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sativa (spontané), Leersia hexandra, Heleocharis), on trouve aussi plus ou moins épars des buissons ou des cordons d'arbustes (Mimosa, Cecropia, Bombax, Cordia, Solanum), diverses Légumineuses, etc.

Dans les dépressions des Campos où l'eau persiste pendant l'été, le nénuphar rose (Nymphæa Rudgeana), les Eichhornia azurea et crassipes, Pistia Stratioles, Salvinia auriculata, Ceratopteris, Azolla, etc., tapissent les bords limoneux ou couvrent la surface des eaux.

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FIG. 24.

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Igapo (FORET MARÉCAGEUSE) PRÈS DE BRAGANÇA.

AU PREMIER PLAN, DES ARACÉES A GRANDES FEUILLES (Dieffenbachia ET Philodendron).

La flore des Campos est d'ordinaire très pauvre; il arrive qu'une espèce y occupe seule de grands espaces. Dans le cas où, peu éloignés de la mer, ils sont inondés par les grandes marées, ils se modifient et se transforment en prairies salées, peuplées d'herbes plus clairsemées encore qu'elles ne le sont sur les Campos, traçantes plus souvent que dressées. Au voisinage de la mer, ces prairies salées confinent habituellement aux Mangals qui ont occupé l'embouchure abandonnée d'un bras de rivière délaissé.

Des îlots d'arbres parsèment les Campos; ce sont des îles anciennes; elles émergeaient jadis et ont été peuplées comme les rives et en même temps qu'elles. De magnifiques palmiers (Attalea speciosa, Maximiliana regia), un palmier épineux (Astrocaryum Tucum) s'y font remarquer au milieu de beaucoup d'autres espèces.

Les îles les plus récentes de cette sorte, les plus voisines des palétuviers, parfois entourées par eux, portent les plus anciennes traces qu'on connaisse de l'homme dans l'Amazonie. On y trouve, en effet, des accumulations de coquilles, des arètes

de poissons, du charbon, des silex taillés et des ossements humains. Ces témoignages sont déjà fort anciens; car quelques-uns de ces îlots jadis habités par des pêcheurs sont maintenant à 6 kilomètres de la mer et davantage.

Les Campos en Amazonie n'avaient jamais été étudiés à ce point de vue; tous ceux que nous y avons vus, ceux même qui occupent d'immenses espaces dans les vallées de l'Amazone et du Tocantins, ont la même origine et les mêmes rapports avec les divagations des eaux fluviales.

Il est à remarquer que les plus importants de ces Campos se sont formés dans

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des rives tous leurs éléments constitutifs; ceux des plateaux ont conservé plus ou moins la flore des forêts auxquelles ils ont succédé; il ne faut donc pas s'étonner que leur flore soit plus riche que celle des Campos fluviaux.

Le BORD DES RIVIÈRES et les TERRASSES FLUVIALES sont couvertes, d'ordinaire, de forêts épaisses que l'abondance des palmiers distingue nettement de la forêt des plaines sèches. Cette sorte de forêts est baignée directement par les eaux; on ne constate une succession régulière de plantes herbacées aquatiques, d'arbustes et d'arbres que sur les rives convexes où se fait sans cesse un nouveau dépôt d'alluvions.

La végétation des fleuves côtiers se subdivise en trois zones. Nous avons suivi le Rio Caeté et le Rio Quatipuru sur la plus grande partie de leur cours; nous pouvons les prendre comme types. En amont des palétuviers (Mangals) que nous avons décrits, là même où, en arrière des rives, commence la forêt de plaine sèche avec le grès de Pará ou l'argile sableuse comme sol, les rives du Caeté se peuplent, près de Bragança, par exemple, de palmiers-lianes (Desmoncus spec.), de Mélastomacées et de Clusiacées arbustives, de Coccoloba.

Le cours moyen subit encore l'action des marées; l'eau y est douce pourtant. Les rives en sont couvertes d'une forêt mélangée où dominent les palmiers, l'Euterpe oleracea à tiges élancées, associé çà et là au Bactris maraja; à l'Attalea excelsa; avec eux Coccoloba grandifolia, des Bombacées et diverses Légumineuses. Sur les dépôts argileux récents qui occupent les convexités de la rivière, se dressent comme des palissades les bouquets de Montrichardia arborescens où s'entrelacent des plantes grimpantes. Des terrasses les plus proches du niveau de l'eau s'élèvent des palmiers majestueux (Maximiliana regia); d'autres espèces couvrent les terrasses plus élevées (Astrocaryum, Enocarpus).

