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plan étant achevé, on a gravé au burin les limites de toutes les parcelles. Avant d'y ajouter les signes conventionnels, figurant les murs, haies, bâtiments, etc., on a soumis le plan à une vérification minutieuse.

Pour cela, on a mesuré à nouveau, sur le zinc même, toutes les lignes.

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FIG. 73.

PLANIMÈTRE POLAIRE DE PRÉCISION A DISQUE ROTATIF POUR LA MESURE DES GRANDES PARCELLES. P, support fixe; S, disque rotatif; R, roulette intégrante; s, style parcourant le périmètre de l'aire à mesurer.

dont les longueurs avaient été mesurées sur le terrain, et l'on a comparé ensuite les résultats.

Les erreurs éventuelles de construction ont ainsi été mises en évidence et immédiatement corrigées.

Il a été constaté que l'erreur probable d'une longueur mesurée sur les planches matrices était d'environ un dixième de millimètre, correspondant à dix centimètres seulement sur le terrain. Ce chiffre suffit à montrer le haut degré de précision obtenu dans la gravure directe du plan.

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6 Mesurage des contenances. La vérification du plan au bureau étant achevée, on a mesuré directement, sur les planches matrices elles-mêmes, les contenances, avec un planimètre polaire de précision à disque rotatif de Coradi (fig. 73) pour les grandes parcelles, et, avec une glace oblongue (fig. 74) portant un réseau de parallèles, pour les petites.

En appliquant la ligne moyenne de cette glace sur l'une des diagonales

d'un quadrilatère, on le décompose en deux triangles. L'aire du quadrilatère a pour mesure le produit de la demi-longueur, directement lue, de la diagonale, par la différence des cotes des deux parallèles passant par les deux autres sommets.

A titre de contrôle, on a mesuré deux fois chaque parcelle, puis l'on a comparé, pour chaque feuille, ces résultats partiels à ceux du mesurage par masses. L'erreur probable des contenances a été d'environ un 900° pour les surfaces d'étendue supérieure à 1 hectare, et de un 300° pour les petites parcelles inférieures à 10 ares.

7° Gravure des écritures. Le planimétrage terminé, on a complété les planches en y inscrivant les numéros des parcelles, les noms des rues, des chemins, des lieux-dits, la légende, la chiffraison du quadrillage, etc.

Ces écritures qui, pour être soignées, auraient entraîné de lourdes dépenses si elles avaient été effectuées à la main par des artistes spéciaux, ont été gravées dans des conditions inespérées d'économie et de rapidité, en même temps que de finesse et d'élégance, à l'aide d'un pantographe spécial. Voici quel est le principe de l'appareil :

Les lettres se composent essentiellement de « pleins » et de « déliés »; on les a dessinées en creux, sur des plaquettes d'étain, au moyen de spirales, qui s'enroulent sur elles-mêmes dans les pleins et s'allongent dans les déliés. Les lettres-types nécessaires pour former le mot à graver ayant été assemblées dans un composteur puis disposées à la place convenable, la pointe du pantographe reproduit ces spirales sur la planche, à l'échelle réduite que l'on s'est fixée. Au tirage, ces spires, dans les pleins, donnent l'impression d'une teinte noire uniforme.

8 Lotissement du plan cadastral en feuilles. -Tandis que les plans cadastraux ordinaires, étant divisés en feuilles de contenance inégale, de forme irrégulière et d'orientation différente, se prêtent difficilement à l'assemblage des diverses feuilles, on a adopté, pour Neuilly-Plaisance, une division en feuilles rectangulaires, d'étendue uniforme, orientées toutes Nord-Sud et pouvant s'assembler, par simple juxtaposition, comme les feuilles d'une carte à grande échelle. Pour atténuer l'inconvénient de couper les parcelles à cheval sur le cadre, on les a fait déborder dans les marges, toutes les fois que leurs dimensions leur ont permis d'y tenir.

9° Publication du plan parcellaire.

