Fraxineasque aptare sudes, furcasque valentes, Præmiaque ingentes pagos et compita circum Thesidæ posuere, atque inter pocula læti Mollibus in pratis unctos saliere per utres. bâtons fourchus avec leur appui, elle apprend à s'élever, à braver les vents, à gagner, de branche en branche, le sommet des ormeaux. MAIS lorsque, jeune encore, ta vigne se couvre d'un tendre feuillage, ménage sa faiblesse; et alors même que, moins frêle, elle s'élance dans les airs libre et en jets brillans, le fer ne la doit point blesser; que ta main seulement éclaircisse son feuillage. Mais quand plus vigoureux ses rameaux serrent les ormes de leurs nœuds redoublés, alors retranche, coupe les branches parasites. Plus tôt, elles redoutent le fer; alors exerce sans pitié ton empire, et arrête la licence de la sève égarée. QU'UNE haie étroitement enlacée écarte les troupeaux de la vigne, surtout lorsque, tendre encore, sa feuille ne saurait leur résister. Déjà exposée aux rigueurs de l'hiver, à l'action brûlante du soleil, qu'elle n'ait pas du moins à craindre les insultes du buffle sauvage et de la chèvre grimpante, la dent des brebis et de la génisse avide. Les frimas dont l'hiver blanchit les plaines, les rayons du soleil qui brûlent les rochers, sont moins funestes à la vigne, que la dent meurtrière de ces animaux, et la cicatrice qu'imprime leur morsure. VOILA le crime qu'expie le bouc, immolé sur tous les autels de Bacchus; voilà de nos théâtres l'antique origine; de là, les prix proposés au génie, dans les bourgs et les carrefours, par les enfans de Thésée; de là ces luttes où, ivres de vin et de gaîté, ils bondissaient, au milieu des prairies, sur des outres glis Necnon Ausonii, Troja gens missa, coloni Hine omnis largo pubescit vinea fetu; Complentur vallesque cava saltusque profundi, Cui numquam exhausti satis est ; namque omne quotannis Ac jam olim seras posuit quum vinea frondes, santes. A leur exemple, nos Latins, bien qu'issus des Troyens, célèbrent ces fêtes par des vers rustiques et un rire effréné. Ils se font, avec l'écorce d'un arbre, un horrible visage; puis t'invoquant, ô Bacchus, dans leur vive et poétique allégresse, ils suspendent, en ton honneur, au haut d'un pin, leurs masques légers. Soudain, de grappes nombreuses se couvre le vignoble; les vallons, les coteaux, tous les lieux enfin où le dieu s'est montré s'embellissent de fertiles vendanges. Honneur donc à Bacchus! fidèles à son culte, répétons à sa louange les hymnes de nos pères; offrons-lui des fruits et des gâteaux sacrés; qu'un bouc soit par la corne à l'autel mené, et que ses entrailles brûlent suspendues aux branches du coudrier. La vigne exige encore un autre travail; elle veut des soins continuels. Trois ou quatre fois par an, il faut, autour d'elle, fendre les flancs de la terre; en briser, avec le hoyau, les mottes rebelles; soulager le ceps d'un feuillage qui l'accable: travaux sans cesse renaissans, et qui roulent dans un cercle éternel comme l'année qui revient sans cesse sur ses traces. Quand la vigne est dépouillée de ses dernières feuilles, et que le froid Aquilon a enlevé aux forêts leur parure, déjà le laboureur étend, sur l'année qui doit venir, sa prévoyance; armé de sa serpette, il reprend ses travaux, il taille sa vigne, et la façonne en l'émondant. Sois donc le premier à bêcher la terre, le premier à enlever, à brûler le sarment, et à retirer tes échalas; mais le dernier à vendanger. Deux fois de son feuillage la vigne est étouffée, et sa tige deux fois assiégée d'une herbe stérile: deux tâches également pénibles pour toi. Loue un vaste domaine, contente-toi d'en cultiver un petit. Ne faut-il Durus uterque labor. Laudato ingentia rura; POMA quoque, ut primum truncos sensere valentes, |