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Jeanne de Marle, fille de Robert d'Oisy, et par conséquent petite-nièce du duc Louis de Bar, eut Cassel et sa vaste ju ridiction, dite châtellenie (1); elle avait déjà, par son père, Dunkerque, Bourbourg et autres châtellenies et localités seigneuriales de West-Flandre, en vertu du partage du duc Robert, de 1409.

Enfin Jean-Jacques de Montferrat, fils de Jeanne de Bar, sœur du cardinal, hérita, en 1431, en vertu du même testament, des terres de Puisaye, dont le cardinal s'était fait, en partie, possesseur depuis la mort de Jean (Jehan) de Bar, seigneur de Puisaye, son plus jeune frère, brave guerrier, mort sans laisser de lignée, ainsi que nous l'avons déjà dit. Jeanne de Bar avait épousé Théodore, marquis de Montferrat, dit le Paléologue (2), en l'année 1394. Elle mourut avant 1409 (3).

(1) Cassel et le bois de Nieppe étaient arrivés d'Edouard III au duc Louis, cardinal, par des procédés semblables: tout porte à le croire. Dom Calmet, que nous ne possédons pas ici, serait à consulter pour cette question. Dans tous les cas, le partage du duc de Bar, Robert, en faveur de ses trois fils survivants, que nous joignons ici comme pièce justificative curieuse, de l'année 1409, pourra déjà mettre sur la voie, pour ce qui regarde cette question, à défaut du testament de Jean de Bar et de celui du duc Edouard, de 1314.

(2) Paléologue, surnom signifiant lettré, connaissant les langues anciennes, comme Théodoric, second fils de l'empereur Andronic et autres monarques paléologues d'Orient.

(3) Jeanne de Bar avait apporté à son mari 32,000 livres en dot. Des auteurs disent qu'elle mourut le 15 janvier 1402. Dans tous les cas, elle mourut avant 1415, époque de l'usurpation constatée du cardinal, et elle ne put s'y opposer devant justice, comme le fit fructueusement, en 1419, sa sœur ainée susdite, Yolande, veuve de Jean, roi d'Aragon.

Pour l'indemniser de ses prétentions sur le duché de Bar, son fils eut donc la terre et le château de Saint-Fargeau, leurs dépendances et annexes. Mais dans le legs du cardinal-duc, chose remarquable, il n'est pas question de Toucy, Tociacum (1), à moins que l'on ne prenne pour cette localité celle qui est désignée dans ce testament sous le nom de Tourey, mais ceci mérite confirmation.

Voici, du reste, un extrait de ses dispositions testamentaires (2) faites à Varennes le 19 juin 1430, un an avant sa mort (3) :

<<< In nomine sanctæ et individuæ Trinitatis.

<< Nos Ludovicus, miseratione divina episcopus, ete..... << attendentes et considerantes nihil esse certius morte, nihil<< que incertius ejus hora, volentes diem missionis extremæ, << quantum nobis est possibile, bonis operibus, prevenire etc.

<< Damus et concedimus charissimæ nepoti nostræ, Johan<<na, commissa de Marle, etc...... ;

(1) Tociacum, Tocy, village au vie siècle, annexe alors de la paroisse de Pourrain (M. Duranton?), plus tard ville, à 24 kilomètres de distance d'Auxerre, de Tociacus, domaine très étendu appartenant au ve siècle à une grande et riche famille de patriciens, dont est descendu Germain, fils de Rusticus, gouverneur des provinces centrales, et, depuis, le prélat illustre, évêque connu sous le nom de saint Germain l'Auxerrois, qui en était le possesseur (M. V. Petit).

(2) D'après le texte de Dom Calmet, vol. IV, Preuves, page 638 du vol. III. Ce texte latin est fautif en plusieurs endroits, mais

nous le donnons tel que sa copie le produit.

(3) Mort qui n'eut pas lieu en 1430, comme on l'a écrit récemment, mais l'année après celle où son testament fut fait.

<< Item damus et perpetuo concedimus charissimo nepoti << nostro Johanni-Jacobo Marchioni Montisferrati, in recom<< pensationem juris, et pro jure ac portione quæ sibi compe <<< teret ex successionne nostra, castra nostra cum castel<«< laniis et proposituris de Sancto-Ferreolo (1), de Petrosa, « de Tourey, de Valle, de Cosdra et Septem-Fontibus (2), <«< una cum terra nostra et pertinentiis de Sausay (3) et << generaliter omnes et singulas alias Dominias terras et <<< possessiones quiscumque rebus consistant, quas habe<<mus habereque possumus et debemus tam in conquestis << per dominam quondam genitricem nostram prædictam << factis, quam alias in patria de Puysoya (4), per præfatum

(1) Ferreolas ? biographie de l'évêque Didier, commencement du vire siècle.

