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M. DE LONGPÉRIER fait la communication suivante :

« M. René Galles, ancien capitaine d'artillerie, et sous-intendant militaire de 1re classe, vient de publier à Alger une notice fort intéressante sur les monuments mégalithiques de l'Afrique comparés à ceux de la Basse-Bretagne. M. Galles, né dans le Morbihan et parfaitement au courant de tout ce qui a été dit et imprimé au sujet des monuments de sa province, apporte dans l'étude des antiquités de l'Afrique septentrionale autant de soin que de critique. Il est fort important de signaler à l'attention du monde savant un passage de son mémoire. « Je crois, dit-il (p. 30), à des menhirs non-funéraires et je tiens fort à consigner ici, à ce propos, un renseignement qui emprunte à la notoriété scientifique de celui de qui je le tiens un caractère de précieuse authenticité. M. Letourneux m'a affirmé que c'était, en Kabylie, une antique coutume de consacrer, de la manière suivante, les résolutions importantes des clans confédérés: lors de la réunion de l'assemblée délibérante, chaque tribu ayant droit au vote dressait une pierre levée, et l'ensemble de ces pierres formait un cercle autour du lieu où avait siégé le conseil; puis, en cas de manquement d'une des parties contractantes, le menhir qui la représentait était renversé. Ces symboliques archives, accompagnées chacune d'une tradition qui se perpétuait d'âge en âge, redisaient ainsi aux descendants les lois ou les traités de leurs pères, les fidélités comme les félonies de leur histoire. Cette coutume a duré jusqu'à nos âges, et, selon le récit de Si Moula Aït Amer, marabout des Beni-Raten, on s'y serait conformé pour la dernière fois, il y a environ 130 ans, lorsqu'il a été décidé que, contrairement aux prescriptions du Coran, les femmes seraient exclues des successions. Me serais-je trompé en regardant comme très-intéressant d'attirer l'attention sur cette origine certaine des cromlechs berbères?» Il est certain que M. René Galles ne s'est pas trompé, et on ne manquera pas de remarquer combien le renseignement a chance d'être fécond. Dans tous les cas, il est de la plus haute importance de constater que des monuments mégali

thiques ont été érigés par une race existante et à nous

connue.

M. DE ROUGE insiste sur l'importance de cette communication tant pour l'ethnographie que pour l'archéologie. Le témoignage qui vient d'être mis en lumière montre qu'il ne faut pas rejeter dans une antiquité antéhistorique tous les monuments du genre de ceux que M. Galles a signalés. Mais ce qui est surtout remarquable, c'est de voir bien constaté chez des tribus berbères un usage que nous connaissions déjà chez les anciennes populations de la Phénicie. Les documents égyptiens nous ont révélé une alliance entre les peuplades qui occupaient le nord de l'Afrique et des peuplades maritimes qui dominaient sur les côtes de la Méditerranée. Nous savons qu'il existait entre ces deux races des rapports suffisants pour leur permettre de se réunir dans une même confédération contre l'Egypte. Il importe de recueillir avec le plus grand soin toutes les indications relatives aux affinités qui pouvaient exister entre ces populations.

M. BRUNET DE PRESLE rappelle que des monuments du même genre ont été reconnus dans les îles Baléares.

M. DE SAULCY fait observer qu'on en a signalé, dès l'année 4817, sur les bords du Jourdain et qu'il en a lui-même trouvé dans cette contrée, en 1863, un groupe de 21 ou 22, au pied desquels il se propose de pratiquer des fouilles dans son prochain voyage en Palestine.

M. TEXIER donne quelques détails sur des monuments analogues qu'il a observés dans le Jutland,

M. Feer continue la lecture, en communication, de son mémoire intitulé: Le Dahara-sûtra, etc.

M. Halévy continue la lecture, en communication, d'un Mémoire sur l'inscription phénicienne de Marseille.

Séance du vendredi 17.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN, VICE-PRÉSIDENT.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il n'y a pas de correspondance.

M. le PRÉSIDENT annonce que la re partie du tome VIII (1re série) des Mémoires présentés par divers savants est en distribution au secrétariat.

Livres offerts :

1° Par M. Alexandre Chodzko : Grammaire paléoslave suivie de textes paléoslaves tirés pour la plupart des mss. de la Bibliothèque impériale de Paris et du Psautier de Bologne (Paris, 1868, in-8°).

2o Par M. l'abbé Ulysse Chevalier: I. La chapelle de Saint-Michel de Romans (Grenoble, 1869, in-8°); II. Compte rendu (extr. de la Revue critique) de l'Histoire de la réunion du Dauphiné à la France, ́par M. Guiffrey (in-8°); III. Compte rendu (extr. de la Revue critique) de l'édition classique des Scriptores rerum germanicarum, de M. Pertz (in-8°); IV. Programme d'une nouvelle édition des œuvres de Saint-Avit, du Cartulaire de Léoncel et du Cartulaire de Montélimar (in-8°).

