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font languir pendant plusieurs années avant d'occasionner. şa mort. L'insecte dangereux pour le chèvrefeuille est une larve de Coléoptère longicorne, qui grandit assez lentement, car elle met au moins deux ans à acquérir toute sa croissance et à se changer en insecte parfait. Si, dans le mois de novembre, on émonde un chèvrefeuille et si on examine les vieilles branches enlevées ou celles qu'on épargne, on verra sur quelques unes des trous ronds, dont le contour est noirâtre. Il y a assez souvent deux trous sur la même branche, éloignés l'un de l'autre, et même trois, selon sa longueur. En fendant ces branches dans le sens longitudinal on remarquera que leur intérieur est creux, que la moelle a disparu et que le canal qui la contenait est changé en une galerie à parois noirâtres. On pourra encore remarquer que le trou se trouve à peu près au milieu d'une partie vide, bourrée aux deux extrémités par un tampon de fibres de bois pressées et serrées. Toutes les branches percées ne renferment plus l'insecte qui a vécu dans la galerie; il en est sorti par l'ouverture qu'il a pratiquée luimême pour se mettre en liberté. Si l'on fend des branches intactes, on en trouve dont le canal médullaire est plein et qui sont très saines et d'autres dans lesquelles on voit une larve blanche, allongée, logée dans ce canal, qu'elle déblaie en rongeant la moelle et le vidant. On peut remarquer, en explorant différentes branches, qu'il y a des larves de deux tailles très inégales, des petites et des grandes; ce qui porte à penser que les premières sont de l'année et les secondes de l'année précédente, ou peutêtre plus âgées. Celle que j'ai examinée le 15 octobre a 12 millimètres de longueur. Elle est à peu près cylindrique. La tête est plus petite que le premier segment dans lequel elle peut se retirer, elle est écailleuse et jaunâtre ; les mandibules sont fortes, cornées et noirâtres; le labre est brun. Le premier segment du corps est grand, plus gros que la tête et les autres segments; sa surface est comme écailleuse, luisante, blanchâtre et couverte d'une granulation cornée sur toute sa partie postérieure, dont les grains sont d'autant plus spinuleux qu'ils sont plus en arrière ; ces grains sont

roux. Le deuxième segment est très petit, ainsi que le troisième. Les suivants sont plus longs, égaux, et le dernier est un bouton plus petit que le dernier segment. Leur nombre est de 13 en tout, non compris la tête. Il n'y a pas de pattes apparentes ; mais le dos et le ventre des segments peuvent s'élever en forme de mamelons qui aident à la progression de la larve dans sa galerie. On peut remarquer un stigmate de chaque côté du premier segment, près de la suture avec le deuxième, plus gros que les autres qui sont marqués par des points jaunâtres au nombre de 8 paires. Tous les segments sont séparés par des étranglements profonds. Cette larve m'a paru être à sa deuxième année, car il y en avait de beau. coup plus petites à la même époque. Ces larves, en avançant, laissent derrière elles leurs excréments mêlés à des débris de moëlle et de fibres ligneuses. Lorsqu'elles sont parvenues à toute leur taille, vers la fin de novembre, elles bourrent les deux extrémités de la cellule dans laquelle elles veulent se changer en chrysalide, en pressant et tassant des fibres qu'elles détachent des parois de leur logement et restent au repos jusqu'au retour du printemps. Elles se changent en chrysalide en avril et l'insecte parfait perce la branche et se met en liberté à la fin de mai ou au commencement de juin.

Il entre dans la famille des Longicornes, dans la tribu des Lamiaires, et dans le genre Saperda, qui a été divisé en deux parties, dont l'une a conservé l'ancien nom et la deuxième a reçu celui de Oberea. Son nom entomologique est aujourd'hui Oberea pupillata et son nom vulgaire Saperde pupillée ou Saperde du Chèvrefeuille.

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13. Saperda (Oberea) pupillata, Dej. Longueur, 14 millimètres; largeur, 3 millimètres. L'insecte est de forme cylindrique, allongée; les antennes sont noires, filiformes, un peu moins longues que le corps, formées de onze articles, dont le premier plus gros que les autres; la tête est noire, transverse, ponctuée ; le labre est brun, les mandibules sont noires et les palpes jaunes;

les yeux sont noirs, non échancrés ; le corselet est court, cylin drique, jaune, marqué d'un point noir de chaque côté; la poitrine porte deux taches noires, allongées, pointues de chaque côté ; les élytres sont noires, un peu plus larges que le corselet à la base, quatre fois aussi longues que la tête et le corselet, à côtés parallèles, fortement ponctuées, marquées d'une tache jaune scutellaire et échancrées à l'extrémité ;,l'abdomen est jaune et présente, en dessous, trois grandes taches à la base formant une bande longitudinale, puis deux petites taches noires à l'extrémité; l'anus est noir; les pattes sont jaunes.

Il est vraisemblable que la femelle pond ses œufs sur les branches du chèvrefeuille, soit dans les fissures, soit au point d'insertion des rameaux.

