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« Ces inscriptions sont du IVe et du Ve siècle de l'ère chrétienne; quelques-unes remontent peut-être jusqu'au III®; — 2o on y trouve d'ordinaire deux noms, celui d'un homme et celui d'une femme, sans addition de nom ethnique ou de patronymique; -3° la profession du mort est notée avec soin, et elle est modeste en général; on rencontre cependant une fois la mention d'une magistrature considérable; 4o, sauf la croix et quelques mots hébreux écrits en grec, les signes de la religion du mort sont trèsrares;-5° la formule funéraire commence par le mot xotápiv.»

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Au sujet de la première de ces remarques, M. RENIER fait observer combien sont rares les inscriptions chrétiennes de date certaine pour le IIIe siècle, et il souhaite que M. Dumont exerce le plus sévère contrôle à l'égard des inscriptions qu'il fait remonter si haut.

Enfin M. Dumont signale, par quelques lignes d'avis provisoire, des fouilles récemment faites au Pirée et qui ont mis à découvert d'immenses poutres très-bien conservées alternant avec des blocs énormes de rocher dans une construction très-ancienne. Il annonce des dessins et une description plus détaillée de ces découvertes d'un genre tout nouveau.

La lettre de M. Dumont laissant voir que bien des livres manquent encore à nos jeunes compatriotes pour leurs travaux d'antiquaires à l'École d'Athènes, M. le PRÉSIDENT exprime le désir que la nouvelle direction de cette école porte de ce côté son attention et son zèle et que les jeunes Français qui y sont admis y arrivent de mieux en mieux préparés sur la bibliographie spéciale des études qu'ils y vont poursuivre.

M. DE WAILLY, par l'entremise du Secrétaire perpétuel, fait hommage à l'Académie de son Mémoire lu devant elle, Sur le lieu de la naissance de S' Louis, mémoire tiré à part et qui est l'un de ceux dont se compose le tome XXVI, 2e partie, du recueil de l'Académie.

Sont présentés en outre à l'Académie :

1o De la part de M. Edw. Lane, correspondant, la 3o partie de son Lexique arabe-anglais, 1 vol. gr. in-4° (Londres, 1867).

2o Revue archéologique : no de juillet 1867.

3o Revue africaine no de mai 1867.

4° Histoire de la ville de Ligny-le-Châtel, par le R. P. Cornat (Sens, 1866, in-8°).

Séance du vendredi 26.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Il est donné lecture de la correspondance.

Par un message en date du 22 juillet, M. le Ministre de l'instruction publique fait savoir à l'Académie qu'il approuve le choix du vendredi 2 août pour la prochaine séance publique annuelle.

Par un autre message du 20, M. le Ministre adresse à l'Académie le 2e volume du travail de M. Dumont, membre de l'École française d'Athènes, sur les inscriptions céramiques de Grèce, volume in-4° relié de 475 pages.-L'auteur annonce l'envoi prochain d'une boîte de moulages destinés à compléter l'intelligence de plusieurs textes importants.

M. le Sénateur, surintendant des beaux-arts, par une lettre du 23 juillet, annonce que l'architecte chargé de l'exécution du monument de Grenoble a été autorisé à faire la modification proposée par l'Académie dans la seconde des inscriptions destinées à ce monument, en substituant toutefois l'an XVe à l'an XVIe du règne.

M. le Sénateur, Préfet de la Seine, en accusant, à la date du 24 juillet, réception de l'inscription destinée à être gravée sur le monument qui doit être érigé aux sources mêmes du fleuve, soumet quelques observations qui sont renvoyées, selon le désir de M. le Préfet, à l'examen de la Commission des inscriptions et médailles.

Par une lettre en date de Valenciennes, 25 juillet, M. Alexandre Baudrain, notaire, transmet les 3 pièces suivantes nécessaires à l'acceptation des legs faits à l'Académie des inscriptions et belleslettres et à l'Académie des sciences par feu M. De La Fons Mélicocq: 1° l'extrait du testament en ce qui concerne les Académies; 2o le consentement à l'exécution dudit testament de Mad. veuve De la Fons Mélicocq en sa qualité de légataire universelle; 3° l'or

donnance d'envoi en possession du legs universel fait à ladite dame.

