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comme s'il eût hésité de nommer les autres, possédés par usurpation, selon des auteurs, et qui furent à Jean son frère.

Voici un extrait de cet acte important de partage, qui peut faciliter dès à présent l'intelligence de ce qui nous occupe :

<< Monseigneur le Cardinal aura, entre autres biens et << rentes, les châteaux, villes, terres et seigneuries de Laval, « Favereules, le chastel de la Couldre et Péreuse en Puy« soye, mouvants de Monseigneur le comte de Nevers. En<< semble tout ce qui meut (releve) dudit comté. Il y est dit << ensuite qu'en cas de décès ces biens devaient retourner à << son frère Edouard et que le surplus retournerait à Jean de <<Bar ou à ses hoirs.

<< A Monsieur Jean de Bar. Toutes villes et seigneuries << que le duc Robert, son père, a au pays Chartrain, et << toutes les terres, villes, châteaux et seigneuries possédés << par Monseigneur le duc au pays de Puisoye, excepté ce qui <«<est baillé à Monseigneur le cardinal selon la clause ci<< dessus. >>> On voit par là que Jean de Bar obtint tout ce qui, en Puisaye, était non mouvant ou dépendant d'un fief, en y ajoutant des localités dépendantes du pays chartrain.

Enfin il est dit dans cet acte de partage que « si Jean de <<Bar, Monsieur, décédait sans laisser d'enfants légitimes, << tout ce qui lui était échu pour son partage retournerait à « son frère Edouard. »

Reste à savoir si Jean mourut à Azincourt avant ou après son frère, et quelles furent les dispositions testamentaires de ce dernier, regardant le cardinal, afin de parfaitement connaître ses droits légitimes dans cette affaire.

Nous supposons toutefois que li dus de Bar Edouart, commandant l'avant-garde, avec le duc d'Alençon, à la bataille

d'Azincourt de 4445, a dû succomber très-probablement avant son frère. Quant à Jehans, nous ignorons s'il a fait son testa'ment un peu avant cette bataille, comme le fit le duc Edouard. Nous avons consulté les Preuves de la maison de Bar-leDuc, dans André Duchesne et dans dom Calmet, puis l'Art de vérifier les Dates, mais ce document ne s'y trouve pas (1), ce qui est regrettable, car cette pièce aurait décidé ou éclairé la question en litige. Du reste, nous ne pouvons croire que le cardinal-évêque se serait cru autorisé à s'emparer de ces domaines, uniquement parce que le roi Philippe VI aurait dit, dans ses lettres de 1344, qu'il accordait le titre de seigneur de Puysaye au comte Henri IV et à ses successeurs au comté de Bar, car lui-même n'était pas un successeur légalement

.reconnu.

Il reste à savoir de même si c'est de Toucy que le château de Saint-Fargeau relevait au temps antérieur à Jeanne de Toucy, femme de Thibaut de Bar, ou si c'est l'inverse qui avait lieu. Mais c'est là une question de peu d'importance pour nous. Nous savons, du moins, que vers le xe siècle l'administration, comme l'histoire de ces localités, se confondirent ensemble.

Il est prouvé que c'est du château de Montargis que SaintFargeau relevait en fief, du temps du règne de Philippe-Auguste, et par conséquent bien antérieurement à l'érection de la terre de Saint-Fargeau en comté (2).

(1) Cependant on trouve dans ces auteurs, et particulièrement dans l'Histoire de Lorraine de dom Calmet, les testaments des autres fils du duc Robert et même celui de leur digne mère là duchesse Marie de France. Voir vol. 4, Preuves des tomes III

et IV, pages 180, 676, etc.

(2) Ajoutons que cette grande seigneurie-comté comprenait sur

Il ne nous appartient pas de nous arrêter sur ces diverses questions. Nous devons toutefois ajouter, comme renseignement utile, que M. Ansault, le jeune auteur de la Vie de Hugues de Toucy, archevêque de Sens au XIIe siècle, nous a affirmé avoir vu des titres à Paris, où des princes de Bar, seigneurs de Puisaye, s'intitulaient aussi barons de Toucy, et accordèrent des priviléges et même des chartes d'affranchissement aux Toussyens ou Tociaquois (1).

A cause de ce titre de barons de Toucy, ces mêmes personnages furent obligés, dès le x siècle, de se faire représenter, comme d'autres dignitaires voisins, pour porter les évêques d'Auxerre lors de leur sacre (2).

Les comtes d'Auxerre étaient dans le même cas, ainsi que les comtes de Nevers, qui possédaient l'Auxerrois jusqu'en 1272, puis en dernier lieu Robert de Béthune, comte de Flandre, mari de Iolande de Bourgogne, comtesse de Nevers (3) il fut tenu aux mêmes formalités.

tout au xvIe siècle Saint-Fargeau, Saint-Martin-des-Champs, SaintPrivé, Bléneau, Tannerre, Louesmes, Mézilles, Septfonds, Ronchères et Lavau, avec la seigneurie de Charny comme annexe.

