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et du Hauran. Il possède aussi Jamnia. Il bat monnaie, avec le titre de tétrarque, la tête de l'Empereur au revers.

L'an 23 avant J.-C., Zénodore perd l'éparchie de la Batanée, de la Trachonitide et du Hauran, et sans doute Jamnia. Il conserve probablement Chalcis, Abila et Héliopolis comme domaine propre.

L'an 19 avant J.-C., il meurt. Auguste donne Panéas et le pays de Houleh à Hérode. Quant au domaine primitif de la dynastie, savoir: Chalcis, Abila et Héliopolis, il les laisse à des descendants de Lysanias, nommés aussi Lysanias, et jouissant du titre de tétrarque. Ces personnages paraissent avoir été peu importants, ils n'ont pas battu monnaie.

L'an 28 de J.-C., il semble qu'il y avait encore un Lysanias, tétrarque de l'Abilène seule, non de la Trachonitide, ni de l'Iturée.

De l'an 28 à l'an 37, ou au plus tard à l'an 41, cesse tout-à-fait la dynastie de Lysanias. Abila et Chalcis sont réunis au domaine immédiat de l'Empereur.

<«< En somme, ajoute M. RENAN, cette petite dynastie représente un essai impuissant pour résister, au nom de l'anarchie et du brigandage, à l'ordre et à la paix, qui tendaient à triompher en Syrie par l'établissement régulier de la puissance romaine. Elle semble d'origine arabe. C'est dans ces forteresses naturelles de la vie nomade qui entourent Damas vers le S. E., qu'on la voit éclore. Elle se rattache à tout ce mouvement qui, au 1er siècle avant J.-C., soumit le Liban et la côte de Phénicie depuis Tripoli jusqu'à Byblos à l'influence arabe, mouvement attesté par les historiens et confirmé par les inscriptions du pays. Le nom de Mevvaïos est probablement un nom sémitique grécisé. Les noms de Ptolémée, de Lysanias et de Zénodore répondent sans doute à des noms arabes, ayant avec eux quelque analogie éloignée, selon un usage qu'on retrouve souvent en Orient à cette époque. Sortie de l'anarchie où tomba la Syrie sous les derniers Séleucides, la dynastie de Chalcis nous paraît comme une de ces familles de Scheickhs puissants qui, dans le monde arabe, émergent tout-àcoup, prennent l'hégémonie de provinces entières, et donnent à

une localité un éclat momentané dont la durée ne dépasse jamais un siècle environ. A coté des Hérodes, dont le nom est resté bien plus célèbre, et des Hâreth nabatéens, dont le pouvoir eut plus de solidité, les Lysanias et les Zénodore ont une place importante dans l'histoire de l'Orient. Ennemis des Romains et des Hérodes, souvent alliés des Parthes, mêlés aux brigandages des Bédouins, ils combattent et subissent tour à tour la puissance qui allait enfin donner à la Syrie ce qu'elle n'avait jamais eu jusque-là, ce qu'elle n'a jamais eu depuis, un gouvernement régulier capable de résister au voisinage funeste de l'Arabe nomade, aidé par cette étrange forteresse naturelle du Ledja, qui sera toujours un des plus grands obstacles à la civilisation de la Syrie. La dynastie de Chalcis succomba devant la maison d'Hérode, qui, forte de la protection d'Auguste, de Caligula, de Claude, s'enrichit successivement de ses dépouilles, et qui, si elle ne l'emporta pas beaucoup sur sa rivale, sous le rapport de l'humanité et des mœurs, eut au moins le sentiment d'une politique plus clairvoyante, et fut mêlée à des événements de premier ordre dans l'histoire de l'humanité. >>

M. VINCENT Continue la lecture de son mémoire sur le Calendrier des Lagides.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1o, par une lettre d'envoi imprimée et incluse, signée du Señor don Rafael Pardo de Figueroa, lieutenant de vaisseau, à S. Fernando (Andalousie), l'un des exemplaires « peu nombreux, » est-il dit, qu'il a publiés de la Critica del regimieto de Navegacio de Me Pedro de Medina (1563), avec un coup d'œil sur deux autres écrits du même auteur, Arte de Navegar (1545) et Suma de cosmographia (1561), Cadix, 1867, in-8°.

