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MOIS DE SEPTEMBRE.

Séance du vendredi 3.

PRÉSIDENCE DE M. REGNIER.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. le PRÉSIDENT donne lecture de la lettre suivante de M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL :

« Monsieur le Président et cher confrère,

» Obligé de prendre un repos nécessaire à ma santé, je compte, avec l'autorisation de l'Académie, m'absenter pendant le mois de septembre. Nos confrères, M. de Wailly, pour la première séance de ce mois, et M. Delisle, pour les autres, veulent bien prendre la charge de ma suppléance; elle ne pouvait tomber qu'en bonnes mains.

» Nos opérations de fin d'année académique sont, du reste, entièrement terminées; les résultats, en ce qui concerne les prix décernés et les prix proposés, seront publiés immédiatement pour la satisfaction des lauréats et l'intérêt des concurrents, et cette publication distribuée à l'Académie dès la prochaine séance, en attendant la séance publique annuelle qu'elle a bien voulu ajourner.

Veuillez recevoir, etc. >>

En conséquence M. le PRÉSIDENT appelle M. DE WAILLY au bureau.

M. le Sénateur, surintendant des beaux-arts, par une lettre en date du 28 août, demande à l'Académie de vouloir bien rédiger une inscription destinée à la médaille que le gouvernement se propose de faire frapper en commémoration de l'expédition française en Chine. - L'Académie, avant de renvoyer cette demande à la Commission des médailles, charge le Secrétaire perpétuel de réclamer de M. le Surintendant des beauxarts un croquis de la médaille projetée.

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M. MOHL informe l'Académie que le Dr Euting, le savant bibliothécaire de l'Université de Tübingen, se rend à Tunis pour y recueillir des inscriptions phéniciennes et libyques et qu'il offre généreusement à l'Académie de lui donner, pour le Recueil des inscriptions sémitiques, les empreintes de ces monuments qu'il découvrirait et qui se trouvent en grand nombre dans la collection réunie par le fils du khaznadar du bey de Tunis. Mais M. Euting craint que cette collection ne lui soit pas facilement accessible sans un appui officiel. L'Académie a un très-grand intérêt à ce que M. Euting rencontre les plus grandes facilités pour ses recherches. Aussi M. MOHL pense-t-il qu'elle ferait bien de prier M. le Ministre des Affaires étrangères de donner à M. le consul général de France, à Tunis, l'instruction d'aider M. Euting à obtenir accès à la collection du khaznadar et à d'autres, s'il y a lieu. L'Académie charge son Secrétaire perpétuel d'écrire en ce sens à M. le Ministre des Affaires étrangères.

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M. Halévy continue la lecture, en communication, d'un Mémoire sur l'inscription phénicienne de Marseille.

M. Engelhardt, agent et consul général de France en Servie, adresse à l'Académie, avec une lettre, cinq photographies qui représentent une tête de bronze, un masque de fer et un casque appartenant au musée de Belgrade.

L'Académie reçoit les ouvrages dont les titres suivent :

1° Etudes sur l'histoire du Danemark au 13° siècle par M. C. PaludanMüller (en danois) 4re partie, Copenhague, 1869, in-8°,

2o Mémoires de la Société royale des sciences de Danemark, section d'histoire et de philosophie (en danois): t. XIII, Copenhague, 1869, in-8°.

3o De la part de M. Carlo Leoni, 10 volumes et brochures sur divers sujets d'histoire et de littérature.

4o Mémoires de la Société impériale d'agriculture, sciences et arts d'Angers t. XI, no 2, 3, 4; t. XII, nos 1 et 2.

5o Séance publique de l'Académie des sciences, agriculture, arts et belleslettres d'Aix: Aix, 1869 (br. in-8°).

6o Revue orientale: août 1869.

M. Feer continue la lecture, en communication, de son mémoire intitulé: Le Dahara-sutra, etc.

M. DE LONGPÉRIER, répondant à l'invitation de plusieurs membres de l'Académie, et après s'être excusé de parler sans plus de préparation, présente quelques observations sur les intéressantes photographies communiquées par M. Engelhardt. Il attribue la tête de bronze à Trajan père dont on connaît le portrait sur de belles médailles d'or (1), et non à l'empereur Trajan, qui, dans aucun des monuments connus jusqu'ici, n'a cette forme de traits et cet air de vieillesse. Le casque est fort beau et a probablement appartenu à un légionnaire, comme le pense M. Engelhardt. Mais l'appendice sur lequel se lit l'inscription est le couvre-nuque et non pas la visière. C'est sur le couvre-nuque aussi que se lit l'inscription AAEEANAPOY TOY NIKANOPOC que porte le beau casque macédonien conservé au Musée des antiques de Turin.

