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teurs, sans pour cela peut-être exclure Lacibi qui se retrouve dans Ptolémée. Les deux noms ont pu être primitivement inscrits dans les listes dressées par l'auteur de l'Histoire naturelle. Mais Lacibi devrait se lire dans l'énumération des villes appartenant à la juridiction de Cordoue, comme Obulco, Sacili, Onoba, Escua, Ilipula citées et par Pline et par Ptolémée. »

M. le Dr D'Eichwald est admis à lire une Notice sur une inscription, soi-disant scythique, trouvée dans le Gouvernement de Perm, inscription que porte un des côtés d'un grand carré d'argent et qu'il croit tracée en caractères cunéiformes. Cette communication, accompagnée d'un fac-simile de l'inscription (dont M. D'Eichwald n'a pu se dessaisir, mais dont il a promis d'envoyer ultérieurement une photographie pour en faciliter la reproduction dans les Comptes-rendus) et de deux figures de vases, l'un en argent, l'autre en bronze, regardés également par lui comme scythiques, intéresse vivement l'Académie, nonobstant les doutes qu'elle suscite, surtout en ce qui concerne l'inscription. Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1° L'Ecole des Chartes, son passé, son état présent, son avenir, par M. Vallet (de Viriville). Extr. du journal Le Temps, br. in-8°. 2o Au nom de M. d'Eichwald, conseiller d'Etat et membre de l'Académie de Saint-Pétersbourg, présent à la séance, deux opuscules, l'un en russe, l'autre en allemand, intitulés : I. Sur les mines de la Russie orientale et les objets d'art qui y ont été découverts (Saint-Pétersbourg, 4856, in-8°, avec 5 planches). - II. Sur la faune des Mammifères de la molasse moderne de la Russie méridionale et l'époque anté-historique de la terre, se rattachant à cette formation (Moscou, 4861, in-8°).

3o Par l'entremise de M. GARCIN DE TASSY, Grammaire annamite suivie d'un vocabulaire français annamite et annamite-français, par J. Aubaret, capitaine de frégate, consul de France à Bangkok, publiée par ordre de S. Exc. le Ministre de la marine et des colonies (Paris, impr. Imp. 1867, 4 vol. gr. in-8°).

Séance du vendredi 11.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu, et la rédaction en est adoptée.

Il est donné lecture de la correspondance officielle.

Par un message, en date du 9 octobre, M. le Sénateur, Préfet de la Seine, adresse à l'Académie et lui soumet deux inscriptions proposées pour être placées sur les parois du transsept, à droite et à gauche du cénotaphe, qui renfermait jadis la dépouille mortelle du cardinal de Richelieu, et sous lequel un petit caveau a été construit par la ville de Paris, de concert avec M. le Ministre de l'instruction publique, pour recevoir la tête du cardinal qui y a été récemment déposée dans une cérémonie solennelle. - Renvoi des pièces à la Commission des Inscriptions et Médailles.

M. BRUNET DE PRESLE lit, en communication, le morceau suivant:

Notice sur Michel Attaliote.

« Le récit de l'ambassade de Michel Psellus près d'Isaac Comnène que M. MILLER a communiqué récemment à l'Institut d'après la relation insérée par ce polygraphe du XIe siècle dans son histoire encore inédite, en rappelant l'attention sur cette époque, m'a donné l'idée d'entretenir un instant l'Académie d'un contemporain de Psellus, du jurisconsulte Michel Attaliote dont j'ai publié pour la première fois la chronique dans la nouvelle édition des historiens byzantins.

Retrouver de nos jours un texte grec inédit de quelque valeur, et cela dans notre bibliothèque constamment explorée par tant de savants nationaux et étrangers, était une bonne fortune inespérée, et pour l'expliquer je dois faire connaître les circonstances qui ont tenu si longtemps en oubli l'histoire de Michel Attaliote, tandis que son Résumé de droit à joui d'une certaine célébrité et a trouvé un éditeur dès le XVIe siècle.

