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que

les fruits des Arbres fourniffent à l'animal une nourriture plus abondante que ne peuvent faire les autres végétaux; expérience que j'ai faite moi-même, en comparant les produits de deux terreins égaux en grandeur & en qualité, l'un couvert de chataigniers & l'autre femé de bled.

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(*4.) Parmi les Quadrupedes, les deux diftinctions les plus univerfelles des espéces voraces fe tirent, l'une de la figure des dents, & l'autre de la conformation des inteftins. Les Animaux qui ne vivent que de végétaux ont tous les dents plates, comme le Cheval, le Bœuf, le Mouton, le Liévre; Mais les Voraces les ont pointues comme le Chat, le Chien, le Loup, le Renard, Et quant aux inteftins, les Frugivores en ont quelques-uns tels que le Colon, qui ne fe trouvent pas dans les Animaux voraces. Il femble donc que l'Homme, ayant les dents & les Inteftins comme les ont les Animaux Frugivores, devroit naturellement être rangé dans cette

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Claffe;

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Claffe; & non-feulement les obfervations anatomiques confirment cette opinion, mais les monumens de l'Antiquité y font encore très-favorables. Dicearque," dit St. Jerôme,, rapporte dans fes Livres des Antiqui,,tés grecques, que fous le régne de Saturne, où la Terre étoit encore fertile ellepar » même, nul homme ne mangeoit de Chair, ,, mais que tous vivoient des Fruits & des ,, Légumes qui croiffoient naturellement. (Lib. 2. Adv. Jovinian.) On peut voir par là que je néglige bien des avantages que je pourrois faire valoir. Car la Car la proye étant prefque l'unique fujet de combat entre les Animaux carnaciers, & les Frugivores vivant entre eux dans une paix continuelle, fi l'efpéce humaine étoit de ce dernier genre, il eft clair qu'elle auroit eu beaucoup plus de facilité à fubfifter dans l'Etat de Nature beaucoup moins de befoin & d'occafions d'en fortir.

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(*5.) Toutes les connoiffances qui de

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mandent de la réflexion, toutes celles qui ne s'acquiérent que par l'enchaînement des idées & ne fe perfectionnent que fucceffivement, femblent être tout-à-fait hors de la portée de l'homme Sauvage, faute de communication avec fes femblables, c'eft-à-dire, faute de l'inftrument qui fert à cette communication, & des befoins qui la rendent néceffaire. Son favoir & fon induftrie fe bornent à fauter, courir, se battre, lancer une pierre, escalader un arbre. Mais s'il ne fait que ces chofes, en revanche il les fait beaucoup mieux que nous qui n'en avons pas le même befoin que lui; & comme elles dépendent uniquement de l'exercice du Corps & ne font fufceptibles d'aucune communication ni d'aucun progrès d'un individu à l'autre, le premier homme a pu y être tout auffi habile que fes derniers defcendans.

LES relations des voyageurs font pleines d'exemples de la force & de la vigueur des hommes chez les Nations barbares & Sauvages; elles ne vantent guéres moins leur adreffe & leur légéreté; & comme il ne faut que des yeux pour obferver ces chofes, rien

n'em

n'empêche qu'on n'ajoute foi à ce que certifient la-deffus des témoins oculaires. J'en tiau hazard quelques exemples des premiers livres qui me tombent fous la main.

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LES Hottentots, dit Kolben, entendent ,, mieux la pêche que les Européens du Cap. Leur habileté est égale au filet, à l'hame,, çon & au dard, dans les anfes comme dans ,, les riviéres. Ils ne prennent pas moins habilement le poiffon avec la main. Ils font d'une adreffe incomparable à la nage. Leur ,, maniére de nager a quelque chofe de fur,, prenant & qui leur est tout à fait propre. Ils nagent le droit & les mains étencorps ,, dues hors de l'eau, de forte qu'ils paroiffent marcher fur la terre. Dans la plus grande agitation de la mer & lorsque les ,, flots forment autant de montagnes, ils danfent en quelque forte fur le dos des va,,gues, montant & defcendant comme un ,, morceau de liége.

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LES Hottentots", dit encore le même Auteur,,, font d'une adreffe furprenante à la ,, chaffe, & la légéreté de leur course passe „ l'imagination. " Il s'étonne qu'ils ne faffent

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pas plus fouvent un mauvais ufage de leur agilité, ce qui leur arrive pourtant quelquefois, comme on peut juger par l'exemple qu'il en donne.,, Un matelot Hollandois en débar», quant au Cap chargea, dit-il, un Hotten,, tot de le fuivre à la Ville avec un rouleau de tabac d'environ vingt livres. Lorsqu'ils furent tous deux à quelque distance de la Troupe, le Hottentot demanda au Matelot s'il favoit courir? Courir! répond le Hollandois; oui, fort bien. Voyons, reprit l'Affriquain, & fuyant avec le ta,, bac il difparut presque auffitôt. Le Matelot confondu de cette merveilleufe vîteffe ,, ne penfa point à le pourfuivre & ne revit ,, jamais ni fon tabac ni fon porteur.

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ILS ont la vue fi prompte & la main ,, fi certaine, que les Européens n'en appro,, chent point. A cent pas, ils toucheront d'un coup de pierre une marque de la grandeur d'un demi fol; & ce qu'il y a de plus étonnant, c'eft qu'au lieu de fixer ,, comme nous les yeux fur le but, ils font ,, des mouvemens & des contorfions continuelles. Il femble que leur pierre foit por

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