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Le rio Negro, formé de deux grandes rivières, le Neuquen et le Limay, est la grande artère fluviale de la Patagonie septentrionale. Après la fonte des neiges, c'est-à-dire, vers le mois d'août, il déborde, et, mesure, en certains endroits, 1000 mètres de large; son courant est très rapide. En tous temps, le rio Negro est navigable jusqu'à Carmen de Patagones, pour des navires d'assez fort tonnage, calant douze et quatorze pieds. Au delà de ce point, et, duranť quelques mois seulement, les navires de moindre importance peuvent atteindre Rocca. Quant au Neuquen et au Limay, ils sont obstrués par d'immenses rochers. Le Chubut, moins considérable que le rio Negro, a plus d'utilité pratique, à cause des nombreux affluents qu'il reçoit. Il fournit, avec le rio Senguer, à la Patagonie centrale, un système abondant d'irrigation qui rend cette partie des terres australes très riche et très fertile.

Le rio Santa-Cruz, fleuve très encaissé et très torrentueux, n'offre pas un grand intérêt; il n'est pas navigable et ne reçoit que peu d'affluents.

De ce rapide aperçu hydrographique de l'extrémité méridionale des terres américaines, il ressort que la contrée la mieux irriguée et la mieux appropriée à la colonisation est la Patagonie centrale ou territoire du Chubut; aussi convient-il d'en faire une étude spéciale.

On peut, au point de vue du relief, diviser la province du Chubut (qui mesure approximativement 9750 lieues carrées) en trois zones bien, distinctes. La première zone, composée de vallées, de plateaux et de chaînes de collines peu élevées, s'étend de l'Atlantique aux premiers contreforts des Andes et couvre 7750 lieues carrées. La deuxième zone, située dans la Pré-Cordillère, et formée par de profondes vallées, renferme des rivières nombreuses, des lacs, des sources, des pics et des forêts; elle a une étendue de 1783 lieues carrées. Enfin, la troisième zone s'étend de la Pré-Cordillère aux cimes les plus élevées de la chaîne des Andes; elle est complètement montagneuse; sa superficie est de 250 lieues seulement.

On peut aussi distinguer trois zones orographiques différentes. La première, basse, limitrophe de l'océan, est composée de promontoires, de collines, de dunes et de bancs de sable poussés par les vents. La seconde zone, plus étendue, est formée d'une série alternante de plateaux disposés en escalier qui s'élèvent successivement jusqu'à la Pré-Cordillière et atteignent, à la fin, des hauteurs de 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, et de larges vallées qui s'élèvent progressivement de l'est à l'ouest; elle est d'âge tertiaire. Enfin, la dernière zone, est constituée par une grande vallée produite par la dislocation des montagnes, limitée, à l'ouest, par la chaîne des Andes; elle est de beaucoup la plus exubérante comme végétation spontanée. Entre la Cordillère et la Pré-Cordillère s'étendent des terrains d'élevage de premier ordre, dont on peut évaluer l'étendue à 2500 lieues carrées.

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En général, dans les territoires du Chubut et de la Patagonie, le sol est recouvert d'une immense couche de pierres; selon Darwin, ces amas de pierres seraient le produit du délitement de montagnes ayant existé aux âges géologiques antérieurs; aujourd'hui, ils forment la couche pierreuse la plus considérable du globe.

On croit généralement que la Patagonie et la Terre de Feu sont les restes d'un continent actuellement submergé qui, à plusieurs reprises, durant un espace de plusieurs milliers d'années, aurait subi des alternatives d'immersion et d'émersion et aurait passé par des climats variés. C'est pourquoi on y rencontre des vestiges d'une faune et d'une flore tropicales disparues aujourd'hui. La côte de l'Atlantique, sinueuse, avec des monticules de sable et des couches de galets, offre, de place en place, des bandes de terrains abandonnées par les eaux depuis une époque toute récente. Certaines de ces dépressions du sol s'étendent jusqu'à 15 kilomètres dans l'intérieur des terres; on y a retrouvé des squelettes entiers de baleines et de dauphins.

Les nombreuses découpures, que présente la côte, constituent souvent d'excellents ports naturels; les plus importants sont le golfe San Matias et le golfe Nuevo. Ce dernier, très bien abrité, a une longueur de 35 milles marins et une largeur de 26 milles; il est le plus visité par les navires marchands.

La Patagonie centrale possède un système hydrographique compliqué, formé qu'il est de rivières tortueuses, de lacs et de sources abondantes. Son fleuve le plus important est le rio Chubut. Prenant ses sources dans la Cordillère, il marche, d'abord, vers le sud, puis, changeant subitement sa direction, va au sud-est, puis, à l'est où il vient se jeter dans l'Atlantique. Les vallées que forment le rio Chubut et ses affluents sont couvertes de terrains alluvionnaires et très fertiles; dans une de ces vallées, la principale, est établie une grande colonie galloise.

