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publié sur deux ou trois des sculptures de Takt i Bahi un essai que M. Lejean n'a pu se procurer. Il croit se souvenir seulement `que celles dont il offre aujourd'hui les photographies à l'Académie sont toutes inédites. Dans une lettre que les journaux ont publiée, il a appelé ces antiquités gréco-bouddhiques. La dernière de ces qualifications est incontestable, la figure du Bouddha se voit dans les trois quarts des sujets reproduits. Quant à l'origine grecque, il suffit, pour s'en convaincre, de les comparer aux produits de l'art hindou, même des meilleures époques. La présence d'artistes grecs dans la Cophène au service du Bouddhisme semble d'ailleurs facile à expliquer. L'identité du roi gréco-bactrien Ménandre et du Mandala des légendes bouddhiques est un fait accepté, il est alors naturel que les rois bactriens convertis au Bouddhisme aient mis leurs artistes au service de leur nouveau culte. D'autre part, les rois indo-scythes, successeurs des Grecs dans la Cophène et la vallée de l'Indus, deviennent, à partir de Kanichka, des adeptes et des apôtres fervents du Bouddhisme depuis le Cophès jusqu'aux sources de l'Hydaspe. «Ma propre collection de ces antiquités, ajoute M. Lejean, se compose de 40 à 45 dessins et photographies : je demanderai à l'Académie la permission de les mettre sous ses yeux, quand j'aurai eu le temps de les soumettre à une étude critique plus complète. A part l'intérêt artistique et archéologique, l'ethnographie historique y peut reconnaître trois types bien distincts, le type classique arya, le type tibétain et le type mongolique ou indo-scythe. Au premier type appartiennent surtout les statues des guerriers et radjas; au second quelques figures du Bouddha lui-même ; le troisième est surtout accusé dans quelques terres cuites du musée de Lahore, trouvées pêle-mêle avec d'autres terres cuites d'un beau type arya ou plutôt grec pur. »

Cette communication donne lieu à diverses observations.

Indépendamment du type grec si nettement accusé dans l'une de ces photographies, plusieurs membres, et d'abord M. le PRÉSIDENT, signalent dans la plupart des autres un type qui leur paraît plutôt romain et pourrait, aussi bien que le premier, s'expliquer par les faits historiques, ou peut-être par l'action du temps qui

aurait produit dans l'Inde une dégénérescence analogue à celle qui altéra, en Italie, le style des beaux-arts.

M. REINAUD saisit cette occasion pour faire observer à son tour que les traces de l'art grec et romain signalées dans des œuvres de sculpture exécutées pour des princes bouddhistes, et qui existent encore dans les provinces septentrionales de l'Inde, sont une confirmation éclatante de ce qu'il a dit dans son mémoire sur les relations politiques et commerciales de l'empire romain avec l'Asie orientale. La civilisation grecque et plus tard la civilisation romaine avaient, dans les siècles qui ont précédé et suivi notre ère, pénétré en Bactriane, dans l'Afghanistan et dans la vallée de l'Indus.

M. Lenormant fait la communication suivante sur une inscription inédite de l'île de Pantellaria.

<< Un voyageur de commerce fort intelligent et, chose plus rare,

луж

ノコロと

1952/03

170/72 ~JPSX

fort instruit, et curieux des antiquités qu'il rencontre sur sa route dans le cours de ses voyages, M. Bourjin, m'a communiqué der

nièrement la copie d'une inscription qu'en revenant de Tunis en Sicile il a eu l'occasion de voir dans la petite île de Pantellaria, la Cossura des anciens. C'est cette copie que j'ai l'honneur de placer sous les yeux de l'Académie, qui, je crois, la verra avec quelque intérêt, car le monument qu'elle reproduit devra figurer un jour dans son Corpus des inscriptions sémitiques.

Il est facile de voir, dès le premier coup d'œil, que la copie doit être d'une scrupuleuse fidélité. M. Bourjin, qui ne savait point à quelle langue appartenait l'inscription, en a reproduit les traits avec une exactitude de fac-simile; aussi pas une lettre n'y est-elle douteuse. Tous ceux qui se sont occupés de paléographie sémitique reconnaîtront dans cette copie une inscription punique de la dernière époque, appartenant au type le plus altéré de l'écriture, dont les cinq lignes se transcrivent sans hésitation possible, croyons

nous :

כוצבת
וקבר
בעליה

יבנעבד

מלקות

L'interprétation n'est pas plus douteuse que la lecture matérielle. Nous avons là un texte funéraire très-court, composé d'une seule phrase et ne renfermant aucune difficulté grammaticale sérieuse. Je crois donc que personne ne contestera la légitimité de la coupure que j'établis entre les mots et de la manière dont je les

transcris:

מצבת וקבר בעליחי בן עבודמלקות

Cippe et tombeau de Baaliochaï, fils d'Abd-Melkarth. >>

On remarquera le nom propre 2, « celui que Baal fait vivre. » Il est composé avec celui du dieu Baal, exactement de la même manière que le, déchiffré dernièrement par M. RENAn sur une gemme phénicienne, avec celui du dieu Kamos des Ammonites. Ilapporte donc un nouvel exemple de nom propre de la même caté

ANNÉE 1867.

