AVANT-PROPOS

Après avoir offert à la piété des fidèles la traduction de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ suivant la concorde des quatre évangélistes, nous reproduisons ici, sous le titre, consacré par l'Église, de Compassion de la Très-Sainte Vierge, l'histoire des souffrances, des humiliations et des gloires de MARIE. Outre qu'il était naturel que ce tableau touchant suivit celui de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, il nous a semblé, en le traçant, accomplir les vœux des âmes chrétiennes, qui, dans leurs prières et leurs contemplations, ne séparent jamais Jésus de sa Mère. D'ailleurs, plusieurs personnes distinguées par

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leur piété nous ont témoigné un si grand désir de nous voir finir ce travail, que nous n'avons plus hésité à répondre à leurs vœux, qui satisfaisaient admirablement, du reste, à notre dévotion particulière.

Après cela, les fidèles comprendront facilement que, dans ces temps où s'est manifesté si puissamment l'esprit religieux, il est peu de livres dont la publication soit plus opportune, après la Passion du Sauveur, que l'histoire des douleurs et des gloires de Marie. Ce sujet nous a paru, comme l'autre, propre à élever l'àme au-dessus des intérêts passagers et périssables, et à lui procurer les plus pures comme les plus douces consolations. Est-il, en effet, quelque douleur humaine qui ne vienne s'effacer devant les douleurs de la divine Mère du Sauveur? En est-il quelqu'une qui, par cette puissante intercession, n'ait été calmée et adoucie? Nous offrons donc aujourd'hui, comme nous l'offrions hier, dans le livre de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à la piété des fidèles, un sujet toujours ancien et toujours nouveau.

Les diverses matières sont développées dans le livre de la Compassion de la Très-Sainte Vierge selon l'ordre suivant. Et d'abord pour L'INTRODUCTION:

4° Un sermon de Bossuet sur la Compassion de la TrèsSainte Vierge, lequel se présente comme une magnifique préface du livre, comme le frontispice le plus majestueusement approprié au monument éternel des souffrances, des humiliations et des gloires de Marie;

2. Un entretien mystique de saint Anselme, archevêque de Cantorbéry, dans lequel MARIE raconte au saint prélat, qui depuis longtemps lui en avait adressé l'ardente prière, la Passion de son adorable Fils; chef-d'oeuvre tout à la fois d'onction, de simplicité et de narration naïve et touchante ;

5o Une description du purgatoire (tirée des Martyrs de Chateaubriand), dans laquelle Marie est représentée calmant, ou adoucissant, ou délivrant, par sa toute-puissance suppliante, les âmes exilées pour un temps par la justice divine dans ce lieu de douleurs et d'expiations;

4o Enfin un chapitre du même illustre écrivain sur les dévotions populaires.

Dans le corps de l'ouvrage, nous avons suivi cet ordre : Humiliations, souffrances et gloires de Marie,

Humiliations de Marie dans la flagellation de son Fils, souffrances de Marie au Calvaire, au pied de la croix, où elle reçoit, avec le dernier soupir de Jésus, sa dernière goutte de sang;

Gloire de Marie dans la Nativité du Sauveur, dans le cantique des anges, dans l'adoration des bergers, dans l'Ascension de Jésus-Christ; enfin, gloire de Marie dans sa propre mort ou dans sa glorieuse Assomption.

Nous avons aussi puisé nos textes dans les quatre évangélistes, et nous avons adopté, autant que cela nous a été possible, pour la rendre dans notre langue, la traduction de Bossuet, et nous avons entremêlé notre récit des éloquents commentaires de l'illustre et incomparable évêque, com

mentaires que nous avons eu soin d'indiquer par des guillemets.

Puisse le Seigneur bénir ce nouveau travail, afin qu'il rallie encore de nouveaux fidèles au culte de Marie, sa sainte Mère !

I jamais l'amour est ingénieux, si jamais il produit de grands et de nobles effets, il faut avouer que c'est particulièrement à l'extrémité de la vie qu'il fait paraître ses plus belles inventions et ses plus généreux transports. Comme l'amitié semble ne vivre que dans la compagnie de l'objet aimé, quand elle se voit menacée d'une séparation éternelle, autant qu'une loi fatale l'éloigne de sa présence, autant elle tâche de durer dans le souvenir. C'est pourquoi les amis mêlent ordi

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