Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

« Au nom de A't'ter, au nom de Haoubas, au nom d'Almakah et de >> Dhat-Hami et de Dhat-Bâdan (1), au nom de son frère Samahâli, dharah » du roi de Saba et au nom de son frère Karibaël. »

Dans le n° 56 la formule est :

בעתתר ובהובש ובאלמקה ובדת חמים ובדת בעדנם, ובדת עצון ובידעאל בין וביכרבמלך ותר וביתעאמר בין ובכרבאל ותר ובאבהו דמרידע בן מזמורם

« Au nom de A't'tor, au nom de Haoubas, au nom d'Almakah, au nom » de Dhat-Hami, au nom de Dhat-Bâdan, au nom de Dhat-Ghazharan, au » nom de Yadâil, bain (2), au nom de Yakaribmalek, watr (3), au nom » de Yatâamer, bain, au nom de Karibaël, watr, et au nom de son père » Dhamaryadâ, fils de Medhamer. »

Or, au commencement de l'inscription, Tobbâkarib, le personnage qui a fait la dédicace au dieu Almakah (pp apn) est dit «p-mot sans analogue dans les autres idiomes sémitiques et qui se présente ici comme un α λeyóμevov, mais auquel on peut attribuer avec certitude, d'après l'ensemble de la phrase, le sens de « descendant »>, << homme de la branche de » (4) — de Yadâil bain, de Yakaribmalek watr, et de Yaťa. amer bain, fils de Dhamaryadâ, fils de Medhamer, »>

[blocks in formation]

Voilà donc à deux reprises toute une série de personnages humains, évi

[ocr errors]

(4) Ces deux noms, et surtout le second Bådan étant une localité bien connue de l'Yémen prouvent que la mimation finale des noms propres s'appliquait quelquefois dans la langue himyaritique aux noms de villes aussi bien qu'aux noms d'hommes et de dieux. Nous reviendrons du reste, dans une note spéciale, sur ce fait philologique, qui conserve un précieux vestige de la plus ancienne forme de déclinaison dans les idiomes sémitiques et qui a été étudié d'une manière déjà fort complète par M. Osiander (Zeitschr. der deutsch. morgenl. Gesellsch., t. XX, p. 225-231).

(2) Sur ce titre honorifique, qui signifie « excellent, éminent, » et que l'on pourrait traduire dans le langage des cours modernes par «< Son Excellence,» voy. Osiander, dans le Zeitschr. der deutsch. morgenl. Gesellsch., t. X, p. 58.

(3) Sur ce titre, qui correspond au chaldaïque 1, eximius, et formait un des degrés de la hiérarchie nobiliaire de l'Yémen, voy. Osiander, Zeitschr. d. deutsch. morgenl. Gesellsch., t. X, p. 58.

<< serviteur.» Dans les

(4) Il faut sans doute y comparer l'arabe sociétés orientales, l'esclave, le serviteur, est considéré comme faisant partie de la famille et est souvent désigné par un mot qui exprime cette idée. Ainsi dans la formation des noms propres hébraïques et himyari

demment défunis, parents ou ancêtres de l'auteur de la dédicace, dont les noms sont accompagnés des titres qu'ils avaient de leur vivant et qui sont invoqués par leur descendant en même temps que les dieux, au même rang, dans la même intention, assimilés complétement en un mot aux habitants des cieux. Le texte ne peut pas avoir deux sens, il n'y a pas deux conclusions possibles à en tirer; tous ces personnages humains dont les noms sont invoqués en même temps que ceux des dieux, de la même manière et dans la même formule, sont incontestablement des personnages divinisés, objets d'un culte de famille et tenus pour dieux ou pour génies par ceux de leur race.

On sait quel développement avait dans l'antique Egypte ce culte des ancêtres et des parents défunts, divinisés par le fait même de leur mort, devenus Osiris et identifiés avec le dieu des régions infernales. Il est probable que c'est de l'Egypte que ce culte et cette idée religieuse avaient passé dans l'Arabie méridionale, qui depuis la plus haute antiquité entretenait des relations étroites et constantes avec la civilisation des bords du Nil.

