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uns ont la peau noire et sonts recouverts presque entièrement d'un poil noir, dur et frisé, tandis que les autres ont la peau rouge ou jaune avec une chevelure tirant sur le roux et un poil d'un gris jaunâtre sur le restant du corps. Quelques-uns de ces pygmées, surtout lorsqu'ils sont jeunes, ont le corps complètement velu et les femmes ont fréquemment des moustaches naissantes. Les nains n'ont plus de langue spéciale, ils parlent celle des nègres qui les environnent, c'est-à-dire, dans ces régions le mbouba, qui est un dialecte bantou corrompu, ou le kibira, qui se rapproche davantage des langues soudanaises parlées au nord de la région de langue bantoue. En parlant ces langues avec une curieuse intonation chantante, les nains suppriment certaines lettres qu'ils remplacent par un espèce de claquement analogue à celui qu'on observe dans le hottentot ou le bushman.

Parmi les traits physiques qui distinguent plus particulièrement ces peuplades de leurs voisins, il faut citer la grandeur et l'aplatissement du nez dont les ailes sont très évasées et la racine presque imperceptible. Ces indigènes ont aussi la lèvre supérieure très saillante et à peine retroussée; par beaucoup de côtés ils ont l'aspect de singes; malgré cette apparence simiesque, l'intelligence des nains est généralement bien développée; ils sont habituellement très gais et leurs danses joyeuses sont pleines de jolis mouvements qui les distinguent de celles des nègres.

Sir Harry Johnston reconnut dans ces forêts du Congo l'existence d'une espèce très remarquable de cheval ou de zèbre qui paraît jusqu'à présent n'avoir été ni connue ni décrite; il réussit à se procurer quelques fragments de sa peau. Les nains appellent cet animal O'api et les Bamboula Okapi. Stanley en avait déjà entendu parler. Dans son voyage à travers l'Ankolé, Sir H. Johnston put photographier quelques types de la très intéressante race Bahima, qui forme une aristocratie de pasteurs dans ce pays. Ils ne descendent ni des Gallas ni des Somalis et il n'est pas un mot de leur langue qui ne soit d'origine bantoue. Les cheveux des femmes sont semblables à ceux des Hadendoa des bords du Nil et, au point de vue facial, le type bahima a souvent une grande resssemblance avec l'ancien type égyptien.

Sir H. Johnston employa le temps qui lui restait à faire l'ascension du Mont Rououenzori et paraît avoir atteint un point plus élevé (4 500 m.) qu'aucun de ses prédécesseurs. Le point auquel, d'après les indigènes, serait parvenu M. Moore' ne semble, en effet, guère dépasser 3 950 mètres. Au-dessus ce cette altitude, les difficultés de l'ascension sont si grandes que l'on doit constamment utiliser la corde et le piolet. L'extrémité inférieure du plus grand glacier du Rououenzori, sur la pente orientale de la montagne, est à 4000 mètres d'altitude, la limite des neiges permanentes à 4100 mètres.

L'étude des dialectes parlés par les indigènes de la région du Rououenzori est du plus haut intérêt pour les recherches sur l'origine des langues bantoues.

Sir H. Johnston a rapporté de son voyage des collections ethnographique, zoologiques et photographiques du plus haut intérêt. M. CHESNEAU.

1. The Geographical Journal, janvier 1901.

2. Voir supra p. 34; La Géographie, 15 août p. 144. M. Moore avait estimé le point extrême atteint par lui à 5000 mètres, environ et l'altitude des neiges à 3950 mètres.

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Voyage dans le Rhodesia'. Le 3 mai 1900, M. C. P. Chesnaye, accompagné de MM. M. Holland et Lyons, quittait le fort Jameson, traversait la vallée de la Loangoua et arrivait, le 10, au pied de la chaîne de Matchinga, puis, après une ascension raide et difficile, au camp d'Hoste, l'ancien quartier général de la Compagnie des concessions rhodésiennes qui paraît être le point le plus élevé de la chaîne (environ 1520 mètres). De ce point, on jouit d'un magnifique panorama. Au nord, le pays, tout ondulé, est couvert de bandes de brousse épaisse avec des kopjes granitiques dispersés qui pointent ça et là au-dessus des arbres, tandis qu'au sud, à l'est, et, à l'ouest, la vallée de la Loangoua, avec le plateau d'Angoni comme arrière-plan, s'étend à perte de vue.