3o Par M. De Coussemaker, correspondant de l'Académie: Les Harmonistes du XIVe siècle (1869, in-4o).

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5o Le Cabinet historique juillet-août 1869.

6o Annales de la propagation de la foi: septembre 1869.

M. DE SAULCY Communique à l'Académie une inscription juive, en caractères latins, récemment trouvée à Auch et dont un estampage a été adressé à la Commission de la carte des Gaules.

M. HUILLARD-BRÉHOLLES commence la première lecture de la 2o partie de son Mémoire sur l'état politique de l'Italie depuis la paix de Constance jusqu'à la chute de la maison de Souabe.

M. Feer continue la lecture, en communication, de son Mémoire intitulé: Le Dahara-sûtra et la Conversion de Prasênajit.

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M. Halévy achève la lecture, en communication, de son Mémoire sur l'inscription phénicienne de Marseille.

L'Académie se forme en comité secret.

Séance du vendredi 24.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN, VICE-PRÉSIDENT.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

M. le PRÉSIDENT annonce à l'Académie la mort d'un de ses correspondants, M. Otto Jahn, de Bonn; il se fait l'interprète des sentiments qu'inspire à l'Académie la perte de cet illustre savant.

Livres offerts :

1° Par M. G. de Dumast, correspondant de l'Académie : Le petit château de Lunéville (Nancy, 4869, in-8°).

2o Par M. Castan : Le siège et le blocus de Besançon, par Rodolphe de Habsbourg et Jean de Chalon-Arlay en 1289 et 1290, étudiés dans les textes et sur le terrain (Besançon, 1869, in-8°).

3o Par M. Peigné-Delacourt: Etude nouvelle sur la campagne de Jules-César contre les Bellovaques, avec la collaboration de M. Plessier; mémoire lu à la séance du 24 juillet 1868 de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (Senlis, 1869, in-8°).

4o Revue des Sociétés savantes des départements: 4a série, t. IX, juin 4869.

5o Annales de philosophie chrétienne : août 1869.

L'Académie procède à la désignation d'un lecteur pour la prochaine séance trimestrielle des cinq Académies. M. D'AVEZAC est choisi, par 13 suffrages sur 16, pour lire, à cette séance, sa Notice sur la découverte de l'Amérique septentrionale par les Cabot.

M. HUILLARD-BRÉHOLLES Contiuue la première lecture de la

seconde partie de son Mémoire sur l'état politique de l'Italie depuis la paix de Constance jusqu'à la chute de la maison de Souabe.

M. DELISLE lit, en communication, des Observations sur plusieurs manuscrits de la POLITIQUE et de l'ECONOMIQUE de Nicole Oresme.

M. Feer continue et termine la lecture, en communication, de son mémoire intitulé: Le Dahara-sûtra et la conversion de Prasênajit.

ANALYSE.

Prasênajit, roi de Koçâla, fut un des adhérents, un des amis, un des protecteurs de Câkyamuni. Sa conversion aurait été le résultat d'un discours ou sûtra, dont le titre revient fréquemment dans les livres tibétains, et toujours accompagné de cette mention, qu'il amena la conversion de Prasênajit. L'une de ces citations, intercalée dans une énumération des actes de toute une portion de la vie du Buddha, fournit la date précise de cet événement et le place entre la conversion des deux principaux disciples, Çâriputra et Mandgalyâyana, qui s'accomplit à Râjagriha, et le voyage de Çakyamuni à Kapilavastu (Dul-va, vol. VI, fol. 100). Une autre citation, appartenant à un ouvrage dont l'original sanskrit existe, l'Avadana-çataka, et insérée dans un récit dont Burnouf a donné la traduction (Introd. à l'hist. du Buddh. indien, p. 200) fait connaître le titre sanskrit du sûtra, qui est Dahara-sútra. Or, il y a dans la section Vle du Kandjour, au volume XXVI (fol. 458-460), un texte qui est évidemment celui dont il s'agit, mais qui est intitulé, en sanskrit, Kumará-drstântasûtra « sûtra de la comparaison des jeunes gens », par suite de la substitution au mot Dahara de son synonyme Kumára. D'un autre côté, le Tipitaka pâli nous offre dans le Sanyutta-nikâya (3 section du Sutta-pitaka), un texte intitulé Dahara, qui ouvre une série de sûtras, intitulée Koçala-sanyuttam « Recueil relatif au Kôçala », et dont Prasênajit est constamment le héros. Le

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