Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

VIENS, ô bel enfant! viens en ces lieux; vois les Nymphes t'offrir en hommage leurs corbeilles pleines de lis; la blanche Naïade cueillir pour toi la pâle violette et le pavot superbe, y joindre le narcisse, l'aneth parfumé, le romarin odoriférant, et relever, par l'éclat du souci doré, les molles couleurs du vaciet. Moi-même, je cueillerai et ces coins que blanchit un léger duvet, et les châtaignes que mon Amaryllis aimait; j'y joindrai les prunes dorées : les pommes auront aussi leur prix; lauriers, et vous, myrtes voisins des lauriers, j'enlacerai vos rameaux; car, ainsi mariés, vos parfums sont plus doux.

CORYDON, tu n'es qu'un pâtre grossier; tes présens ne touchent guère Alexis; et quand, par des présens, tu voudrais disputer son cœur, Iolas ne te le cèderait point hélas! malheureux, qu'ai-je fait! j'ai sur les fleurs déchaîné le vent du midi, et dans les claires fontaines lâché le sanglier.

JEUNE insensé! sais-tu bien qui tu fuis? Pâris, issu de Dardanus, et les dieux eux-mêmes ont habité les forêts: laisse Pallas se plaire aux cités, elle qui les a bâties; pour nous, à tout autre séjour préférons les forêts. La lionne farouche cherche le loup, le loup cherche la chèvre, et la chèvre le cytise fleuri; mais Corydon, c'est toi qu'il cherche, ô Alexis! Chacun cède au penchant qui l'entraîne.

Vois ces jeunes taureaux qui rapportent les instrumens du labourage à leur joug suspendus; le soleil, en se retirant, double les ombres croissantes : moi, cependant, l'amour me brûle encore; eh! quel terme, en effet, aux tourmens de l'amour? Ah! Corydon,

Semiputata tibi frondosa vitis in ulmo est.

Quin tu aliquid saltem potius quorum indiget usus, Viminibus mollique paras detexere junco ?

Invenies alium, si te hic fastidit Alexis.

Corydon! quel est ton délire! ta vigne languit à demi taillée sous le feuillage de l'ormeau. Ah! plutôt, occupetoi à quelques ouvrages utiles: tresse en corbeilles le jonc ou l'osier flexible. Alexis te dédaigne, tu trouveras bien un autre Alexis.

wwwwwun

ECLOGA III.

MENALCAS, DAMOETAS, PALEMON.

MENAL CAS.

Dic mihi, Damota, cujum pecus? an Meliboi?

DAMOET A S.

Non, verum Ægonis; nuper mihi tradidit Ægon.

MENALCAS.

Infelix o semper, oves, pecus! Ipse Neæram
Dum fovet, ac, ne me sibi præferat illa, veretur;
Hic alienus oves custos bis mulget in hora,
Et succus pecori et lac subducitur agnis.

DA MOE TAS.

Parcius ista viris tamen objicienda memento. Novimus et qui te, transversa tuentibus hircis, sed faciles Nymphæ risere, sacello.

Et quo,

MENALCAS.

Tum, credo, quum me arbustum videre Myconis Atque mala vites incidere falce novellas.

DA MOETAS.

Aut hic ad veteres fagos, quum Daphnidis arcum Fregisti et calamos; quæ tu, perverse Menalca, Et, quum vidisti puero donata, dolebas,

ÉGLOGUE III.

MÉNALQUE, DAMÈTE, PALÉMON.

MÉNALQUE.

DIS-MOI, Damète, à qui ce troupeau? à Mélibée?

DAMÈTE.

Non, mais à Égon; Égon
Égon me l'a confié depuis peu.

MÉNALQUE.

Troupeau toujours malheureux! pauvres brebis! Tandis que le maître obsède Neéra, et tremble qu'elle ne me préfère à lui, ce gardien mercenaire, deux fois par heure, traît les brebis, ôte aux mères la force, et le lait aux agneaux.

DAMÈTE.

Songe-s-y pourtant; à des hommes, de tels reproches se doivent faire avec plus de réserve; nous savons qui te..... les boucs te regardaient de travers, et l'antre sacré où.... mais, trop indulgentes, les Nymphes se contentèrent d'en rire.

MÉNALQUE.

Ce fut sans doute le jour où elles me virent, d'une serpe malfaisante, couper les nouveaux plants et les jeunes vignes de Micon.

DAMÈTE.

Dis plutôt ici, vers ces vieux hêtres, quand tu brisas et l'arc et les flèches de Micon. Irrité, méchant Ménalque, de les avoir vu donner à cet enfant, tu te dé

« ZurückWeiter »