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arrivé à Iolande, leur fille, comtesse de Bar et dame de Cassel, dont nous avons de même entrepris d'étudier l'intéressante histoire, comme celle de ses descendants de la maison de Bar, aussi seigneurs de Cassel (1).

Par nos récentes recherches nous voyons que dans les cartulaires dits de la Dame de Cassel, conservés aux archives départementales de Lille, il est surtout question des actes. administratifs et féodaux de cette Iolande de Flandre. Ils sont la dernière moitié du même xive siècle.

pour

Un de ces cartulaires, le premier pour Iolande, et portant le no B. 1574, renferme des documents qui concernent la Puisaye (2) et Saint-Fargeau, ville alors en quelque sorte le chef-lieu féodal de sa partie occidentale. Le troisième de ces cartulaires en contient aussi quelques-uns.

C'est qu'en effet, vous le savez, Messieurs, Iolande dont il s'agit, petite-fille d'Iolande ou Hyolenz de Bourgogne, comtesse de Nevers, et qui fut quelques années comtesse d'Auxerre, vers la fin du xin siècle, administra assez long

(1) La maison de Bar, c'est-à-dire la maison comtale des gouvernants du Barrois. La petite Province de Bar, faisant aujourd'hui partie du département de la Meuse, était bornée, au levant par le pays Messin, le Toulois et la Lorraine; au couchant, par la Champagne; au septentrion par le duché de Luxembourg, et au midi par la Franche-Comté. Sa longueur était de 32 lieues sur 16 de largeur; mais il est à observer que le Toulois et le Verdunois y étaient enclavés sans en être pour cela dépendants. Ses principales rivières sont la Meuse, la Moselle, l'Aire, la Saux et l'Ornain. C'est dans la ville haute de Bar-le-Duc, capitale du Barrois. qu'était le château de la maison souveraine de Bar.

(2) Cette contrée touchait au Gatínais-Orléanais et aux confins de l'ancien pays chartrain, auquel la Puisaye était en partie annexée à son côté sud-ouest.

La Puisaye (pays de Puysaie ou puysaye, puisoye), réunion

temps, comme dame suzeraine et douairière, le pays boisé et montagneux de Puisaye (1), situé à la droite de la HauteLoire, et appartenant à l'ancien diocèse d'Auxerre.

Ce précieux registre concerne l'année 1370 et les suivantes, jusqu'en 1383. Il en a déjà été question dans notre petit mémoire sur les archives de Lille regardant la Bourgogne et Auxerre, lu à la société scientifique de l'Yonne, et qui a eu l'avantage d'être imprimé dans son bulletin de 1865.

Si nous ne présentons, aujourd'hui, que les derniers actes de la comtesse de Bar, Iolande, c'est que les précédents, qui concernent la terre de Puisaye, se trouvent sans doute consignés dans des archives autres que celles de Flandre, telles que les chambres de dépôt d'anciens documents de Bar ou de

principalement des cantons actuels de Saint-Fargeau et de Bléneau, de l'arrondissement de Joigny; puis, en grande partie, des cantons de Toucy et de Saint-Sauveur (a), de l'arrondissement d'Auxerre, avec d'autres localités seigneuriales, contigues du Nivernais, etc. La contrée puisoyenne se distingue par un sol spécial aquatique et accidenté appartenant aux terrains secondaires. On compte là 21,368 hectares de forêts sur une contenance totale de 73,436 hectares. Ce pays était encore bien plus boisé autrefois.

On distinguait ce pays en Puisaye mouvante ou dépendante d'un fief, et en Puisaye non mouvante. Nous y reviendrons.

(1) L'étymologie du mot Puisaye vient de Puy, nom ancien signifiant montagne en langue celtique, et Say: forêt. Du moins, des écrivains interprétent ainsi le nom de cette antique contrée, la terre classique des vallées ombragées et de la solitude. « La Puisaye, qui a quelque chose de vague et de mystérieux, disposant l'âme à la méditation, et l'invitant, en quelque sorte, à pénétrer les secrets dont elle s'enveloppe (M. Déy). »

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(a) Saint-Sauveur a une partie de son territoire située en dehors de la Puisaye, c'està-dire la Forterre, contrée montueuse, calcaire et sans eau,

Nancy, par exemple. Les archives impériales de Paris en possèdent aussi, peut-être même y en a-t-il à Auxerre?

La Dame Iolande, dont il s'agit, fut mariée à Henri, 4o du nom, comte de Bar, dès 1340; et comme celui-ci mourut quatre années après cette union contractée, il est certain qu'elle gouverna dès 1344 les domaines du feu comte, comme tutrice de ses deux fils et comme douairière. Il doit indubitablement être resté des traces de ces premiers temps de son veuvage.

