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scriptionum latinarum de l'Académie de Berlin, suffirait, ce semble, pour obtenir ce résultat. Une feuille double sur onglet pourrait être affectée aux plus grands monuments.

Après la reproduction, le plus souvent en fac-simile, du monument, on donnerait la transcription en caractères typographiques (hébreux, arabes ou syriaques), une traduction où l'on distinguerait soigneusement ce qui est certain, probable, douteux. Sur les passages douteux, on énumérerait les différentes opinions. Pour chaque monument, on donnerait l'histoire succincte de sa découverte, de son interprétation, une bibliographie aussi complète que possible de tous les écrits où il en a été traité. En tête de chaque livre, il y aurait une introduction paléographique et historique. En ce qui concerne la langue dans laquelle il conviendra de rédiger le recueil, votre Commission a pensé que le latin aurait l'avantage d'offrir un langage scientifique concis, exact, fixé jusque dans ses moindres formules, excluant toute couleur personnelle dans le style, prévenant la tentation des développements étrangers au plan strict de l'ouvrage. Les grand recueils du même genre qui se publient à l'étranger sont écrits en latin. L'ouvrage que nous vous proposons ne devant servir qu'aux personnes d'une instruction étendue, nous croyons que l'emploi de cette langue ne risquera d'écarter aucun des lecteurs auxquels le livre pourra être utile.

III

Quant au mode d'exécution, la Commission a pensé que la rédaction de l'ouvrage devait être confiée à une Commission permanente de six personnes choisies parmi vous. Dans une telle entreprise, la perfection du travail doit être préférée à la hâte, bien légitime, du reste, de voir paraître promptement quelque fruit de ce travail. L'exécution de la plupart des reproductions de monuments, un vaste dépouillement des collections orientales, philologiques, archéologiques, précéderont nécessairement toute publication. Au système des livraisons successives, qui eût entraîné de nombreux addenda, votre Commission a préféré le système de publication par tomes. Du reste, sur ce point, comme sur bien d'autres, l'expérience enseignera la règle qui aura le plus d'avantages et le moins d'inconvénients.

Il nous est difficile, dans l'état présent de la question, de vous offrir un devis rigoureux. Bien que le contenu de l'ouvrage soit déjà mesuré pour nous avec exactitude, le nombre des volumes et les frais dépendront de l'étendue des notices, de la capacité des tomes, du caractère plus ou moins compacte, des modes de reproduction qui seront adoptés. Que l'Académie, néanmoins, ne craigne pas de se voir entraînée dans une publication en quelque sorte indéfinie. Quoique très-variée, l'épigraphie sémitique est malheureusement assez bornée. Des chiffres seraient ici peu instructifs, les textes étant d'une étendue très-inégale et devant entraîner des développements plus inégaux encore. En choisissant un format et une justification convenables, il ne serait pas impossible de faire tenir tout l'ouvrage en deux volumes. Jamais, en tout cas, le recueil que nous vous proposons n'atteindra à beaucoup près les recueils d'inscriptions grecques, latines ou chrétiennes, même dans le cas de découvertes inattendues, que vous êtes les premiers à désirer.

Reste un point essentiel, celui des ressources financières. M. le Secrétaire perpétuel, Messieurs, a singulièrement facilité cette partie de notre

tâche en portant la question devant M. le Ministre de l'instruction publique, qui a bien voulu accueillir avec faveur une première ouverture. Nous avons l'espoir fondé que le recueil qu'il s'agit d'entreprendre sera officiellement classé parmi les travaux dont l'Académie est chargée, et qu'une annuité régulière y sera affectée.

En un mot, Messieurs, il nous a semblé, après un mûr examen, que l'exécution du projet qui vous a été soumis est possible. Comme, d'un autre côté, il est éminemment utile à la science et doit contribuer à l'honneur de notre Compagnie, nous n'hésitons pas à vous en proposer l'adoption. Pour résumer l'état présent de l'affaire en articles susceptibles d'être votés, nous vous demandons : 1° d'adopter en principe le projet que nous venons de vous exposer; 2o de nommer une Commission chargée de rassembler les matériaux et de préparer la publication; 3o de donner à votre Secrétaire perpétuel les pouvoirs nécessaires pour suivre les démarches qui peuvent assurer l'exécution de l'ouvrage. La Commission que vous nommerez réglera plus tard et vous soumettra les points qu'il n'est pas opportun pour le moment de discuter en détail. >>

Séance du vendredi 26.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPérier.

