Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

manière si sommaire est écrit Lacibi, forme qui s'appuie sur le Aaxi6is de Ptolémée (Geogr. II, IV, 14).

Mais M. Sillig, dans son édition de Pline, fournit les variantes Lascula, tirée du manuscrit Riccardi, un des meilleurs, au dire du docteur ROULIN, Laseula, du manuscrit de Leyden, Liscula, du manuscrit de Paris, no 6797. La plus ancienne édition (Venise, 1469), consultée obligeamment par notre confrère M. QUICHERAT, porte Lasculasa guntia, c'est-à-dire Lascula Saguntia.

On voit que cette version, identique à celle du manuscrit Riccardi, ne diffère de la légende monétaire que par le changement du T en L; que celle du manuscrit de Leyden (inexactement citée par M. Zobel) revient au même, si l'on admet qu'un copiste a pris un C pour un E.

La table de bronze tranche toute espèce de difficulté. L'ethnique Lascutana est formé de Lascuta, comme Romanus de Roma, Albanus d'Alba, Africanus d'Africa, etc.

La Turris Lascutana est une localité, comme la Turris Regina de la Bétique qui nous est connue par de précieuses monnaies, portant la légende TVRI RIIGINA (Florez, Med. de España, pl. LXVIII, no 40; - Akerman, Ancient coins, p. 149; — Delgado, Cat. Lorichs, p. 28, no 505; - Zobel, Zeitschr. der deutsch, morg. Gesellsch.) (1). D'un autre côté, le style des monuments numismatiques que nous invoquons ici montre que Lascuta et Turris Lascutana étaient situées très-près de Gadès, et par conséquent d'Hasta, qui, suivant l'itinéraire d'Antonin et les itinéraires gravés sur les vases d'argent de Vicarello (Aquæ Apollinares), existait à seize milles de Gadès. La table de bronze découverte dans les montagnes de Gibraltar, du côté de la Jimena, à 6 kilomètres de Alcala de las Gaveles, est donc bien un monument de la Bétique, se rapportant à des localités dont le site était fort rapproché de celui de Gadès.

Il demeure aussi constant qu'il faut introduire le nom de Lascuta dans le texte de Pline, au point où quelques manuscrits portent la variante Lascula ou Laseula, trop négligée par les édi

(4) On trouve aussi dans Ptolémée, parmi les localités de la Lusitanie, Пúpyot λeuxol (Géogr. II, v, 6).

teurs, sans pour cela peut-être exclure Lacibi qui se retrouve dans Ptolémée. Les deux noms ont pu être primitivement inscrits dans les listes dressées par l'auteur de l'Histoire naturelle. Mais Lacibi devrait se lire dans l'énumération des villes appartenant à la juridiction de Cordoue, comme Obulco, Sacili, Onoba, Escua, Ilipula citées et par Pline et par Ptolémée. »

M. le Dr D'Eichwald est admis à lire une Notice sur une inscription, soi-disant scythique, trouvée dans le Gouvernement de Perm, inscription que porte un des côtés d'un grand carré d'argent et qu'il croit tracée en caractères cunéiformes. Cette communication, accompagnée d'un fac-simile de l'inscription (dont M. D'Eichwald n'a pu se dessaisir, mais dont il a promis d'envoyer ultérieurement une photographie pour en faciliter la reproduction dans les Comptes-rendus) et de deux figures de vases, l'un en argent, l'autre en bronze, regardés également par lui comme scythiques, intéresse vivement l'Académie, nonobstant les doutes qu'elle suscite, surtout en ce qui concerne l'inscription. Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

4° L'Ecole des Chartes, son passé, son état présent, son avenir, par M. Vallet (de Viriville). Extr. du journal Le Temps, br. in-8°.

