Hæc potior soboles; hinc cœli tempore certo At quum incerta volant, cœloque examina ludunt, Nec magnus prohibere labor. Tu regibus alas Et custos furum atque avium cum falce saligna Ipse thymum pinosque ferens de montibus altis Ipse labore manum duro terat; ipse feraces Et virides apio ripa, tortusque per herbam riches de taches d'or et d'émail : voilà la meilleure race; celle qui, dans la saison, te donnera le miel le plus doux, le plus limpide, le plus propre à corriger l'âpreté d'un vin trop dur. VOIS-TU tes essaims voltiger sans objet, se jouer dans l'air, oublier leurs rayons, et abandonner leurs ruches solitaires; hâte-toi de fixer leur légèreté, de les détourner d'un vain amusement. Rien de plus facile. Arrache les ailes à leur roi; les rois restant tranquilles, nul sujet n'osera lever l'étendard et le déployer dans la plaine. Que des jardins remplis de fleurs odorantes les invitent aussi à s'y arrêter; qu'armé de sa faux de bois, le dieu de Lampsaque les défende des voleurs et des oiseaux. Et si tes abeilles te sont chères, va toi-même sur les montagnes cueillir le serpolet, et chercher de jeunes pins, pour en entourer leur habitation; qu'un dur travail exerce ta main; plante toi-même ces fertiles rejetons, et verse-leur une eau bienfaisante. Pour moi, si, bientôt à la fin de ma course, je ne ployais déjà mes voiles, impatient de regagner le rivage, peut-être chanterais-je l'art d'embellir les jardins, de cultiver le rosier de Pæstum, qui, deux fois l'année, se couvre de fleurs. Dans mes vers, la chicorée se ranimerait sous l'arrosoir; le persil, de sa verdure, borderait les rivages, et le concombre au ventre creux presserait l'herbe où il se tord en grossissant; je n'oublierais ni le narcisse lent à s'épanouir, ni l'acanthe flexible, ni le lierre pâle, ni le myrte ami des rivages. NON loin des tours superbes de Tarente, là où le Qua niger humectat flaventia culta Galesus, Dictao cœli regem pavere sub antro. noir Galèse arrose de brillantes moissons, j'ai vu, il m'en souvient, un vieillard cilicien, possesseur de quelques arpens d'un terrain long-temps abandonné : sol rebelle à la charrue, peu propre aux troupeaux, peu favorable à la vigne. Toutefois, au milieu des buissons, le vieillard avait su faire venir çà et là quelques légumes; ses planches étaient bordées de lis, de verveine et de pavots. Par son âme, il égalait les richesses des rois; et, chaque soir, de retour en son modeste asile, il chargeait sa table de mets qu'il n'avait point achetés. Le premier il cueillait la rose du printemps, le premier les fruits de l'automne; et quand le triste hiver fendait encore les pierres, et enchaînait de ses glaçons le cours des fleuves, lui déjà de l'acanthe émondait les rameaux, gourmandait et le printemps tardif et le zéphyr paresseux. Aussi voyait-il, le premier, de ses ruches fécondes, sortir de nombreux essaims, et le miel à grands flots couler de ses pressoirs. Le tilleul et le pin lui offraient partout leur ombrage; et les fleurs dont le printemps embellissait ses arbres, étaient autant de promesses que l'automne ne manquait pas de tenir. Il avait même disposé en allées régulières des ormes déjà vieux, des poiriers durcis par les ans, le prunier épineux, et des platanes qui, déjà, prêtaient aux buveurs leur ombre hospitalière. Mais, renfermé dans un étroit espace, il me faut renoncer à ces riantes peintures d'autres, après moi, les traceront. Je vais dire maintenant les natures, les instincts merveilleux dont Jupiter a doué les abeilles, pour les récompenser d'avoir, attirées par le bruit de l'airain et le son des cymbales que frappaient les Corybantes, nourri dans l'antre de Dicté le roi du ciel. SOLE communes natos, consortia tecta Urbis habent, magnisque agitant sub legibus ævum, Et patriam solæ et certos novere penates; Venturæque hiemis memores æstate laborem Namque aliæ victu invigilant, et fœdere pacto septa domorum Narcissi lacrymam, et lentum de cortice gluten, Stipant, et liquido distendunt nectare cellas. |