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minaison nasale exprimée par un à la fin de la plupart des noms propres himyaritiques fournis par les inscriptions, l'arabe & celer. Le Kamoûs

mentionne un poëte nommé Sarî, fils de A'mran, qui était natif de l'Yé

men.

Vient après le mot bien connu 12, « fils », suivi d'un autre nom propre viril, 1. Celui-ci se rencontre trois fois sur les tables du Musée Britannique (pl. VII, no 8, pl. VIII, no 12 et pl. IX, n° 14 de la publication officielle anglaise ; pl. XI, XII et VI du Mémoire de M. Osiander). Un Schammir, fils d'Alamlouk, figure dans la liste des rois de l'Yémen de la dynastie cahtanide (CAUSSIN DE PERCEVAL, Histoire des Arabes, t. I, p. 55), et un SchammirYérâsch dans celle de la dynastie himyarite (CAUSSIN DE PERCEVAL, t. I, p. 80). Le guerrier ghassanite qui tua Moundhir, roi de Hîrah, s'appelait aussi Schammir, fils de Amr (CAUSSIN DE PERCEVAL, t. II, p. 444). Enfin, le Kamous parle d'un mont Schammir situé dans l'Yémen.

1. Voici évidemment le verbe de la phrase, celui dont le premier nom propre est le sujet. C'est un mot qui ne s'est pas encore rencontré dans les inscriptions himyaritiques. Mais il faut nous souvenir ici de l'observation de M. Osiander (Zeitschr. der deutsch. morgenl., t. X, p. 37), qui a reconnu que, dans les racines trilitères que l'hébreu et les idiomes congénères terminent parou par N, cette finale se changeait presque constamment en dans l'ancienne langue de l'Yémen. Exemples: (Fresnel, no 14), hébreu, pavit. -p (Fresnel, no 41), hébreu: pw, potavit. 'p (passim), hébreu: p, possedit. (Fresnel, no 15), hébreu : na, aedificavit. (Fresnel, nos 55 et 56), hébreu: Nh, implevit. 12, Dès lors il devient évident que le de notre inscription doit être assimilé au radical NI, que l'on croyait jusqu'ici exclusivement propre au phénicien.

pw

-

x,

On trouve ce verbe au yiphil (forme causative particulière au phénicien), NO, dans la deuxième citienne et la quatrième athénienne, au hiphil, NI, dans la sixième athénienne, s'appliquant dans ces trois exemples à celui qui a fait faire le tombeau, pour le mort, qui l'a fait élever, qui l'a dédié. Le texte grec de la sixième athénienne, qui est, comme on le sait, bilingue, rend le hiphil N par avénxev. N se rencontre au kal dans la première ligne de l'inscription n° 90 du recueil de celles que M. Davis a rapportées de Carthage au Musée Britannique, et on en aperçoit les vestiges au commencement de la célèbre inscription de Marseille; dans l'un et l'autre cas, il a trait à l'établissement des taxes sur les sacrifices par l'autorité des suffètes. Ce sens d'établir convient parfaitement à notre texte himyaritique et nous croyons devoir nous y arrêter.

Le régime du verbe vient ensuite; c'est, que l'on trouve déjà, désignant l'objet dédié, dans une inscription' provenant de Mareb et conservée au Musée Britannique (planche XVII, no 34 de la publication anglaise; pl. XXX du Mémoire de M. Osiander). M. Osiander (Zeitschr. der deutsch. morgenl. Gesellsch., t. XIX, p. 273) l'a assimilé dans ce texte à l'arabe Jou Ji «< image, statue », et cette signification est confir mée ici par la circonstance que notre inscription était gravée sur un piédestal de statue, auprès duquel on voyait encore les débris de la figure. Je propose donc de traduire :

«Sari, fils de Schammir, a établi la statue. »

Il ne s'agit évidemment pas ici d'une image de divinité, ni d'une

הקני

dédicace religieuse. Le terme constamment employé dans ce cas par les inscriptions de l'Yémen est poup, suivi le plus souvent du nom de la divinité à laquelle est faite l'offrande. C'est ainsi qu'on lit dans l'inscription de Mareb qui fournit un autre exemple du mot «< statue » : †, « il a dédié à Dhou-Samawî (le Seigneur des cieux) la statue. » L'emploi du verbe 1 me paraît indiquer que c'était quelque image de particulier que Sarî, fils de Schammir, avait élevée dans un but de reconnaissance ou d'honneur. L'usage des statues-portraits, si développé cher les Grecs, existait donc dans la civilisation indigène de l'Yémen."