2o Au nom de M. d'Eichwald, conseiller d'Etat et membre de l'Académie de Saint-Pétersbourg, présent à la séance, deux opuscules, l'un en russe, l'autre en allemand, intitulés : I. Sur les mines de la Russie orientale et les objets d'art qui y ont été découverts (Saint-Pétersbourg, 4856, in-8°, avec 5 planches). II. Sur la faune des Mammifères de la molasse moderne de la Russie méridionale et l'époque anté-historique de la terre, se rattachant à cette formation (Moscou, 4861, in-8°).

3o Par l'entremise de M. GARCIN DE TASSY, Grammaire annamite suivie d'un vocabulaire français annamite et annamite-français, par J. Aubaret, capitaine de frégate, consul de France à Bangkok, publiée par ordre de S. Exc. le Ministre de la marine et des colonies (Paris, impr. Imp. 4867, 4 vol. gr. in-8°).

Séance du vendredi 11.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu, et la rédaction en est adoptée.

Il est donné lecture de la correspondance officielle.

Par un message, en date du 9 octobre, M. le Sénateur, Préfet de la Seine, adresse à l'Académie et lui soumet deux inscriptions proposées pour être placées sur les parois du transsept, à droite et à gauche du cénotaphe, qui renfermait jadis la dépouille mortelle du cardinal de Richelieu, et sous lequel un petit caveau a été construit par la ville de Paris, de concert avec M. le Ministre de l'instruction publique, pour recevoir la tête du cardinal qui y a été récemment déposée dans une cérémonie solennelle. voi des pièces à la Commission des Inscriptions et Médailles. M. BRUNET DE PRESLE lit, en communication, le morceau suivant:

[ocr errors]

Ren

Notice sur Michel Attaliote.

« Le récit de l'ambassade de Michel Psellus près d'Isaac Comnène que M. MILLER a communiqué récemment à l'Institut d'après la relation insérée par ce polygraphe du XIe siècle dans son histoire encore inédite, en rappelant l'attention sur cette époque, m'a donné l'idée d'entretenir un instant l'Académie d'un contemporain de Psellus, du jurisconsulte Michel Attaliote dont j'ai publié pour la première fois la chronique dans la nouvelle édition des historiens byzantins.

Retrouver de nos jours un texte grec inédit de quelque valeur, et cela dans notre bibliothèque constamment explorée par tant de savants nationaux et étrangers, était une bonne fortune inespérée, et pour l'expliquer je dois faire connaître les circonstances qui ont tenu si longtemps en oubli l'histoire de Michel Attaliote, tandis que son Résumé de droit à joui d'une certaine célébrité et a trouvé un éditeur dès le XVIe siècle.

Les écrivains que l'on comprend sous le nom d'historiens byzantins peuvent être partagés en deux classes. Les uns ont retracé, avec plus ou moins de naïveté ou de prétention, plus ou moins de passion ou de sincérité, les événements dont ils furent témoins et quelquefois acteurs. Les autres ont résumé et parfois en partie transcrit les livres des premiers pour en former des annale suivies. Telles sont les chroniques de Zonaras et de Cédrène. Ce sont ces compilations qui ont été le plus souvent transcrites dans les monastères, ce sont aussi celles qui ont trouvé les premières des éditeurs et qui sont encore le plus souvent consultées, parce qu'elles présentent la longue série des empereurs d'Orient avec plus d'ordre, de proportion et d'apparente impartialité. Mais de là vient aussi l'indifférence, on peut même dire le dégoût, qui pèse sur toute cette histoire, où les révolutions ne manquent pas, mais qui, dans ces récits impersonnels, s'est revêtue d'une fastidieuse monotonie. La consciencieuse histoire, de LEBEAU, le tableau philosophique tracé par Gibbon de la décadence et de la chute de l'empire romain, les résumés concis par MM. DE SEGUR et LE BAS n'ont pu ramener l'intérêt sur ces annales qui relient cependant les temps modernes à l'antiquité et où bien des problèmes qui nous touchent encore