(1) Nous espérons avoir un jour communication de ces pièces officielles que l'on a dit conservées aux archives impériales de Paris et qui concernent les titres du temporel des évêques d'Auxerre: c'est le Registre no 1595.

M. Ansault en possède des extraits sommaires; il nous est permis de citer ceux placés aux notes de la page suivante.

(2) Thiebaus, Cuens de Bar-le-Duc et Jeanne, Duchesse (comtesse) de Bar (Jeanne de Toucy) reconnaissent devoir porter l'évêque d'Auxerre, à cause de Toucy-1271, au mois de juignet.

(3) Voir notre notice sur les Armoiries d'Auxerre et de Nevers, publiée dans le Bulletin de la Société des Sciences de l'Yonne, année 1867.

Nous voyons, par les mêmes documents, que, pour les terres de Toucy, la vassalité envers les évêques d'Auxerre (ayant aussi des droits sur la tour et le fort de Toucy à eux jurables et rendables), fut maintenue à l'égard de la comtesse de Bar, Iolande de Flandre, baronne douairière de Toucy (1). Cette vassalité eut aussi lieu avec foi et hommage pour le duc de Bar, son fils (acte de l'année 1403), pour le cardinal-duc Louis de Bar (2), et enfin, sous l'évêque Laurent, pour Jean de Salpart, qui acquit les terres de Toucy des hétiers de Bar (3) selon l'inventaire (Registre 1595 des ar

(1) Yolande de Flandres reconnaît que la tour de Toucy est jurable et redevable à l'évêque d'Auxerre; pourquoi elle commande au capitaine dudit fort et tour, et à tous ses officiers présents et à venir, que au dit révérend père et à ses successeurs laissent et délivrent le dit fort toutes les fois et quantes date...?

sans

Le château et la tour-forte de Toucy étaient situés sur l'empla- . cement même de l'église actuelle de cette ville, qui est posée sur ses vieilles fondations: la tour en ruine s'y voit encore à côté.

Le duc de Bar Robert, peu d'années après la mort d'Yolande, comtesse de Bar, sa mère, rendit hommage pour Toucy à l'évêque d'Auxerre.

(2) Louis, cardinal-duc de Bar, marquis du Pont, seigneur de Cassel, à Guillaume d'Assigny, pour faire foi et hommage à l'évêque d'Auxerre, pour la terre de Toucy 1419, 12 juillet.

(3) Lettres de souffrance (de consentement) pour ajournement de foi et hommages, de Laurent, évêque d'Auxerre, à Jean de Salepart, jusqu'au jour de la Purification. Il avait acquis les terres de Toucy des héritiers de Bar. (Même registre, inventaire). Date?... OBS.: Cette dernière note, de M. Ansault, ne dit de même pas à quelle époque l'acquisition du susdit J. Salepart eut lieu, il est donc permis de supposer, jusqu'à plus amples renseignements, que c'est le cardinalduc Louis, lui-même, qui vendit les terres de Toucy, situées aux confins de la vraie Puisaye, et que son testa

chives de l'Empire) concernant les titres temporels des évêques de l'Auxerrois.

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Nous avons tâché d'établir une filière exacte de transmission de la plus grande partie de l'ancienne Puisaye dans la maison directe de Bar pendant près de 186 années, à partir de 1255. Cette généalogie officielle sera difficilement contestée, et nous ne pensons pas qu'elle puisse laisser, après ces explications, des lacunes sérieuses.

Quant au fils de Jeanne de Bar et du marquis Théodore, c'est-à-dire J.-J. de Montferrat (4), il conserva, durant plusieurs années, cette contrée, si longtemps héréditaire dans la maison de Bar.

Ici devient nécessaire une autre explication concernant l'héritage seigneurial de Saint-Fargeau, à cette époque.

On dit que le cardinal de Bar avait suivi le parti du Roi Charles VI, son cousin, contre les Anglais, en 1423. Ceux-ci furent momentanément victorieux dans cette partie de la Basse-Bourgogne. Ils voulurent indemniser le défenseur de Cravant, Claude de Beauvoir, capitaine bourguignon de leur parti. Le duc de Betfort donna, par reconnaissance, à ce sire de Chastellux, en mai 1424, Saint-Fargeau et ses dépendances, domaines confisqués par cette raison politique au cardinal-duc Louis (2). Mais rien ne prouve que celui-ci en fût

ment ne mentionne pas pour cette raison... Dans tous les cas, ce fait pourrait prouver que ce n'est pas des Montferrat que Jacques Cœur acheta la baronnie de Toucy.- Ceci reste un point à vérifier.

(1) La maison de Montferrat avait pour armoiries, selon l'héraldiste Pierre Palliot d'azur au chef de gueules. Nous les reproduisons à la planche I des armoiries, figure 8: elles y sont écartelées de Montferrat et de Bar.

(2) Comme fut saisi pour la même raison l'hôtel des princes de

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