Avant d'énumérer les sommaires d'actes administratifs de douze années, à peu près, d'Iolande de Flandre, qui ont rapport à la Puisaye, appelée comté en ce temps, ainsi que le Père Anselme nous l'apprend, qu'il nous soit permis de dire, d'abord, quelques mots sur ce pays et sur la manière dont cette terre et la seigneurie de Saint-Fargeau (Saint-Fargeol ou Ferréol), arrivèrent avec Toucy à l'antique et illustre maisón de Bar (4).

Disons de nouveau que, dans l'ignorance de l'histoire locale, et encore étranger à l'Auxerrois il y a peu d'années, nous nous demandâmes si le pays, dit de Puisaye, n'était pas parvenu aux gouvernants de Bar par succession, après madame Marguerite de Bourgogne, comtesse de Tonnerre dès 1273, et jadis reine de Naples et de Sicile par Charles, comte d'Anjou, frère de Saint-Louis.

Cette bonne princesse, mariée en 1268, mourut en '1308

(1) En 951, Frédéric, comte de Bar, épousait la sœur d'Hugues Capet, qui était nièce de l'empereur Othon-le-Grand. Tous les comtes et ducs de Bar se distinguèrent, dans la suite, d'une manière fort honorable soit dans leurs administrations comtales et seigneuriales, soit dans la guerre. Leurs alliances furent aussi des plus nobles et mêmes royales parfois.

laissant Robert de Cassel, son neveu, père d'Iolande de Flandre, héritier en partie de ses biens, avec le frère aîné de celui-ci, Louis I, comte de Nevers.

Quant au comté de Tonnerre, il fut donné par elle à un autre neveu, Guillaume de Châlon, né de sa sœur Alix, comtesse d'Auxerre, et qui lui succéda aux susdits comtés. On sait que Robert de Flandre avait déjà obtenu de sa vénérable, tante, sœur cadette d'Iolande de Bourgogne, comtesse de Nevers (1), et dès 1292, (sept années après la mort du roi son mari), tous ses domaines du Perche, tels que Montmirail, Alluye, Brou, la Bazoche, etc., moyennant deux mille livres de rente. C'était là une raison pour nous de penser que la Puisaye pouvait avoir été dévolue à Robert par le même testament de cette comtesse (si ce pays, voisin du Nivernais, cût été à elle), et qu'elle était échue ensuite à Iolande, la fille unique de ce prince de Flandre: c'était une

erreur.

Faute de renseignements, nous nous sommes aussi demandé si la Puisaye la plus restreinte n'était pas parvenue directement à Robert de Cassel par sa mère Iolande, comtesse de Nevers, femme en secondes noces du comte de Flandre Robert III. Mais ces suppositions plausibles étaient aussi sans bases solides; elles se sont évanouies devant les faits officiels étudiés depuis. Des documents positifs nous prouvent clairement, enfin, que la Puisaye, Toucy et Saint-Fargeau

(1) Nous nous sommes occupé de cette comtesse Yolande ou Hyolenz, fille aînée d'Eudes de Bourgogne, à propos des armoiries d'Auxerre et de Nevers. - Voir nos Recherches historiques à ce sujet, insérées dans le Bulletin des sciences de l'Yonne, du deuxième semestre de 1866.

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sont entrés dans. la maison comtale de Bar d'une toute autre façon, et dès le commencement de la seconde moitié du XIIIe siècle, c'est-à-dire par le mariage de Jeanne de Toucy, l'une des filles de Jean 4er (1) avec le comte du Barrois, Thibaut II, mariage qui s'accomplit en l'année 4255, selon divers auteurs.

Nous ne pouvons, du reste, affirmer que cette Jeanne, que beaucoup appellent baronne de Toucy, apporta au susdit comte de Bar la contrée entière de Puisaye, avec d'autres localités importantes, situées particulièrement vers son côté nord-ouest, par exemple; car il est prouvé que, à plusieurs époques, ce pays a varié d'étendue conventionnelle. Il fut subdivisé, même avant Jeanne de Toucy; lors du partage de famille que fit cette dame, il le fut encore davantage, mais momentanément, comme nous le verrons plus loin.

Au xvne siècle, la Puisaye, avec ses annexes, située au sud-ouest du département de l'Yonne, avait une étendue de huit lieues et plus de longueur, sur quatre à cinq lieues

(1) Onzième seigneur de Toucy et Saint-Fargeau qui n'eut pas d'héritiers mâles.

La maison de Toucy avait en un temps pour armoiries, comme suit:

« De gueules, à trois pals de vair, au chef d'or chargé de « quatre merlettes de gueules. » (Père Anselme). Voir planche I, fig. 2.

OBS.: Ces armes sont semblables, sauf les merlettes, à celles de Châtillon. On sait que Gauthier de Châtillon, comte de Nevers au XIII siècle, était fils de Gui de Châtillon, comte de Saint-Paul et d'Agnès de Donzy, héritiers de Pierre de Courtenay, et qui possédaient aussi le comté d'Auxerre. P. Palliot dit, page 647, que de Torcy (sic) portait comme de Châtillon; reste à savoir quel rapport de famille avec Toucy existe-là?

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