Scilicet et tempus veniet, quum finibus illis orbem; Jam pridem nobis cœli te regia, Cæsar, Arma ferunt. Sævit toto Mars impius orbe. trées, le laboureur, en ouvrant la terre avec le soc de la charrue, rencontrera des dards rongés par la rouille, de son pesant râteau, heurtera des casques vides, et contemplera, avec effroi, dans les tombeaux entr'ouverts, la grandeur des ossemens. ou, DIEUX de nos pères, dieux protecteurs de l'empire, Romulus, et toi, auguste Vesta, qui veilles sur le Tibre et sur le palais de nos Césars, laissez du moins ce jeune héros soutenir ce siècle chancelant! assez et trop de fois notre sang a expié les parjures de la race de Laomédon. Depuis long-temps, César, le ciel nous envie ta présence; il se plaint qu'aux triomphes de Rome tu sois encore sensible. Quel spectacle en effet! tous les droits confondus; partout la guerre, partout le crime sous mille faces diverses: la charrue est sans honneur; privés de bras, les champs déserts se couvrent de ronces, et la faux recourbée se redresse en un glaive homicide. Ici l'Euphrate, plus loin le Danube, préparent la guerre contre nous; les villes voisines brisant et les traités et les lois, combattent les unes contre les autres; Mars, dans tout l'univers, a soufflé sa fureur impie. TELS, une fois élancés de la barrière, de fougueux coursiers dévorent l'espace : vainement leur guide veut les retenir; il est emporté; et le char n'entend plus ni le frein ni la voix. LIBER SECUNDUS. HACTENUS ACTENUS arvorum cultus et sidera cœli ; Nunc te, Bacche, canamı, necnon silvestria tecum Huc, pater o Lenæe, tuis hic omnia plena LIVRE SECOND. J'AI chanté la culture des champs et le cours des astres; c'est toi, Bacchus, que je vais maintenant célébrer, et, avec toi, les forêts, les vergers, et l'olivier, qui croît si lentement. Viens, dieu de la vigne! ici tout est plein de tes bienfaits : l'automne a couronné ces coteaux et de pampres et de fleurs; la vendange s'élève écumante sur les bords de la cuve. Viens donc dépose ton brodequin, et rougis avec moi tes jambes dans les flots d'un vin nouveau. Er toi, à qui je dois ma gloire la plus brillante, ò Mécènes! viens me soutenir dans cette carrière que tu m'as ouverte, et déploie avec moi tes voiles sur cette mer immense. Je ne prétends pas cependant tout embrasser dans mes vers; non, cent langues, cent bouches, une voix de fer, n'y suffiraient pas. Viens, côtoyons seulement le rivage; ne perdons pas de vue la terre; je ne t'égarerai point dans de vaines fictions, dans d'inutiles détours et de longs préambules. DANS la production des arbres, la nature agit diversement. Les uns, nés d'eux-mêmes, sans aucun effort de la part des hommes, couvrent les campagnes, et les rives tortueuses des fleuves: ainsi naissent l'osier Populus, et glauca canentia fronde salicta. Pars autem posito surgunt de semine, ut altæ Castaneæ, nemorumque Jovi quæ maxima frondet Esculus, atque habitæ Graiis oracula quercus. Pullulat ab radice aliis densissima silva, Ut cerasis ulmisque; etiam parnassia laurus Hic plantas tenero abscindens de corpore matrum Deposuit sulcis; hic stirpes obruit arvo, Quadrifidasque sudes, et acuto robore vallos; Haud dubitat terræ referens mandare cacumen. Et sæpe alterius ramos impune videmus QUARE agite o, proprios generatim discite cultus, |