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Le Lys blanc (Lilium candidum) se voit dans tous les jardins et les parterres dont il fait l'ornement par l'éclat, la grandeur et l'odeur suave de ses fleurs. Cette belle plante est exposée aux ravages d'un petit insecte qui, lorsqu'il s'y multiplie, en dévore les feuilles, les salit et en fait un objet de dégoût; il attaque aussi les fleurs. Dès les premiers jours de mai, dans certaines années, un peu plus tard ordinairement, on remarque sur les feuilles du lys des petits paquets d'ordure noire et humide qui grossissent peu à peu et qui ne sont pas entièrement fixés à la même place, mais qui se meuvent lentement, laissant sous eux la plante rongée ou percée. Si on enlève ce petit tas d'ordure on trouve dessous une larve d'un rouge-jaunâtre qui broute la feuille et se recouvre de ses excréments. Son anus est tellement placé que les matières qui en sortent, au lieu de tomber à terre, s'arrêtent sur son dos et sont continuellement poussées en avant, du côté de la tête, par celles qui viennent ensuite; en sorte que la larve se trouve, en très peu de temps,

chargée d'une épaisse couche de ses excréments. Il paraît que cette couverture lui est nécessaire pour se garantir contre la chaleur du soleil et l'impression de l'air; peut-être aussi la préserve-t-elle de l'atteinte des parasites qui cependant savent bien la blesser.

Cette larve provient d'un œuf pondu par l'insecte femelle, qui le colle sur une feuille de lys. Après son accouplement, qui dure au moins une heure, elle place ses œufs au nombre de sept ou huit dans le voisinage l'un de l'autre sur la même feuille, puis elle va sur d'autres feuilles achever sa ponte. Les œufs sont petits, oblongs, rougeâtres, enduits d'un liquide visqueux qui les colle à la feuille à leur sortie du corps. Au bout de quinze jours environ, selon la chaleur de l'atmosphère, les petites larves en sortent, se mettent à brouter les feuilles et à se recouvrir de leurs excréments. Elles arrivent au terme de leur croissance à la fin de mai et au commencement de juin. Lorsqu'elles sont arrivées à ce terme elles ne mangent plus, ne rendent plus d'excréments, et leur couverture se dessèche et tombe. Elles sont alors sèches et d'un rougeâtre-pâle ou d'un blanc-verdåtre livide. Elles ont 8 millimètres de longueur. Elles sont un peu atténuées en devant, c'est-à-dire qu'elles vont un peu en grossissant de la tête à l'extrémité opposée; leur tête est noire, luisante, petite et ronde; on y distingue deux petites mandibules et deux petites antennes coniques. Le corps est formé de douze segments peu distincts, dont le premier est noir, et dont le dernier porte en dessous un mamelon rétractile qui sert à la stabilité de l'insecte. Les pattes sont noires, attachées aux trois premiers segments. On voit de chaque côté du corps une sorte de bourrelet peu saillant, interrompu à chaque segment, sur lequel sont les stigmates marqués par un très petit point noir. Ils sont au nombre de neuf paires dont la première sur le premier segment, la deuxième sur le quatrième segment, et la troisième sur le cinquième.

Cette larve est très lourde et ne marche qu'en reculant pour chercher une nouvelle nourriture, lorsqu'elle a brouté celle qui est sous sa bouche. Parvenue au dernier terme de sa croissance, elle

se débarrasse de sa couverture protectrice et séchée, elle descend de la plante sur laquelle elle a vécu et s'enfonce dans la terre, où elle s'enferme dans une coque formée de parcelles de terre liées ensemble par un liquide visqueux qu'elle rend par la bouche; la coque est grossière à l'extérieur, mais lisse comme du satin à l'intérieur. La larve s'y change bientôt en chrysalide, et l'insecte parfait sort de terre environ trois semaines après, c'est-à-dire vers le commencement de juillet, pour produire une seconde génération qui passe l'hiver en terre et se montre au commencement de mai.

Ce petit Coléoptère fait partie de la famille des Cycliques, de la tribu des Eupodes et du genre Crioceris. Son nom entomologique est Crioceris merdigera, Lat., et son nom vulgaire Criocère du Lys.

14. Crioceris merdigera, Lat. —Longueur, 7 millimètres ; largeur, 3 1/2 millimètres. Les antennes sont noires, filiformes, composées de onze articles, longues de la moitié du corps; la tête est noire, transverse, rétrécie en arrière en forme de cou; les yeux sont très saillants, échancrés; le corselet est rouge, sub-cylindrique, de la largeur de la tête, avec un enfoncement de chaque côté; l'écusson est petit et noir; les élytres sont deux fois aussi larges que le corselet à la base, quatre fois aussi longues que ce dernier, à côtés parallèles, arrondies en arrière, d'un beau rouge, marquées de points enfoncés rangés en stries; les pattes et le dessous sont noirs.

Les larves du Criocère du Lys sont exposées aux allaques d'un Ichneumonien, qui parvient à introduire un œuf dans le corps de chacune de celles qu'il atteint. Je conjecture qu'il les blesse dans le moment où elles ont quitté leur couverture et qu'elles montrent leur corps à nu. La larve parasite se nourrit de celle du Criocère pendant qu'elle est renfermée dans sa coque, se change en chrysalide dans cette coque, et l'insecte parfait se montre dès le 1er mai.

Sc. nat.

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