Il semble que, plus frais, ce gazon nous attend! DAMÈTE. « Hommage au dieu puissant qui remplit l'univers, » Qui féconde nos champs, et soutient mes concerts! MÉNALQUE. » J'unis à tes lauriers, noble ami d'Hyacinthe, » La fleur qui d'un sang pur garde la douce empreinte! DAMÈTE. » Galatée en secret vient au bois folâtrer, » Me jette un fruit, se cache, et fuit pour se montrer. MÉNALQUE. » Sans détours, Amyntas me cherche de lui-même, » Et mon chien le connaît comme celle que j'aime. DAMÈTE. "Je garde à mes amours un don qu'elle chérit; » Je sais où, dans nos bois, deux ramiers ont leur nid. DAM OETAS. O quoties, et quæ nobis Galatea locuta est! MENALCAS. Quid prodest quòd me ipse animo non spernis, Amynta Si, dum tu sectaris apros, ego retia servo? DAM OE TAS. Phyllida mitte mihi, meus est natalis, Iola: MENAL CAS. Phyllida amo ante alias; nam me discedere flevit, DAM OETAS. Triste lupus stabulis, maturis frugibus imbres, MENALCAS. Dulce satis humor, depulsis arbutus hædis, DAM OETAS. Pollio amat nostram, quamvis est rustica, Musam : DAMÈTE. "O de ma Galatée entretiens ravissants! » Zéphyrs, aux dieux jaloux portez ses doux accents! MENALQUE. » Qu'importe qu'Amyntas pour moi n'ait point de haine, » Si j'en reste éloigné quand la chasse l'entraîne? DAMÈTE. » A ma fête, Iolas, daigne envoyer Phyllis; MÉNALQU E. » Rien n'égale Phyllis! chaque jour me rappelle Ses pleurs, ses longs adieux, quand je m'éloignai d'elle. DAMÈTE. » L'aspect d'un loup cruel est funeste au troupeau, L'orage à nos moissons, les vents à l'arbrisseau, » A nous, Amaryllis, ton injuste colère! MÉNALQUE. » Le ruisseau qui serpente aux prés fleuris sait plaire, » Pour les jeunes brebis le saule a des appas, » L'abeille aime les fleurs; moi, le seul Amyntas! DAMÈTE. » A mes rustiques chants Pollion est propice! Pierides, vitulam lectori pascite vestro. MENALCAS. Pollio et ipse facit nova carmina: pascite taurum, Jam cornu petat, et pedibus qui spargat arenam. DAM OETAS. Qui te, Pollio, amat, veniat quò te quoque gaudet; Mella fluant illi, ferat et rubus asper amomum. MENALCAS. Qui Bavium non odit, amet tua carmina, Mævi; DAM OE TAS. Qui legitis flores et humi nascentia fraga, MENALCAS. Parcite, oves, nimiùm procedere; non bene ripe Creditur; ipse aries etiam nunc vellera siccat. DAMOETAS. Tityre, pascentes a flumine reîce capellas; » Soit l'hommage du Pinde à son illustre appui! MÉNALQUE. » Mais notre art est le sien! Muses, gardez pour lui DAMÈTE. » Que celui, Pollion, qui pour toi fait des voeux, » S'élève à ta fortune, et s'y maintienne heureux! MÉNALQUE. » Que celui, Bavius, qui sait lire et t'estime, DAMÈTE. » Des fleurs que vous aimez les charmes sont trompeurs, » Jeunes enfants, craignez le serpent sous les fleurs. MÉNALQUE. » Gardez-vous, mes brebis, de ce ravin perfide! DAMÈTE. » Loin du fleuve, Tityre, écarte ces chevreaux, » Notre source a pour eux de plus tranquilles eaux. |