Quant au masque de fer, la finesse du travail de la barbe et des cheveux semblerait au premier abord le rattacher à ces œuvres de l'école étrusque qui sont contemporaines de la République. Mais le lieu présumé où le monument a été découvert, ainsi que la coupe de la chevelure divisée en petites mèches parallèles, et la tournure de la barbe engageraient à le reporter au siècle de Julien, d'Eugène et du tyran Jean (360 à 425) (2). Il faudrait voir l'original pour éclaircir cette question. Ce masque était-il, comme on l'a dit, une pièce d'armure, ou un masque funéraire? Il faut remarquer que le bord eșt percé de petits trous et qu'il semble destiné par conséquent à être cousu sur une étoffe. Il est difficile d'admettre que ce soit une portion d'armure, car il n'est pas du tout proéminent comme les casques italiens du XVe et du XVIe siècle qui représentent des visages, il n'aurait pu laisser aucun jeu aux mouvements de la face, et, comme il ne présente pas d'ouverture à la hauteur de la bouche, il eût été rapidement insupportable pour celui qui s'en serait

(4) Revue numismatique, 1859, pl. IV, nos 4 à 3.

(2) II. Cohen, Descript. des monnaies impériales romaines, t. VI, pl. XI, XVI et XVIII.

couvert. Mais M. de Longpérier n'ose pas encore affirmer que ce masque antique, qui offre tant de rapport avec le masque de bronze conservé au Musée de Bucharest et qui représente une femme à coiffure du siècle de Constantin, soit funéraire comme les masques de métal qui ont été trouvés sur des momies égyptiennes (entre autres le masque d'or qui se voit au Musée du Louvre) (1). Il cite des masques d'argent et de bronze trouvés en France à Notre-Dame d'Alençon (Orne), et à NeuvyPailloux (Indre) (2); mais ceux-là ont un aspect idéal qui conviendrait à des simulacres de divinités. Le masque de bronze de Bucharest, au contraire, paraît bien avoir eu une destination funéraire. Mais ce n'est que par la détermination exacte des lieux où ces objets ont été trouvés, et en tenant compte des conditions dans lesquelles ils avaient été enfouis, qu'on pourrait, avec quelque chance de certitude, étudier ce point obscur d'archéologie. Il est bien à désirer que M. Engelhardt puisse faire connaître le lieu de la trouvaille et les faits particuliers qui s'y rattachent."

Séance du vendredi 10.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN, VICE-PRÉSIDENT.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

M. le Ministre de l'Instruction publique, par une lettre en date du 6 septembre 1869, annonce à l'Académie qu'il a chargé M. Joseph Halévy de rechercher et de copier, en vue du recueil des inscriptions sémitiques, les inscriptions himyarites existant dans l'Yémen.

M. le Ministre des Affaires étrangères, par une lettre du 8

(1) E. De Rougé, Notice sommaire des monuments égyptiens du Louvre, 1855, p. 96.

(2) Longpérier, Notice des bronzes antiques du Louvre, 1868, p. 124, nos 539 et 540; et page 167, nos 695 et 696.

septembre, annonce qu'il a écrit à M. le consul de France à Tunis pour l'inviter à faciliter autant qu'il dépendra de lui le succès de la mission confiée à M. le Dr Euting et dont il a été question dans la séance précédente.

M. Castan, de Besançon, annonce à l'Académie l'envoi de son Opuscule sur le siége de Besançon en 1289-1290.- Il renouvelle la demande par lui faite d'être inscrit sur la liste des candidats au titre de correspondant.

Livres offerts :

4° Par M. DE Rossi, associé étranger de l'Académie, Bulletin d'archéologie chrétienne: 1869, nos 3-4.

Par l'Académie de Stanislas, à Nancy: Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1868 (Nancy, 1869, 8o).

3o Par M. Lepage, de Nancy: Les offices des duchés de Lorraine et de Bar et la maison des ducs de Lorraine, par M. H. Lepage, avec la collaboration de M. Alex. de Bonneval (Nancy, 1869, in-8°).

4° The journal of the roy. Asiatic Society of Great Britain and Ireland: New Series, vol. IV, part. I (London, 1869, in-8°).

5o M. D'AVEZAC offre à l'Académie un volume intitulé: Campagne du navire l'ESPOIR de Honfleur (1503-1505). Relation authentique du voyage du capitaine de Gonneville és nouvelles terres des Indes (Paris, 1869, in-8°). Après avoir sommairement analysé le voyage de Gouneville et indiqué comment le texte authentique de la relation a été récemment trouvé à la bibliothèque de l'Arsenal par M. Paul Lacroix, M. D'AVEZAC montre l'intérêt d'un document qui fournit la preuve incontestable que, dès les dernières années du xv° siècle, les marins normands et bretons faisaient des expéditions sur les côtes orientales de l'Amérique du Sud.

M. DE SAULCY offre à l'Académie un manuscrit sur feuilles de latanier, qui lui a été donné par M. Janin Léo, premier maître mécanicien à Rochefort. Ce manuscrit a été trouvé au Cambodge dans un coffre vermoulu, près des ruines du temple d'Anchor, dans le voisinage de Maikong. L'Académie décide que ce manuscrit sera transmis à la Bibliothèque impériale. M. Feer, présent à la séance, déclare que les caractères tracés sur les feuilles offertes à l'Académie par M. de Saulcy appartiennent à l'écriture pali-siamoise.

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