Le 12 mai, les voyageurs atteignirent Sérendjé, le poste administratif actuel du district de la Loangoua occidentale. Cette station, bâtie sur un éperon rocheux à 500 mètres d'altitude, commande les principales routes du nord, de l'est et de l'ouest de la région. Sérendjé, le chef principal des Oualala, demeure à 1500 mètres environ du poste. La direction générale de la route étant est-ouest, M. Chesnaye et ses compagnons parcoururent, d'abord, un pays ondulé, boisé et bien arrosé, et traversèrent plusieurs villages (Mtchinka, Ndéoua, Kafakoula, etc.). Le tabac est très cultivé dans la région. Le pays devient, ensuite, assez marécageux et la brousse plus épaisse. Il est habité par les Ouabisa de Kambouiri. Entre les villages de Tchéraouaka, sur la Kasanta, et de Mtchinda, sur le Mounti, distants l'un de l'autre de 16 kilomètres, s'étend une forêt épaisse, inhabitée, et, sans eau. La Kasanta et le Mouni sont des cours d'eau très importants que franchissent des ponts indigènes formés de troncs d'arbres et de bambous entrelacés. Un peu plus loin, la Lousangachi, plus marécageuse, est pleine de roseaux et très profonde.

Les voyageurs pénétrant, ensuite, sur le territoire de l'Etat indépendant du Congo, traversèrent plusieurs villages importants, notamment ceux du chef Tchombéra, qui sont limitrophes entre les Oualala et les Oualamba. Après avoir franchi le Loundi, le Fouloungani et le Nyangachi, M. Chesnaye visita le village qui porte le nom du chef le plus important des Oualamba; chose curieuse et qui peut prêter à confusion, ce nom est le même que celui du principal chef des Oualala : Sérendjé.

Les Oualamba paraissent bien supérieurs, au point de vue physique, à leurs voisins les Oualala et même aux Angoni et aux Ouabisa. Ils semblent être de relations plus faciles et plus travailleurs. Le pays Alamba est limité au nord par la Louapoula, au sud par la Nika, à l'est par le Nyangachi, à l'ouest par le Kabochi.

En quittant le pays Alamba pour atteindre Kavolo, la mission traversa une région forestière, inhabitée, entrecoupée de « dambos » ou «vleys » larges de 250 à 350 mètres, couverts de longues herbes avec 30 à 60 centimètres d'eau au milieu. Ces dambos sont alignés d'une manière générale du sud au nord; on peut les suivre pendant des kilomètres. Ils alimentent très probablement un grand nombre d'affluents de la Louapoula. A une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Kavolo se trouve le village de Tchéoualla, sur la rive droite du Kafou, à 20 kilo

1. The Geographical Journal, janvier 1901.

mètres environ de sa source et approximativement par 13° de Lat. S. et par 26° de Long. E. de Paris. Il se compose d'environ 150 à 200 huttes entourées d'une palissade et ne ressemble pas aux autres villages indigènes. Les huttes sont, en effet, rectangulaires; elles possèdent des fenêtres et des cours; de plus, on a tenté de diviser le village par des rues. Les habitants sont des Souahili, reconnaissables à leur costume blanc et à leur coiffure; ils ont, très probablement, conservé l'esclavage domestique et cultivent en grand le riz sur les rives du Kafou.

M. Lyons quitta Tchéoualla, le 24 mai, pour prendre possession du district de la Louapoula. Après avoir traversé, au village de Makoma, la rivière qui avait, à cet endroit, environ 365 mètres de largeur et une douzaine de mètres de profondeur, il visita les villages de Méri-Méri et de Kalasa, et, fut bien reçu par les chefs du pays. La population est très dense. Les villages ne sont pas grands, mais de nombreux groupes d'habitations sont parsemés dans toute le district. Les Baousi sont très timides, et d'un commerce facile. Ils ont peu de bétail, seulement quelques chèvres et des poules, et, cultivent surtout le manioc et les patates. Le poisson forme la base de leur nourriture. Le pays est légèrement ondulé. Les cours d'eau sont infestés de crocodiles.

