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Et, si non aliqua nocuisses, mortuus esses.

MENALCAS.

Quid domini facient, audent quum talia fures?
Non ego te vidi Damonis, pessime, caprum
Excipere insidiis, multum latrante Lycisca?
Et quum clamarem : « Quo nunc se proripit ille?
Tityre, coge pecus; » tu post carecta latebas.

DA MOETAS.

An mihi cantando victus non redderet ille,
Quem mea carminibus meruisset fistula, caprum?
Si nescis, meus ille caper fuit; et mihi Damon
Ipse fatebatur, sed reddere posse negabat.

MENALCAS.

Cantando tu illum? aut umquam tibi fistula cera Juncta fuit? Non tu in triviis, indocte, solebas Stridenti miserum stipula disperdere carmen?

DAM OETAS.

Vis ergo, inter nos, quid possit uterque, vicissim Experiamur? Ego hanc vitulam, ne forte recuses, Bis venit ad mulctram, binos alit ubere fetus, Depono; tu dic, mecum quo pignore certes.

MENALCAS.

De grege non ausim quidquam deponere tecum. Est mihi namque domi pater, est injusta noverca, Bisque die numerant ambo pecus, alter et hædos.

solais, et si tu n'avais trouvé quelque moyen de lui nuire, tu serais mort de dépit.

MÉNALQUE.

Que feront les maîtres, si des valets ont tant d'audace? Mais moi, ne t'ai-je pas vu, misérable, surprendre dans des pièges et emporter un chevreau de Damon? Lycisca avait beau aboyer, vainement je m'écriais : << Où fuit ce voleur? Tityre, rassemble ton troupeau ; »> déjà tu étais caché derrière les glaïeuls.

DAMÈTE.

Vaincu par mes chants, que ne me livrait-il le chevreau qu'avaient mérité et ma flûte et mes vers? si tu l'ignores, ce chevreau m'appartenait, et Damon luimême en convenait; mais me le livrer, il ne le pouvait, disait-il.

MÉNALQUE.

Toi, vainqueur de Damon? as-tu jamais seulement possédé une flûte dont la cire réunit les tuyaux? N'est-ce pas toi, pâtre grossier, qu'on vit si souvent dans les carrefours, fredonnant de misérables airs, sur ton aigre chalumeau?

DAMÈTE.

Eh bien! veux-tu que nous fassions, tour-à-tour, l'essai de nos talens? Tu vois cette génisse (ne la dédaigne pas; deux fois chaque jour elle m'offre son lait, et seule elle nourrit deux petits), eh bien, elle sera mon enjeu; et toi, quel est ton gage?

MÉNALQUE.

De mon troupeau je n'oserais rien hasarder dans ce défi; car j'ai à la maison un père avare et une injuste marâtre. Matin et soir, tous deux comptent mes brebis,

Verum id quod multo tute ipse fatebere majus,
Insanire libet quoniam tibi, pocula ponam
Fagina, cælatum divini opus Alcimedontis,
Lenta quibus torno facili superaddita vitis
Diffusos hedera vestit pallente corymbos.
In medio duo signa, Conon; et quis fuit alter,
Descripsit radio totum qui gentibus orbem?
Tempora quæ messor, quæ curvus arator haberet?
Necdum illis labra admovi, sed condita servo.

DAMOETA S.

Et nobis idem Alcimedon duo pocula fecit,
Et molli circum est ansas amplexus acantho,
Orpheaque in medio posuit, silvasque sequentes.
Necdum illis labra admovi, sed condita servo.
Si ad vitulam spectas, nihil est, quod pocula laudes.

MENAL CAS.

Numquam hodie effugies; veniam, quocumque vocaris. Audiat hæc tantum, vel qui venit, ecce, Palæmon. Efficiam, posthac ne quemquam voce lacessas.

DAMOETAS.

Quin age, si quid habes, in me mora non erit ulla,
Nec quemquam fugio; tantum, vicine Palamon,
Sensibus hæc imis, res est non parva, reponas.

et l'un d'eux compte aussi mes chevreaux. Mais voici, puisque tu veux faire une folie, un gage bien supérieur au tien; toi-même tu en conviendras : ce sont deux coupes de hêtre ciselées, chefs-d'œuvre du divin Alcimédon : son ciseau facile les a couronnées d'une vigne flexible, et y a jeté çà et là des grappes qu'un lierre revêt de son pâle feuillage. Au milieu, sont deux figures, l'une de Conon, et.... quel est cet autre dont le compas a mesuré le monde, et marqué le temps du labour, le temps de la moisson? Ces coupes, je ne les ai point encore approchées de mes lèvres; je les garde soigneusement renfermées.

DAMÈTE.

Et nous aussi, le mêmè Alcimédon nous a fait deux coupes une branche d'acanthe en embrasse mollement les anses; au milieu, on voit Orphée et les forêts qui le suivent. Ces vases, je ne les ai point encore approchés de mes lèvres; je les conserve soigneusement renfermés. Auprès de ma génisse, il n'y a pas de quoi tant vanter tes coupes.

MÉNALQUE.

Tu ne m'échapperas pas aujourd'hui ; toutes tes conditions, je les accepterai. Que ce berger qui s'avance nous écoute seulement; ah! c'est Palémon. Je vais, pour toujours, t'ôter l'envie de défier personne aux combats du chant.

DAMÈTE.

Allons, montre ce que tu sais; je suis prêt à te répondre je ne crains personne pour juge. Seulement, voisin Palémon, prêtez-nous une oreille attentive; la chose en vaut la peine.

PALEMON.

Dicite, quandoquidem in molli consedimus herba; Et nunc omnis ager, nunc omnis parturit arbos, Nunc frondent silvæ, nunc formosissimus annus. Incipe, Damota; tu deinde sequere, Menalca. Alternis dicetis; amant alterna Camenæ.

DAM OETAS.

A Jove principium, Musa; Jovis omnia plena.
Ille colit terras, illi mea carmina curæ.

MENALCAS.

Et me Phoebus amat; Phoebo sua semper apud me Munera sunt lauri et suave rubens hyacinthus.

DA MOETAS.

Malo me Galatea petit, lasciva puella,

Et fugit ad salices, et se cupit ante videri.

MENAL CAS.

At mihi sese offert ultro, meus ignis, Amyntas,
Notior ut sit jam canibus non Delia nostris.

DAMOETAS.

Parta meæ Veneri sunt munera; namque notavi
Ipse locum, aeriæ quo congessere palumbes.

MENALCAS.

Quod potui, puero silvestri ex arbore lecta
Aurea mala decem misi; cras altera mittam.

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