Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Les services qui sont chargés des cartes ont pour mission d'établir, sur des bases exactes, la connaissance du sol au point de vue économique et statistique. Le cadastre forme la base de tous ces travaux.

La cartographie des deux pays se compose principalement de cartes à 1/100 000, à 1/200 000; de cartes géologiques et d'autres cartes générales et spéciales.

La triangulation a été terminée et revisée. Elle est plus complète dans les régions du midi que dans les autres.

Les levés ont été faits: à 1/20 000 et 1/25 000 pour les régions les plus importantes; à 1/50 000 et à 1/100 000 pour la région septentrionale et les hautes montagnes. Les levés à grande échelle ont été basés sur les cartes d'arpentage, exécutées ordinairement à 1/4000. La carte est donc composée de documents de valeur et d'exactitude différentes.

La carte à 1/100 000 a d'abord été gravée sur cuivre, puis sur pierre. En Suède on a tenu à ce que la planimétrie fût aussi complète que possible. Les voies de communication y sont sobrement et bien traitées. Le relief du terrain dans les parties rocheuses est représenté par des hachures horizontales, ce qui constitue une méthode de figuré du terrain peu précise, mais conforme aux besoins du sol national. Les cotes sont nombreuses.

La carte de la Norvège centrale et méridionale, qui doit comprendre 216 feuilles, est également dressée à 1/100 000. Elle diffère cependant de la précédente. Elle est chromolithographiée; les lieux habités sont représentés par de petits cercles au lieu de rectangles; enfin les noms sont en langue danoise. Cette carte, sous le rapport de l'exécution, n'égale pas sa voisine de Suède. Les terrains cultivables sont représentés par des hachures et des courbes à l'équi-distance de 30 mètres. Les autres parties du terrain ordinairement plus mouvementé que celui de la Suède, sont figurées par des courbes, estompées en brun foncé et éclairées par la lumière zénithale. Les États scandinaves publient aussi des cartes à 1/200 000 gravées sur cuivre et sur pierre, qui contiennent d'utiles renseignements, qui sont achevées aujourd'hui et intéressantes à consulter.

(A suivre.)

GÉNÉRAL DERRÉCAGAIX.

La production du coton dans le monde

Le coton est le textile le plus important, aussi bien par la grande généralité de son emploi que par les énormes quantités mises en œuvre annuellement.

1

Aussi l'ouvrage que M. Henri Lecomte vient de publier ces temps derniers août 1900— vient-il bien à son heure, au moment où le peuple américain profite de l'énorme prépondérance des États-Unis dans la production du coton pour en provoquer la hausse sur tous les marchés du monde.

En 1784, cent soixante-trois ans après l'introduction de la culture du coton aux États-Unis, - l'exportation totale des divers ports de l'Amérique du Nord n'était encore que de 71 balles à destination d'Angleterre. Huit balles provenant de cet envoi furent confisquées par l'administration du port de Liverpool sous prétexte de fausse déclaration; on ne pouvait croire, en Angleterre, à la possibilité d'une aussi forte production aux États-Unis, car on considérait le pays comme impropre à cette culture. On était bien loin de penser alors qu'un siècle plus tard les États-Unis seraient au premier rang pour la production du coton!

Dans la première moitié de ce siècle, l'industrie du coton, presque exclusivement confinée en Europe, tirait déjà des États-Unis la plus grande partie de la matière première mise en œuvre, et, en 1860, l'industrie cotonnière d'Europe ne recevait pas plus d'un million de balles des pays autres que les États-Unis, alors que la production totale des divers États de l'Union s'élevait déjà à près de 5 millions de balles. Cependant la guerre de Sécession vint supprimer momentanément la production des États-Unis. Partout où la culture du coton présentait quelque chance de succès, on fit des efforts pour l'implanter à ce moment, dans l'espoir que les États-Unis ne pourraient jamais reprendre la supériorité qu'ils avaient acquise auparavant. Vaine illusion d'ailleurs, car la guerre à peine terminée, les planteurs américains se remirent résolument à l'œuvre et la production du coton reprit sa marche régulièrement croissante, interrompue seulement, de loin en loin, par quelques années moins favorables. Aujourd'hui les États-Unis produisent les deux tiers du coton récolté dans le monde entier.

