MONUMENTS DE LA GÉOGRAPHIE, publiés par M. JoMARD, de 1842 à 1862.

« Si l'on avait la prétention d'étendre au cycle entier des sciences géographiques la recherche des monuments de toute nature et de tout âge qu'elles ont pu léguer à notre étude, il faudrait entreprendre l'exploration d'un champ tellement vaste, que la curiosité la plus résolue en pourrait être découragée. Il importe donc, avant toutes choses, de bien déterminer les limites au-delà desquelles ne doit point s'égarer notre investigation. Une première restriction, et la plus considérable, à l'étendue indéfinie d'une semblable tâche, c'est l'acception spéciale dans laquelle il a paru naturel de circonscrire le titre de MONUMENTS destiné à caractériser la collection qui est aujourd'hui livrée à l'étude du monde savant l'auteur a exclusivement borné son recueil aux monuments figurés, c'est-à-dire, fondamentalement aux cartes géographiques; et s'il s'y mêle quelques globes, ils ne viennent eux-mêmes prendre place dans l'œuvre actuelle que sous la forme plane de dessins descriptifs.

A cette première restriction, il s'en rattache inévitablement une autre, relative à l'intervalle chronologique dans lequel demeure concentrée par le fait la série des monuments de cette nature parvenus jusqu'à nous. A part, en effet, un ou deux échantillons de topographie antique retrouvés sur les sculptures murales ou dans les papyrus séculaires de la vieille Égypte, le moyen-âge seul nous a transmis soit les anciennes représentations traditionnelles échappées à un entier oubli, soit ses propres œuvres graphiques les premières fort rares, et dont les plus importantes, telles que les cartes de Ptolémée et la table itinéraire Peutingérienne, sont dès longtemps mises à la portée du public par des éditions réitérées; les autres, beaucoup plus nombreuses, mais dont l'existence ne remonte pas bien haut dans l'ordre des temps, et qui ne sauraient descendre que par exception plus bas que le milieu du XVIe siècle, puisque la multiplication des exemplaires au moyen de la gravure ôte aux productions de cette époque le caractère d'individualité monumentale qui fait le prix des oeuvres antérieures, et donne un intérêt réel à la reproduction de celles qui sont restées inédites ou n'ont obtenu encore qu'une insuffisante notoriété.

Tel est le sens limité dans lequel l'auteur a entendu ce titre de Monuments, inscrit au frontispice de sa collection.

Était-il convenable de restreindre de même ici dans sa plus étroite acception le nom de la GÉOGRAPHIE, dont ces monuments viennent révéler les vicissitudes et consacrer les fastes, de n'admettre, en un mot, que des cartes et des globes géographiques? L'auteur ne l'a pas pensé : cette galerie qu'il a voulu ouvrir à l'enseignement, par les yeux, des progrès

successivement accomplis dans la science de la terre ou dans l'art de la représenter, i) a jugé opportun de la laisser accessible à certains monuments d'un autre ordre, qui, sans appartenir exclusivement à la géographie, se rattachent historiquement à elle par les services rendus. Les vieux errements de la science d'autrefois, aussi bien que les modernes programmes universitaires, s'accordent à faire de la Cosmographie une introduction obligée des études géographiques; et le conservateur du nouveau département spécialement créé pour celles-ci en 1828, à la Bibliothèque du Roi, s'était complu à rassembler dans les vitrines du cabinet placé sous sa direction immédiate, non-seulement quelques globes terrestres échappés à la destruction des temps d'anarchie et au dédain des âges antérieurs, mais aussi des globes célestes, des astrolabes, des boussoles, instruments rudimentaires et surannés transmis par les Arabes aux Latins, et dont le rôle ne peut être oublié dans l'histoire des grandes découvertes qui ont changé la face du monde.

Les MONUMENTS DE LA GÉOGRAPHIE, qui avaient eu à l'origine, dans la pensée de l'auteur, le but principal de mettre en lumière les richesses acquises par le département géographique de la Bibliothèque du Roi, comprennent donc, en manière d'Introduction, quelques planches consacrées à ces instruments sur l'usage desquels s'appuyait la détermination des positions, des gisements relatifs et des distances terrestres, éléments fondamentaux de toute géographie. Deux globes célestes (1), de fabrication arabe, nous montrent, à deux époques diverses, l'état du ciel étoilé où les voyageurs cherchaient les repères de leurs routes; les détails d'un astrolabe (2) nous mettent à portée d'apprécier les moyens d'observation auxquels étaient bornées les ressources de la géographie mathématique.

Une série de dessins empruntés aux marges d'un manuscrit florentin du XVe siècle (3) sert de transition à une considération plus immédiate de la terre; quelques figures montrent successivement, d'après les idées cosmographiques alors en-circulation, la place de notre globe au milieu des orbes planétaires, son rôle combiné avec celui de la lune et du scleil dans les phases et les éclipses, sa situation entre les quatre éléments primordiaux, la répartition de sa surface en terre et eau, ses zones, ses points cardinaux, la disposition de la portion habitable au milieu de l'Océan, enfin la division de celle-ci en ses trois parties d'Asie, d'Europe et d'Afrique. Des croquis de topographie représentant quelques fractions des côtes d'Asie mineure, d'Arabie, d'Egypte, de Barbarie, d'Espagne, et de l'Afrique Occidentale, avec des figures de villes, de montagnes, l'arche sur l'Ararath, le couvent de Sainte-Catherine au Sinaï, montrent ainsi, détachés à l'aventure, les matériaux élémentaires dont l'assemblage ultérieur formera bientôt des chorographies de plus en plus étendues, rudiments à leur tour des véritables cartes de Géographie.

Les itinéraires ont été le lien le plus naturel qui ait rattaché les uns aux autres les éléments épars recueillis par la Topographie: ces routiers devaient donc prendre ici leur rang, se produisant d'abord en leur forme naïve d'étapes échelonnées en ligne droite depuis le point de départ jusqu'au point d'arrivée, comme en ce curieux pèlerinage de Londres à Jérusalem tiré d'un manuscrit du XIIIe siècle qui se conserve au Musée

(4) I. Deux feuilles simples, anciens no 43, 44 provisoire. II. Une feuille simple, ancien n° 74 provisoire.

(2) III. Une feuille simple, ancien no 56 provisoire. (3) IV. Une feuille simple, ancien no 36 provisoire.

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