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membre de cette Commission sera mise à l'ordre du jour de la prochaine séance.

M. RENAN achève la première lecture de son mémoire sur la dynastie des Lysanias d'Abilène.

M. DE SAULCY donne à l'Académie quelques détails sur une allée couverte mégalithique de l'âge de la pierre, trouvée à 1000 mètres à l'est d'Argenteuil, au sommet d'un petit plateau faisant face à la Seine. Cette allée, dirigée très-exactement du nord au sud, est formée de murs latéraux en pierre sèche recouverts d'énormes blocs de plusieurs mètres de surface et d'au moins 60 centimètres d'épaisseur. Deux haches en silex et un couteau en silex résineux de Pressigny en ont été déjà extraits. Le monument va être rétabli dans son état primitif, et alors seulemen t les fouilles pourront être continuées. Un très-grand nombre de corps ont été déposés dans cet ossuaire où les crânes déjà recueillis sont très-nettement dolichocéphales.

M. WADDINGTON commence la lecture, en communication, d'un mémoire concernant les portraits des proconsuls d'Asie et d'Afrique sur les monnaies.

M. EGGER, à cette occasion, signale l'inscription de Cyme en Eolide (Corpus Inscr. græc. no 3524), contemporaine de l'Empereur Auguste, et dans laquelle on voit les Cyméens décerner, entre autres honneurs, à un citoyen romain l'érection d'une statue et d'un temple.

Sont présentés à l'Académie le ouvrages suivants :

4o Les tables Eugubines. Etude sur les origines du peuple et de la langue d'une province de l'Italie, par M. Louis De Baecker (1 vol. gr. in-8°, 1867), avec une lettre de l'auteur qui rappelle sa candidature pour une place de correspondant ou d'associé (sic).

2o Quelques vers inédits de P. de Ronsard, etc., par A. de Rochambeau (1867, br. in-8°).

3o Archéologie comparative. Catalogue des antiquités celtiques et galloceltiques rapportées des pays du nord de l'Europe, par M. Léouzon Le Duc (4864, br. in-8°).

4° Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie: année 1866, no 4. 5 Annales de philosophie chrétienne : janvier 1867.

ANNÉE 1867.

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6° Actes de la Société d'ethnographie: juillet 1866.

7° L'Investigateur: no de janvier.

8° L'Orient, etc.: 26 février.

M. LITTRÉ fait hommage, au nom de l'auteur, de l'ouvrage intitulé « Nouveau recueil de pierres sigillaires d'oculistes romains pour la plupart inédites», par M. J. Sichel, Dr en médecine, etc. (1866, in-8°). « M. le Dr Sichel, dit M. LITTRÉ, m'a chargé d'offrir à l'Académie son nouveau recueil de pierres sigillaires d'oculistes romains; nouveau, car M. Sichel a déjà publié sur ce sujet d'intéressantes et curieuses études. Les oculistes romains étaient le plus souvent des affranchis. Ils suivaient d'ordinaire les stations militaires de la Germanie, de la Gaule, de la Belgique et de la Bretagne; c'est près de ces stations qu'on les rencontre. Il est remarquable que jusqu'ici pas un de ces cachets n'a été trouvé d'une manière certaine en Italie. Les inscriptions qu'ils portent indiquent le plus souvent le nom de l'oculiste, la nature du collyre et le mode de son emploi. En terminant, M. Sichel prie ceux qui connaissent ou possèdent des pierres sigillaires d'oculistes inédites de lui en communiquer des empreintes ou des descriptions exactes. Il fait si bon usage de ces documents qu'on ne peut que recommander sa demande. >>

M. LE PRÉSIDENT demande à M. LITTRE la permission d'ajouter quelques mots à l'occasion de son intéressante présentation. « Le mémoire de M. Sichel, dit-il, présente l'intérêt particulier et principal qui s'attache aux explications fournies par un oculiste et par un médecin, qui a lu les textes des écrivains médicaux de l'antiquité. C'est le contrôle de la science moderne appliqué aux dénominations qui peuvent parfois embarrasser les philologues, privés de notions sur l'efficacité des matières indiquées par des mots abrégés. Les abréviations sont quelquefois telles que la science d'un médecin est nécessaire pour trouver le véritable complément. »

M. VINCENT présente, au nom de M. De Coussemaker, correspondant, les fascicules 3 et 4 du tome II de sa nouvelle série des Scriptores de musica medii avi (Paris, 4866, in-4o).