Après le départ de la mission Chesnaye, une pointe rapide fut poussée, à environ 136 kilomètres à l'ouest de Tchéoualla, par M. Kennelly, qui traversa une région très boisée, bien arrosée et presque plate jusque près de la Louendjé, où s'étendent quelques faibles collines granitiques. Le Kamdjintsé, qui fut suivi pendant quelques kilomètres, est un affluent de la Louendjé; quoique étroite, elle roule une grande masse d'eau. La Louendjé ou Kafoué est une belle rivière de 65 à 75 mètres de largeur et d'environ 4 mètres de profondeur. Entre cette rivière et la Mouambézi, à une cinquantaine de kilomètres vers le sud-ouest, le pays est très plat, très boisé, et, très marécageux. Les Oualamba qui habitent ces régions sont très timides; ils cachent soigneusement les sentiers qui mènent à leurs habitations disséminées au milieu des forêts; de ce fait, le ravitaillement de la caravane était souvent très difficile. Le gibier est abondant; mais les éléphants, très traqués, sont devenus assez rares. L'appellation de Kafoué ou Kafou est donnée par les indigènes à tous les cours d'eau où abondent les hippopotames, mais ces cours d'eau portent alors toujours un autre nom.

Le 25 mai, MM. Chesnaye et Holland quittaient Tchéoualla pour regagner Fort Jameson. A une quinzaine de kilomètres de Tchéoualla, au milieu d'une région très boisée, ils rencontraient, au fond d'un cratère éteint, aux parois presque à pic, hautes de 45 mètres, une nappe d'eau très profonde d'un vert sombre. Le bord supérieur du cratère forme une circonférence, presque parfaite, de 275 mètres de diamètre environ, avec une légère entaille en forme de lèvre sur le bord oriental. Les indigènes appellent ce petit lac Tchilengoué; ils en ont une superstitieuse horreur. Aucun poisson ne paraît y vivre et l'eau en est légèrement saumâtre.

A partir de Kavalo, les voyageurs suivirent pour le retour la même route qu'à l'aller. M. CHESNEAU.

AMÉRIQUE

Résultats des explorations géographiques et géologiques du Geological Survey des États-Unis dans l'Alaska'. - Le vingtième rapport annuel du Geological Survey des États-Unis (Part. VII) apporte une contribution importante à la géographie de l'Alaska. Ce volume renferme les rapports des missions effectuées, en 1898, dans le nord-ouest de l'Amérique par MM. Georges H. Eldridge, J. E. Spurr, W. C. Mendenhall, F. C. Schrader, et, A. H. Brooks, et chacun de ces documents est accompagné de très nombreux levers topographiques et géologiques.

M. G. H. Eldridge a exploré le bassin de la Sushitna. M. Spurr, après avoir remonté la Yentna, la branche occidentale de ce dernier réseau hydrographique, pour atteindre le Kuskokwin qu'il a descendu, parcourut, ensuite, les vallées du Kanektok, du Togiak, puis, traversa, à sa racine, la presqu'île de l'Alaska. Le rapport de M. Eldridge est accompagné d'une carte topographique et géologique de la région comprise entre le Cook Inlet et la Cantwell river, et celui de M. Spurr, d'un itinéraire au 625 000: 1° du Cook Inlet au Kuskokwin à travers les monts Tordrillo; 2° de la descente du Kuskokwin jusqu'à la mer; 3° des rivières Kanektok et Togiak, ainsi que du portage situé entre leurs bassins; 4° de l'attache de la presqu'île de l'Alaska; 5° d'un croquis géologique et d'une coupe des monts Tordrillo; 6° d'un essai de carte géologique de la région comprise entre le Norton Sound et le Cook Inlet. M. W. C. Mendenhall a traversé le relief de l'Alaska de la baie de la Résurrection à la Tanana. A son rapport se trouve joint un lever de son itinéraire. De son côté, M. C. Schrader a fait une reconnaissance de Port Valdes (Prince Wiliam Sound) à la rivière du Cuivre, à travers les glaciers de l'« Alaska Range », puis, descendant cette rivière, depuis Copper Centner jusqu'au confluent de la Tasnuna, est revenu à son point de départ. Son rapport renferme un lever géographique et géologique de l'itinéraire et une carte du Prince William Sound et des environs au 376 000°. Partant du confluent du Yukon et de la White river, · M. A. H. Brooks a remonté, en partie, cette dernière rivière, puis atteint la Tanana, qu'il a descendue ensuite jusqu'à son embouchure, dans le Yukon. Sa relation est accompagnée d'un lever de la route suivie au 625 000 et de deux cartes géologiques sommaires de l'itinéraire de cette mission. En résumé, les travaux topogra phiques de ces différentes missions américaines s'étendent sur le territoire délimité par le Yukon, le Pacifique, la rivière du Cuivre et le Kuskokwin. Ces documents cartographiques permettront de rectifier les cartes existantes et de donner une représentation plus exacte du pays. D'autre part, les rapports précités contiennent, comme toutes les publications du Geological Survey des États-Unis, une abondante moisson d'observations scientifiques sur une partie de l'Alaska encore fort peu