La question de l'acceptation étant posée par M. le Président, l'Académie décide à une grande majorité qu'il y a lieu d'accepter le legs dont l'objet est la fondation d'un prix triennal de 1800 fr. pour le meilleur mémoire sur les antiquités de la Picardie et de l'Ile-de-France. M. le Ministre de l'instruction publique sera prié en conséquence de vouloir bien faire rendre le décret nécessaire pour valider l'acceptation.

Avant de passer à l'ordre du jour, M. le PRÉSIDENT rappelle à l'Académie que le délai pour statuer par elle sur le remplacement de M. GERHARD, comme associé étranger, est depuis longtemps écoulé. Il propose en conséquence de satisfaire aux prescriptions des art. 24 et 14-16 du règlement, en tenant compte de l'arrêté réglementaire du 18 avril 1845 qui a modifié les formes de l'élection. L'Académie décide au scrutin et à l'unanimité des votants qu'il y a lieu à remplacer. - Par un 2o vote, elle fixe la nomination de la Commission qui devra présenter 3 candidats pour la place vacante d'associé étranger au jour même où devra se faire l'élection du membre ordinaire à nommer en remplacement de feu M. REINAUD, élection dont les opérations ont été renvoyées par décision antérieure au vendredi 8 novembre prochain.

L'Académie passe à la désignation d'un lecteur qui devra la représenter dans la séance publique annuelle de l'Institut du 14 août.-M. RENAN est désigné pour un sujet de lecture qu'il soumettra ultérieurement.

M. DEHÈQUE, au nom de la Commission de l'Ecole française d'Athènes, communique un aperçu des travaux des membres de cette école pendant l'année 1866-67, travaux qui ont beaucoup souffert des circonstances où elle s'est trouvée depuis la mort de son regrettable directeur, mais qui n'ont point été cependant complétement interrompus.

L'Académie se forme en comité secret pour entendre le rapport de la Commission chargée de vérifier les comptes de l'année 1866. M. JOURDAIN donne lecture de ce rapport qui est

adopté dans ses différentes parties et par suite duquel les comptes de l'année 1866 sont finalement approuvés.

MOIS D'AOUT.

Séance publique annuelle du vendredi 2.

Discours d'ouverture de M. DE LONGPERIER, Président.

MESSIEURS,

Très-certainement, vous avez hâte d'entendre proclamer les noms des savants et des lettrés dont l'Académie a, pendant le cours de l'année 1867, examiné et couronné les écrits. Vous n'êtes pas moins empressés d'écouter la notice que la pieuse amitié de M. le Secrétaire perpétuel consacre à la biographie d'un de nos plus grands maîtres en érudition.

Heureusement, à l'Institut, la liberté n'est pas moins grande que l'égalité des droits, et notre compagnie accorde très-volontiers à ceux qu'elle choisit pour ses présidents annuels la permission de mesurer l'étendue de leurs discours à celle de leurs facultés. Cette déclaration, Messieurs, doit rassurer nos auditeurs sur la façon dont j'userai de la parole qu'il est de mon devoir de prendre au commencement de votre séance. Je me bornerai, autant que possible, à vous présenter le résumé indispensable de nos décisions motivées touchant les prix que nous avons mission de décerner. Scientifiquement notre Académie a charge d'âmes; le soin des intérêts multiples qui lui sont confiés pèserait à sa conscience, si elle ne trouvait, dans l'approbation d'un public sympathique à ses travaux, un stimulant à les continuer. Le compte-rendu que nous allons présenter ferait, s'il en était besoin, comprendre quelle place considérable occupe, dans les sollicitudes de l'Académie, le jugement de ces concours qui croissent sans cesse en nombre et en importance. Ce n'est pas à dire que la compagnie ralentisse, pour cela, l'activité de ses productions personnelles. Dans aucune de ses réunions hebdomadaires elle ne parvient à épuiser son ordre du jour; elle ne craint pas d'augmenter la liste des grands ouvrages dont elle poursuit la publication. Disons aussi que jamais peut-être les hommes distingués qui, en dehors de son sein, cultivent les mêmes sciences qu'elle, n'ont mis plus d'empressement à lui apporter le résultat de leurs découvertes et de leur réflexion.

