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cartouches d'Aménophis III et de la reine Taia, sa femme, princesse qui paraît avoir joué un très-grand rôle. Elle était de race blanche et les noms de son père et de sa mère ne sont pas égyptiens, sans qu'ils soient accompagnés pourtant du signe des étrangers, d'où M. DE ROUGÉ conclut que sa famille, quoique étrangère d'origine, était établie en Egypte et que ladite princesse n'est pas devenue reine par une alliance avec un souverain étranger. L'histoire de cette reine, comme l'histoire de toute la fin du règne d'Aménophis, est demeurée d'ailleurs jusqu'ici fort obscure. La fabrication du vase est digne de remarque à bien des égards. D'abord le fond est d'un émail jaune clair et piqueté de façon à imiter la peau d'un citron. Les ornements ont été d'abord gravés dans la pâte du vase et fort probablement après une première cuisson. Ils ont ensuite été remplis par une pâte de verre bleu, pâte qui a été fondue par une seconde cuisson, ce qui résulte très-clairement de ce qu'on aperçoit une dépression au milieu de la pâte bleue dans les endroits les plus larges des ornements du vase. Ce n'est donc pas une simple incrustation de morceaux de verre de couleur taillés, comme on l'observe dans divers bijoux. Ici il y a eu fusion, ce qui conduit assez directement aux procédés de la fabrication des émaux cloisonnés. La transmutation si facile des nuances jaune et bleue en une teinte verte a été évitée par l'interposition d'une très-mince couche de pâte blanche qu'on aperçoit encore, en regardant avec soin.

M. LE PRÉSIDENT, ayant examiné ce vase, fait ressortir à son tour tout le mérite de ce travail. L'incrustation en est très-différente de l'émail cloisonné. Il y a ici des émaux de deux qualités, l'un jaune fusible au grand feu, l'autre bleu fusible à une température qui ne pouvait altérer le jaune. C'est un procédé qui ne serait pas facilement imité aujourd'hui par les plus habiles émailleurs de Paris et de Londres. Il explique par l'action du feu à la seconde cuisson l'apparence de peau de citron que présente la partie jaune du vase.

La parole est à M. VINCENT pour compléter sa communication intitulée « Recherches sur le calendrier des Lagides. »

M. BRUNET DE PRESLE fait remarquer, à l'appui de l'interprétation donnée par M. VINCENT aux mots παραλαμβάνειν τὴν βασιλείαν παρὰ Tоu лаτρós, « recevoir le royaume des mains de son père », que ce sont les mots prêtés à Salomon dans une lettre que lui rapporte Eusèbe, et l'on sait que Salomon reçut la royauté du vivant de son père.

M. DE ROUGE, qui s'est fait apporter le texte de l'inscription de Rosette, dit que l'expression, soit du texte hiéroglyphique, soit du texte démotique, veut dire « régner à la place », et ne comporte pas d'autre sens.

Sont offerts à l'Académie les ouvrages suivants :

1° Etudes sur les Barbares et le moyen âge, par M. LITTRÉ, membre de l'Académie (Paris, 1867, 2 vol. in-8°).

2o Egypt's place in universal history: an historical investigation in five books, by Christian C. J. Bunsen, transl. from the german, by Ch. H. Cottrell, esq. (2a edition, with notes and additions by Sam. Birch) vol. I. London, 1867, in-8°.

3o Commemorazione di G. A. Noël des Vergers detta in R. deputazione di historia patria per le province di Romagna (1867, br. in-8°).

4o Etat des anoblis en Normandie de 1545 à 1661 avec un supplément de 1398 à 1687, par M. l'abbé P. F. Lebeurier, ancien élève de l'École des chartes, chanoine honoraire d'Evreux et archiviste de l'Eure (Evreux, 1866, 1 vol. in-8o).

5o Notice sur l'abbaye de la Croix Saint-Leufroy (diocèse d'Evreux), par le même (Evreux, 1866, 1 vol. in-8°).

