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Quant aux Romains modernes, mon cher ami, Duclosme semble avoir de l'humeur lorsqu'il les appelle les Italiens de Rome. Je crois qu'il y a ence chez eux le fond d'une nation peu commune. On peut découvrir aisément parmi ce peuple trop sévè– rement jugé, un grand sens, du courage, de la patience, du génie, des traces profondes de ses anciennes mœurs, je ne sais quel air de souverain, et

pion? à moins que l'on ne suppose que l'un a pris son nom de l'autre.

Il se peut faire toutefois que des auteurs que je ne connois pas aient parlé de cette inscription de manière à ne laisser aucun doute: il y a même une phrase dans Plutarque, qui semble favorable à l'opinion que je combats. Un homme du plus grand mérite, et qui m'est d'autant plus cher qu'il est fort malheureux, a fait, presqu'en même temps que moi, le voyage de Patria. Nous avons souvent causé ensemble de ce lieu célèbre ; mais je ne suis pas bien sûr qu'il m'ait dit avoir vu lui-même le tombeau et le mot ( ce qui trancheroit la difficulté ), ou s'il m'a seulement raconté la tradition populaire. Quant à moi, je n'ai point trouvé le monument, et je n'ai vu que les ruines de la Villa, qui sont très-peu de chose.

Plutarque parle de l'opinion de ceux qui vouloient que le tombeau de Scipion fût auprès de Rome. Mais ils confondoient évidemment le tombeau des Scipion et le tombeau de Scipion. Tite-Live affirme que celui-ci étoit à Literne, qu'il étoit surmonté d'une statue qui fut abattue par une tempête, et qu'il avoit vu lui-même cette statue. On savoit d'ailleurs par Sénèque, Cicéron et Pline, que l'autre tombeau, c'est-à-dire celui des Scipion, avoit existé en effet à une des portes de Rome. Il a été découvert sous Pie VI; on en a transporté les inscriptions au musée du Vatican : parmi les noms des membres de la famille des Scipion, trouvés dans le monument, celui de l'Africain manque.

quels nobles usages qui sentent encore le royauté. Avant de condamner cette opinion, qui peut vous paroître bizarre, il faudroit entendre mes raisons, et je n'ai pas le temps de vous les rapporter.

Que de choses me resteroient à vous dire sur la littérature italienne! Savez-vous que je n'ai vu qu'une seule fois le comte Alfieri dans ma vie, et devineriezvous dans quelle circonstance? je l'ai vu mettre dans le cercueil ! On me dit qu'il n'étoit presque pas changé; sa physionomie me parut noble et grave; la mort y ajoutoit sans doute une nouvelle sévérité. Je tiens de la bonté d'une personne qui lui fut bien chère, et de la politesse d'un ami du comte Alfieri à Florence, des notes curieuses sur les ouvrages posthumes et les opinions de cet homme célèbre. La plupart des papiers publics, en France, ne vous ont donné sur cela que des renseignemens tronqués et incertains. En attendant que je puisse vous communiquer mes notes, je vous envoie l'épitaphe que le comte Alfieri avoit faite, en même temps que la sienne, pour sa noble amie.

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Tumulata. est.

Annorum. 26. spatio.

Ultra res. omnes. dilecta.

Et. quasi. mortale. numen.

Ab ipso. constanter. habita.
Et. observata.

Vixit annos... menses... dies...

Hannonia. Montibus. nata.

Obiit... die... mensis...

Anno Domini. M. D. CCC... (2)

(1) Sic inscribendum, me, ut opinor et opto, præmoriente: sed, aliter jubente Deo, aliter inscribendum :

Qui. Juxta. eam. sarcophago. uno.

Conditus erit quamprimùm.

(2) « Ici repose Héloïse E. St. comtesse d'Al., illustre par » ses aïeux, célèbre par les grâces de sa pérsonne, par les » agrémens de son esprit, et par la candeur incomparable de » son áme. Inhumée près de Victor Alfieri, dans un méme tom» beau (*); il la préféra, pendant vingt-six ans, à toutes » les choses de la terre. Mortelle, elle fut constamment suivie » et honorée par lui, comme si elle eút été une Divinité. » Née à Mons; elle vécut..... et mourut le...... »

(*) Ainsi j'ai écrit, espérant, désirant mourir le premier; mais s'il plaît à Dieu d'en ordonner autrement, il faudra autrement écrire :

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Inhumée par la volonté de Victor Alfieri, qui sera bientôt enseveli près d'elle » dans un même tombeau. »

La simplicité de cette épitaphe, et sur-tout la note qui l'accompagne, me semblent extrêmement touchantes.

Pour cette fois, j'ai fini; je vous envoie ce monceau de ruines, faites-en tout ce qu'il vous plaira. Dans la description des divers objets dont je vous ai parlé, je crois n'avoir omis aucune circonstance remarquable, si ce n'est que le Tibre est toujours le flavus Tiberinus de Virgile. On prétend qu'il doit cette couleur limoneuse aux pluies qui tombent dans les montagnes d'où il descend. Souvent, par le temps le plus serein, en regardant couler ses flots décolorés, je me suis représenté une vie commencée au milieu des orages : le reste de son cours passe en vain sous un ciel pur; le fleuve demeure teint des eaux de la tempête, qui l'ont troublé dans sa source.

CHATEAUBRIAND.

FIN DES NOTES DU TROISIÈME VOLUME.

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CHAPITRE V.

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Pag. !

5

Partie historique de la peinture chez

Sculpture.

CHAPITRE VI. Architecture. Hôtel des Invalides.

CHAPITRE VII. Versailles.

CHAPITRE VIII. Des Eglises gothiques.

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