L'Académie avait proposé en 1865, pour sujet du prix annuel ordinaire à décerner en 1867, la question suivante:

Examiner dans leur ensemble les opuscules et fragments connus sous le nom d'OEUVRES MORALES DE PLUTARQUE; distinguer entre ces divers ouvrages ceux qui sont authentiques, ceux qui sont apocryphes, ceux dont la forme originale a été seulement altérée par des remaniements postérieurs. S'appuyer sur les in-dices de tout genre que peut offrir l'étude historique, philosophique et grammaticale des écrits dont il s'agit.

Un seul Mémoire a été déposé pour ce concours.

Ce travail atteste une lecture consciencieuse des opuscules de Plutarque, des études variées et même assez profondes sur quelques parties de la littérature ancienne; mais toutefois l'auteur ne semble pas avoir complétement saisi le sens du programme dont le principal, pour ne pas dire l'unique objet, était de susciter des conclusions précises sur les textes du fécond polygraphe. Sans doute, pour accomplir cette tâche, il est nécessaire de se bien pénétrer des doctrines de l'écrivain; mais il est tout aussi essentiel, lorsqu'on est appelé à trancher des questions d'attribution, de connaître toutes les particularités du style. Il ne s'agissait pas ici d'apprécier la valeur de Plutarque comme moraliste ou comme philosophe, de lui assigner un rang, ou de discuter son influence; il fallait surtout coordonner, examiner sévèrement et compléter les résultats de la critique moderne sur l'authenticité des nombreux écrits du savant de Charonée.

L'auteur, dans sa discussion sur le livre d'Isis et d'Osiris, montre qu'il est au courant des derniers travaux de la science sur la théologie des Perses et des Egyptiens; certaines parties de ses études sur l'état des croyances religieuses et des opinions philosophiques au temps de Plutarque ne manquent ni d'intérêt, ni peut-être de nouveauté; mais, comme philologue, il ne constate pas assez nettement la tradition des manuscrits, avec lesquels, d'ailleurs, il paraît être peu familier.

En somme, le Mémoire que nous avons reçu, si estimable qu'il nous semble pour l'abondance et la variété du savoir, ne pouvait obtenir la récompense proposée par l'Académie qui, en prorogeant le concours jusqu'en 1869, et tout en faisant appel au zèle de nouveaux concurrents, fournit à l'auteur de l'écrit qu'elle vient d'examiner l'occasion de tenter un nouvel effort pour atteindre le but.

Comme sujet du prix ordinaire à décerner en 1867, l'Académie avait indiqué la question suivante :

Etudier les sermons composés ou préchés en France pendant le XIIIe siècle. Rechercher les noms des auteurs et les circonstances le plus importantes de leur vie.

Signaler les renseignements qu'on pourra découvrir dans leurs ouvrages sur les mœurs du temps, sur l'état des esprits, sur l'emploi de la langue vulgaire, et en général sur l'histoire religieuse et civile du XIIIe siècle.

Elle n'a pas eu à regretter d'avoir fixé son choix sur cette curieuse et importante question. Les difficultés de la matière, les recherches laborieuses que les concurrents devaient nécessairement entreprendre, ne les ont point arrêtés. Quatre Mémoires ont été déposés, d'une valeur sans doute inégale, mais témoignant tous de l'intérêt qu'avait excité l'énoncé du travail proposé au zèle de nos érudits. C'est au mémoire inscrit sous le no 4, et qui a pour auteur M. Lecoy de la Marche, que l'Académie décerne le prix.

Cette préférence s'explique par le soin consciencieux avec lequel M. Lecoy de la Marche s'est attaché à traiter complétement toutes les parties du programme, et par la solide nouveauté de ses aperçus.

Soit que, dans les 572 pages dont se compose son manuscrit, il passe en revue les prédicateurs qui ont paru dans la chaire de l'église de France pendant le xime siècle : moines, prêtres séculiers, évêques et cardinaux, Maurice de Sully, Robert Sorbon ou Pierre de Limoges; soit qu'il examine en quelle langue étaient écrits, prononcés ou transcrits les sermons; soit

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