6o Inventaire-Sommaire des archives départementales antérieures à 1790.– Département de l'Aisne. — Archiviste M. Matton, livr. 1 à 4 (Laon, 1862, in-4°).

70 Précis analytique des travaux de l'Académie impériale des sciences, etc., de Rouen, pendant l'année 1865-66 (Rouen, 1866,1 vol. in-8°). 8° Le Cabinet historique : no de janvier-février 1867.

9o Catalogue des livres provenant de la bibliothèque de feu M. L***, membre de l'Institut (Paris, 1867, in-8°).

10o Catalogue des livres de littérature, d'histoire et d'épigraphie composant la bibliothèque de feu M. Ad. Noël Des Vergers (Paris, 1867, in-8°). 44° M. LE PRÉSIDENT, en faisant hommage du 1er cahier de la Revue numismatique de 1867, demande à l'Académie la permission de lui signaler

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un travail de M. P. Martin-Rey sur la difficulté chronologique soulevée par une belle médaille d'or, frappée à l'occasion du passage de Charles VIII à Lyon. Cette médaille porte la date de 1493, date qui se retrouve pour tous les événements consignés dans la Chronique du séjour de Charles VIII à Lyon sur le Rhosne. M. Martin-Rey arrive à penser, à la suite de diverses confrontations, que, tandis qu'à Lyon on avait conservé l'ancienne manière de dater le commencement de l'année du 25 décembre, jour de la Nativité, à Paris et à Amboise, on se servait à cette époque du comput de Denys le Petit de Pise, comput basé sur la fixation du commencement de l'année au 25 mars, jour de la Conception. A Paris, on aurait été en avance de 9 mois sur Lyon. Il y a là un fait curieux qui mérite d'être étudié.

12o M. LE PRÉSIDENT offre de la part de l'auteur, M. Giancarlo Conestabile, de Pérouse, un mémoire sur une précieuse ciste de la collection du prince Barberini. Ce monument magnifique est décoré de compositions gravées à la pointe; M. Conestabile y voit Laïus, roi de Thèbes, enlevant le jeune Chrysippe, et poursuivi pár le pédagogue, et un autre enfant d'Hippodamie, accompagnés de deux chiens. Un groupe représentant une scène d'expiation à Delphes se voit un peu plus loin. Les belles gravures qui accompagnent le mémoire de M. Conestabile permettent d'étudier ces sujets qui offrent plus d'une difficulté et qui sont déjà fort bien commentés par le savant archéologue de Pérouse.

Séance du vendredi 29.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Par un message, en date du 29 mars, M. le Ministre de l'instruction publique adresse ampliation d'un décret rendu, sur sa proposition, le 27, par lequel l'élection que l'Académie a faite de M. GUESSARD pour remplir la place d'Académicien ordinaire, vacante par suite du décès de M. MUNK, est approuvée.-M. GUESSARD n'étant point présent, son introduction est remise à la prochaine séance.

M. LE PRÉSIDENT fait la communication suivante qui intéresse à plusieurs égards l'Académie. « Un jeune parent du Bey de Tunis, Mohammed ben Mousthafa, qui a fait son éducation en France, et qui, l'année dernière, a assisté à une séance de l'Académie, a

conservé un si bon souvenir de l'accueil qui lui a été fait, qu'il a voulu en donner une marque à notre Compagnie. Il m'a donc chargé d'annoncer à l'Académie l'envoi à Paris, à l'occasion de l'Exposition universelle, d'une collection d'inscriptions carthaginoises, produit des fouilles pratiquées par ses soins. Pour me conformer au vou exprimé par Sidi Mohammed, j'ai assisté à l'ouverture des caisses qui vient d'avoir lieu, et, ce matin même, j'ai pris les estampages de 22 inscriptions phéniciennes plus ou moins complètes. Presque toutes sont des dédicaces à la déesse Tanith, manifestation de Baal, et à Baal Khamon. Mais, malgré l'uniformité de la formule initiale, ces textes sont encore intéressants à raison des noms de dédicateurs qu'ils contiennent. En général, ces inscriptions sont tracées en caractères d'une belle forme et leur valeur paléographique n'est pas douteuse. Des remerciments sont dus à Sidi Mohammed pour sa bienveillante attention à l'égard de l'Académie. Les empreintes seront utilisées par la Commission du Corpus des inscriptions sémitiques. »