Les écrivains que l'on comprend sous le nom d'historiens byzantins peuvent être partagés en deux classes. Les uns ont retracé, avec plus ou moins de naïveté ou de prétention, plus ou moins de passion ou de sincérité, les événements dont ils furent témoins et quelquefois acteurs. Les autres ont résumé et parfois en partie transcrit les livres des premiers pour en former des and les suivies. Telles sont les chroniques de Zonaras et de Cédrène. Ce sont ces compilations qui ont été le plus souvent transcrites dans les monastères, ce sont aussi celies qui ont trouvé les premières des éditeurs et qui sont encore le plus souvent consultées, parce qu'elles présentent la longue série des empereurs d'Orient avec plus d'ordre, de proportion et d'apparente impartialité. Mais de là vient aussi l'indifférence, on peut même dire le dégoût, qui pèse sur toute cette histoire, où les révolutions ne manquent pas, mais qui, dans ces récits impersonnels, s'est revêtue d'une fastidieuse monotonie. La consciencieuse histoire de LEBEAU, le tableau philosophique tracé par Gibbon de la décadence et de la chute de l'empire romain, les résumés concis par MM. DE SEGUR et LE BAs n'ont pu ramener l'intérêt sur ces annales qui relient cependant les temps modernes à l'antiquité et où bien des problèmes qui nous touchent encore

ont été soulevés. Mais la critique historique et littéraire a peu de prise sur des compilations, à moins qu'elle ne puisse les contrôler par des témoignages contemporains, comme sont, pour quelques parties de l'histoire byzantine, les ouvrages de Zosime, d'Agathias, de Procope, d'Anne Comnène, de Cantacuzène et de Nicéphore Grégoras, dont les derniers livres ont été imprimés pour la première fois en 1855 d'après ma transcription. Ils avaient été consultés avec fruit par M. Valentin Parisot pour une thèse curieuse sur Cantacuzene homme d'État et historien. Une partie de ce même intérêt que M. MILLER a si bien fait ressortir dans les extraits de Psellus se retrouve aussi dans l'histoire de Michel Attaliote, bien qu'elle ressemble un peu trop à un panégyrique de l'empereur Nicéphore Botaniate dont le règne a duré quatre ans à peine, de 1077 à 1081.

En 1834, les nouveaux éditeurs de la collection byzantine s'étaient adressés à M. HASE pour le prier de déterminer, à l'aide des manuscrits de notre bibliothèque, la date à laquelle s'arrêtait l'histoire de Jean Scylitzès ou celle de George Cedrène, dont les anciennes éditions avaient confondu les rédactions; en sorte qu'on a accusé tantôt l'un tantôt l'autre de plagiat. M. HASE voulut bien me confier le soin d'éclaircir ce point d'histoire littéraire en examinant les manuscrits de Scylitzès et particulièrement celui qui avait fait partie de la bibliothèque de Coislin, où il portait le n° 136, manuscrit qui paraissait n'avoir pas été consulté depuis que Montfaucon, dans sa Bibliotheca Coisliniana, en 1715, en avait tiré la préface, alors inédite en partie, que Scylitzès a mise en tête de son histoire.

C'est dans ce même ms., au fol. 167 verso, que je rencontrai l'histoire composée par Michel Attaliote et dédiée par lui à Nicéphore Botaniate. Cette histoire est mentionnée par Montfaucon parmi les pièces diverses contenues dans ce manuscrit. Mais le nom de Michel Attaliote a cependant été omis dans la table des auteurs à la fin du Calalogue, table que l'on se borne souvent à consulter dans les recherches, et c'est probablement ainsi que ce texte avait échappé depuis plus d'un siècle à l'étude de ceux qu'il aurait pu intéresser. M. HASE, qui avait lu avec une infatigable ardeur tant de textes inédits du moyen-âge grec, ne le connaissait pas.

