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Cæsaris, et nomen fama tot ferre per annos,
Tithoni prima quot abest ab origine Cæsar.
SEU quis, olympiacæ miratus præmia palmæ,
Pascit equos; seu quis fortes ad aratra juvencos,
Corpora præcipue matrum legat. Optima torvæ
Forma bovis, cui turpe caput, cui plurima cervix,
Et crurum tenus a mento palearia pendent.
Tum longo nullus lateri modus; omnia magna,
Pes etiam, et camuris hirtæ sub cornibus aures.
Nec mihi displiceat maculis insignis et albo,
Aut juga detrectans, interdumque aspera cornu,
Et faciem tauro propior, quæque ardua tota,
Et gradiens ima verrit vestigia cauda.

ETAS Lucinam, justosque pati hymenæos
Desinit ante decem, post quatuor incipit annos;
Cætera nec feturæ habilis, nec fortis aratris.
Interea, superat gregibus dum læta juventas,
Solve mares; mitte in Venerem pecuaria primus,
Atque aliam ex alia generando suffice prolem.
Optima quæque dies miseris mortalibus ævi
Prima fugit; subeunt morbi, tristisque senectus,
Et labor, et duræ rapit inclementia mortis.
Semper erunt, quarum mutari corpora malis.
Semper enim refice; ac, ne post amissa requiras,
Anteveni, et sobolem armento sortire quotannis.
NECNON et pecori est idem delectus equino.

surer à son nom une durée égale aux siècles qui se sont écoulés depuis Tithon jusqu'à César.

SOIT que, jaloux des palmes olympiques, tu élèves des coursiers pour la lice, ou pour la charrue de vigoureux taureaux, l'essentiel, c'est de bien choisir les mères. La génisse que tu dois préférer a le regard farouche, la tête hideuse, l'encolure épaisse; son fanon descend de la lèvre inférieure jusqu'à ses genoux. Ses flancs sont extrêmement allongés; tout en elle est grand, même le pied. Ses oreilles velues sont pressées sous des cornes recourbées. J'aimerais encore celle qui, tachetée de blanc et de noir, indocile au joug, menace quelquefois de la corne, et se rapproche du taureau par sa mâle vigueur; et qui, haute de stature, des longs crins de sa queue balaie la poussière.

Pour elle, l'âge de l'hymen et des travaux de Lucine commence après quatre ans, et finit avant dix. Plus tôt ou plus tard, elle est également inhabile à la reproduction et à la charrue. Profite donc de cette sève et de cette vivacité de la jeunesse; donne aux mâles toute liberté; livre le premier tes troupeaux aux transports du plaisir, et que des générations nouvelles repeuplent, chaque année, ton étable. Nos plus beaux jours, malheureux mortels, s'envolent les premiers; bientôt viennent les maladies, la triste vieillesse, et la mort qui nous enlève. Tu auras toujours quelques-unes de tes génisses à réformer; songe donc à les remplacer ; et pour prévenir les regrets que leur perte te causerait, que ta prévoyance élève chaque année de nouveaux nourris

sons.

Le choix des chevaux exige la même attention. Ceux

Tu modo, quos in spem statues summittere gentis,
Præcipuum jam inde a teneris impende laborem.
Continuo pecoris generosi pullus in arvis
Altius ingreditur, et mollia crura reponit.
Primus et ire viam, et fluvios tentare minaces
Audet, et ignoto sese committere ponti;

Nec vanos horret strepitus. Illi ardua cervix,
Argutumque caput, brevis alvus, obesaque terga,
Luxuriatque toris animosum pectus. Honesti
Spadices, glaucique; color deterrimus albis,
Et gilvo. Tum, si qua sonum procul arma dedere,
Stare loco nescit; micat auribus, et tremit artus,
Collectumque fremens volvit sub naribus ignem.
Densa juba, et dextro jactata recumbit in armo.
At duplex agitur per lumbos spina; cavatque
Tellurem, et solido graviter sonat ungula cornu.
Talis Amyclæi domitus Pollucis habenis
Cyllarus, et, quorum graii meminere poetæ,
Martis equi bijuges, et magni currus Achillis.
Talis et ipse jubam cervice effudit equina
Conjugis adventu pernix Saturnus, et altum
Pelion hinnitu fugiens implevit acuto.

HUNC quoque,

annis

ubi aut morbo gravis, aut jam segnior

Deficit, abde domo, nec turpi ignosce senectæ.

Frigidus in Venerem senior, frustraque laborem

Ingratum trahit; et, si quando ad prælia ventum est,

que tu destines à perpétuer le troupeau, doivent être, dès leur enfance, le principal objet de tes soins. Dèslors le poulain de bonne race se trahit à la fierté de son allure, à la souplesse de ses jarrets. Toujours à la tête du troupeau, le premier il brave un fleuve menaçant, et tente le passage d'un pont inconnu; il ne s'effraie pas d'un vain bruit. Son encolure est hardie, sa tête effilée, son ventre court, sa croupe large. Sur son poitrail généreux se dessinent ses muscles. On estime assez le gris et le bai brun, fort peu le blanc et l'alezan clair. Si au loin retentit le bruit des armes, le coursier généreux s'agite impatient; il dresse l'oreille; tout son corps frémit, et le feu qu'il roule dans ses naseaux s'en échappe malgré lui. Son épaisse crinière flotte et retombe sur son épaule droite. Une double épine s'étend sur ses reins; son pied creuse la terre, qui retentit sous sa corne sonore. Tels furent Cyllare, que dompta le frein de Pollux; les coursiers du dieu Mars et du grand Achille, tant célébrés par les poètes grecs; tel enfin parut Saturne, lorsqu'à l'arrivée imprévue de son épouse, il s'enfuit, agitant une crinière de coursier, et remplit le mont Pélion de ses hennissemens.

MAIS ce coursier superbe, lorsque, appesanti par la maladie, ou affaibli par l'âge, il succombe, ménage une retraite à son honorable vieillesse. Inhabile au plaisir, il se consume en efforts stériles; et si parfois il engage le combat, son ardeur, semblable à la paille légère que dévore une grande flamme, s'éteint

Ut quondam in stipulis magnus sine viribus ignis,
Incassum furit. Ergo animos ævumque notabis
Præcipue; hinc alias artes, prolemque parentum,
Et quis cuique dolor victo, quæ gloria palmæ.
NONNE vides, quum præcipiti certamine campum
Corripuere, ruuntque effusi carcere currus,
Quum spes arrectæ juvenum, exsultantiaque haurit
Corda pavor pulsans? Illi instant verbere torto,
Et proni dant lora; volat vi fervidus axis;
Jamque humiles, jamque elati sublime videntur
Aera per vacuum ferri, atque assurgere in auras.
Nec mora, nec requies. At fulvæ nimbus arenæ
Tollitur; humescunt spumis flatuque sequentum.
Tantus amor laudum, tantæ est victoria curæ!

PRIMUS Erichthonius currus et quatuor ausus
Jungere equos, rapidusque rotis insistere victor.
Frena Pelethronii Lapithæ gyrosque dedere,
Impositi dorso, atque equitem docuere sub armis
Insultare solo, et gressus glomerare superbos.
Equus uterque labor; æque juvenemque magistri
Exquirunt, calidumque animis, et cursibus acrem;
Quamvis sæpe fuga versos ille egerit hostes,
Et patriam Epirum referat, fortesque Mycenas,
Neptunique ipsa deducat origine gentem.
His animadversis instant sub tempus, et omnes
Impendunt curas denso distendere pingui,

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