(2) Qui sont : Saint-Fargeau ou Fargeol (a), Pierreuse ou Perreuse, Thury, Lavau, la Codée ou Coudraye (la Coudre ou Couldre), Sept-Fonts, etc. Saint-Fargeau avec son beau château, dans la vallée, au confluent de la rivière du Loing et du ruisseau de Bourdon, ayant ses sources aux bois de Beauregard, faisait partie de l'Orléanais, n'étant que contigu à la Puisaye proprement dite; ce domaine était mouvant, en un temps, du château de Montargis.

(3) Terra de Sausay... Serait-ce là Chassenay en Puisaye au XIVe siècle, qu'on appelle aujourd'hui Champlay? Notre honorable président, M. A. Challe, est de cet avis.

La seigneurie de Champlay touchait à celle de Tannerre; elles relevaient toutes deux du château de Saint-Fargeau.

(4) Puisoya, Puisaia, et avant Poiseia, selon une charte du milieu du XIIIe siècle. On a prétendu que ce dernier nom, d'origine celtique, tirait son étymologie de poiser, patter (enfoncer dans la boue?), à cause du sol aquatique de cet ancien pays, par ses argiles, surtout à cette époque reculée. Pourquoi la syllabe puy a-t-elle été niée par des auteurs pour l'ancien nom de Puysoya,

<< nepotem nostrum suosque hæredes successores, tenenda, << possidenda et etiam disponenda ».

<< Datum et actum in villa nostra de Varennnis, die mer<< curii vicesima mensis Junii, indictione octava, anno ab << Incarnatione Domini MCCCCXXX (1430) (1). »

Il est facile de voir que les noms de certaines autres localités de moindre importance ont été négligées dans le texte de ce testament, comme Mézilles, par exemple, dont la comtesse Iolande paraît aussi avoir joui. En est-il de même de la seigneurie ou baronnie de Toucy? Nous verrons que cette omission doit être due très probablement à une autre cause.

M. Déy dit (à la page 73 de son Histoire de SaintFargeau), mais sans citer des preuves, que Toucy appartenait également au cardinal.

Peut-on supposer qu'il y a une faute d'orthographe ou de typographie dans le mot Tourey, ou bien un oubli de la part du bénédictin dom Calmet en copiant le texte susdit? Le duc de Bar, Louis, dans son remarquable testament, aurait dû faire clairement mention de Toucy, si cette localité importante était alors légitimement à lui, d'autant plus que ce domaine seigneurial, petite baronnie, n'est pas désigné comme une annexe dans les acquisitions que Jacques Cœur, l'argentier du roi, fit plus tard dans cette contrée. La baronnie de Toucy, y est citée comme propriété distincte.

écrit ainsi particulièrement dans ce testament avec un y ?.... l'étymologie en serait alors: Montagne.

(1) Voir à la planche II le fac simile de la signature de ce testateur, que nous n'oublierons pas dans notre Histoire de la maison de Bar,à laquelle la seigneurie de Cassel appartint aussi,de même, longtemps, par Robert de Flandres et Yolande, sa fille.

Il est certain, croyons-nous, qu'on peut hésiter à prendre pour Touci Tociacum (1), la localité que le duc désigne dans l'acte de ses dernières volontés sous le nom de Tourey (2), qui serait Thury, seigneurie située dans ces parages, et plus proche de Saint-Fargeau. De même, on ne peut admettre que Toucy était alors une simple dépendance des domaines de cette grande seigneurie, et qu'il ait été superflu, par cette raison, de la mentionner. On pourrait croire enfin (si Toucy, baronnie, était alors véritablement au cardinal), qu'on pût l'oublier au texte, à moins que cette localité n'ait été confondue avec le domaine, dit de Saint-Fargeau dans le titre général de l'acte: In patria de Puysoya. Quoiqu'il en soit, nous pouvons affirmer, d'après nos dernières recherches, que, dans le paragraphe qui précède celui où il s'agit, au testament, de castra nostra cum castellaniis et proposituris de SanctoFerreolo, etc., et dans le suivant, il n'est pas fait mention de Tociacum, pas plus que des localités dépendantes de cette baronnie, ce qui est l'inverse de ce qui fut fait par le cardinal pour les annexes de Saint-Fargeau, telles que la Coudre, Thury, Lavau, Perreuse, etc., qu'il possédait directement en vertu du partage du duc Robert, son père, de 1409, c'està-dire tout ce qui en cette contrée dépendait, comme fief, de Nevers. Et, chose remarquable, ce ne sont que ces domaines mouvants à lui propres, bordant pour ainsi dire le comté du Nivernais, dont ils étaient tous fiefs, qu'il cite explicitement,

(1) Voir la note sur Tociacum, à la page 37.

(2) Parmi les personnages qui se rendirent garants du traité de paix de Guillon, près d'Avallon, en 1360, fait avec le roi d'Angleterre Edouard III, on cite un Girard de Thurey ou Tourey. Ce mot était done déjà employé alors d'une manière distincte, il signifiait plusieurs localités du pays autres que Toucy.

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