Dans tous les cas, l'apothéose et le culte des ancêtres, assez naturels dans une civilisation constituée aussi aristocratiquement que celle de l'Yémen telle que nous la révèlent et les inscriptions et le témoignage des auteurs arabes, étant une fois bien constatés par les textes que nous venons de placer sous les yeux de l'Académie, il n'est même pas besoin de supposer pour l'explication des noms propres tels que Abd-Samahâli et Abd-Schourahbil que le second élément en est un nom de roi. Ce peut être aussi bien celui d'un ancêtre plus particulièrement vénéré que les autres dans le culte de famille. »

M. Delaunay commence la lecture, en communication, d'un Mémoire sur le traité de la Vie contemplative, faisant partie des OEuvres de Philon, dont il publie une traduction française. — Le 1er volume a été présenté récemment à l'Académie.

Séance du mercredi 30.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

• Il est donné lecture de la correspondance.

Par deux messages en date du 29 octobre, M. le Ministre de l'Instruction publique adresse à l'Académie les documents qui

tiques, la composante y suivie d'un nom, qui désigne l'appartenance à la famille, désigne aussi fréquemment la qualité de serviteur; exemple: Ny, le serviteur de Dieu », dont le sens premier serait « parent de Dieu, de la famille de Dieu ».

«

ANNÉE 1867.

20

suivent, précédemment demandés pour ses travaux : I. Deux manuscrits appartenant à la Bibliothèque de Rouen: 4° le ms. U. 50 (Martyrologe et Nécrologe de Jumiéges); 2° le ms. Y. 36 (Obituaire du Tréport). II. Quatre obituaires ou fragments d'obituaires appartenant aux Archives du département de la Manche. — Il sera écrit à M. le Ministre, pour le remercier de ce double envoi. Deux lettres de candidature pour la place vacante par suite du décès de M. REINAUD sont communiquées à l'Académie, l'une de M. le comte Melchior de Vogüé, l'autre de M. Defrémery, tous deux rappelant leurs titres divers à l'honneur qu'ils sollicitent. Ces deux noms seront ajoutés à la liste des candidats.

Le Secrétaire de la Commission historique de l'Académie des Sciences de Munich adresse une circulaire imprimée, en date du 20 octobre, accompagnant un Rapport sur les actes de la 8° assemblée plénière (générale) de cette Commission, et sur ses travaux pendant l'année précédente.

Sont présentés les ouvrages suivants :

4o Beiträge zur aramäischen Münz Kunde Eran und zur Kunde der ältern Pehlevi-Schrift, von Prof. Dr M. A. Levy (Leipzig, 1867, in-8°). Cette dissertation, destinée au concours de numismatique pour 1868, est renvoyée à la future Commission.

2° Sulla educazione morale e civile del Popolo. Discorso, etc., dal prof. Franc. Innocenti-Ghini (Catania, 1867, in-8°).

3o Catalogue des objets hongrois de l'histoire du travail à l'Exposition universelle de 1867 à Paris, par le Dr Florian Romer, professeur d'archéo logie à l'Université de Pesth, commissaire, etc. (Paris, 1867, in-8o). L'auteur, présent à la séance, reçoit les remerciments de l'Académie.

[ocr errors]

4° Notice chronologico-historique sur les évèques de Valence d'aprés des documents paléographiques inédits, par C. U. J. Chevalier, prêtre (Valence, 1867, br. in-8°).

5o Revue historique de droit français et étranger, juillet-août 1867.

M. BEULÉ demande à présenter quelques observations sur la communication faite par M. DE WITTE à la dernière, séance. Il s'agissait de l'Hercule doré, trouvé sous le palais Righetti. D'abord cette statue a été trouvée presque au niveau du sol antique, sous une carapace de pierres et de mortier, construite dans le dessein