Il n'y a pas de correspondance.

L'ordre du jour appelle la nomination de la Commission de publication du Corpus des inscriptions sémitiques, dont le projet a été définitivement adopté dans la dernière séance. Sont nommés à la majorité absolue des voix, pour former ladite commission MM. DE SAULCY, MOHL, DE LONGPERIER, RENAN, DE SLANE, et WADDINGTON.

:

M. VINCENT Continue et termine sa lecture « Sur le calendrier des Ptolémées. »

Il résume d'abord, comme il suit, ses communications postérieures à celle du 8 mars.

<< 1° Pour confirmer l'interprétation qu'il a donnée, d'après SAINTMARTIN, de la locution παραλαβεῖν τὴν βασιλείαν παρὰ τοῦ πατρός, il cite un passage de Porphyre rapporté par Eusèbe, où cette locution, appliquée à Alexandre II prenant la couronne des mains de Cléopâtre, ne peut laisser aucun doute sur l'exactitude du sens que lui a donné SAINT-MARTIN, car on y voit en propres termes Alexandre, παραλαβὼν παρὰ Κλεοπάτρας τὴν ἐξουσίαν, gouvernant conjointement avec elle, μετ ̓ αὐτῆς ἄρξαντι.

2o Une quatrième double date, empruntée au recueil des papyrus

du Louvre, et d'après laquelle le 25 thoth est identifié au 4 xandicos en l'an 26 de Philométor, sert à M. VINCENT pour démontrer mathématiquement, par sa comparaison avec la date (déjà citée) relative à l'an 18 du même souverain, que le calendrier macédonien ptolémaïque était effectivement luni-solaire et non pas seulement lunaire, et que de plus il était absolument conforme aux règles d'intercalation établies par Méton.

3o La comparaison des 4 doubles dates employées prouve que le commencement de l'année ptolémaïque n'était pas le même sous Epiphane que sous Evergète, et que sous Philométor il avait encore changé.

4o Le décret de Canope plaçant la fête de la naissance d'Evergète dans le mois dios, et le décret de Memphis (pierre de Rosette) plaçant la fête de la naissance d'Epiphane au 30 mésori, jour que le calcul ramène au milieu du mois dios pour l'époque de l'avènement d'Epiphane, M. VINCENT se trouve amené en conséquence à émettre cette conjecture qui parait justifiée par les faits, savoir: que le mois lunaire pendant lequel était né l'héritier de la couronne, en déterminant l'éponymie du nouveau roi, prenait le nom de dios en même temps que le premier rang, le jour où ce prince montait sur le trône, et cela nonobstant le nom, quel qu'il fût, du mois qui terminait le règne précédent.

Il serait fort intéressant de savoir si le même fait s'est produit à l'avénement de Philométor. Malheureusement, l'absence de toute indication relative à son jour natal nous laisse hors d'état de faire cette vérification......

Quoi qu'il en soit, ce qui vient d'être dit suffit pour permettre de supposer que les dates des événements spécialement relatifs aux personnes royales, que notamment les années de leur règne ne se réglaient pas sur l'année solaire, mais qu'on les rapportait à l'année ou plutôt au mois lunaire. Au reste, ce n'est pas seulement sous les Ptolémées (semble-t-il) que les choses se passaient ainsi; et c'est certainement là que se trouve l'explication des faits curieux si bien mis en relief par notre savant confrère, M. DE ROUGE, dans ses leçons au Collège de France, notamment celui d'après lequel Thouthmès III, après avoir daté de l'an 22 de son règne les

faits advenus pendant le mois de pharmouti, date tout à coup de l'an 23 en arrivant aux premiers jours de paschon. Mais c'est que, dans l'intervalle (c'est encore M. DE ROUGÉ qui le dit), était survenue une néoménie et une fête éponyme du roi, savoir: celle de la commémoration de son avénement au trône.