L'adjonction d'un nouveau radical au peu que nous savons encore de la langue des Himyarites n'est pas un résultat à dédaigner dans l'état actuel de nos connaissances. Mais il devient encore plus intéressant par le fait que ce radical, dans tous les autres idiomes sémitiques, ne se retrouve qu'en phénicien. Déjà les beaux travaux de M. MUNK sur l'inscription de Marseille et sur l'épitaphe d'Eschmounazar avaient établi qu'en partie du moins les rares mots que le phénicien possède et qui manquent à l'hébreu se retrouvent dans le ghcz. L'exemple que nous relevons ici est un nouvel indice que le langage des fils de Chanaan, bien que devenu presque identique à celui des Hébreux, conservait encore quelques vestiges de leur patrie première sur les bords de la mer Erythrée.

II

Le second monument épigraphique au sujet duquel je veux aujourd'hui soumettre à l'Académie quelques observations est un texte très-court, en trois lignes seulement, relevé par Wellsted sur les rochers de HisnGhorâb, non loin d'Aden, à la frontière de l'Hadhramaut et de l'Yémen proprement dit. On sait que cette localité, qui paraît correspondre à l'emporium Cana des géographes classiques, conserve les ruines d'une vaste forteresse de l'époque himyarite, dans lesquelles on lit la plus longue des inscriptions dans l'idiome indigène de l'Arabie méridionale qui soit parvenue jusqu'à nous, inscription que l'on ne peut expliquer encore que partiellement, mais qui contient des données historiques de la plus haute importance sur la résistance des Yamanites à la domination des Abyssins dans les années qui précédèrent immédiatement Mahomet. C'est avec cette longue inscription qu'a été publiée celle dont je m'occupe aujour d'hui, dans le voyage de Wellsted et dans la planche XXXII de l'année 1834 du journal de la Société Asiatique de Calcutta. Wellsted l'accompagne de la note suivante pour en indiquer la provenance: Found on a small detached rock on the summit of the hill. Il ajoute dans son texte une observation dont nous devons tenir soigneusement note, c'est que les lettres sont à demi rongées par l'air marin et que le tracé de quelquesunes est un peu douteux.

Voici, du reste, comment le savant officier du Palinurus donne ce texte épigraphique :

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Le premier mot n'est pas douteux. C'est le propre Mart'ad, si commun dans l'ancien Yémen, écrit, comme dans tous les autres textes himyaritiques où on l'a jusqu'à présent rencontré, avec la terminaison nasale rendue par un , . Le second mot, d'après la copie de Wellsted, devrait se lire ; mais on ne saurait trouver à une semblable expression aucun sens raisonnable. Au contraire, le contexte appelle si naturellement ici, entre deux noms propres, le mot 1, « fils, » qu'il me paraît bien difficile de ne pas rejeter de l'inscription le 5, qui du reste excède la ligne, et de ne pas le considérer comme une de ces lettres isolées comme on en voit quelques-unes au-dessous de notre texte dans la copie de Wellsted, vestiges fugitifs d'autres proscynèmes entièrement détruits par le temps. Le mot qui suit est en effet bien positivement un nom propre; il offre la terminaison nasale et se transcrit DIN. Cette forme n'est pas absolument impossible; elle signifierait urgens, de la racine, ursit. Mais il ne faut pas oublier que les figures du et du dans l'himyaritique sont extrêmement voisines et très-faciles à confondre pour un copiste inexpérimenté. Aussi n'est-il pas plus naturel de reconnaître ici, en apportant une correction fort légère au point de vue matériel à la copie de Wellsted, le nom, donum, sous-entendu Dei, également fréquent chez les Yamanites et chez les Arabes Ismaéliens, que plusieurs inscriptions ont déjà offert, précisément sous la

?אושם forne

La dernière ligne est la plus intéressante, car c'est celle qui contient autre chose que des noms propres. Par une circonstance très-heureuse, si dans les deux lignes précédentes nous avons pu avoir quelques doutes sur l'exactitude de la copie de Wellsted, ici tout nous indique que nous pouvons l'accepter sans recourir à aucun essai de correction, en restituant seulement une dernière lettre qui manque évidemment à la fin.

Le premier mot de cette troisième ligne se transcrit sans hésitation possible. C'est l'arabe, scripsit, que l'hébreu ne nous offre que sous la forme du participe, scriba. Cette racine a, du reste, été déjà reconnue ici par M. Roediger (Versuch über die Himyaritischen Schriftmonumente, p. 31), à qui une imparfaite connaissance de l'alphabet himyaritique, fixé d'une manière définitive seulement par les travaux de Fresnel, n'a pas permis de se rendre un compte exact du sens général de l'inscription.