Comme le fait remarquer M. Lecomte, cette supériorité d'un pays au point de vue d'une production déterminée n'est pas sans exemple : on n'ignore pas, en effet, que le Brésil possède presque le monopole de la culture du café et que les Indes

1. Le colon, par Henri Lecomte; un volume in-8° de 496 pages avec figures, cartes et diagrammes, Paris, Georges Carré et C. Naud. 1900. Ouvrage couronné par l'Académie des Sciences Morales et Politiques (prix Rossi, 1898).

anglaises ont exclusivement celui de la production du jute. Il n'en est pas moins vrai qu'une telle avance prise par un pays sur tous ses concurrents constitue un danger public qu'il importe de signaler. Il résulte des dernières statistiques que l'industrie européenne manufacture annuellement plus de 9 000 000 de balles de coton (de 200 kilog.); or, pour l'année 1898-1899, l'Europe n'a pas même reçu 2000 000 de balles (exactement 1 830 000) de coton des pays autres que les États-Unis. Il ne paraît pas nécessaire d'insister longuement sur le danger que fait courir à l'Europe un monopole aussi accusé. Et, comme le dit M. Lecomte, ce n'est pas dans le pays où fleurit la doctrine de Monroë qu'on abandonnerait facilement une position acquise! D'ailleurs, les Américains du Nord, il faut le reconnaître, ont mis au service de la culture du coton, non seulement toute l'énergie dont ils sont capables; mais, par la création de laboratoires et de champs d'expériences, ils se sont mis en mesure de demander à la science le concours le plus large et le plus éclairé. La multiplication des voies de communication a permis d'étendre les cultures vers l'ouest; c'est, d'ailleurs, ce que montre très bien le tableau suivant :

Proportion de coton fournie par les divers États (pour 100).

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Comme on le voit, le Texas, situé à l'ouest, prend d'année en année une prédomi nance plus marquée et on peut dire qu'actuellement il fournit le tiers du coton récolté aux États-Unis. La Caroline du Sud, qui tenait le premier rang au début du siècle, se trouve aujourd'hui au cinquième rang, avec une production, cependant, considérable, et, cette prédominance des États de l'ouest ne peut que s'accentuer avec la création de nouvelles lignes de chemins de fer.

D'ailleurs, le tableau des surfaces cultivées est peut-être plus suggestif que celui du pourcentage des récoltes, car il montre plus nettement encore l'avance prise par le Texas dans la dernière partie du siècle :

[blocks in formation]

L'accroissement de la surface cultivée atteint au Texas la proportion énorme de 119 pour 100 dans une période de quinze ans seulement. Nous ajouterons encore que les terres vierges de cette région se montrent beaucoup plus fertiles que les autres, et, que la récolte moyenne par acre s'est élevée à 383 livres au Texas en 1849, alors que la moyenne des États-Unis ne dépassait pas 254 livres par acre.

La production de coton aux États-Unis, qui était seulement de 155 556 balles (de 225 livres) en 1800, s'élevait à 606 061 balles (de 264 livres) en 1820, à 2 177 835 balles (de 383 livres) en 1840, à 4 861 292 balles (de 461 livres) en 1860, à 5761 252 balles (de 454 livres) en 1880 et à 11 274 840 balles (de 485 livres) en 1899.

Pour le dernier quart de siècle, le tableau suivant donne la production en livres :

[blocks in formation]

Comme on le voit la production des États-Unis, pour les dix dernières années, atteint une moyenne de 4 420 000 000 de livres ou 1 990 000 000 de kilogr., c'est-à-dire, une quantité plus que suffisante pour alimenter l'industrie cotonnière de la GrandeBretagne et du continent européen réunis. Ces chiffres montrent que la production de coton aux États-Unis a pris une avance énorme sur les autres pays et que le marché américain est actuellement le marché régulateur du prix des cotons pour le monde entier.

:

Les autres pays d'Amérique qui devaient autrefois à la culture du coton une partie importante de leur prospérité l'ont délaissée peu à peu et viennent à peine actuellement en ligne de compte, avec des chiffres de production presque négligeables Mexique, 150000 balles (de 200 kilogr.); Brésil, 100 000 balles; Vénézuela, Pérou, etc., 10 000 balles. Quant aux Antilles', qui furent le berceau du cotonnier, elles ne produisent plus de coton; pendant la guerre de Sécession, des cultures de cotonniers furent organisées; mais bientôt elles furent délaissées devant l'extension croissante de la culture de la canne.