M. QUICHERAT demande la parole pour une présentation de livre : « Je suis chargé, dit-il, par l'éditeur, M. Lesieur, inspecteur général honoraire de l'enseignement supérieur, d'offrir à l'Académie un exemplaire d'une édition nouvelle des Provinciales. Cette édition peut être considérée comme celle qui reproduit le plus fidèlement la pensée première de l'auteur. On sait que les Provinciales, ou Petites lettres, furent d'abord publiées séparément, en format in-4° (1656 et 1657). Les exemplaires en sont assez rares; l'impression n'est ni belle ni correcte. Une édition, dans le même

format, fut donnée par Nicole en 1657. Une édition elzévirienne, de la même année, introduit dans les trois premières Provinciales de notables changements; une édition in-8°, de 1659, modifie les lettres suivantes. Il y a apparence que ces changements furent en partie consentis par l'auteur, en considération des attaques auxquelles l'ouvrage donnait ou pouvait donner lieu. M. Lesieur a reçu en héritage un exemplaire de l'édition primilive des Lettres, portant un grand nombre de notes marginales en écriture du temps. Cet exemplaire est très-probablement un de ceux qui avaient été distribués aux amis de Pascal, afin qu'ils donnassent leur sentiment. Des recherches infructueuses ont été faites pour découvrir l'auteur de ces notes. Voici le grand intérêt qu'elles présentent un certain nombre d'entre elles ont été introduites dans la rédaction mitigée (de 1657 et 1659) qu'on trouve maintenant dans toutes les éditions; les autres n'ont pas été acceptées. C'est donc dans l'édition princeps des lettres qu'il faut chercher le premier jet de Pascal : plus tard sa pensée a été altérée çà et là pour le fond, et surtout pour la forme. Cette pensée se retrouve avec toute sa franchise et sa vigueur dans la traduction latine que Nicole a faite des Lettres sur les fascicules primitivement publiés. M. Lesieur s'est livré au travail de cette nouvelle édition avec autant d'intelligence que d'ardeur. Il a consulté à peu près tous les exemplaires qui sont à Paris de l'édition princeps et des anciennes éditions. Il a comparé tous les textes, et en a fait connaître les variantes, en relatant avec soin toutes les notes de son exemplaire, qu'elles aient été admises ou non. Il s'ensuit que cette édition semble destinée à remplacer toutes les précédentes. Il faut dire un mot de l'exécution de ce magnifique volume. Des éloges sont dus à la maison Hachette, qui s'est chargée de cette publication dans un intérêt littéraire et artistique, et à M. Claye, notre typographe distingué, qui a donné ici une nouvelle preuve de son soin et de son goût. »

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M. RENAN présente les Nouvelles observations sur l'origine des BerbersThamou de M. le baron Henri Aucapitaine, sous-lieutenant-adjudant au bureau arabe de Dellys (4867, br. in-8°).

Séance du vendredi 8.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Il est donné lecture d'une lettre de M. le PRÉSIDENT DE L'INSTITUT, en date du 5 mars 1867, priant M. le Président de l'Académie d'inviter celle-ci à désigner un de ses membres en qualité

de lecteur pour la séance trimestrielle du mercredi 3 avril prochain.

M. le PRÉSIDENT regrette d'avoir à rappeler que c'est à pareil jour, il y a un mois, que M. MUNK a été enlevé à la compagnie. Aux termes de l'art. 13 du règlement, dont il est donné lecture, l'Académie doit décider, au scrutin, s'il y a lieu ou non de pourvoir au remplacement du membre éminent qu'elle a perdu. Le scrutin étant ouvert, l'Académie résout affirmativement la question. Consultée une seconde fois, elle fixe l'ouverture de la discussion des titres des candidats au vendredi 15 mars prochain.

