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de nos exemples aux auteurs précités, à l'excep-
tion des mots persans, afghans, kurdes et ossètes,
que nous avons extraits des travaux de Vullers, de
Raverty, de Sjögren et de Lersch1, en reproduisant
la transcription adoptée par eux. Les mots zends,
sanscrits et grecs ont été tirés des Monographies de
Windischmann, de Fr. Müller et de la Grammaire
de Bopp 2.

En outre j'ai puisé beaucoup de renseignements
utiles dans les livres suivants :

Spiegel, Die altpersischen Keilinschriften, Leipzig,

1862.

Brockhaus, Vendidad-Sade mit Index und Glossar,
Leipzig, 1850.

Diefenbach, Examen critique de la grammaire de
Petermann, dans Jahrbücher für wissenschaft. Kritik,
Berlin, 1843, p. 449-456.

Le R. P. Arsène Bagratouni, Grammaire des gram-
maires, Venise, 1852, en arménien.

Denys de Thrace, Grammaire, tirée de deux ma-
nuscrits arméniens, publiée en grec, en arménien et
en français, par M. Cirbied, dans les Mémoires de

1 Vullers, Lexicon persico-latinum, 2 tom. Bonn, 1855; Raverty,
A dictionary of the Pukhto, Lond. 1860; Raverty, A grammar of
the Pukhto, Lond. 1860; Sjögren, Iрон Аевзагаxур, c'est-à-dire
Grammaire ossète, Saint-Pétersbourg, 1844; Lersch, Изсà ̧дованiя
объ иранскихъ курдахъ и ихъ предкахъ сѣверныхъ Халдѣяхъ,
KB. III, c'est-à-dire Recherches sur les Kurdes de l'Iran et leurs ancêtres,
les Chaldéens septentrionaux, III liv., et divers Dictionnaires. Saint-
Pétersbourg, 1858.

2 Voir également Carl Arendt, Ausführliches Sach- und Wortregister
zur zweiten Auflage von Bopp's Vergl. Grammatik. Berlin, 1863.

la Société des antiquaires de France, Paris, 1824, t. VI, p. 1-xxxш, 1-93.

Aug. Schleicher, Compendium der vergleichenden Grammatik der indogermanischen Sprachen, Weimar, 1862, 1 édit.

re

Fr. Müller, Ueber die Stellung des Ossetischen im eranischen Sprachkreise, Sitzungsber. t. XXXVI, 1861, Iänner, etc.

Ce qui a été fait pour l'étude de l'arménien est déjà quelque chose, mais on est encore loin d'avoir tout dit. Le principal est ce qui, jusqu'à ce jour, n'a point encore attiré l'attention des savants, c'est-à-dire les dialectes de cette langue. Bien des choses ne peuvent être expliquées qu'à la condition d'une étude attentive de ces dialectes. Il y en avait anciennement une multitude, parlés par de nombreuses tribus. Au I et au siècle de l'ère chrétienne, un de ces dialectes prit la prépondérance sur les autres, et devint en peu de temps la langue officielle. Cette langue de la cour de la province d'Ararat était appelée ostanic. (Comparez le persan, langue de la cour1.) A l'époque de la conversion des Arméniens au christianisme, au commencement du iv siècle, et de la création de leur alphabet national au v, la langue de la cour devint la seule langue littéraire, l'idiome littéraire unique. La traduction de la Bible en rendit l'usage général. Bientôt les travaux d'écrivains célèbres vinrent l'enrichir, et cette langue se perfectionna sous l'influence de la littérature sySpiegel, Gram. der Huzwâr. Sprache, p. 15.

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riaque et particulièrement de la littérature grecque. A la fin du v° siècle, elle était assez riche et assez souple pour reproduire facilement toutes les nuances de sens des écrivains grecs de l'antiquité et des Pères de l'Église.