En Afrique, le cotonnier se trouve répandu un peu partout, mais c'est seulement en Égypte qu'il fait l'objet de cultures importantes. En 1820, l'Égypte, qui exportait presque exclusivement son coton en Angleterre, n'en fournissait encore que 472684 livres à l'exportation; en 1820, 8 699 924 livres; mais les chiffres s'abais saient, ensuite, pour ne prendre une réelle importance qu'à partir de 1850 et surtout pendant la disette de coton causée par la guerre de Sécession. La production, qui ne dépassait pas 2 400 000 kantars pour la période quinquennale 1871-1875, a atteint 5500 000 kantars pour la période 1895-1899.

1. M. Lecomte rapporte ce fait très suggestif qu'à la Guadeloupe on a payé aux planteurs, à titre de primes pour encourager la culture du coton, une somme totale de 63 585 fr., et, que, pendant la même période, la colonie a exporté 2696 kilogr. de coton seulement; soit environ 24 fr. de prime par kilogr. de coton exporté.

2. Un kantar = 44 kilogr. 493.

L'Égypte paraît être la terre de prédilection de la culture du cotonnier; le climat y est très égal et le cultivateur fournit l'eau à ses cotonniers par des irrigations bien entendues, de telle sorte qu'il est le maître de l'un des facteurs les plus importants de cette culture. D'ailleurs, le rendement moyen est plus élevé en Égypte qu'aux États-Unis.

Quant aux autres pays d'Afrique, on peut dire qu'ils ne fournissent pas de coton à l'exportation. M. Lecomte réduit, d'ailleurs, à leurs justes proportions les espérances un peu prématurées qu'on a fondées sur la production du coton au Soudan.

Aux Indes anglaises, les surfaces cultivées en coton s'élevaient, en 1899, à 15 493 000 acres, dont 4914000 dans les provinces de Bombay et Sindh. En 1898, les exportations ont atteint 3 722 000 quintaux anglais (de 50 kilogr.). Ajoutons que les usines du pays, qui se développent d'année en année, ont utilisé sur place plus de 5 000 000 de quintaux anglais; ce qui fournit un total de 9 000 000 de quintaux anglais environ. Cependant ces chiffres eux-mêmes n'indiquent pas encore exactement la production du pays, car le coton est utilisé directement par les indigènes. On voit qu'il est difficile d'évaluer, même approximativement, les quantités de coton qui sont ainsi transformées et qu'on ne peut fournir exactement le chiffre de la production totale des Indes anglaises. M. Lecomte estime approximativement à un milliard de kilogrammes la récolte annuelle totale.

Le Turkestan paraît, depuis une dizaine d'années, devoir prendre une place importante au point de vue de la production du coton, et, la Russie en reçoit la presque totalité. Aussi, malgré l'extension rapide de la filature et du tissage de coton en Russie, les importations de provenance américaine diminuent d'année en année. On ne peut prévoir, dès aujourd'hui, l'avenir qui peut être réservé à cette production dans le centre de l'Asie; mais, d'après les premiers résultats acquis, il paraît certain que ces régions, aujourd'hui encore mal connues, pourraient, dans un avenir prochain, devenir des centres importants de production de coton.

La Chine, la Corée et le Japon fournissent aussi du coton; on estime leur récolte annuelle à 1600 000 balles de 200 kilogr.; celle de l'Asie centrale serait d'environ 400 000 balles; ce qui porterait la production asiatique à 2000 000 de balles.

Madagascar, la Réunion, l'Inde française ne fournissent pas de coton à l'exportation, bien que la culture du cotonnier y soit possible. En Indo-Chine, cette culture est très répandue; mais, elle est presque partout entre les mains des indigènes et la production est très limitée; les exportations ne dépassent probable ment pas 2000 tonnes par année. Enfin, la Nouvelle-Calédonie ne produit pas de coton et Taïti n'en fournit plus aujourd'hui que des quantités très minimes ne dépassant pas 200 000 kilogr. par année.

Nous ne suivrons pas plus loin le travail de M. Lecomte, bien que l'étude consacrée à la production du coton ne constitue que la première partie de son ouvrage. L'auteur n'établit pas seulement, d'ailleurs, la statistique de la production; il étudie les divers cotonniers cultivés, passe en revue les propriétés physiques et chimiques du coton, traite de l'emploi des graines de cotonnier, de la fabrication et du commerce des huiles de coton, pour passer, ensuite, en revue les diverses conditions de la culture et de la production dans tous les pays du monde.

LA GÉOGRAPHIE. III.

31

« ZurückWeiter »