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L'Académie passe à l'élection du membre appelé à remplacer M. MUNK dans la Commission du prix sur la topographie de la Palestine.-M. WADDINGTON, à une forte majorité, est élu membre de cette Commission.

M. le PRÉSIDENT lit l'extrait suivant d'une lettre que M. DE WITTE, membre associé de l'Académie, lui adresse de Rome en date du 3 mars: « Dans l'une de nos réunions de l'Institut archéologique, on m'a montré un miroir extrêmement curieux. Les dessins dont il est décoré sont d'un style médiocre à la vérité. On y voit Marsyas et un jeune Panisque à pieds de chèvre. Auprès de Marsyas, qui tient un aspersoir, est un grand vase posé sur une colonne. Les inscriptions sont latines et on y lit MARSVAS, PAINISCOS (sic). Puis il y a en ligne verticale, VIBIS. PILIPVS. CAILAVIT (Vibius Philippus cælavit). C'est, comme je l'ai fait remarquer à nos confrères, le second miroir qui porte un nom d'artiste. L'autre est le miroir de feu Muret (qui n'est pas de fer, comme on l'a prétendu, mais de bronze, et que je regarde comme indubitablement antique). Il présente, vous le savez, sur la partie polie, au revers de la face gravée, ATOMA】 EIIOIEI (Voy. Archæol. Zeitung, pl. 166). La célèbre ciste du musée Kircher au Collége romain porte aussi une signature latine d'artiste : NOVIOS PLAVTIOS MED ROMAI FECID. J'espère que la nouvelle découverte d'un monument de l'ancienne langue latine pourra intéresser l'Académie. Le miroir a été trouvé à Palestrina et a été

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acquis par MM. Castellani, négociants en antiquités, de Rome. » M. WADDINGTON continue et termine la lecture de son

Mémoire sur les portraits des proconsuls d'Asie et d'Afrique sur les monnaies.

ANALYSE.

<< Dans son excellent ouvrage sur la numismatique de l'Afrique, Müller a signalé sur les monnaies de cette province les portraits de trois proconsuls, Quintilius Varus, Volusius Saturninus et Africanus Fabius Maximus. On considérait autrefois ces portraits comme ceux d'Auguste et d'Agrippa, et encore maintenant les numismatistes hésitent à admettre l'attribution proposée par Müller; cependant, lorsqu'on compare les portraits contemporains. d'Auguste et d'Agrippa à ceux que présentent les monnaies africaines, il est impossible de les confondre. Müller s'est borné à invoquer la preuve iconographique; mais elle ne suffit pas pour porter la conviction dans un esprit prévenu, et elle laisse souvent quelque incertitude, soit à cause de la mauvaise conservation des pièces, soit à cause du manque d'habileté du graveur et de l'exiguïté du flan, soit enfin parce que les portraits de la même époque, surtout dans l'antiquité, ont toujours une certaine ressemblance. Il faut donc chercher des preuves plus convaincantes.

L'usage de mettre sur la monnaie le portrait d'un personnage vivant ne commença à Rome que pendant la dictature de César; mais, une fois qu'il eut donné l'exemple, il trouva bientôt des imitateurs, et pendant les guerres civiles tous les principaux chefs battaient monnaie à leur propre effigie. De la sorte les provinciaux s'habituèrent à voir sur la monnaie les portraits des personnages influents de la république, et ils ne pouvaient avoir aucune répugnance à les reproduire sur leurs monnaies locales, puisqu'en mainte occasion ils avaient décerné aux proconsuls des honneurs bien plus considérables, puisqu'ils n'avaient pas hésité à leur dédier des temples, et à instituer des jeux qui portaient leur nom. Ces habitudes existaient encore sous le règne d'Auguste; elles ne pouvaient lui plaire, mais, fidèle à son système de tempo

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