2o Deuxième mémoire sur les sépultures en forme de puits par M. Achille de Rochambeau (br. in-8°, 1867: 2 exemplaires sans autre destination indiquée).

3° Revue archéologique : no d'avril 1867.

4o M. RENIER fait hommage, au nom de M. de Rossi, correspondant, du no 1 de la 5o année (janvier-février 1867) du Bullettino di archeologia cristiana « Trois articles, dit-il, ou plutôt trois mémoires, également intéressants, composent ce numéro. Le premier est consacré à la découverte, qui vient d'être faite par notre savant correspondant et par son frère M. Michel de Rossi, du cimetière de Balbine, souvent mentionné par les

écrivains ecclésiastiques, mais dont l'emplacement n'avait pas encore été reconnu. Ce cimetière est situé sous la célèbre vigna Amendola, à un mille de Rome, à droite de la voie Appienne; c'est un des plus considérables de la campagne romaine. Dans le deuxième article, M. de Rossi explique et commente avec la science et la sagacité, dont il a donné tant d'autres preuves, une curieuse inscription latine, trouvée récemment à Ostie, et qui semble confirmer la tradition suivant laquelle des rapports auraient existé entre saint Paul et Sénèque. Cette inscription, qui présente tous les caractères paléographiques des monuments du deuxième et du troisième siècle de notre ère, est ainsi conçue:

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Marco Anneo Paulo Petro, Marcus Anneus Paulus filio carisimo.

Les deux Marcus Anneus, qui y sont mentionnés, descendaient certainement d'affranchis de la famille du philosophe, qui s'appelait Lucius Annæus Seneca, ou de son frère Marcus Annæus Gallio, et leurs surnoms, qui ne sont pas d'origine romaine, rappellent, à n'en pas douter, les apôtres saint Pierre et saint Paul. Enfin, le troisième article contient l'explication d'un certain nombre de lampes chrétiennes trouvées dans les fouilles du Palatin. Cet article est accompagné d'une planche dans laquelle sont représentés les plus intéressants de ces monuments. Leur explication a fourni à M. de Rossi l'occasion de recherches intéressantes sur l'histoire du palais des empereurs romains depuis Constantin jusqu'à la chute de l'empire d'Occident, et sur l'emploi que l'on faisait de ces lampes, qui n'étaient pas, comme on le croit généralement, destinées toujours à des usages domestiques, mais servaient surtout aux illuminations, ce qui explique le grand nombre de celles que l'on retrouve dans toutes les fouilles que l'on pratique à Rome et aux environs. »

Aux remarques de M. RENIER, M. le PRÉSIDENT ajoute, relativement à la découverte des lampes chrétiennes du Palatin, les observations suivantes : « Parmi les lampes publiées dans ce cahier de son Bulletin, M. de Rossi en cite une qui représente une figure du Christ foulant à ses pieds

dit

un serpent, « sujet très-commun sur les monuments du moyen-âge, notre savant correspondant romain, mais rare sur ceux des six ou sept premiers siècles. Je m'en rappelle un seul maintenant, ajoute-t-il, du Ve ou du VIe siècle : le très-beau diptyque du Vatican, dessiné dans la tab. IV du t. III du Thesaur. diptych. de Gori. La lampe est postérieure au Ve siècle. M. le PRÉSIDENT fait remarquer qu'on a découvert, en 1845, à Orléans, un grand fragment de vase à couverte rouge, sur lequel se voit une figure de Christ debout, tenant une longue croix, et posé sur un serpent. Cette image si curieuse et vraisemblablement fort antérieure au diptyque a été publiée assez imparfaitement dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France (t. XVIII, 1846, pl. II, fig. 9), par M. Vergnaud Romagnési. On sait que la fabrication des vases à couverte rouge s'arrêta d'assez bonne heure; le curieux fragment exhumé à Orléans, et portant une figure qui offre une grande analogie avec celles qui se voient aux revers des monnaies impériales de la fin du IVe siècle ou des premières années du Ve, mérite donc d'être signalé à l'attention des archéologues.»>

L'Académie se forme en comité secret.

