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contre le ciel. Trois fois ils s'efforcèrent d'élever Ossa sur Pélion, et de rouler sur Ossa l'Olympe avec ses forêts: trois fois, de sa foudre, Jupiter renversa les monts qu'ils

avaient entassés.

Le septième jour est, après le dixième, le plus favorable pour planter la vigne, façonner au joug les jeunes taureaux, et mettre la toile sur le métier. Propice au voyageur, le neuvième est funeste au brigand.

CERTAINS travaux sont plus faciles à la fraîcheur de la nuit, ou aux premières larmes dont l'Aurore humecte la terre. La nuit, on coupe sans peine le chaume léger; la nuit, on fauche les prés, imprégnés d'une douce humidité.

PLUSIEURS veillent pendant l'hiver à la lueur d'une lampe rustique; ils aiguisent en pointe le bois résineux qui les doit éclairer. Près d'eux, charmant par ses chants la longueur du travail, leur compagne fait, entre la chaîne et la trame, voler la bruyante navette, ou bouillir le vin doux, dont elle enlève avec une branche de feuillage l'écume qui tremble ondoyante à la surface de l'airain.

MAIS les moissons dorées, c'est au fort de la chaleur, en plein soleil, qu'il les faut couper, en plein soleil qu'il les faut livrer au fléau. Semez, labourez au temps chaud; l'hiver sera pour le laboureur le temps du repos. C'est ordinairement dans la froide saison, qu'il jouit du fruit de ses travaux, et que, dans des repas donnés et reçus tourà-tour, il se livre à une douce gaîté. L'hiver, ami des plaisirs, lui fait oublier les travaux de l'été. Ainsi, quand les navires chargés de richesses ont enfin touché le port désiré, les matelots triomphans en couronnent la poupe. L'HIVER cependant a ses occupations on dépouille le

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Et lauri baccas, oleamque, cruentaque myrta;
Tum gruibus pedicas et retia ponere cervis,
Auritosque sequi lepores; tum figere damas,
Stuppea torquentem balearis verbera fundæ,
Quum nix alta jacet, glaciem quum flumina trudunt.
QUID tempestates autumni et sidera dicam?
Atque, ubi jam breviorque dies, et mollior æstas,
Quæ vigilanda viris? vel, quum ruit imbriferum ver;
Spicea jam campis quum messis inhorruit, et quum
Frumenta in viridi stipula lactentia turgent?

SÆPE ego, quum flavis messorem induceret arvis
Agricola, et fragili jam stringeret hordea culmo
Omnia ventorum concurrere prœlia vidi;
Quæ gravidam late segetem ab radicibus imis
Sublime expulsam eruerent; ita turbine nigro
Ferret hiems culmumque levem stipulasque volantes.
Sæpe etiam immensum cœlo venit agmen aquarum,
Et fœdam glomerant tempestatem imbribus atris
Collectæ ex alto nubes ruit arduus æther,
Et pluvia ingenti sata læta boumque labores
Diluit; implentur fossæ, et cava flumina crescunt
Cum sonitu, fervetque fretis spirantibus æquor.
Ipse Pater, media nimborum in nocte, corusca
Fulmina molitur dextra; quo maxima motu
Terra tremit, fugere feræ, et mortalia corda
Per gentes humilis stravit pavor. Ille flagranti

chêne de ses glands, on recueille l'olive, la baie du laurier et celle du myrte; et quand une neige épaisse couvre la terre, on tend des lacs à la grue, aux cerfs des filets; on suit la trace du lièvre inquiet, on terrasse le daim léger, à l'aide d'une pierre qui s'échappe rapide de la fronde.

