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hauteurs; de l'autre côté, on voit les fruits dispersés çà et là sous les arbres; stant est opposé à strata jacent; la finale dure castanea hirsuta contraste heureusement avec celle-ci, sub arbore poma; ces deux vers montrent toute la richesse et toute la variété de l'automne.

8) PAGE 242, VERS II.

Aret ager, vitio moriens sitit aëris herba,
Liber pampineas invidit collibus umbras....

Fénélon a observé que le premier vers était fort difficile à traduire, parce qu'il était tout entier en inversions; mais nous ne croyons pas que les inversions ajoutent rien ici à la beauté des images; il suffit au traducteur de rendre la pensée de Virgile.

Saint-Lambert a fait un tableau de la sécheresse; nous en citerons quelques vers qu'on peut comparer à ceux du poète latin :

La campagne gémit sous les rayons brûlants;
De la terre entrouverte ils pénètrent les flancs.
Du sommet des rochers, sur les arides plaines
Déjà n'arrive plus le tribut des fontaines.
Le fleuve se resserre, et l'habitant des eaux
Cherche l'abri d'un antre ou l'ombre des roseaux,
Par des feux dévorants la sèye est consumée;
Elle ne soutient plus la plante inanimée,
Et le grain détaché de l'herbe qui pâlit
Dans le limon poudreux tombe et s'ensevelit.

9) PAGE 242, VERS 13.

Phyllidis adventu nostræ nemus omne virebit,
Jupiter et læto descendet plurimus imbri.

Le poète s'est plu à nous montrer toutes les horreurs de la sécheresse, pour relever le charme de la présence de Phyllis qui rappelle partout la fraîcheur et la verdure. Segrais a imité ce passage:

Le soleil qui voit tout et qui nous fait tout voir,
N'eut jamais tant que vous d'éclat et de pouvoir;
Où vous portez vos yeux les forêts reverdissent,
Où vous disparaissez toutes choses languissent;

Les fleurs ne peuvent naître ailleurs que sous vos pas.

Virgile répète ici l'épithète læto, qu'il a employée plus haut; c'est toujours l'effet pris pour la cause. Après une sécheresse, lorsque le ciel laisse tomber sur la terre la pluie rafraîchissante, on croit voir en effet toute la nature se réjouir; le gazon reverdit, les fleurs relèvent leur tête appesantie, les plantes semblent renaître : toutes ces images riantes sont dans le seul mot leto; au second livre des Géorgiques, le poète latin développe cette idée d'une manière encore plus riche et plus brillante :

Tum pater omnipotens fæcundis imbribus æther
Conjugis in gremium lætæ descendit, et omnes
Magnus alit....

Nous avons vu le tableau du printemps et de l'hiver ; les vers que nous venons d'analyser renferment celui de l'automne et de l'été : les quatre saisons se trouvent décrites dans cette églogue.

Ces descriptions nous offrent l'occasion de faire observer que la poésie descriptive, ainsi que la musique, est née dans les bergeries. Les bergers vivant dans une douce oisiveté, durent les premiers charmer leurs loisirs par l'harmonie ; les concerts des oiseaux leur offraient des modèles, et ils ne manquèrent ni de temps, ni de moyens pour les imiter: vivant toujours au milieu des bois, des champs et des prairies, ils durent aussi observer la nature de plus près, et en décrire les beautés dans leurs chansons. Théocrite est plein d'agréables descriptions, et nous en trouvons plus encore dans les églogues de Virgile; elles n'y sont pas cependant prodiguées avec faste et profusion; elles y ont presque toujours un motif: tantôt un berger décrit un paysage, à l'occasion d'une coupe qu'il offre pour gage du combat; tantôt le poète décrit les bois et les prairies, pour représenter le lieu où ses bergers vont se disputer le prix du chant. Chaque description se trouve liée à un sentiment, à une situation, à une action. Gessner a poussé assez loin le talent de décrire; il décrit souvent les saisons dans ses idylles, mais il ne montre pas la même réserve que Virgile.

Les quatre derniers couplets des bergers sont des madrigaux pleins de grâces: les mêmes idées y sont peut-être trop répétées; mais elles sont revêtues d'images si douces, si vraies, et en même temps si variées, qu'on n'y aperçoit ni

répétition, ni monotonie. Les poètes modernes ont voulu reproduire ces images gracieuses, mais elles ont perdu leur charme rien n'est plus difficile à imiter que la grâce des expressions et la délicatesse des sentiments. Il en est de certaines images, de certaines pensées, comme des fleurs qui perdent leur fraîcheur et leur éclat lorsqu'elles sont détachées de l'arbre ou de la tige qui les porte et qui les produit. Virgile seul a eu le secret d'imiter la grâce qui ne s'imite point. La plupart des idées ingénieuses qui terminent cette églogue, sont tirées de Théocrite; elles paraissent embellies sous la plume du poète latin.

On compare tous les jours Théocrite à Virgile; mais il est impossible de ne pas accorder une grande supériorité au dernier. Virgile, dit M. de Laharpe, est beaucoup plus varié que Théocrite; il est aussi plus élégant ; ses bergers ont plus d'esprit, sans en avoir jamais trop. Son harmonie est d'un charme inexprimable; il a un mélange de douceur et de finesse, qu'Horace regarde avec raison comme un présent particulier que lui avaient fait les muses champêtres : molle atque facetum.

ECLOGA OCTAVA.

DAMON, ALPHESIBOEUS.

PASTORUM

ASTORUM musam Damonis et Alphesiboi, Immemor herbarum quos est mirata juvenca Certantes, quorum stupefactæ carmine lynces, Et mutata suos requierunt flumina cursus ; Damonis musam dicemus et Alphesiboi.

Tu mihi, seu magni superas jam saxa Timavi‚(1 Sive oram Illyrici legis æquoris; en erit umquam Ille dies, mihi cùm liceat tua dicere facta? En erit, ut liceat totum mihi ferre per orbem Sola Sophocleo tua carmina digna cothurno? A te principium; tibi desinet : accipe jussis Carmina coepta tuis, atque hanc sine tempora circum Inter victrices hederam tibi serpere lauros.

Frigida vix coelo noctis decesserat umbra,

Cùm ros in tenerâ pecori gratissimus herbâ,

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