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avec une gratitude dont l'expression sera transmise à M. O. Tuyssuzian et à la commission impériale. Elle décide, en outre, après en avoir délibéré, que ces monuments, provisoirement déposés au Musée du Louvre, seront, par le Secrétaire perpétuel, offerts à M. le Surintendant des beaux-arts, pour faire suite à la collection assyrienne du Musée, ne pouvant être placés nulle part aussi utilement.

M. D'Eichwald écrit au Secrétaire perpétuel, en date de SaintPétersbourg, 5 novembre, par suite de l'engagement qu'il avait pris après sa communication faite à l'Académie, il y a quelque temps, que le monument, objet de cette communication, portant une inscription supposée scythique, en caractères cunéiformes, ayant été dérobé au Musée de l'Institut arménien, il lui est devenu impossible d'envoyer la photographie promise. Il transmet en place un dessin qui ne diffère pas sensiblement de celui qui avait été mis sous les yeux de l'Académie. — M. D'Eichwald joint à sa lettre la dernière livraison de la Revue archéologique qui se publie à Moscou, en russe, livraison dont il donne la table en français, offrant obligeamment ses services pour la suite.

M. Morin, professeur à la Faculté des lettres de Rennes, fait savoir, par une lettre du 21 courant, qu'il destine seulement les 2 exemplaires de l'Armorique au Ve siècle (ouvrage publié par lui dans le délai requis) au concours des Antiquités de la France pour 1868.

M. MOREAU DE JONNES, membre libre de l'Académie des Sciences morales et politiques, adresse, comme hommage à l'Académie des Inscriptions, un ouvrage intitulé: Etat économique et social de la France depuis Henri IV jusqu'à Louis XIV », et il exprime le vœu que cet ouvrage soit renvoyé à la commission future du prix Gobert pour le concours de 1868.

Renvoi à cette commission qui donnera un avis préalable sur l'admission.

M. Rabusson fait hommage d'une lettre imprimée adressée par lui à M. le gouverneur général de l'Algérie, au sujet des erreurs prétendues commises tant sur le véritable théâtre de l'expédition de saint Louis à Tunis, que sur maint autre point de la géographie ancienne de l'Afrique. L'Académie, suffisamment édifiée à cet égard par les communications précédentes de M. Rabusson, passe à l'ordre du jour sur le fond de

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la question et renvoie simplement à la Bibliothèque le nouvel écrit qui

lui est offert.

M. Fallue fait hommage d'un article extrait de la Revue artistique et intitulé « De l'art chez les peuples primitifs après leurs migrations dans la Gaule » (br. in-8°).

Sont offerts en outre :

Revue archéologique : no de novembre 1867.

L'Orient: n° du 25 octobre 1867.

:

FM. EGGER offre à l'Académie I. de la part de l'auteur: PEIRESC, discours prononcé à l'audience solennelle de rentrée, 4 nov.

1867, de la Cour impériale d'Aix, par H. Boissard, avocat général (br. in-8°); II. Symbola philologorum Bonnensium in honorem Fr. Ritschelii collecta (Lipsiæ, 1867, 4 vol. gr. in-8°), « hommage rendu à ce digne chef d'école par ses principaux disciples.»

M. DE WAILLY fait hommage, au nom de l'auteur, M. de Tourtoulon, de l'ouvrage intitulé: Jacme 1er le Conquérant, roi d'Aragon etc., d'après les chroniques et les documents inédits, « histoire qui fait connaître l'influence de Jacme Ier sur les coutumes et la législation de son royaume ». A la suite de ce travail sont publiées de nombreuses pièces justificatives, ou inédites ou peu connues en France (Montpellier, 186367; 2 parties en 2 vol. in-8°).

M. DE LONGPERIER fait la communication suivante :

« M. le comte Giancarlo Conestabile, directeur du Musée de Pérouse, m'a fait l'honneur de m'envoyer l'empreinte d'une inscription phénicienne en me chargeant d'en offrir, dans le cas où elle me paraîtrait intéressante, une copie à l'Académie pour son Corpus inscriptionum semiticarum. Le monument original est de fort petites dimensions; c'est un fragment de calcaire gris trèscompacte, de 12 centimètres de long, sur huit de haut, et environ 4 d'épaisseur. Il a été recueilli tout récemment dans la régence de Tunis, par M. le marquis Horace Antinori, qui l'a trouvé parmi les ruines de l'antique Aspis, au nord-est de la Neapolis des Romains (aujourd'hui Nabel-Kedim).

» L'inscription que porte cette pierre se compose de quatre lignes de très-petits caractères. Quoiqu'elle soit altérée par diverses fractures, je crois pouvoir en donner une transcription

complète, que j'ai faite sans perdre de temps, car l'empreinte m'est parvenue hier.

Le premier caractère manque tout à fait (1). Du second il ne subsiste qu'un trait inférieur incliné qui indique un Beth. Le troisième est un Resch. Comme le groupe qui vient ensuite fournit un nom excellent, je n'hésite pas à restituer le Coph absent en tête de la ligne, et à lire tombeau. Cette très-légère difficulté écartée, il ne me reste plus à lire qu'une série de noms propres, ainsi qu'il suit :

קבר

חנא בן בדאשבון בן בד עשתות בן עבדאשמן בן בדע שתות בן עבדאשמן בן בדעש

תות בן פדתן בן מתנא

Il faut donc traduire : Tombeau de Hannâ, fils de Bodeschmoun, fils de Bodastoreth, fils de Ebedeschmoun, fils de Bodastoreth, fils de Ebedeschmoun, fils de Bodastoreth, fils de Phadatan, fils de Mattana.