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gorie et du mode de formation assez exceptionnel que présentait

confirme pleinement les בעליחי Lexistence de l'analogue .כמשיחי

explications proposées par M. RENAN pour le nom qu'il avait lu sur la gemme et fait connaître à l'Académie. C'est à cause de la présence de ce curieux nom propre qu'il m'a semblé que la courte épitaphe punique de Pantellaria, fort insignifiante du reste, méritait d'appeler quelques instants l'attention de l'illustre Compagnie qui m'a permis de la lui communiquer. »

Sont présentés à l'Académie 'les ouvrages suivants :

I. Pour les concours :

CONCOURS DU PRIX VOLNEY: 1o, avec une lettre d'envoi du 19 mars, Verborum linguæ persica radices e dialectis antiquioribus persicis et lingua sanscrita et aliis linguis maxime cognatis erutæ atque illustratæ. Supplementum lexici sui persico-latini scripsit G. A. Vullers (ms. gr. in-4° de 284 pages, accompagné des tomes I et II imprimés (1855-1864) de l'ouvrage); 2° Langue universelle de l'humanité, etc., par M. Aldrick Caumont, 1867, 4er cahier gr. in-4o.

CONCOURS DES ANTIQUITÉS DE LA FRANCE: Contes et proverbes populaires recueillis en Armagnac, par M. I. F. Bladé (1867, in-8°, en double exemplaire avec lettre d'envoi).

Ces trois ouvrages sont admis, les deux premiers pour 1867, le troisième pour 1868.

II. A titre d'hommages :

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4° de l'Académie impériale des sciences de Vienne: A. Sitzungsberichte Philosophisch-historische classe, LI Bd, Hefte 2-3; LII Bd, Hefte 1-4; B. Fontes rerum austriacarum 4ste Abth. Scriptores, VII Bd, Geschichtschreiber der Husitischen Bewegung in Böhmen, Th. III; 2te Abth. Diplomataria et acta, XXV B4, Baumgartenberger Formelbuch; C. Archiv. für Kunde österreichischer Geschichtsquellen: Register zu den Bänden I-XXXIII, etc., plus XXXVter Bd, 2te Hälfte, et XXXVIter Bd, 4ste Hälfte;

2o de la Société royale de littérature de Londres, Transactions 2d series, vol. VIII, parts 1, 2, 3 (3 tomes in-8°) ;

3o de M. John Stuart, The sculptured stones of Scotland, t. II (Edinburgh, printed for the Spalding club, 1867, pet. in-fol.);

4o de M. De Coussemaker, correspondant, le 5e fascicule du t. II de son recueil Scriptorum de musica medii avi, etc. (Paris, 1867, in-4o); 5o de M. l'abbé Cochet, correspondant, une Note sur trois cercueils de plomb trouvés à Dieppe en 1866 (Rouen, 1867, br. in-8°).

6o de M. B. Jullien, Dr ès lettres, avec une lettre d'envoi de l'auteur, l'Harmonie du langage chez les Grecs et chez les Romains (Paris, 4867, in-12).

7° Miscellen, etc. Extr. du Philologus, contenant des fragments inédits d'un lexique géographique grec trouvés par M. Fr. Lenormant en 1863 et publiés par lui (in-8°).

8° Numismatica. Delle Monete battute da Carlo Magno in Italia, par M. Carlo Morbio (extr. de la Revue de numismatique ancienne et moderne du Chev. Maggiora Vergano), br. in-8°.

9o Des affinités du japonais avec certaines langues du continent asiatique, par M. L. de Rosny.

40° Journal asiatique : no de janvier 1867.

MOIS D'AVRIL.

Séance du vendredi 5.

PRÉSIDENCE DE M. DE LONGPÉRIER.

Lecture faite du décret qui confirme son élection, M. GUESSARD est introduit par le SECRÉTAIRE PERPETUEL et prend place parmi ses confrères sur l'invitation de M. le Président.

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M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL présente ensuite les trois ouvrages suivants destinés au concours du prix Volney: I. Compendium der vergleichenden Grammatik der indogermanischen Sprachen, von August Schleicher (Weimar, 1866, 4 fort vol. in-8°); II. Der Vokalismus der Vulgärlateins, von Hugo Schuchardt, t. II, Leipzig, 1867 (4 vol. in-8°, accompagné d'une lettre en allemand); - III. Alphabet universel. Livre I. Théorie, par M. Hyacinthe Brunet (manuscrit in-4o de 151 pages, avec une lettre d'envoi). Ces trois ouvrages sont renvoyés à la Commission

de 1867.

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M. LASSEN, associé étranger, à Bonn, fait hommage, par une lettre de la 2o partie du t. I de la nouvelle édition de ses Antiquités de l'Inde (en allemand).

Il est fait hommage, au nom de M. BEULÉ, du volume de mélanges qu'il vient de publier sous ce titre : « Causeries sur l'art » (1867, in-8°).

L'Académie se forme en comité secret pour la discussion du

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