En employant, pour les reproductions, du papier simili-japon très résistant et en effectuant à sec le tirage, on a réussi à obtenir, pour un prix insignifiant, des copies exactement conformes à l'original.

10° Établissement du plan d'assemblage et Figuration du relief du sol. — Avant d'établir le plan général, on a reporté, sur une collection des feuilles parcellaires, les courbes de niveau directement filées sur le terrain, de 2 mètres

en 2 mètres, et appuyées sur de nombreux repères en fonte, eux-mêmes rattachés aux cheminements du nivellement général de la France; puis, on a assemblé ces feuilles sur un mur, et l'on a pris du tout une image photographique réduite au cinquième. Le cliché a été, ensuite, transporté sur zinc par un procédé nouveau, dû à M. J. Gaultier, qui permet un tirage économique à un grand nombre d'exemplaires.

Quelques feuilles, à l'échelle de 1/5000, ayant été tirées sur du papier bristol d'épaisseur convenable, il a suffi de les découper suivant les diverses courbes de niveau et de les superposer dans l'ordre croissant de leurs cotes pour obtenir le relief du sol.

Ce plan, photographié, ensuite, sous une lumière rasante, avec réduction de moitié, a fourni un nouveau plan à l'échelle de 1/10 000, qui donne à la fois la planimétrie et l'image saisissante du relief.

Ces divers plans sont vendus au public moyennant un prix minime.

11° Organisation du travail. Tous les travaux, tant sur le terrain qu'au bureau, ont été effectués d'après le principe si fécond de la division du travail. Les géomètres envoyaient, tous les deux ou trois jours, au bureau central, les cotes recueillies par eux sur le terrain.

Des calculateurs vérifiaient ces cotes, les mettaient en œuvre, et, en tiraient

les éléments nécessaires à la construction du plan, qui était établi par des gra

veurs.

Après quoi, un autre calculateur, muni du planimètre ou de la glace divisée, déterminait, sur les planches métalliques elles-mêmes, les contenances des propriétés.

Le plan était, enfin, porté sous la machine à graver les écritures, puis envoyé à l'imprimerie pour le tirage. En industrialisant ainsi l'entreprise, on bénéficiait de l'habileté acquise par les divers spécialistes dans chacune de ses parties distinctes.

D'après les résultats de cet essai, on a pu évaluer que la réfection intégrale du cadastre de la France, exécutée dans les mêmes conditions, coûterait environ 550 millions. Cette évaluation s'est trouvée corroborée par les estimations concordantes de la sous-commission technique du Cadastre et de la Direction générale des Contributions directes, qui ont conduit à l'adoption provisoire des coefficients de dépense ci-après : 5 fr. 30 par hectare, 1 fr. 70 par propriété d'un seul tenant et 1 fr. par parcelle.

-

12° Conservation du Cadastre. Le nouveau Cadastre doit être constamment tenu à jour.

A ce point de vue, outre qu'il assure aux reproductions une fidélité et une finesse remarquables, le métal offre encore des facilités spéciales. S'agit-il, en effet, d'ajouter de nouveaux détails? On le fait sans difficulté. Veut-on, au contraire, opérer des suppressions dans les tirages successifs? On les obtient

aisément par un tour de main spécial', tout en laissant subsister sur la planche matrice les traits primitivement gravés. On réalise ainsi ce double avantage d'avoir des éditions à jour et de conserver, sur la planche-mère, la trace des phases successives qu'a traversées la constitution de la propriété.

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Projet de réfection combinée du cadastre

et de la carte de France.

Comme conclusion de ses travaux, la sous-commission technique de la Commission du Cadastre a rédigé des projets de loi et de règlement dont les principales dispositions, pour la partie d'art, sont les suivantes :

Les levers cadastraux seront appuyés sur une triangulation spéciale dérivant de la grande triangulation dite de l'État-major, dont les réseaux du premier et du deuxième ordre seront préalablement revisés et complétés.

« L'ancien réseau du troisième ordre sera entièrement refait, de manière à fournir un point, en moyenne, par 2500 hectares, soit des côtés moyens de 5 000 mètres.

