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Scilicet et tempus veniet, quum finibus illis
Agricola, incurvo terram molitus aratro,
Exesa inveniet scabra rubigine pila,
Aut gravibus rastris galeas pulsabit inanes,
Grandiaque effossis mirabitur ossa sepulcris.
Di patrii indigetes, et Romule, Vestaque mater,
Quæ tuscum Tiberim et romana palatia servas,
Hunc saltem everso juvenem succurrere sæclo
Ne prohibete! Satis jam pridem sanguine nostro
Laomedonteæ luimus perjuria Troja.

orbem;

Jam pridem nobis cœli te regia, Cæsar,
Invidet, atque hominum queritur curare triumphos.
Quippe ubi fas versum atque nefas, tot bella per
Tam multæ scelerum facies; non ullus aratro
Dignus honos; squalent abductis arva colonis,
Et curvæ rigidum falces conflantur in ensem.
Hinc movet Euphrates, illinc Germania bellum;
Vicinæ ruptis inter se legibus urbes

Arma ferunt. Sævit toto Mars impius orbe.
Ur, quum carceribus sese effudere quadrigæ,
Addunt se in spatia, et frustra retinacula tendens
Fertur equis auriga, neque audit currus habenas.

trées, le laboureur, en ouvrant la terre avec le soc de la charrue, rencontrera des dards rongés par la rouille, de son pesant râteau, heurtera des casques vides, et contemplera, avec effroi, dans les tombeaux entr'ouverts, la grandeur des ossemens.

ou,

DIEUX de nos pères, dieux protecteurs de l'empire, Romulus, et toi, auguste Vesta, qui veilles sur le Tibre et sur le palais de nos Césars, laissez du moins ce jeune héros soutenir ce siècle chancelant! assez et trop de fois notre sang a expié les parjures de la race de Laomédon. Depuis long-temps, César, le ciel nous envie ta présence; il se plaint qu'aux triomphes de Rome tu sois encore sensible. Quel spectacle en effet! tous les droits confondus; partout la guerre, partout le crime sous mille faces diverses: la charrue est sans honneur; privés de bras, les champs déserts se couvrent de ronces, et la faux recourbée se redresse en un glaive homicide. Ici l'Euphrate, plus loin le Danube, préparent la guerre contre nous; les villes voisines brisant et les traités et les lois, combattent les unes contre les autres; Mars, dans tout l'univers, a soufflé sa fureur impie.

TELS, une fois élancés de la barrière, de fougueux coursiers dévorent l'espace : vainement leur guide veut les retenir; il est emporté; et le char n'entend plus ni le frein ni la voix.

LIBER SECUNDUS.

HACTENUS

ACTENUS arvorum cultus et sidera cœli ;

Nunc te, Bacche, canamı, necnon silvestria tecum
Virgulta, et prolem tarde crescentis oliva.

Huc, pater o Lenæe, tuis hic omnia plena
Muneribus; tibi pampineo gravidus autumno
Floret ager; spumat plenis vindemia labris:
Huc, pater o Lenæe, veni, nudataque musto
Tinge novo mecum dereptis crura cothurnis.
TUQUE ades, inceptumque una decurre laborem,
O decus, o famæ merito pars maxima nostræ,
Mæcenas, pelagoque volans da vela patenti.
Non ego cuncta meis amplecti versibus opto;
Non, mihi si linguæ centum sint, oraque centum,
Ferrea vox. Ades, et primi lege litoris oram :
In manibus terræ. Non hic te carmine ficto,
Atque per ambages et longa exorsa, tenebo.
PRINCIPIO arboribus varia est natura creandis.
Namque aliæ, nullis hominum cogentibus, ipsæ
Sponte sua veniunt, camposque et flumina late
Curva tenent, ut molle siler, lentæque genistæ,

LIVRE SECOND.

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J'AI chanté la culture des champs et le cours des astres; c'est toi, Bacchus, que je vais maintenant célébrer, et, avec toi, les forêts, les vergers, et l'olivier, qui croît si lentement. Viens, dieu de la vigne! ici tout est plein de tes bienfaits : l'automne a couronné ces coteaux et de pampres et de fleurs; la vendange s'élève écumante sur les bords de la cuve. Viens donc dépose ton brodequin, et rougis avec moi tes jambes dans les flots d'un vin nouveau.

Er toi, à qui je dois ma gloire la plus brillante, ò Mécènes! viens me soutenir dans cette carrière que tu m'as ouverte, et déploie avec moi tes voiles sur cette mer immense. Je ne prétends pas cependant tout embrasser dans mes vers; non, cent langues, cent bouches, une voix de fer, n'y suffiraient pas. Viens, côtoyons seulement le rivage; ne perdons pas de vue la terre; je ne t'égarerai point dans de vaines fictions, dans d'inutiles détours et de longs préambules.

DANS la production des arbres, la nature agit diversement. Les uns, nés d'eux-mêmes, sans aucun effort de la part des hommes, couvrent les campagnes, et les rives tortueuses des fleuves: ainsi naissent l'osier

Populus, et glauca canentia fronde salicta.

Pars autem posito surgunt de semine, ut altæ Castaneæ, nemorumque Jovi quæ maxima frondet Esculus, atque habitæ Graiis oracula quercus. Pullulat ab radice aliis densissima silva,

Ut cerasis ulmisque; etiam parnassia laurus
Parva sub ingenti matris se subjicit umbra.
Hos natura modos primum dedit; his genus omne
Silvarum fruticumque viret nemorumque sacrorum.
Sunt alii, quos ipse via sibi repperit usus.

Hic plantas tenero abscindens de

corpore matrum

Deposuit sulcis; hic stirpes obruit arvo,

Quadrifidasque sudes, et acuto robore vallos;
Silvarumque aliæ pressos propaginis arcus
Exspectant, et viva sua plantaria terra.
Nil radicis egent aliæ, summumque putator

Haud dubitat terræ referens mandare cacumen.
Quin et caudicibus sectis, mirabile dictu!
Truditur e sicco radix oleagina ligno.

Et sæpe alterius ramos impune videmus
Vertere in alterius, mutatamque insita mala
Ferre pyrum, et prunis lapidosa rubescere corna.

QUARE agite o, proprios generatim discite cultus,
Agricolæ, fructusque feros mollite colendo;
Neu segnes jaceant terræ. Juvat Ismara Baccho
Conserere, atque olea magnum vestire Taburnum.

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