A cette occasion, que l'on me permette de rappeler ici une opinion que j'ai précédemment émise, c'est que « dans une multitude » de cas où M. Brugsch est amené (dans son ouvrage si instructif (1) à signaler ce qu'il nomme la fêté du nouvel an, c'est la fête » de la nouvelle lune qu'il faudrait dire.... »; et de plus (je le répète encore), « M. Brugsch lui-même a donné toutes les raisons et » dit tout ce qu'il fallait dire pour entrainer son lecteur à adopter » cette irrésistible conclusion ».

Malheureusement, je ne me le dissimule päs, il manque à ces propositions, bien hardies de ma part, une condition bien essentielle et sans laquelle elles risquent fort de rester lettre morte : cette condition, c'est le cachet de notre confrère......

Nous avons maintenant à nous occuper du décret de Canope. Or, cë monument est daté de l'an 9 d'Evergète, le 7 du mois macédonien apelléos, qui est, dit le texte, le 17 de tybi pour les Egyptiens. D'après le cañon des rois tel qu'il est admis par M. Champollion-Figeac, l'an 9 d'Evergète correspondrait, ou du moins le 17 tybi de cette année appartiendrait à l'an 510 de Nabonassar, dont le premier thoth est identique au 22 octobre de l'an 239 avant Jésus-Christ, compté à la manière des chronologistes; et par suite, le 17 tybi, 137° jour de l'année, serait identique au 7 mars de l'an 238. Or, ce jour devant aussi être identique au 7 apelléos, il s'ensuit qu'il eût dû y avoir nouvelle lune dans les derniers jours de février du calendrier julien, afin que le 1er apelléos pût être identique au 1er mars. Or, si l'on essaye de vérifier cette conséquence, la recherche ne réussit pas mieux que celle précédemment faite pour l'an 196: car on trouve qu'il y eut nouvelle lune le 5 mars 238 dans la soirée, ce qui donne un résultat

(4) Matériaux pour servir à la reconstruction du calendrier des anciens Egyptiens.

incompatible avec les conditions du problème tel qu'il est posé. Pour trouver une nouvelle lune suffisamment rapprochée du 1er mars, il faut remonter jusqu'à l'an 243 avant notre ère, année dont le commencement appartient à l'an 505 de Nabonassar.

Cette époque convient parfaitement au problème : car, le 1er thoth de l'an 505 de Nabonassar tombant le 23 octobre 244, le 17 tybi coïncide avec le 8 mars 243. Or, la nouvelle lune précédente arrivant justement le 1er mars dans la matinée, le 2 mars a pu convenablement être pris pour premier jour d'un mois macédonien; et, en supposant que ce mois soit apelléos, on obtient le 8 mars ou 17 tybi pour le 7 apelléos.

Une autre raison confirme d'ailleurs cette solution et lui donne un caractère en quelque sorte impératif. C'est un passage du décret, passage dont nous n'avons pas encore parlé, et d'après lequel le lever de l'étoile d'Isis a eu lieu, dit le texte, le 1er du mois paÿni, ce qui revient à dire, pour nous, que le 20 juillet julien était cette année-là tombé le 1er paÿni. Or, dans l'année 509 de Nabonassar où nous placerait le canon de M. Champollion-Figeac, le 20 juillet est tombé, non pas le 1er payni, mais le 2, ce qui est formellement contredit par le texte du décret. Les seules années pour lesquelles le 20 juillet julien est tombé le 1er payni, sont les années de Nabonassar qui ont commencé au 23 octobre, c'est-à-dire les années 504, 505, 506, 507; et, pour ces quatre années, le 1er thoth est identique au 23 octobre des années juliennes respectivement correspondantes, savoir : 245, 244, 243, 242. Ainsi, quand le décret dit que le lever de l'étoile d'Isis a eu lieu cette année-là le 1er payni, il faut entendre que c'est le 1er payni de l'année 504 de Nabonassar, identique au 20 juillet de l'année julienne 244 comptée à la manière des chronologistes. De cette façon, le 17 tybi suivant, c'est-à-dire le 17 tybi de l'an 505 de Nabonassar, correspond au 8 mars de l'année julienne 243, comme on vient de le voir.

Quant à la difficulté que trouveront les historiens de l'Egypte ptolémaïque à transporter le règne d'Evergète 5 ans plus haut qu'on ne le fait ordinairement, il y a pour la lever un moyen aussi naturel que facile, c'est de supposer que Ptolémée Philadelphe aura fait pour son fils Evergète ce que Ptolémée Soter avait fait

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