L'existence d'une histoire par Michel Attaliote avait cependant été indiquée par Labbe en 1648, dans son appel à tous les savants pour la belle édition byzantine du Louvre : De Byzantinæ historic scriptoribus sub felicissimis Ludovici XIV, Francorum et Navarræorum Regis christianissimi, auspiciis, publicam in lucem e Luparea typographia emittendis, ad omnes per orbem eruditos IIpotρertizóv, proponente Philippo Labbe Bitu rico, Soc. Jesu sacerdote. Mais on voit d'après les termes de l'article qu'il consacre à l'histoire d'Attaliote dans sa Delineatio apparatus historiæ byzantinæ, qu'il ne connaissait pas le manuscrit de Paris, puisqu'il se réfère à une indication vague et même inexacte de Possevin, dans son Appendix ad Apparatum sacrum, sur un manuscrit de l'Escurial. Labbe dit en effet Michaelis Attaliata Chronicon sive Historiam a Michaele Balbo usque ad Michaelem Ducam Parapinacium deductam audio delitescere in Scoriacensi Laurentina bibliotheca. Vossius, dans son livre de Historicis græcis, et Fabricius, dans sa Bibliotheca græca, ne parlent aussi de la chronique d'Attaliote que d'après Possevin ou Labbe. Harlès, dans la pouvelle édition de la Bibliothèque grecque, mentionne aussi le manuscrit en question de l'Escurial d'après un voyageur allemand du nom de Plüer, et Hænel l'énumère parmi les manuscrits grecs de l'Escurial échappés à l'incendie de 1671.

Je désirais vivement obtenir une collation de ce manuscrit, d'autant plus que l'indication donnée par Possevin sur le règne auquel commençait la

chronique de l'Escurial et sur celui auquel elle s'arrêtait ne concordait pas avec le manuscrit de Paris que j'avais transcrit en entier avec la pensée de le publier. Je m'adressai à mon ami, M. EDOUARD LABOULAYE, qui, en 1842, a voyagé en Espagne dont il visitait les archives et les bibliothèques, et je le priai de rechercher le manuscrit en question et de vouloir bien examiner les divers passages sur lesquels j'appelais plus particulièrement son attention. M. LABOULAYE m'adressa bientôt une notice de ce manuscrit qui a été de tous points confirmée par l'excellent catalogue des manuscrits grecs de la bibliothèque de l'Escurial que M. MILLER a publié en 1848.

Il résulte de ce double examen et aussi d'une note latine tracée par un savant anonyme en tête du volume, que ce manuscrit mutilé au commencement et à la fin contient d'abord la fin de l'histoire qui a été publiée sous le nom de Cédrène, du fol. 4 actuel au fol. 267, puis, du fol. 268 au fol. 363, le commencement de la chronique d'Attaliote de Michel Paphlagon à Michel Ducas. Ainsi la partie la plus importante de l'histoire d'Attaliote manque dans le manuscrit de l'Escurial et n'a été conservée que dans celui de Paris.

Ce dernier, écrit sur parchemin, d'une écriture que Montfaucon estime du XII siècle et qui pourrait être du XIo, a été acheté à Constantinople en 1358, ainsi qu'on l'apprend d'une note en italien au commencement du volume.

Sur la proposition de M. HASE, il avait été décidé que je publierais ces historiens dans la nouvelle édition byzantine et en 1845 je remis ma transcription à l'éditeur de Bonn. Plusieurs années s'écoulèrent sans que j'entendisse parler de Michel Attaliote, et j'avoue que je n'y songeais plus guère, lorsque je lus sur un prospectus qu'il était imprimé et qu'il allait paraître sous le nom d'un autre éditeur. Sur mes réclamations quelques jours me furent accordés pour exposer dans une courte préface la part qui me revient dans cette publication; mais je dus renoncer à faire usage des remarques assez nombreuses que la comparaison de ce texte avec d'autres historiens m'avait suggérées durant mon travail. Je vais extraire aujourd'hui de mes anciennes notes celles qui se rapportent à notre historien et à son héros de prédilection, Nicéphore Botaniate. Michel Attaliote, ou Attaliate, doit sans doute ce surnom à la ville d'Attalie en Asie-Mineure dont il était originaire, et que quelques géographes modernes nomment Satalie.

On ignore la date précise de sa naissance; mais nous le trouvons dès l'année 1061 revêtu de fonctions judiciaires qui font supposer qu'il pouvait avoir à cette époque une trentaine d'années. Dans la préface de son histoire, qui commence au règne de Michel Paphlagon en 4034, il annonce qu'il rapportera des faits dont il a lui-même été témoin. Toutefois il retrace rapidement et comme pour servir d'introduction les règnes de Michel Paphlagon, de Michel Calafate, de Zoé et Théodora, de Constantin Monomaque, de Michel Stratiotique et d'Isaac Comnène, durant lesquels il devait être encore jeune, et il n'entre dans des détails circonstanciés qu'à partir de Constantin Ducas. Ce fut probablement sous le règne de ce prince qui poussait le goût de la judicature jusqu'à passer des journées entières au milieu des plaideurs de Constantinople à écouter leurs chicanes, tandis que les Turcs violaient impunément les frontières, qu'Attaliote entra dans la carrière des lois qui promettait alors de conduire aux honneurs.

