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munications que ce royaume avait eues avec les Européens '. > J'observai alors à M. Rémusat, que Galilée avait aperçu, non pas deux, mais quatre satellites près de Jupiter, et que si les Européens avait fait aux Japonais la communication de cette découverte, ils leur auraient parlé de quatre de ces petites lunes, et ne se seraient pas bornés à en indiquer deux. L'on ne peut pas supposer que les Japonais ne figuraient que deux de ces planètes, bien qu'ils en connussent quatre, car une note accompagne la description et la figure 2 de la planète Souy-sing 星歲 ou Mou-yao, (celle de Jupiter), et cette note est ainsi conçue : « Sur les côtés (pang ), il y a (yeou )

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» deux (eul ✡) petites (siao) planètes (sing), et (eul (elles sont) comme (yeou) des suivans ou aides, coad»juteurs (fou-eul M.) »

>> Rien de ce texte ne me semble européen, et je suis étonné que M. Rémusat ait persisté à avoir une opinion contraire, ce que constate en effet son analyse du San-tsay-tou, imprimée dans le t. x des Notices de l'académie des Inscriptions, analyse où il cite les noms Souy-sing et Mou-yao de Jupiter, mais où il ne dit rien de cette note si remarquable ".

Cette opinion est aussi celle d'un académicien dont on parlera un peu plus loin, et, bien qu'elle soit contraire à la nôtre, il a voulu insinuer, et a fait dire par divers journaux, que nous lui devions nos idées, conçues avant que son nom ne fût connu.

2 Voir cette figure et ce texte dans notre planche I, no 3, au-dessous de la figure de Amon-Ré.

3 Mou-yao, ou la Planète, l'astre ailé (Yao) du bois (mou) est un des noms chinois et japonais de Jupiter, auquel répond l'élément du bois et des arbres, un des cinq élémens admis en Chine. Il est très-remarquable qu'en Égypte aussi deux arbres verts, sorte de cyprès, figurent toujours devant le dieu Amon ou Jupiter, ce qui offre entre ces deux contrées éloignées, un des mille rapports qui les unissent.

Cette note que nous connaissions depuis douze ans, et dont un étranger, M. Libri, naturalisé français pour devenir académicien, est venu nous disputer et la priorité et la traduction, a été traduite devant nous et devant son père par le jeune fils de M. d'Urville,âgé de huit ans, et s'occupant de chinois à peine depuis trois mois; dans la feuille où

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Annales de Philos. Chret. Tom.X, No57. pag.207.

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>> J'en étais là dans mes recherches, à cet égard, lorsque parut le Panthéon Égyptien de M. Champollion le jeune.

» Il commençait par y décrire le dieu Ammon, à tête humaine (dieu, où d'autres recherches déjà publiées' nous ont fait voir Abel pasteur de brebis), et il le figurait aussi avec une tête de bélier (planche I, fig, no 1 de notre lithographie), ayant sur cette tête, outre deux plumes et des cornes de bouc, un gros globe rouge, sur lequel se projetait un globe jaune plus petit, et soutenu par des cornes de vache.

» Dans ce petit globe jaune, projeté sur le centre du globe rouge et plus gros, du Jupiter-Ammon des Grecs, ou de l'AmonRé des Egyptiens, on pouvait donc voir, soit un satellite, soit la planète Vénus ou Athyr en conjonction avec Jupiter (des cornes de vache étant partout, suivant Champollion, le symbole d'Athyr, Athor ou Vénus, et le jaune étant la couleur affectée à la June, satellite de la terre).

» Mais la planche V (no 3) vint bientôt rectifier mes idées à cet égard; car ici Jupiter, figuré sous forme Panthée et comme générateur, a la tête ornée d'un globe rouge fort gros et un peu aplati, et que surmontent deux cornes de bouc, soutenant latéralement deux petits globes jaunes, lunes ou satellites, exactement comme dans le San-tsay-tou ou Encyclopédie japonaise.

» J'aurais pu, dès-lors, communiquer ces remarques à l'Académie, car je les fis aussitôt que parurent les premières livraisons du Panthéon; mais j'attendis des livraisons nouvelles, et peu après M. Champollion publia une figure d'Ammon ou de Jupiter, à corps humain, à quatre têtes de bélier (voir figure no 2), et portant sur ses cornes de bouc une sorte de mitre ou bonnet sacré (oft), orné de quatre globes inégaux, dont deux latéraux, et cet académicien prétendait la publier le premier, les caractères n'étaient pas lisibles.

Voyez notre Essai sur l'origine unique et hieroglyphique des chiffres et des lettres. Introduction, pag. xxx.

2 Les antiques communications des Arabes ou Nabathéens et Égyptiens avec le Japon, plus encore qu'avec la Chine, suffisent pour indiquer comment ces deux peuples ont pu s'accorder à ne reconnaître d'abord que deux satellites près de Jupiter. Dans le N° 56 des Annales, ci-dessus p. 81, Mémoire sur les Muyscas, nous avons démontré ces anciennes communications.

supportés par deux uréus ou basilics, et un supérieur et déplacé, mis sur le haut du bonnet.

>> La disposition de ces quatre globes n'était pas, nous le savons, celle qui résulte des mouvemens rapides des quatre satellites de Jupiter, mouvemens qui ont lieu à peu près dans un même plan; mais il nous semble que, pour représenter les quatre satellites à la fois autour de la tête ou de la planète de Jupiter, figurée par ces cornes de bouc, il fallait nécessairement en mettre un au-dessus de celui du centre, car si on le supposait derrière la planète, on ne le verrait nullement.

>> Cette circonstance des 4 têtes de Jupiter-Ammon, sous forme de bélier, me semblait d'ailleurs fort significative; puisque cette planète a quatre satellites, en effet: et ici la figure du dieu ou les cornes de bouc représentaient sans doute, nous le répétons, la planète elle-même ou son âme divine.

» Nous en étions là de nos conjectures, quand la planche XXVI (figure no 4) du Panthéon vint encore mieux établir ces idées; car sous la forme d'une femme ailée et la tête ornée d'un trèsgros globe, on voit la déesse Thmei ou l'esprit, l'âme de la planète de Jupiter, ombrager de ses ailes le dieu Atmou, seigneur de l'Amentès, ou de la contrée occidentale, dieu où Champollion voyait le Soleil, ou le dieu Phré à l'occident; mais qui, étant orné du bonnet à cornes de bouc et des quatre globes, ne peut être pour nous que Jupiter avec ses satellites 1.

>> Ici l'on a donc et le globe fort gros de Jupiter et les quatre globes inégaux en grosseur, qui représentent les quatre satellites, inégaux en effet, de Jupiter.

>> Ce serait un singulier hasard qui réunirait cette circonstance de cinq globes inégaux, dont deux fort petits, et vus des deux côtés de la tête de ce dieu; quant à ceux qui objecteraient qu'il y a dans cette planche du Panthéon deux divinités, ils ne sau

Ce n'est pas ici le lieu de démontrer que le dieu de l'Amentès et la déesse de la justice, Thémeï ou Thmis sa parèdre ne peuvent répondre qu'à Jupiter. Nous nous bornons à affirmer que nous pouvons le prouver directement, et sans employer la considération des satellites, la tête d'épervier donnée ici au Dieu, le peignant comme juge des âmes dans l'Amentès àmes dont l'épervier est le type, dit Horapollon. Nous renvoyons d'ailleurs, pour ce symbole de la justice, à ce que nous avons dit de Fohy ou Abel, dans l'Introduction à notre Essai sur l'origine kiéroglyphique des lettres, Paris, 1826.

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