ont été soulevés. Mais la critique historique et littéraire a peu de prise sur des compilations, à moins qu'elle ne puisse les contrôler par des témoignages contemporains, comme sont, pour quelques parties de l'histoire byzantine, les ouvrages de Zosime, d'Agathias, de Procope, d'Anne Comnène, de Cantacuzène et de Nicéphore Grégoras, dont les derniers livres ont été imprimés pour la première fois en 1855 d'après ma transcription. Ils avaient été consultés avec fruit par M. Valentin Parisot pour une thèse curieuse sur Cantacuzène homme d'Etat et historien. Une partie de ce même intérêt que M. MILLER a si bien fait ressortir dans les extraits de Psellus se retrouve aussi dans l'histoire de Michel Attaliote, bien qu'elle ressemble un peu trop à un panégyrique de l'empereur Nicéphore Botaniate dont le règne a duré quatre ans à peine, de 1077 à 1081.

En 1834, les nouveaux éditeurs de la collection byzantine s'étaient adressés à M. HASE pour le prier de déterminer, à l'aide des manuscrits de notre bibliothèque, la date à laquelle s'arrêtait l'histoire de Jean Scylitzès ou celle de George Cedrène, dont les anciennes éditions avaient confondu les rédactions; en sorte qu'on a accusé tantôt l'un tantôt l'autre de plagiat. M. HASE voulut bien me confier le soin d'éclaircir ce point d'histoire littéraire en examinant les manuscrits de Scylitzès et particulièrement celui qui avait fait partie de la bibliothèque de Coislin, où il portait le n° 136, manuscrit qui paraissait n'avoir pas été consulté depuis que Montfaucon, dans sa Bibliotheca Coisliniana, en 1715, en avait tire la préface, alors inédite en partie, que Scylitzès a mise en tête de son histoire. C'est dans ce même ms., au fol. 467 verso, que je rencontrai l'histoire composée par Michel Attaliote et dédiée par lui à Nicéphore Botaniate. Cette histoire est mentionnée par Montfaucon parmi les pièces diverses contenues dans ce manuscrit. Mais le nom de Michel Attaliote a cependant été omis dans la table des auteurs à la fin du Calalogue, table que l'on se borne souvent à consulter dans les recherches, et c'est probablement ainsi que ce texte avait échappé depuis plus d'un siècle à l'étude de ceux qu'il aurait pu intéresser. M. HASE, qui avait lu avec une infatigable ardeur tant de textes inédits du moyen-âge grec, ne le connaissait pas. L'existence d'une histoire par Michel Attaliote avait cependant été indiquée par Labbe en 1648, dans son appel à tous les savants pour la belle édition byzantine du Louvre : De Byzantina historia scriptoribus sub felicissimis Ludovici XIV, Francorum et Navarræorum Regis christianissimi, auspiciis, publicam in lucem e Luparea typographia emittendis, ad omnes per orbem eruditos ПpotρERTIXóv, proponente Philippo Labbe Biturico, Soc. Jesu sacerdote. Mais on voit d'après les termes de l'article qu'il consacre à l'histoire d'Attaliote dans sa Delineatio apparatus historia byzantina, qu'il ne connaissait pas le manuscrit de Paris, puisqu'il se réfère à une indication vague et même inexacte de Possevin, dans son Appendix ad Apparatum sacrum, sur un manuscrit de l'Escurial. Labbe dit en effet Michaelis Attaliatæ Chronicon sive Historiam a Michaele Balbo usque ad Michaelem Ducam Parapinacium deductam audio delitescere in Scoriacensi Laurentina bibliotheca. Vossius, dans son livre de Historicis græcis, et Fabricius, dans sa Bibliotheca græca, ne parlent aussi de la chronique d'Attaliote que d'après Possevin ou Labbe. Harlès, dans la pouvelle édition de la Bibliothèque grecque, mentionne aussi le manuscrit en question de l'Escurial d'après un voyageur allemand du nom de Plüer, et Hænel l'énumère parmi les manuscrits grecs de l'Escurial échappés à l'incendie de 1671.