M. RENAN, rapporteur de la Commission spéciale chargée d'examiner le projet d'un Corpus inscriptionum semiticarum, soumet à l'Académie la rédaction des diverses modifications au rapport de la Commission adoptées par elle dans le cours de la discussion qui a occupé les trois séances précédentes. L'Académie, après avoir approuvé cette rédaction, adopte définitivement les conclusions du rapport, qui sera distribué dans un nouveau tirage, destiné à faire connaître en dehors de son sein, et dans l'intérêt de son entreprise, l'ouvrage dont elle vient de décider la publication.

Rapport fait à l'Académie des Inscriptions et belles-lettres par la commission spéciale chargée de l'examen du projet d'un CORPUS

INSCRIPTIONUM SEMITICARUM.

MESSIEURS,

La Commission que vous avez nommée pour examiner le projet d'un Corpus inscriptionum semiticarum, qui vous a été soumis par quatre de nos. confrères, a délibéré successivement: 1° sur l'utilité de l'entreprise; 2o sur le plan de l'ouvrage; 3° sur les voies et moyens d'exécution.

I

En ce qui concerne l'utilité du projet, votre Commission a été unanime pour la reconnaître. Par sa domination dans une partie de l'Afrique ; par ses relations scientifiques avec l'Egypte, la Syrie, la Grèce; par les nombreux monuments d'écriture sémitique qu'elle possède déjà dans ses musées; par les missions ou voyages que des savants français ont récemment accomplis; par les études suivies qui, depuis quelques années, ont été faites chez nous des monuments écrits de l'Orient sémitique, la France semble désignée pour donner un tel recueil au monde savant. Un tel recueil, d'un autre côté, doit être mis au-dessus des causes d'interruption qui frappent toutes les œuvres individuelles; il doit être confié à une Compagnie savante ayant des traditions et de la continuité. La Compagnie qui a possédé dans son sein l'illustre fondateur de ces études, l'abbé BARTHELEMY, cst pour cela naturellement désignée.

II

En ce qui concerne le plan de l'ouvrage, votre Commission a pensé que le recueil devait contenir tous les textes anciens en langues sémitiques, écrits en caractères sémitiques. L'écriture serait ainsi la loi du recueil et en constituerait l'unité. Ni les inscriptions cunéiformes, ni les inscriptions chypriotes, ni les inscriptions libyques (berbères, touaregs), ni les inscriptions de l'Asie Mineure (lyciennes, phrygiennes, etc.), ni les restes d'ancienne écriture zende, pehlvie, arienne, ne devraient, d'après ce principe, être admis dans l'ouvrage. En ce qui concerne les inscriptions cunéiformes, votre Commission pense, en effet, qu'il est mieux de les réserver pour un autre recueil. Ces inscriptions composent à elles seules un vaste ensemble et forment une spécialité scientifique tout-à-fait à-part. Peut-être, au contraire, une dérogation à la loi du recueil devra-t-elle être faite pour les inscriptions chypriotes, libyques, lyciennes, pamphyliennes, etc. Les rédacteurs des Corpus grec, latin, égyptien, assyrien, excluront certainement les textes de ce genre; ces textes n'ont d'ailleurs ni assez d'unité pour former un recueil d'ensemble, ni assez d'importance pour former de petits recueils distincts. Il nous semble que c'est à la suite du Corpus sémitique, dans un appendice, qu'ils trouveront leur place la plus justifiéc.

La limite de temps qu'il convient d'assigner au recueil ne saurait être fixée avec une précision absolue. Le Corpus en question devra sans doute être réservé aux textes anciens; il ne contiendra pas les innombrables textes arabes, hébreux, syriaques du moyen-âge ou de ces derniers siècles. L'islamisme, dans un sens général, sera la date à laquelle il faudra s'arrêter, l'islamisme marquant dans l'histoire des peuples, des langues et des écritures sémitiques ure époque tout-à-fait tranchée. Une telle date, cependant, ne devra pas être prise trop à la rigueur. Les monuments de l'écriture mendaïte sont tous postérieurs à l'hégire, et cependant ils ne sauraient être omis dans un tableau de la paléographie sémitique. Les plus anciens manuscrits hébreux et beaucoup d'inscriptions hébraïques postérieures à Mahomet devront être pris en considération. On en peut dire autant des inscriptions éthiopiennes et de quelques spécimens d'écriture syriaque.

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