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CORYDON.

» Diane, un jeune enfant de ma part te présente, » D'un sanglier fougueux la hure menaçante;

» Si toujours, dans les bois, j'ai des succès nouveaux, » J'élève ton image en marbre de Paros.

THYRSIS.

» D'un lait pur, tous les ans, Priape aura l'hommage; » C'est assez, pour le dieu d'un modeste héritage; » Mais, s'il rend mes brebis plus fertiles encor, » Je veux sur mes autels que son buste soit d'or.

CORYDON.

» Myrtes naissants, beau cygne à la plume argentée, » Parfums du mont Hybla, cédez à Galatée!

» Et toi, si quelques soins doivent payer

payer l'amour, » Viens trouver Corydon, viens à la fin du jour.

THYRSIS.

» Galatée! ah! qu'ici ton mépris m'envisage
» Tel que le noir limon, tel que l'algue sauvage,
» S'il n'est pas éternel, ce long jour loin de toi!

» Quoi donc, si tard aux champs! mes brebis, suivez-moi.

CORYDON.

» Protégez mes troupeaux, jeunes bois, source pure! » Offrez à leur sommeil une fraîche verdure!

Solstitium pecori defendite : jam venit æstas Torrida, jam læto turgent in palmite gemmæ. (6

THYRSIS.

Hic focus, et tædæ pingues; hîc plurimus ignis Semper, et assiduâ postes fuligine nigri;

Hic tantùm Boreæ curamus frigora, quantùm Aut numerum lupus, aut torrentia flumina ripas.

CORYDO N.

Stant et juniperi, et castaneæ hirsutæ ; (7
Strata jacent passim sua quâque sub arbore
Omnia nunc rident; at, si formosus Alexis
Montibus his abeat, videas et flumina sicca.

Aret ager,

THYRSI S.

poma;

vitio moriens sitit aëris herba, (8 Liber pampineas invidit collibus umbras: Phyllidis adventu nostræ nemus omne virebit, Jupiter et læto descendet plurimus imbri. (9

CORYDON.

Populus Alcidæ gratissima, vitis Iaccho, Formosæ myrtus Veneri, sua laurea Phoebo: Phyllis amat corylos; illas dum Phyllis amabit, Nec myrtus vincet corylos, nec laurea Phoebi.

» Déjà l'été brûlant de ses traits nous poursuit, » Et d'un nectar joyeux la vigne enfle son fruit.

THYRSIS..

» Près de l'âtre enfumé qui m'échauffe et m'éclaire, » Ici des vents glacés nous bravons la colère,

» Comme un loup dévorant de nombreuses brebis, >> Ou les torrents fougueux les bords qu'ils ont franchis.

CORYDON.

» Des fleurs, à ton aspect, la terre se couronne;
» Chaque arbre sème au loin les trésors de Pomone;
» Mais on verrait bientôt, si l'on perd Alexis,
» Les champs décolorés et les fleuves taris.

THYRSIS.

» Tout périt dans ces lieux de l'air qu'on y respire;
» Les pampres sont flétris, l'herbe altérée expire!
» Mais que Phyllis paraisse, et tout va refleurir,
» Et des cieux plus féconds les sources vont s'ouvrir!

CORYDON.

» C'est du choix de Vénus que le myrte s'honore;
» Des lauriers immortels Apollon se décore;
» Mais tu plais à Phyllis, modeste coudrier,
» Toi seul effaceras le myrte et le laurier!

1

THYRSIS.

Fraxinus in silvis pulcherrima, pinus in hortis,
Populus in fluviis, abies in montibus altis;
Sæpius at si me, Lycida formose, revisas,
Fraxinus in silvis cedat tibi, pinus in hortis.

MELIBOE U S.

Hæc memini, et victum frustra contendere Thyrsin.
Ex illo Corydon, Corydon est tempore nobis.

THYRSI..

» Des sapins élevés les monts s'enorgueillissent, » De l'ombre des palmiers les jardins s'embellissent » Les palmiers, les sapins, si tu viens dans ces lieux, » Lycidas, moins que toi sauront charmer nos yeux ! »

MÉLIBÉE.

Ainsi, je m'en souviens, jaloux de la victoire,
Thyrsis à son rival en disputait la gloire:

Tels furent leurs concerts. Mais, dans l'art d'Apollon,
Corydon, à mes yeux, est toujours Corydon.

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