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A Vénus.

« Toi qui, sous les bosquets de l'heureuse Idalie,
» Aux regards des mortels apparais, ô Vénus!
» Si les dieux ont permis à mes soins assidus

» D'achever cet ouvrage offert à ma patrie,

» Puissent mes vers, un jour, secondant mes desseins, » Ajouter quelque lustre à la gloire d'Énée;

» Et de vos deux grands noms suivant la destinée,
» Parcourir l'univers et charmer les Romains.
» Ne crois pas, ô Vénus, que de simples offrandes,
» Que de légers tableaux, de l'encens, des guirlandes
» Soient le prix que je garde au succès de mes vœux.
» Si je les vois remplis, je veux

>> Qu'un bélier petulant, aux cornes renversées,
» Que, plus digne holocauste, un taureau vigoureux,
» Tous deux à tes autels, victimes terrassées,

>> De leur sang tour à tour en rougissent les feux.
» Mais, versé pour les dieux, si le sang peut leur plaire,
» Des soins plus délicats charmeront une mère:
» Je veux qu'à tes côtés le plus aimable enfant
» Y paraisse animé dans un marbre vivant.
» Son arc et son carquois orneront son image;
» Il aura son flambeau. Je prétends chaque jour
» De mille oiseaux brillants dérober le plumage,
» Et joindre leur parure aux flèches de l'Amour.
>> Exauce donc mes vœux! De la voûte éthérée
» Aux rives de Surrente accorde un seul regard;
» Songe que j'ai pour moi, divine Cythérée,
» Ta famille, et ton peuple, et l'auguste César. »

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ECLOGA PRIMA.

TITYRUS ET MELIBOEUS.

MELIBOE U S.

TITYRE, tu patulæ recubans sub tegmine fagi (r

Silvestrem tenui musam meditaris avena:

Nos patriæ fines et dulcia linquimus arva;

Nos patriam fugimus; tu, Tityre, lentus in umbrâ, Formosam resonare doces Amaryllida silvas.

TITYRUS.

O Meliboee, deus nobis hæc otia fecit:

Namque erit ille mihi semper deus ; illius aram
Sæpè tener nostris ab ovilibus imbuet agnus.
Ille meas errare boves, ut cernis, et ipsum
Ludere quæ vellem calamo permisit agresti.

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