manifeste de la protéger. Comme le théâtre de Pompée a brûlé et a été restauré plusieurs fois, notamment sous Tibère, dont la restauration a été assez complète pour qu'il eût le droit de le consacrer sous son nom, et la générosité de lui laisser le nom de Pompée, il faudrait admettre que l'écroulement des parties supérieures a miraculeusement épargné la statue; il faudrait admettre que les ouvriers qui ont refait le monument à plusieurs reprises n'ont ni remué le sol, même à fleur de terre, ni réparé le pied des colonnes; il faudrait admettre surtout que les piédestaux qui auraient dû être brisés également n'ont jamais souffert. - Ensuite, la nature et le caractère de ces piédestaux sont un autre obstacle. Ils n'ont point de moulures; ce sont de grands cubes adossés grossièrement et après coup aux colonnes extérieures, colonnes engagées qui décoraient le soubassement du temple de Vénus. Au temps de Pompée, si l'on avait ajouté cette décoration, on l'aurait exécutée avec le même soin que le reste du théâtre. C'est ainsi que Périclès a placé devant une colonne des Propylées le piédestal de Minerve Hygiée. Au contraire, la disposition du piédestal indique la hâte et un temps barbare. En troisième lieu, il faut tenir compte de la mutilation subie par la statue. M. DE WITTE dit très-bien qu'après Pharsale, on a renversé les statues de Pompée; mais les Romains étaient encore trop religieux et trop amoureux des arts pour profaner ainsi la statue d'un dieu, lui arracher les parties sexuelles, uniquement parce que Pompée regardait Hercule comme son dieu protecteur. - M. BEULÉ prie aussi l'Académie de considérer les proportions qui sont très-mauvaises. Il était facile de copier la silhouette générale d'un type grec qu'on avait sous les yeux; mais en observer les proportions, garder l'harmonie de toutes les parties entre elles, c'est ce qu'on ne faisait plus guère aux époques de décadence. L'Hercule doré est dans ce dernier cas, et M. BEULÉ démontre, sur la grande photographie qu'a rapportée de Rome M. DE WITTE, les fautes énormes et essentielles que le sculpteur a commises, fautes qu'il était plus facile encore de constater quand la statue était dans l'atelier prêté à TENERANI, à portée du regard et de la main. M. BEULE n'ose affirmer que ce colosse soit du temps de Maxi

mien Hercule. Mais il ne peut s'empêcher de rappeler la communication qu'il a faite l'année dernière, de la renouveler, en atténuant certains points, car cette hypothèse se prêterait à toutes les convenances du problème, c'est-à-dire à l'architecture, à la construction, à l'enfouissement et surtout au style. « Si l'Académie le voulait, il y aurait là matière à un mémoire. Peut-être est-il plus sage d'attendre encore. Un piédestal semblable apparaît sous terre devant la colonne suivante. M. Righetti fera peut-être des fouilles, et qui sait s'il ne trouvera pas la statue qui continuait ainsi la décoration. Le hasard des fouilles déjoue ou confirme les conjectures des archéologues; il est téméraire de trancher une question aussi compliquée que les faits peuvent résoudre prochainement. Que serait-ce, par exemple, si, après Hercule, on trouvait Jupiter, Mars, Apollon, c'est-à-dire les statues des trois divinités auxquelles étaient assimilés les trois autres tétrarques, collègues de Maximien? >>

M. DELISLE lit la note suivante sur un palimpseste contenant des fragments de l'Itinéraire d'Antonin.

Les manuscrits de l'Itinéraire d'Antonin, que MM. Parthey et Pinder, dans leur édition de 1848 (1), ont indiqués comme antérieurs au XIIe siècle, sont au nombre de sept, savoir, par ordre d'ancienneté :

1° Un manuscrit de l'Escurial (II, R, 18), du VIIIe siècle; 2° Un manuscrit de Vienne (2), du VIIIe siècle ;

3°, 4° et 5o Les manuscrits latins 4807, 4806 et 7230 A de la Bibliothèque Impériale de Paris, le premier du IX, et les deux autres du Xe siècle;

6o Un manuscrit de la Laurentienne (3), du Xe siècle;

(1) Itinerarium Antonini Augusti et Hierosolymitanum (Berolini, 1848, in-8°).

(2) Endlicher, Catalogus codicum philolog. latinorum bibl. palatinæ Vindobon., p. 229, CCCXXIX.

n.

(3) Plut. LXXXIX sup. cod. LXVII. Voy. le Catal. de Bandini, III, 324.

« ZurückWeiter »