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remplissent les 169 pages du premier fascicule1. Nous regrettons que M. Sachs n'ait pas préféré nous donner d'abord les poésies profanes. Sans compter qu'elles nous auraient permis de mieux sonder l'âme mélancolique du poëte, ces pièces, étant en grande partie adressées à des contemporains, nous auraient fait entrer plus avant dans l'époque la plus riche de la vie juive en Espagne.

Tous les ouvrages de M. Sachs sont écrits en hébreu, langue qu'il manie avec une extrême habileté. Ils sont imprimés, comme l'opuscule de M. Goldberg, chez Jechiel Brill. Après avoir séjourné longtemps à Jérusalem, M. Brill est venu à Paris établir une imprimeric hébraïque, pour laquelle il exécute tous les travaux d'un ouvrier habile, en même temps qu'il rédige une grande partie de son journal, le Liban, tout entier écrit en hébreu2.

Les trois opuscules inédits que M. Brill a réunis dans un petit volume intitulé Yên Lebanon « Vin du Liban» ont paru d'abord dans son journal 3. Le premier est le commentaire sur le traité Roschhaschanah du Talmud de Babylone, par Maimo

En dehors du titre hébreu, la livraison a encore deux autres titres, l'un latin et l'autre français. Nous donnons ce dernier : Cantiques de Salomon ibn Gabirol (Avicebron), corrigés, ponctués et commentés, avec explication des allusions à la Bible et aux Midraschim, d'après un grand nombre de manuscrits et imprimés tirés de la bibliothèque de M. Gunzburg, par Senior Sachs; 1 livraison. Paris, 1868, 169 pages, in-8°.

2 Paris, 1870, 7° année.

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3 Yên Lebanon, trois manuscrits inédits. Paris, Brill, éditeur, 1866, x11-21 p. - 24 p. - 40 p.

nide. On connaissait Maimonide seulement comme commentateur de la Mischnah; on le voit ici expliquer la Guemara et s'étendre notamment sur les parties astronomiques du traité. Le second ouvrage est appelé Zecout Adam & Justification d'Adam >> par David de Rocca Martica, auteur du xiv ou du xv siècle, qui cherche à démontrer, contre le dogme chrétien du péché originel, que tout le récit contenu dans le troisième chapitre de la Genèse doit être pris dans un sens allégorique, et que Adam et Eve n'ont ni reçu ni transgressé un ordre de Dieu. Le troisième ouvrage, intitulé Sépher scha'aschouïm «Livre des délices, » a pour auteur R. Joseph ben Méir ben Zebarah, médecin-poëte de Barcelone, qui vivait au commencement du xiv° siècle. C'est une composition en prose rimée mêlée de vers métriques, écrite dans un hébreu élégant et cependant facile, où les versets de la Bible et les extraits du Talmud abondent, dans le genre des Séances de Hariri, et de Calila et Dimna. L'auteur est, un matin, engagé à quitter sa ville natale par les brillantes promesses d'un inconnu qui se présente chez lui. Les entretiens commencent dans la maison de Joseph, et continuent en route au milieu de toutes sortes d'aventures. Joseph se repent bientôt de s'être laissé entraîner; ni son compagnon ni son nouveau séjour ne lui plaisent, et il est heureux de retourner à Barcelone. L'introduction, écrite par M. S. Sachs, renferme une bonne étude sur les différents membres de la famille Zebarah.

très-bien l'existence; la partie géographique de son travail laisse seule peut-être à désirer. Peut-être aussi M. Martin n'a-t-il pas eu une fort heureuse idée en regardant Jacques d'Edesse comme le chef du travail karkaphien. Ce travail, comme il le montre fort bien ailleurs, fut collectif et anonyme. Tout cela est déduit avec un savoir des plus sûrs; on sent chez M. Martin une grande pratique des manuscrits et une connaissance approfondie de la littérature syriaque, en particulier de la grammaire 1. Fixé à Rome, M. Martin trouvera sans doute au Vatican de belles occasions d'appliquer son savoir et ses habitudes d'érudition.

Depuis mon dernier rapport, s'est achevé un travail qui fait le plus d'honneur à la France et à notre école, je veux parler de la traduction des Prolégomènes d'Ibn-Khaldoun par M. de Slane2. On sait que M. Quatremère avait entrepris cette œuvre colossale. Il mourut n'ayant publié que le texte arabe; M. de Slane a su accomplir l'autre partie de la tâche, partie autrement difficile, en donnant la traduction de cet ouvrage, le plus remarquable sans comparaison de toute la littérature historique des Arabes.

1 Voir aussi Revue critique, 6 février 1869.

2 Les trois volumes de la traduction forment les premières parties des tomes XIX, XX, XXI des Notices et extraits, publiés par l'Aca démie des inscriptions et belles-lettres. Les trois volumes de texte forment les premières parties des tomes XVI, XVII, XVIII de la même collection. Il existe un tirage des six volumes à part de la collection.

Le texte constitué par M. Quatremère laissait beaucoup à désirer: c'est le plus faible des ouvrages de ce savant orientaliste; M. de Slane l'a corrigé avec un soin minutieux, en collationnant tous les manuscrits, l'édition de Boulak, les traductions turques. Il ne fallait pas moins que la profonde connaissance de l'arabe que possède notre illustre confrère pour avoir raison de ce style obscur, surchargé de termes abstraits, incorrect, enveloppant mal une pensée puissante qui le met à une perpétuelle torture. Ainsi tout le monde peut lire maintenant cet ouvrage extraordinaire qui donne une si haute idée des écoles musulmanes du Magreb au xiv siècle. Certes, il n'y avait personne en Europe à cette époque, même en Italie, qui fût capable de concevoir des vues d'une philosophie de l'histoire aussi profonde ni d'appliquer aux choses humaines un jugement si pénétrant et si sûr. Quelques chapitres d'Ibn-Khaldoun restent des merveilles, et celui qui fait l'histoire philosophique des peuples musulmans n'a qu'à les copier. Le volume récemment publié n'est pas le plus intéressant des trois. Il renferme la critique générale des sciences du temps; or, IbnKhaldoun n'est pas un grand spéculatif; il ne comprend pas la philosophie et l'a en aversion; il ne distingue pas toujours la science sérieuse, qu'il n'estime pas assez, de la science chimérique, qu'il ne méprise pas assez. Ce qui est admirable chez lui, c'est le coup d'œil politique, l'esprit d'observation généralisée. Il n'est pas douteux que, sortant du

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