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DE LA

SOCIÉTÉ DES SCIENCES

HISTORIQUES ET NATURELLES

DE L'YONNE.

DEUXIÈME PARTIE.

SCIENCES PHYSIQUES & NATURELLES.

VINGT-TROISIÈME VOLUME.

TOME III DE LA 2 SÉRIe.

4

1

DE LA

SOCIÉTÉ DES SCIENCES

HISTORIQUES ET NATURELLES DE L'YONNE.

Année 1869.

II.

SCIENCES PHYSIQUES & NATURELLES.

NOTES

SUR QUELQUES MUSÉES D'HISTOIRE NATURELLE

DE LA SUISSE ET DE L'ALLEMAGNE DU SUD,

Par M. G. COTTEAU.

Je viens de faire, en compagnie de mon excellent et savant ami, M. de Loriol, un voyage dont le but principal était de visiter et d'étudier, surtout au point de vue géologique et paléontologique, quelques Musées d'histoire naturelle de la Suisse et de l'Allemagne du Sud. Mon attention n'a pas porté seulement sur les objets plus ou moins précieux que renferment ces musées, mais je me suis occupé également de leur organisation générale, et en particulier de l'installation des collections géologiques et des classifications adoptées. Vous concevez de quel intérêt était pour moi cette étude comparative, au moment où nous nous disposons à ranger nos collections, déjà si importantes, dans le beau local récemment édifié pour les recevoir. J'ai pensé qu'il ne serait pas inutile de vous faire connaître quelques-unes des observations que j'ai recueillies, et de résumer ici les notes que j'ai prises, notes un peu décousues, écrites au courant de la plume, mais qui n'en résument que mieux les impressions

scientifiques que j'ai rapportées de cette pérégrination de quelques semaines.

J'avais eu soin de faire coïncider mon voyage avec la réunion de la Société helvétique des Sciences physiques et naturelles, qui, cette année, avait lieu à Einsiedeln, dans le canton de Schwitz, et à laquelle je me faisais un vrai plaisir d'assister. Ces réunions de la Société helvétique ont un caractère particulier, et l'accueil si bienveillant et toujours si cordial qu'on fait aux étrangers, leur donne, lorsqu'ils y sont venus une fois, le désir d'y retourner. Chaque année, le lieu fixé pour la réunion change; tantôt c'est une ville importante, tantôt une petite bourgade; l'affluence est toujours la même; les savants de la Suisse, les géologues surtout, se font un devoir de venir à ces réunions. A moins de raisons majeures, personne ne manque à l'appel on se retrouve, on cause, on discute, on fait des excursions, on dine ensemble, et les trois jours que durent les réunions se passent très agréablement et toujours d'une manière profitable pour la science.

Pour me rendre à Einsiedeln et rejoindre M. de Loriol, je m'arrêtai à Neuchâtel et j'y passai une journée, dans le but de visiter le musée d'histoire naturelle, qui est l'un des plus riches et des mieux installés de la Suisse. Le bâtiment qui le renferme s'étend d'un côté sur la place d'Armes, et de l'autre regarde le lac qui, ce jour là, était calme, bleu, magnifiquement éclairé par le soleil et formait un horizon que je ne pouvais me lasser d'admirer. Les colonnes extérieures qui ornent le musée, le large escalier qui y conduit, le vestibule qui lui sert d'entrée donnent à cet édifice un aspect monumental. La salle principale est longue, bien éclairée, munie d'une galerie supérieure et consacrée exclusivement à la zoologie.

Les vitrines du milieu contiennent les coquilles vivantes, parmi lesquelles nous avons remarqué plusieurs types rares, notamment de beaux exemplaires des Panopea Aldrovandi et Spengleri. Les collections paléontologiques, placées dans une autre salle, sout nombreuses et intéressantes; celles du canton de Neuchâtel, rangées à part, ont fixé surtout mon attention, les localités classiques de Hauterive, de Villersle-Lac, de Neuchâtel sont largement représentées. J'ai admiré également une série curieuse de dents de poissons et de reptiles provenant du Jura supérieur. Dans chaque musée j'aime surtout à étudier les oursins. Ceux du musée de Neuchâtel ne sont pas très nombreux; cependant, parmi les types vivants, je citerai, comme espèces rares, le Nucleolites recens et le Cassidulus australis. Je n'ai pris des notes qu'un peu superficielles sur les collections du musée de Neuchâtel. Son savant et laborieux directeur, M. Coulon, était parti le matin même pour Einsiedeln, où je devais le retrouver. J'ai regretté vivement cette absence, car je suis persuadé que bien des objets précieux ont échappé à mon attention. Le musée a été fondé par M. Coulon père: un buste en marbre, placé au milieu de la grande salle de zoologie, a été élevé à la mémoire de cet homme de bien. M. Coulon, le directeur actuel, suit les traditions de famille, et se consacre entièrement à son musée. C'est par lui que les collections sont classées et étiquetées, et si chaque jour elles prennent un nouvel accroissement, on le doit à son dévouement, à son activité et aussi à sa bourse. En quittant le musée, n'oublions pas de signaler, dans le vestibule, deux magnifiques échantillons un Ichthyosaurus et un Mystriosaurus provenant des schistes liasiques du Wurtemberg.

J'allai voir ensuite M. Desor, que je savais à Neuchâtel.

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