Le cours supérieur se perd parmi les Igapos qui cachent les sources de la rivière. Les eaux de cette section coulent transparentes comme le cristal; les bloes ou les bancs de grès y forment çà et là des barrages naturels (cachoeiras) sur lesquels le courant, plus rapide, est la station préférée des Podostémacées, plantes étranges ressemblant à des Algues qui porteraient des fleurs. Le long des rives, les palmiers disparaissent peu à peu; les Légumineuses (Macrolobium, Andira, Inga) dominent; les lianes à racines aériennes et les épiphytes abondent; ce sont surtout des Aracées, Orchidées, Broméliacées, Fougères, Cactées (Rhipsalis) et Pipéracées.

Le Rio Guama, qui coule de l'est à l'ouest, au sud du territoire que nous avons étudié, mérite une mention spéciale. Il est assez éloigné de la mer pour que les palétuviers ne le remontent pas bien avant; on n'en trouve guère que jusqu'au confluent du Rio Capim. En amont et jusqu'aux rapides d'Ourem, on distingue deux zones de végétation, l'une à sol argileux-limoneux où domine un Raphia de petite taille comme palmier de rive, l'autre, en amont, pierreuse ou sableuse, peuplée de palmiers à haute tige (Astrocaryum, Euterpe).

Nous croyons utile de donner encore quelques indications sur l'agriculture et le commerce du pays que nous avons étudié.

Le long des fleuves et des rivières, les habitants cultivent partout la terre, mais bien qu'ils le fassent avec plus de méthode que les Indiens d'autrefois, leur agricul

ture est toujours extensive. Pour donner une juste idée de la culture telle qu'elle est généralement pratiquée dans le pays, nous prendrons, pour exemples, les environs de Pará, ceux d'une ville importante du littoral, Bragança, et, ceux d'Ourem, petite ville de l'intérieur. La première compte de 100 à 120 000 habitants, la deuxième environ 10 000; Ourem en a 4 000.

Les habitants du Salgado et du pays qui s'étend jusqu'au Guama cultivent surtout le tabac, le manioc et la canne à sucre. Ils ne demandent à la canne que l'eau

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FIG. 26. RAPIDES DU GUAMA PRÉS D'OUREM. DES DODOSTEMACEES EN FLEUR (Mourera) FLUVIATILES S'ÉPANOUISSENT ENTRE LES ROCHES. AU DELA PROFIL DE LA FORÊT COUVRANT LA RIVE, DOMINÉ PAR LES CIMES GRÈLES DE L'Astrocaryum Jauary (PALMIERS).

de-vie connue sous le nom de Cachaça; c'est la culture la moins importante. Bien que quelques distilleries aient été créées pour l'utilisation de la canne, la production en est inférieure à la consommation et l'on en tire d'autres parties de l'Amazonie.

Le manioc, qui fournit la farine, et le tabac qui est, avec le café, le produit de consommation le plus employé dans le pays, font l'objet de la culture la plus répandue; on les cultive sur les bords du Guama et du Caeté; entre Bragança et San Jao de Pirabas, la forêt vierge en est partout interrompue.

La ville de Bragança est un centre d'exportation pour la farine de manioc et le tabac provenant de la zone littorale et des centres habités de l'intérieur, comme Almoço et Tentugal. Ce pays fournira en abondance d'excellents produits, lorsque le chemin de fer de Pará à Bragança permettra de drainer les marchandises qu'il faut encore transporter en canot, à dos de bête ou même à dos d'homme. Le pays tout entier deviendra productif, si l'embranchement projeté de Castanhal à Salinas

est exécuté. Tout ce qui n'est pas consommé à Bragança est transporté par mer à Pará, y est consommé ou transporté dans le bassin de l'Amazone. Ces mêmes cultures s'étendent tout le long du Guama et jusqu'à Ourem en un cordon ininterrompu; les produits en sont régulièrement enlevés par les vapeurs et transportés à Pará.

Les Indiens du bassin supérieur du Guama et du Gurupy ont assez mauvaise réputation pour que les commerçants ne s'y aventurent pas.

La culture n'est réellement intensive qu'autour de Pará; elle porte à peu près exclusivement sur le manioc, la canne à sucre, le café et le cacao; nous les énumérons suivant leur importance relative. Comme toutes les habitations rurales sont couvertes de feuilles de palmiers, on a soin, en défrichant le sol, de respecter ceux de ces arbres qui fournissent les meilleurs matériaux; on en plante même dans ce but; ce sont surtout: Maximiliana regia, Attalea speciosa, et, Mauritia flexuosa. Le Cocotier, l'Euterpe oleracea, les Bananiers sont aussi cultivés pour leurs fruits; tous les autres arbres fruitiers n'ont qu'une importance secondaire au point de vue cultural; ce sont surtout le pommier acajou (Anacardium occidentale), l'Ananas, le Carica papaya et l'Avocatier (Persea gratissima).

Il faudra, sans doute, une crise dans le commerce des caoutchoucs et des gommes, pour détourner vers une agriculture rationnelle toutes les forces appliquées aujour d'hui à la recherche des gommes dans la forêt vierge et pour assurer au riche État de Pará une existence indépendante, en le libérant des importations venant du sud.

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