DIRAI-JE à quels désastres nous exposent, de l'automne les signes orageux, et les précautions que doit prendre le laboureur, lorsque les jours sont plus courts, et les soleils moins ardens; ou lorsque le printemps, avec ses torse précipite sur les guérets déjà hérissés d'épis, et que, dans la verte enveloppe qui le protège, des flots d'un lait pur ont déjà gonflé le grain.

rens,

SOUVENT, au moment même où le maître introduisait les moissonneurs au milieu des épis jaunissans, et déjà les liait en faisceaux, j'ai vu les vents déchaînés se livrer d'affreux combats, déraciner, faire voler dans les airs les épis chargés de grains, et emporter au loin, dans de noirs tourbillons, et le chaume léger et la paille voltigeante. Souvent aussi s'amassent au ciel des torrens de pluie, et, dans leurs flancs obscurs, les nuages amoncelés recèlent d'affreuses tempêtes. Le ciel descend en eaux, et sous un déluge de pluie entraîne les riantes moissons, fruit de tant de labeurs. Les fossés se remplissent, les fleuves s'enflent à grand bruit, et, au fond de ses abîmes, la mer s'agite et bouillonne. Jupiter lui-même, au sein de cette nuit profonde, d'un bras étincelant, lance la foudre à ses éclats, la terre tremble jusqu'en ses fondemens; les animaux fuient, et les nations épouvantées se prosternent. Le dieu, de ses traits enflammés, frappant l'Athos, le Rhodope ou les monts Acrocérauniens, les réduit en

Aut Atho, aut Rhodopen, aut alta Ceraunia telo
Dejicit. Ingeminant austri et densissimus imber;
Nunc nemora ingenti vento, nunc litora plangunt.
Hoc metuens, cœli menses et sidera serva,
Frigida Saturni sese quo stella receptet;
Quos ignis cœli cyllenius erret in orbes.

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In primis venerare deos, atque annua magnæ
Sacra refer Cereri lætis operatus in herbis,
Extremæ sub casum hiemis, jam vere sereno.
Tunc agni pingues, et tunc mollissima vina;
Tunc somni dulces, densæque in montibus umbræ.
Cuncta tibi Cererem pubes agrestis adoret.
Cui tu lacte favos et miti dilue Baccho,
Terque novas circum felix eat hostia fruges,
Omnis quam chorus et socii comitentur ovantes,
Et Cererem clamore vocent in tecta; neque ante
Falcem maturis quisquam supponat aristis,
Quam Cereri, torta redimitus tempora quercu,
Det motus incompositos, et carmina dicat.
ATQUE hæc ut certis possimus discere signis,
Æstusque, pluviasque, et agentes frigora ventos;
Ipse Pater statuit, quid menstrua luna moneret,
Quo signo caderent austri, quid sæpe videntes
Agricolæ propius stabulis armenta tenerent.
CONTINUO ventis surgentibus, aut freta ponti
Incipiunt agitata tumescere, et aridus altis
Montibus audiri fragor; aut resonantia longe

poudre

les vents redoublent; l'orage augmente; les forêts, les rivages retentissent de leurs horribles siffle

mens.

Pour prévenir ces malheurs, observe le cours des mois et des astres; dans quel signe se réfugie le froid Saturne; dans quels cercles errent les feux brillans de Mercure.

SURTOUT honore les dieux. Chaque année, offre, au milieu de tes champs, un sacrifice à la puissante Cérès, quand l'hiver sur son déclin va faire place à la sérénité du printemps. Alors les agneaux sont plus gras, le vin moins rude, le sommeil plus doux, et, sur les montagnes, l'ombre plus épaisse. Qu'avec toi toute la jeunesse des champs adore Cérès. Pour Cérès, prépare des libations de vin, de lait et de miel; que trois fois, autour de la moisson nouvelle, on promène la victime propitiatoire; que réunis en chœur, tous les compagnons de tes travaux l'accompagnent pleins de joie, et invoquent à grands cris la protection de Cérès. Garde-toi de livrer tes blés à la faucille, avant d'avoir, une couronne de chêne sur la tête, célébré la fête de Cérès par des danses sans art et des hymnes rustiques.

AFIN que nous pussions connaître à des signes certains les chaleurs, les pluies et les vents, précurseurs du froid, Jupiter a réglé lui-même ce que, de la lune, nous annoncerait le cours; quels signes nous présageraient la chute des vents; enfin les pronostics qui, souvent observés, devaient avertir le laboureur de tenir ses troupeaux dans le voisinage de leurs étables.

Au premier sifflement des vents, la mer s'agite et s'enfle peu à peu; sur le sommet des montagnes, un cri déchirant éclate; les rivages retentissent au loin d'un

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