connue.

Dans la région explorée, le relief peut être divisé en deux chaînes divergentes :

1. Twentieth annual report of the U. S. Geological Survey, 1898-1899, Part. VII. Explorations in Alaska in 1898. Washington, 1900.

l'une, prolongement de celle de Saint-Élie, suivant l'arc de cercle décrit par la côte, a une orientation ouest, puis sud-ouest, le long du Prince William Sound, et, à travers la presqu'île Kenai; à ce relief appartiennent les monts Chugatch; l'autre chaine, l'« Alaskan Range », passe entre les bassins supérieurs de la rivière du Cuivre et de la Sushitna et le Yukon dans la direction du nord-ouest, puis, au delà de la Sushitna, incline vers le sud-ouest le long du Cook Inlet, et, finalement constitue la crête de la presqu'ile de l'Alaska. Au nord-ouest de la Sushitna ce relief atteint l'altitude de 6 139 mètres au mont Mac Kinley, la plus haute sommité de l'Amérique du Nord. Dans ces deux chaînes, principalement dans celle située par le bord de la mer, la glaciation atteint une très grande puissance. Ainsi le glacier de Valdès (Prince William Sound), un glacier alpin, mesure une longueur de 48 kilomètres environ. CHARLES RABOT.

Soulèvement récent sur les bords de la baie d'Hudson '. D'après le Dr Ochsenius, la région qui enveloppe la baie d'Hudson éprouve un mouvement constant d'exhaussement, qui amènera, dans quelques siècles, l'émersion du fond de cette mer intérieure dont la profondeur ne dépasse pas 200 mètres. Le soulèvement affecte toute la partie du bouclier laurentinien qui s'étend au nord des grands lacs, suivant l'axe de la baie de James. Au sud de cette région, au contraire, se manifeste un affaissement. Sur la côte méridionale de l'Ontorio et du Michigan, il s'est traduit par une élévation du niveau des lacs survenue dans le cours du XIXe siècle et qui est évalué à 030, à Milwanke et à Chicago. A une époque antérieure, les grands lacs se déversaient dans la baie d'Hudson par un émissaire du lac Supérieur, dont la trace est encore très visible. Si le mouvement d'affaissement se poursuit, dans un avenir géologique, ces immenses nappes seront détournées de l'Atlantique et s'écouleront vers le Mississipi. Cu. R.

AUSTRALASIE

Travaux cartographiques en Nouvelle Zélande en 1899-1900 2. - Pendant l'année fiscale 1899-1900, le lever trigonométrique et topographique de la Nouvelle Zélande (Trigonometrical and topographical survey) a fait de notables progrès. Les travaux ont embrassé, dans l'île méridionale, le massif compris entre la côte ouest et la baie de Tasman, l'intérieur du district Nelson, et, le pays entre la Waian river et le Preservation inlet; dans l'ile septentrionale, la base du relief montagneux du district Wellington, le massif du Mont Egmont, 161 600 hectares dans le district montagneux de Malborough. En outre, des travaux de triangulation ont été exécutés dans d'autres parties de la Nouvelle Zélande dont depuis longtemps la colonisation a pris possession. Enfin, les opérations du cadastre ont porté sur une étendue de

1. Halbfass, Ueber junge Hebungen in der Hudsonsbai. in Globus, LXXVIII, n°12, 29 septembre 1900, d'après Zeitschrift der deutschen geologischen Gesellschaft, LI, 4.

2. Report of the départment of lands and survey, New Zealand, for the year 1899-1900 by Stephenson Percy Smith, Esq. F. R. G. S., Surveyor general. New Zealand. By authority: John Mackay, Government printer, Wellington 1900.

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