« Sur ce réseau sera greffée une triangulation cadastrale, dite du quatrième ordre, fournissant un point, en moyenne, par kilomètre carré.

soit

<<< Toutes les bornes-repères seront rattachées à la triangulation générale, par des triangulations subsidiaires, soit par des cheminements.

« Les observations et les calculs devront être conduits de manière à atteindre, pour les côtés du troisième ordre, la précision du dix-millième; pour les côtés du quatrième ordre, la précision du cinq-millième; pour le rattachement des bornes-repères, la précision du deux-millième.

<< Toutes les opérations angulaires relatives à la triangulation et aux levers cadastraux seront faites suivant le système de la division centésimale du quart de la circonférence.

« Toutes les mesures destinées à déterminer géométriquement la position. des limites de propriétés ou celle des points fixes, naturels ou artificiels, utilisés comme repères, devront comporter la preuve de leur exactitude.

« Les opérations cadastrales seront dirigées de façon à recueillir les éléments des cotes d'altitude des principaux points du terrain, et notamment des bornes-repères.

La série des plans comprendra:

« 1o Un plan de détail dressé à une échelle décimale (le 1 000 en principe) appropriée au morcellement et à la valeur du sol.

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2o Un tableau d'assemblage, à l'échelle du 10 000, sur lequel seront reportées les cotes d'altitudes.

1. On commence par dissoudre l'encre grasse du trait gravé à effacer; puis, on y passe un pinceau imbibé d'une solution qui empêche l'encre d'adhérer au métal dans les tirages ultérieurs.

« L'Administration mettra dans le commerce des reproductions des plans cadastraux.

« Au fur et à mesure de la réfection du cadastre il sera organisé un service de conservation chargé de le tenir constamment à jour. Le conservateur repor tera sur le plan cadastral, après s'être assuré qu'elle s'y adapte correctement, toute limite modifiée, telle qu'elle figurera au plan transmis par les parties.

« La désignation des immeubles d'après les données du nouveau cadastre sera obligatoire, sous peine d'amende, dans tous les actes ou jugements translatifs ou déclaratifs de propriétés.

En attendant le vote de ce grand projet par le Parlement, une loi transitoire, du 17 mars 1898, due à l'initiative éclairée de M. Boudenoot, député du Pas-de-Calais, est intervenue pour donner aux communes, ayant un pressant besoin de renouveler leur cadastre, le moyen pratique de le faire sans retard, d'après les principes ci-dessus, avec le concours financier de l'État et du Département. Plus de 300 communes ont déjà réclamé le bénéfice de cette loi, pour l'exécution de laquelle un service technique spécial a été organisé, par décret du 11 juin 1898, à la Direction générale des Contributions Directes, sur la proposition de M. G. Cochery, alors ministre des Finances.

D'autre part, le Service Géographique de l'Armée a commencé la revision de la triangulation générale de la France, de manière à pouvoir fournir au nouveau service du Cadastre les points d'appui nécessaires pour ses travaux.

La reconstitution des réseaux des premier, deuxième et troisième ordres est déjà terminée pour le canton de Pontoise et le département de la Somme; elle le sera avant la fin de l'année 1901 pour la partie Est du parallèle de Paris et pour le nord du département de la Haute-Marne; on attaquera, en 1902, le département du Pas-de-Calais.

Les opérations cadastrales proprement dites sont entamées dans les départements de Seine-et-Oise et de la Somme; elles seront inaugurées, dès la fin de cette année, dans la Haute-Marne et en Seine-et-Marne; elles se poursuivront, ensuite, dans le Pas-de-Calais.

On peut donc espérer qu'avant peu la France se trouvera en mesure de reprendre intégralement, pour sa carte générale comme pour son cadastre, l'exécution du programme si magistralement tracé au début du siècle et dont la réalisation a été trop longtemps ajournée.

CH. LALLEMAND,

Ingénieur en chef des Mines, Membre du Bureau des Longitudes, Chef du Service technique du Cadastre.

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