M. RENAN continue la seconde lecture de son Mémoire sur la dynastie des Lysanias d'Abilène.

M. De Rossi, correspondant, présent à la séance, fait une communication sur un ms. intitulé Excerptum ex chronica Orosii, qui se trouve à l'abbaye de Saint-Gall. C'est un extrait d'anciennes chroniques des IV, Ve et VIe siècles, fait par un moine de St-Gall en l'année 849. Il y est donné des dates d'éclipses, d'apparitions de comètes, etc., et aussi des dates historiques. Un travail plus complet sur ce ms., qui paraît être d'une assez haute importance, est annoncé par M. De Rossi.

M. Guill. Lejean, de retour d'un long et fructueux voyage dans l'Asie centrale, présente à l'Académie, de la part de M. Mac-Nabb, deputy-commissioner de Peshawer (Inde), dix photographies représentant des sculptures trouvées récemment dans l'ancienne Cophène, et presque toutes dans les ruines d'un ancien couvent bouddhiste nommé Takt i Bahi ou Takt i Mahi, où il verrait volontiers, dit-il, le Mahesvarra de l'itinéraire de Hiouen-Tsang. Ces objets ont été déposés au club de Peshawer; d'autres ont été envoyés au Musée de Lahore. La société asiatique de Calcutta a

publié sur deux ou trois des sculptures de Takt i Bahi un essai que M. Lejean n'a pu se procurer. Il croit se souvenir seulement que celles dont il offre aujourd'hui les photographies à l'Académie sont toutes inédites. Dans une lettre que les journaux ont publiée, il a appelé ces antiquités gréco-bouddhiques. La dernière de ces qualifications est incontestable, la figure du Bouddha se voit dans les trois quarts des sujets reproduits. Quant à l'origine grecque, il suffit, pour s'en convaincre, de les comparer aux produits de l'art hindou, même des meilleures époques. La présence d'artistes grecs dans la Cophène au service du Bouddhisme semble d'ailleurs facile à expliquer. L'identité du roi gréco-bactrien Ménandre et du Mandala des légendes bouddhiques est un fait accepté, il est alors naturel que les rois bactriens convertis au Bouddhisme aient mis leurs artistes au service de leur nouveau culte. D'autre part, les rois indo-scythes, successeurs des Grecs dans la Cophène et la vallée de l'Indus, deviennent, à partir de Kanichka, des adeptes et des apôtres fervents du Bouddhisme depuis le Cophès jusqu'aux sources de l'Hydaspe. «Ma propre collection de ces antiquités, ajoute M. Lejean, se compose de 40 à 45 dessins et photographies je demanderai à l'Académie la permission de les mettre sous ses yeux, quand j'aurai eu le temps de les soumettre à une étude critique plus complète. A part l'intérêt artistique et archéologique, l'ethnographie historique y peut reconnaître trois types bien distincts, le type classique arya, le type tibétain et le type mongolique ou indo-scythe. Au premier type appartiennent surtout les statues des guerriers et radjas; au second quelques figures du Bouddha lui-même ; le troisième est surtout accusé dans quelques terres cuites du musée de Lahore, trouvées pêle-mêle avec d'autres terres cuites d'un beau type arya ou plutôt grec pur. »

Cette communication donne lieu à diverses observations.

Indépendamment du type grec si nettement accusé dans l'une de ces photographies, plusieurs membres, et d'abord M. le PRÉSIDENT, signalent dans la plupart des autres un type qui leur paraît plutôt romain et pourrait, aussi bien que le premier, s'expliquer par les faits historiques, ou peut-être par l'action du temps qui

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