J'ai donné au nom du père de Hannâ la forme Bodeschmoun, qui est d'ailleurs fort connue, parce qu'au commencement de ce nom qui est placé tout près d'une déchirure de la pierre, je ne trouve pas l'espace nécessaire pour un Ain. Cependant, ce caractère étant quelquefois fort petit, je ne voudrais pas proposer cette lecture d'une manière trop absolue. Bodeschmoun n'est qu'une abréviation de Ebedeschmoun, nom que portaient le bisaïeul et le quadrisaïeul de Hannâ. Son aïeul, son trisaïeul et son cinquième aïeul se nommaient Bodastoreth, abréviation non moins connue d'Ebedastoreth ou Abdastoreth. Il est à remarquer que le graveur qui avait à répéter trois fois ce même nom l'a coupé de trois manières différentes et d'une façon progressive, s'il est permis de s'exprimer ainsi; à la fin des lignes on trouve : 77, 72, 7, ce qui fait qu'au commencement des lignes com

(1) Les têtes de lignes étant placées sur une verticale exacte, on peut être assuré qu'il ne manque au commencement du texte qu'un seul caractère.

il est possible que ce .תות שתרת עשתרת plementaires on lit

soit là un effet du hasard. Cependant il faut se rappeler que c'est en Afrique qu'ont été inventées les combinaisons de l'Abrasax et de l'Abracadabra, et d'ailleurs les artifices d'écriture sont depuis bien longtemps particulièrement agréables aux Orientaux. Le sixième et le septième aïeuls de Hannà portent des noms que je ne crois pas avoir encore rencontrés dans les inscriptions phéniciennes. Phadatan paraît être formé des radicaux et n. Quant à Nan Mattana, c'est peut-être un abrégé de TNI qui signifierait présent de notre seigneur; de même que T qu'on rencontre dans plusieurs inscriptions pourrait être l'abrégé de 17 Ebedadonaï. Il est difficile de se prononcer dans l'état actuel de nos recherches, à cause de l'absence de voyelles dans les écritures phéniciennes. Les noms hébreux

.Mattaniah sont fort connus מתניה,Mattenai מתני,Mattan מתן

Ce qui rend l'inscription d'Aspis assez remarquable, c'est nonseulement son caractère funéraire, car les épitaphes distinctes des stèles figurent en petit nombre dans nos collections, mais encore cette circonstance qu'elle nous offre une généalogie comprenant neuf degrés. Comme elle est tracée en lettres d'une belle forme parmi lesquelles on distingue bien nettement le Mim du Schin, elle doit remonter à une époque assez notablement antérieure à l'ère chrétienne. Les neuf générations qui y sont mentionnées, et dans lesquelles la vie tout entière de Hannâ doit être comptée, représentent environ trois siècles. Il en résulte que les noms de Phadatan et de Mattanâ doivent se rapporter à une antiquité trèsrespectable.

La petite pierre d'Aspis formait un de ces titulus qui étaient incrustés à l'entrée des tombes. Il ne faut donc pas s'étonner de ses dimensions exiguës qui ne répondraient pas du tout à l'idée qu'on peut se faire d'un monument funéraire.

On voit que la très-petite pierre recueillie par M. Antinori fournira un document intéressant à notre Corpus. Des remercîments sont dus à M. Conestabile qui a eu la bonne pensée de nous en adresser une empreinte.

M. DE WITTE donne communication d'une lettre de M. Albert Dumont, dont voici un extrait:

Ecole française d'Athènes, 14 novembre 1867.

MONSIEUR,

Permettez-moi de vous faire connaître une découverte archéologique qui vous paraîtra, je crois, intéressante. Au mois d'août dernier, j'achetai à Corinthe d'un paysan, qui venait de le trouver dans un tombeau, un miroir recouvert d'une couche de rouille très-épaisse et sur lequel on distinguait à peine alors quelques lignes insignifiantes. Cette rouille cachait un joli dessin que le calque ci-joint reproduit imparfaitement.

Le Musée de l'Acropole, celui de la Société archéologique et quelques collections particulières possèdent une soixantaine de miroirs dont quelques-uns portent des ornements en relief et même des figures très-soignées mais sur aucun je n'ai vu trace de dessins gravés. L'illustre GERHARD a demandé vingt fois aux archéologues athéniens s'ils ne trouvaient jamais dans leurs fouilles autre chose que des miroirs unis ou avec relief. Je ne sache pas qu'on ait pu lui signaler à aucune époque un document comme celui dont j'ai le plaisir de vous adresser la description. Ce miroir serait donc le premier de ce genre découvert en Grèce, et à ce titre il aurait une importance scientifique incontestable...

L'attitude des deux danseuses dessinées sur ce miroir rappelle, avec quelques différences de détail, des peintures bien connues; mais ce qui m'a beaucoup frappé, c'est que la pose de l'une d'elles (celle de gauche) se retrouve sur une terre cuite, probablement corinthienne, conservée ici dans le cabinet d'un de nos amateurs d'antiquités et sur un des bas-reliefs que les fouilles du théâtre de Bacchus ont récemment mis au jour.

Je crois le miroir complet; il ne manque qu'une partie de la bordure décorative.

Une dernière remarque importante, c'est que le bronze était recouvert du côté concave d'une couche d'argent que l'acide a malheureusement fait disparaître en partie.

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