Je désirais vivement obtenir une collation de ce manuscrit, d'autant plus que l'indication donnée par Possevin sur le règne auquel commençait la

chronique de l'Escurial et sur celui auquel elle s'arrêtait ne concordait pas avec le manuscrit de Paris que j'avais transcrit en entier avec la pensée de le publier. Je m'adressai à mon ami, M. EDOUARD LABOULAYE, qui, en 1842, a voyagé en Espagne dont il visitait les archives et les bibliothèques, et je le priai de rechercher le manuscrit en question et de vouloir bien examiner les divers passages sur lesquels j'appelais plus particulièrement son attention. M. LABOULAYE m'adressa bientôt une notice de ce manuscrit qui a été de tous points confirmée par l'excellent catalogue des manuscrits grecs de la bibliothèque de l'Escurial que M. MILLER a publié en 1848.

Il résulte de ce double examen et aussi d'une note latine tracée par un savant anonyme en tête du volume, que ce manuscrit mutilé au commencement et à la fin contient d'abord la fin de l'histoire qui a été publiée sous le nom de Cédrène, du fol. 4 actuel au fol. 267, puis, du fol. 268 au fol. 363, le commencement de la chronique d'Attaliote de Michel Paphlagon à Michel Ducas. Ainsi la partie la plus importante de l'histoire d'Attaliote manque dans le manuscrit de l'Escurial et n'a été conservée que dans celui de Paris.

Ce dernier, écrit sur parchemin, d'une écriture que Montfaucon estime du XIIe siècle et qui pourrait être du XIo, a été acheté à Constantinople en 1358, ainsi qu'on l'apprend d'une note en italien au commencement du volume.

Sur la proposition de M. HASE, il avait été décidé que je publierais ces historiens dans la nouvelle édition byzantine et en 1845 je remis ma transcription à l'éditeur de Bonn. Plusieurs années s'écoulèrent sans que j'entendisse parler de Michel Attaliote, et j'avoue que je n'y songeais plus guère, lorsque je lus sur un prospectus qu'il était imprimé et qu'il allait paraître sous le nom d'un autre éditeur. Sur mes réclamations quelques jours me furent accordés pour exposer dans une courte préface la part qui me revient dans cette publication; mais je dus renoncer à faire usage des remarques assez nombreuses que la comparaison de ce texte avec d'autres historiens m'avait suggérées durant mon travail. Je vais extraire aujourd'hui de mes anciennes notes celles qui se rapportent à notre historien et à son héros de prédilection, Nicéphore Botaniate. Michel Attaliote, ou Attaliate, doit sans doute ce surnom à la ville d'Attalie en Asie-Mineure dont il était originaire, et que quelques géographes modernes nomment Satalie.

On ignore la date précise de sa naissance; mais nous le trouvons dès l'année 1061 revêtu de fonctions judiciaires qui font supposer qu'il pou→ vait avoir à cette époque une trentaine d'années. Dans la préface de son histoire, qui commence au règne de Michel Paphlagon en 1034, il annonce qu'il rapportera des faits dont il a lui-même été témoin. Toutefois il retrace rapidement et comme pour servir d'introduction les règnes de Michel Paphlagon, de Michel Calafate, de Zoé et Théodora, de Constantin Monomaque, de Michel Stratiotique et d'Isaac Comnène, durant lesquels il devait être encore jeune, et il n'entre dans des détails circonstanciés qu'à partir de Constantin Ducas. Ce fut probablement sous le règne de ce prince qui poussait le goût de la judicature jusqu'à passer des journées entières au milieu des plaideurs de Constantinople à écouter leurs chicanes, tandis que les Turcs violaient impunément les frontières, qu'Attaliote entra dans la carrière des lois qui promettait alors de conduire aux honneurs.

Sous le belliqueux successeur de Constantin Ducas, nous voyons Attaliote juge d'armée, κριτὴς τοῦ στρατοπέδου. Cette fonction ne se bornait

« ZurückWeiter »