Au IVe siècle, l'arménien littéraire, l'ostanic, n'était pas une langue nationale et vivante, car depuis cette époque jusqu'à nos jours il n'a pris aucun développement, et s'est arrêté aux formes grammaticales que nous y rencontrons au début du Iv° siècle. Tout prouve clairement que c'était un langage artificiel, en usage à la cour et dans les chancelleries; de là sa dénomination de langue littéraire (grabar), par opposition à la langue vulgaire (askharhabar). Saint Mesrob, l'inventeur de l'alphabet arménien et l'un des traducteurs de la Bible, fut très-longtemps chargé de la direction des archives royales. Au reste nous voyons la littérature commencer de la même manière chez les Allemands. Luther, le créateur de l'allemand littéraire moderne, dit que, pour composer ses écrits, il choisit, de préférence à un dialecte allemand quelconque, la langue de la chancellerie saxonne, dans laquelle s'exprimaient les rois et les princes de la Germanie. Il en fut exactement de même en Arménie, où aucun des dialectes ne s'éleva à la hauteur d'une langue littéraire. Il n'est pas douteux que le dialecte d'Ararat et les autres ne fussent à cette époque plus rapprochés de la langue littéraire que maintenant; mais en tout cas il y avait entre eux une différence, qui devait être assez considérable.

Nous ne savons rien des plus antiques dialectes de la langue arménienne; mais leur existence est pour nous un fait certain, parce qu'il n'y a pas de peuple, si peu nombreux qu'il soit, dans lequel ne soit née une quantité plus ou moins considérable de dialectes différents l'un de l'autre. Les tribus précèdent la nation, mais la nation ne précède pas les tribus. La constitution géographique de l'Arménie, pays sillonné de chaînes de montagnes et de vallées, favorisait éminemment la séparation de tous les groupes d'habitants. Les dialectes modernes ne sont autre chose que des descendants de ceux qui furent autrefois en usage. Nous n'avons pas même la nomenclature de tous ceux d'aujourd'hui. Voici les noms de ceux que nous connaissons: 1° le dialecte d'Ararat ou du Caucase, dans lequel nous rangeons tous les dialectes secondaires qui ont cours en Russie et dans la Transcaucasie, à l'exception de quelques localités isolées; 2°le dialecte de Tiflis; 3° le dialecte arménien occidental, parlé par les Arméniens d'Europe, par une partie de ceux qui habitent la Turquie d'Asie, et trente mille d'entre eux environ dans la Russie (en Crimée, à la Nouvelle-Nakhitchévan sur le Don et en Bessarabie); 4° le dialecte de Van (khats pour hats, khêr pour hér)1; 6o le dialecte de Moký; 7° le dialecte de Saçoun, dans les montagnes du Taurus; 8° le dialecte de Beylan, dans les environs d'Antakié, l'ancienne Antioche; 9° le dialecte de Zey thoun, dans les montagnes du Taurus cilicien; 10° le dialecte de Le cinquième manque. Note du traducteur.

XVI.

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Zoq, parlé par les habitants d'Akoulis et dans quelques villages du Karabâg; 11° le dialecte de Kogthen (hots pour hats, khôć pour khać); 12° le dialecte de Goulfa, ou de l'Inde (khazar pour hazar, gnamanam pour gnoumém, etc.). De ces douze dialectes les trois premiers seulement nous sont bien connus, parce qu'ils sont plus rapprochés de nous et qu'ils possèdent une certaine culture littéraire. Des autres nous ne savons qu'une chose, c'est qu'ils ne sont pas intelligibles pour les Arméniens qui habitent Constantinople ou Tiflis. Nous avons dit que ces variations dialectiques existaient à une époque reculée. Jean d'Erzěnga, écrivain du XIVe siècle, dans ses Commentaires sur la grammaire de Denys de Thrace, cite les noms de huit anciens dialectes : 1o de Korğayą (de Mokq?); 2o de Tayq; 3° de Khoutays (Saçoun); 4o de Sper; 5o de la Quatrième Arménie (langue des Arméniens occidentaux); 6o de Siouniq (Zoq?); 7° d'Artsakh; 8° d'Ararat ostanic. Plus loin il ajoute que, pour une éducation littéraire, le dernier suffit. De tout ce qui précède il résulte que c'est une très-grande erreur de considérer les dialectes de la langue arménienne moderne comme des restes corrompus et défigurés de l'ancienne langue ostanic, devenue langue littéraire aux ivo et ve siècles. Par là est également tranchée une autre question dont les Arméniens savants se sont souvent proposé à eux-mêmes la solution, savoir à partir de quelle époque la langue littéraire (grabar) cessa d'être parlée. A cela on peut répondre que cette langue, sous la forme où elle est

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