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Nous voyons d'abord que la charité de Dieu envers les hommes est d'une telle ardeur, que, pour dévorer les souillures qui nous rendent indignes de l'éternelle société de notre Père céleste, elle n'a pas hésité à livrer au feu des plus effroyables humiliations et tortures l'âme et le corps du Fils unique. Nous voyons ensuite que cette charité divine, qui a une si grande horreur de nos iniquités, repoussera impitoyablement de son sein ceux qui, par leur obstination dans le mal, auront foulé aux pieds le Fils de Dieu, souillé le sang de la nouvelle alliance, et que, pour les adversaires, que la flamme de l'amour divin n'aura pu purifier, il n'y aura plus, comme dit saint Paul, que le feu vengeur de la justice dévorant éternellement leur être (1).

Assez sur le dogme terrible qui, seul, ne fait pas les grands saints, mais qui est indispensable pour aider les pécheurs à devenir de petits saints, les petits saints à grandir, et les grands et petits saints à ne pas redevenir de grands pécheurs.

CONCLUSION

DU DEUXIÈME LIVRE.

Par leurs douze articles, les auteurs du Symbole des Apôtres ont fait ce que les plus fameux penseurs et législateurs de l'univers n'ont pu faire par des montagnes de livres et de lois qui suffiraient à couvrir l'univers de cendres : Ils ont orienté les hommes.

En plaçant le phare lumineux du Symbole, non sur le sol mouvant de la raison, mais sur la foi à Dieu par JésusChrist, à Jésus-Christ par l'Église une, sainte, catholique, apostolique, ils l'ont rendu inébranlable, indéfectible, capable d'éclairer tout homme qui vient en ce monde.

(1) Ép. aux Hébreux, X, 26-29.

Par là, ils ont mis un terme au supplice du sisyphe de l'esprit humain, de cette danaïde qu'on appelle la philosophie rationnelle ;-supplice qui fait que, quand l'homme a fini, il faut qu'il commence, et que, quand il veut se reposer, il se trouve sans appui (1); supplice qui fait que si la philosophie physique reste toujours à parfaire, la philosophie morale (la seule indispensable) reste toujours à com

mencer.

Par là, ils ont satisfait le premier besoin de l'homme moral, rempli la condition absolument nécessaire pour le faire entrer dans cette voie des Commandements divins que nous allons étudier.

(1) Ecclésiast., XVIII, 6.

LIVRE III.

Les Commandements de Dieu et de l'Église.

D. Quelle place occupent les Commandements de Dieu et de l'Église dans le système religieux ?

R. L'étude de ces commandements vous prouvera qu'ils renferment tout le système religieux. La religion n'a qu'un but : nous faire marcher dans le chemin de la vie. Or, nous dit le Sauveur, si vous voulez entrer dans la vie, observez les commandements (1).

Avant de descendre aux détails, jetons un coup d'œil sur l'ensemble, et signalons l'admirable unité qui fait des dix Commandements de Dieu un seul commandement.

Le Décalogue a été divisé par Dieu même en deux tables (2). Les préceptes de la première, exprimant nos de voirs envers Dieu, sont au nombre de trois, et portent la mystérieuse empreinte de l'auguste Trinité.

En effet, par le premier, le Père tout-puissant réclame l'adoration et l'amour suprême exclusivement dus à la source unique de l'être et de la vie.

Par le deuxième, le Verbe, qui est la Splendeur et l'expression complète des perfections de l'Essence divine (3), nous défend toute parole, tout acte contraires au profond respect qu'exige la Majesté infinie.

Par le troisième, l'Esprit sanctificateur commande l'étude et l'imitation de la sainteté de Dieu, considérée en luimême et dans ses œuvres.

(1) S. Matthieu, XIX, 17.

(2) Exode, XXXII, 15.

(3) S. Paul, Ép. aux Hébr., I, 3.

La seconde table contient sept préceptes, autre nombre mystérieux, fréquemment employé dans les saints Livres pour exprimer l'universalité. Ces préceptes, qui renferment en effet l'universalité de nos devoirs envers nous-mêmes, envers le prochain et toutes les créatures, peuvent se réduire à trois, qui offrent une belle analogie avec les préceptes de la première table et avec les trois personnes divines.

En effet, par le premier (Tes père et mère, etc.), il nous est ordonné d'honorer la paternité humaine, procréatrice de la famille domestique et civile, image de la paternité créatrice, et, comme elle, principe de tout ordre, de toute vie ici-bas.

Par le deuxième (Homicide point ne seras, etc.), auquel se rapporte le cinquième (Faux témoignage, etc.), le Verbe de vérité, par lequel, selon lequel tout a été fait, et qui a daigné se faire homme, nous ordonne de respecter et d'aimer, en nous, et dans le prochain, l'image de la Divinité empreinte dans la nature humaine. Il nous défend toute parole, tout acte, qui pourraient préjudicier à cet homme en qui il lui a plû de réunir l'image de Dieu et l'image de l'univers, afin qu'il fût le Verbe du Verbe: le Verbe de Dieu auprès des créatures, et le Verbe des créatures auprès de Dieu.

Par le troisième (Luxurieux, etc.), auquel se rattachent le quatrième, le sixième et le septième (Bien d'autrui ne prendras... ni convoiteras... L'œuvre de chair...), l'Esprit de sainteté et d'amour règle les rapports de notre âme avec la matière vivante et inanimée. Il veut que cette noble souveraine ne se dégrade pas jusqu'à se faire l'esclave de son corps et des corps étrangers quels qu'ils soient. Il défend donc toute pensée, tout désir, tout acte, qui troubleraient la divine harmonie qui doit régner entre notre àme et notre corps, entre nous et nos frères; harmonie incompatible. avec la luxure et le vol, qui sont la violation de la propriété de Dieu sur l'âme, de la propriété de l'àme sur le

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corps, et de la propriété de l'âme et du corps sur les biens extérieurs.

Ces dix préceptes du Décalogue, réduits à six, se résument en deux. Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur... C'est le premier et le plus grand des commandements. Le second est semblable au premier. Vous aimerez votre prochain comme vous-même. Et ces deux préceptes, qui contiennent toute la loi et les prophètes (1), s'identifient dans la charité. Celle-ci, en faisant que nous demeurons en Dieu, et que Dieu demeure en nous (2), exclut toute opposition (en matière grave) entre la volonté divine et la nôtre; elle fait que nous aimons tout ce que Dieu aime, que nous pratiquons tout ce qu'il ordonne : elle est, par là même, selon le mot de saint Paul, la plénitude de la loi (3).

L'explication succincte des Commandements de Dieu, dans laquelle nous allons entrer, justifiera suffisamment cet aperçu synthétique du livre de la loi divine.

PREMIER COMMANDEMENT.

« UN SEUL DIEU TU ADORERAS ET AIMERAS PARFAITEMENT. »

§ Ier.

Si le catéchisme catholique a bien traduit le premier commandement.

D. Je demanderai, d'abord, si cette formule du catéchisme exprime la substance du premier commandement tel qu'il existe dans la Bible, et s'il n'y a point quelque justice dans le reproche que nous font les protestants de l'avoir mutilé par la suppression de ces paroles: Tu ne te

(1) S. Matthieu, XXII, 37-40.
(2) S. Jean, Prem. ép., IV, 16.
(3) Ép. aux Rom., XIII, 10.

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