Le rio Chico, l'affluent le plus considérable du Chubut, sort du lac Colhué; il parcourt une distance de 250 kilomètres du sud-est au nord-est. Ses eaux présentent, à certaines époques de l'année, une couleur jaune due à des couches sédimentaires qui existent dans les environs et que lavent les pluies. Son lit a une largeur de 10 à 15 mètres; à la saison sèche, son débit diminue considérablement; quelquefois même, il est complètement arrêté; aussi, la quantité d'eau qu'il déverse dans le rio Chubut est-elle insignifiante. La vallée du rio Chico, peu importante, puisqu'elle mesure 100 à 150 mètres de large, est, cependant, choisie par les voyageurs comme lieu de campement, car elle possède, en certains endroits, une herbe épaisse et nourrissante.

Un autre affluent du Chubut, le Teca, prend naissance dans la Pré-Cordillère, parcourt 130 à 140 kilomètres, traverse les belles et fertiles pampas

de Gualjaine, et vient se jeter, à droite, dans ce rio. Le lit de cette rivière a les mêmes dimensions que celui du rio Chico. Mais ses eaux sont cristallines et ont un débit toujours constant, estimé à 5 à 6 mètres cubes par seconde. La vallée du Teca, étroite sur les vingt premières lieues de son cours, s'étend ensuite, atteignant une largeur de 2 500 mètres; les terres agricoles, arrosées le Teca et ses affluents, le Marioca, le Lepa, embrassent une étendue de 100 kilomètres carrés.

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Le Chubut a encore beaucoup d'autres affluents qui complètent heureusement le système d'irrigation de la partie septentrionale du territoire.

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La partie méridionale de la province méridionale du Chubut est aussi bien partagée au point de vue hydrographique et possède un vaste réseau d'irrigation formé par le rio Senguer et ses affluents.

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Le rio Senguer prend sa source dans le lac Fontana situé entre le 44° 50′ et le 45° 10' de Lat. S., et entre le 71° et le 72° de Long. O. Son cours est très capricieux; il se porte, d'abord à l'est, puis, au sud et sud-est, courant avec une rapidité de 2 mètres à la seconde; alors il décrit brusquement une courbe aiguë, remontant au nord-est, et, se dirige vers le lac Munsters. Avant d'y arriver, il se divise en deux bras; l'un poursuit sa marche vers l'est, l'autre, se jetant dans le lac Munsters, en ressort presqu'aussitôt, rejoint le premier bras et va se jeter avec lui dans le lac Colhué. La vallée du rio Senguer a une largeur qui varie entre 500 et 4 000 mètres; la superficie des terres qui sont propres à l'agriculture est de 500 à 700 kilomètres carrés.

Le premier affluent du Senguer est l'arroyo Gato dont la largeur est de 14 à 20 mètres; il prend sa source dans la Pré-Cordillère, se dirige au sud-ouest, au milieu de ravins, et, débouche sur la rive gauche du rio Senguer.

LA GÉOGRAPHIE. III.

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Le second tributaire du Senguer est l'aroyo Genua; prenant sa source dans la Cordillère, il coule au sud-sud-est et vient se jeter dans la rivière, sur la rive gauche. Son cours a une étendue de 200 kilomètres environ, son lit une largeur de 10 à 15 mètres. La vallée du Genua, dont la superficie est de. 4 000 à 4 500 kilomètres carrés, paraît très favorable à l'élevage et à l'agriculture. Les quelques essais d'élevage qui y ont été faits jusqu'à présent ont donné de très bons résultats. Le Genua reçoit lui-même de petits affluents, l'Aputé et le Honhuel, aux eaux abondantes et cristallines.

Le troisième et dernier tributaire du Senguer est le rio Ayon ou rio Mayo.

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Prenant ses sources dans la Pré-Cordillère, le rio Mayo se jette, sur la rive droite du rio Senguer, avec un débit de 5 à 6 mètres cubes d'eau à la seconde. Le lit de cette rivière, qui court de l'ouest à l'est, mesure 15 à 20 mètres de large. La vallée, au milieu de laquelle se déroule le rio Mayo, a une largeur de 1 000 à 1500 mètres, sur une étendue de 60 kilomètres; plus loin, elle se rétrécit et n'a plus guère que 5 à 600 mètres de large; les terrains qui la composent sont tous fertiles; il y pousse une herbe épaisse.

Le rio Mayo reçoit, lui aussi, plusieurs affluents dont les deux principaux sont le Guinguel et le Tchali. Bien d'autres cours d'eau viennent compléter d'une manière heureuse le système d'irrigation du territoire du Chubut; ce sont les rios Corcovado, Fta-Leufu, Buta-Palena, Aysen, Huemale, etc.

En dehors de ces cours d'eau, il existe, dans le territoire, un grand nombre de lagunes qui ont, aussi, leur importance hydrographique, et, quelques lacs très considérables le lac Fontana, dont la superficie exacte n'a pu encore être calculée (on l'estime à 900 kilomètres carrés), le lac Munsters, qui

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