Sous le belliqueux successeur de Constantin Ducas, nous voyons Attaliote juge d'armée, κριτὴς τοῦ στρατοπέδου, Cette fonction ne se bornait

pas à appliquer les lois de la discipline militaire; nous voyons par un passage de notre auteur qu'elle donnait entrée dans le conseil où les généraux discutaient les opérations de l'armée : c'était donc une des fonctions élevées de la magistrature.

Dès la fin du règne précédent Attaliole avait joué un rôle dans une affaire des plus graves il était un des juges de Romain Diogène, lorsque ce général fut accusé d'aspirer à l'empire, auquel il arriva bientôt après, l'impératrice mère s'étant empressée de lui donner sa main aussitôt qu'il fut acquitté et l'ayant fait asseoir sur le trône au préjudice de ses fils. On sait, dit Attaliote, quelle fut ma sentence. On peut conjecturer qu'elle n'avait pas été défavorable à Romain Diogène, puisqu'il accompagna ce prince dans sa première campagne d'Asie en 4068.

L'historien déplore la perte de l'esprit militaire presque entièrement éteint depuis le temps de Constantin Monomaque. Dans une déroute à laquelle il assista, cette pensée, dit-il, le préoccupait plus que son propre salut. Mais bientôt l'exemple de l'Empereur apprit de nouveau aux troupes romaines à regarder l'ennemi en face. Elles réparèrent par quelques succès leurs humiliations précédentes, et l'empereur ne regagna Constantinople qu'au mois de décembre par un froid glacial. Peu s'en fallut que ce ne fût pour Attaliote le terme de ses campagnes et de sa vie. En traversant l'étroit défilé des portes Caspiennes dans la chaîne du Taurus, son cheval vint à broncher; Attaliote mit pied à terre, et au même instant l'animal saisi d'un vertige s'élança dans le précipice. La colonne dont les soldats défilaient un à un dans cet étroit sentier avait été forcée de s'arrêter. Chacun admira le bonheur d'Attaliote, qui rendit à Dieu des actions de grâce d'avoir si visiblement veillé sur ses jours en lui inspirant la pensée soudaine de descendre de cheval.

Rien n'est plus naturel et plus respectable que cet élan de reconnaissance envers l'Etre suprême en présence d'un danger auquel on vient d'échapper; mais d'autres fois il est permis de sourire de la superstition de notre auteur. Il enregistre avec grand soin dans son histoire tous les pronostics favorables où funestes tirés des comètes, des éclipses, des noms de lieux, du passage d'une colombe noire ou blanche. Il payait ainsi, malgré la gravité de ses études, son tribut à la crédulité de son siècle. Peut-être aussi pensait-il que le merveilleux, qui occupe une grande place dans les historiens de l'antiquité cités comme modèles, est un embellissement obligé de l'histoire comme de la poésie épique. Il cherche aussi à répandre sur son sujet de la variété par des digressions qui n'ont certes pas l'intérêt de celles d'Hérodote, de Plutarque ou même d'Ammien Marcellin, mais qui sont cependant curieuses en nous faisant apprécier l'état des connaissances et des opinions de son temps. Ainsi, à l'occasion de la destruction de la colonne de Constantin, il expose les diverses opinions sur la nature de la foudre. Il donne une très-bonne description de l'éléphant et de la girafe que l'on vit à Constantinople sous le règne de Constantin Monomaque, qui aimait et recherchait les animaux rares. Ailleurs il donne une notice géographique sur les Gaules, sur l'Ibérie et même sur les îles Fortunées. Il fait une comparaison entre les anciens généraux romains et ceux de son temps et il raconte les campagnes de Phocas dont il prétend que Romain Diogène descendait et qu'il rattache même aux Scipions et aux Fabius. Enfin, chose pour laquelle il était plus compétent, il insère dans son histoire l'analyse de plusieurs novelles promulguées de son temps et l'établissement d'un dépôt des lois et arrêts.

Le récit des diverses campagnes de Romain Diogène, auxquelles il

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