. Il est bien évident qu'il faut restituer 1, c'est

سم

éthiopien

Vient enfin à-dire □w, nomen, hébreu w, arabe et ; avec le suffixe de la troisième personne du masculin, qui est constamment dans l'himyaritique. Et même une restitution n'est peut-être pas nécessaire. En effet, la copie de Wellsted offre un peu plus bas un isolé, suivi du trait vertical indicatif de la fin des mots. Rien n'empêche d'admettre que ce final soit la dernière lettre de l'inscription que quelque crevasse, quelque accident du rocher aura forcé à rejeter à cette place. Je propose donc de lire :

אושם שטר שמהו
בן
מותרם

« Mart'ad, fils d'Aus, a écrit son nom. »

Nous aurions ainsi dans ce texte un exemple de ces inscriptions laissées

par les voyageurs sur les rochers ou sur les monuments en souvenir de leur passage, et dont l'épigraphie grecque et latine nous offre tant de spécimens. C'est une catégorie nouvelle à ouvrir dans l'épigraphie himyaritique, et peut-être quelques autres parmi les inscriptions actuellement connues devront venir s'y joindre.

En outre, cette inscription nous fournit deux mots nouveaux, et je crois certains, le verbe et le substantif W, à joindre au lexique

encore si pauvre de la langue himyarite. Le verbe se retrouve, du reste, encore dans trois passages des inscriptions himyaritiques. Il se lit à

שטרו דן מזנדן : la ligne six de la grande inscription de Hisn-chorab

Scripserunt huncce titulum; je me sers ici du latin pour traduire le mot, qui dans les inscriptions du Musée Britannique provenant de Amran désigne constamment la table votive et dont on ignore l'étymologie précise (voy. ce qu'en ont dit M. Osiander et M. le docteur A. Lévy, Zeitschr. des deutsch. morgenl. Gesellsch., t. XIX, p. 164 et suiv.), ne pouvant se rendre exactement que par le titulus de la langue latine; ce n'est pas en effet proprement l'« inscription », ni « la table dédiée dans le temple » (die Tafel, die man in Tempel aufgestellt oder angeheftet habe), puisqu'à Hisn-Ghorâb le texte est gravé sur un rocher. Les deux autres exemples se tirent d'un membre de phrase appartenant à une longue formule dédicatoire reproduite dans les nos 55 et 56 de la publication de Fresnel, copiés dans les ruines du temple d'Almakah

כל ....ד ou כל ....אלי שטרן : aujourd'hui le Haram-Bilkis) a Mareb)

« tout ce que nous avons écrit ».

M. Roussillon lit un fragment de la continuation de son ouvrage intitulé : « Origines, migrations, philologie et monuments

antiques. »

Cette lecture donne lieu à de nombreuses objections.

Séance du vendredi 13.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

M. le Président de l'Institut invite l'Académie à désigner un lecteur qui la représentera dans la prochaine séance générale trimestrielle fixée au 2 octobre prochain. Cette désignation sera mise à l'ordre du jour de la séance prochaine.

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M. le Sénateur, surintendant des Beaux-Arts, prie l'Académie de vouloir bien rédiger et lui adresser une inscription destinée à une médaille commémorative du départ de S. M. l'Empereur pour la campagne d'Italie. Un modèle en plâtre de cette médaille exécutée par M. Bovy est joint à la lettre de M. le surin

tendant des Beaux-Arts. - La suite de cette affaire est ajournée jusqu'au retour du Secrétaire perpétuel.

M. MILLER Communique la lettre suivante, qu'il a reçue ce jour même de M. Dumont, membre de l'École française d'Athènes. Athènes, 7 sept. 1867.

MONSIEUR,

<«Voici une inscription chrétienne de Mégare que la Société d'archéologie vient d'acquérir. J'ai tout lieu de la croire inédite. Elle est peut-être intéressante, parce que les textes de ce genre sont très-rares dans la Grèce propre. De Mégare, en particulier, nous n'en possédons pas plus de cinq ou six et tous très-courts. La lecture n'offre aucune difficulté; c'est pourquoi je ne joins pas à ma copie un estampage; j'ajouterai que les lettres sont gravées si profondément qu'il eût été difficile d'en prendre l'empreinte d'une manière satisfaisante.

Cette plaque est gravée avec un soin remarquable. J'ai reproduit assez exactement le style des caractères.

On a déjà remarqué que xoiuntńpiov à Mégare s'écrivait par KY et on en a donné pour raison que les Mégariens, encore aujourd'hui, prononcent et o à peu près de la même manière u, eu. Je ne sais si ce rapprochement n'est pas plus ingénieux que vrai. Kotápiov est un mot constant dans les épitaphes chrétiennes d'Athènes, comme je m'en suis assuré en recueillant une trentaine de petites inscriptions funèbres attiques: on y trouve plus souvent la première syllabe écrite par u que par ot.

L'intérêt du document est peut-être dans l'explication de la deuxième et de la troisième ligne, où il y a, je crois, une ellipse assez forte.

Vous m'excuserez, Monsieur, de vous envoyer si peu de chose; mais le texte est inédit et le sens même n'est pas certain. M. Apostolidis prétend que son manuscrit (1) est perdu au milieu de ses autres livres. Il faudra bien qu'il se retrouve. Veuillez agréer, etc... ALBERT DUMONT.

(4) Il s'agit du manuscrit de Macarius Magnès, dont M, MILLER avait déjà entretenu l'Académie,

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