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der le bonheur éternel, et s'exposent à des supplices éternels? C'est là sans doute le comble de la démence.

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Mais qu'il se trouve des hommes, qui se vantent et se fassent gloire d'une telle disposition; qui prétendent la faire passer pour courage et force d'ame; qui prêchent ce systême dans les sociétés et tournent en ridicule les hommes sages qui en gémissent c'est un opprobre pour l'humanité, c'est le dernier excès de la dépravation du sentiment et de la raison humaine. A de tels hommes l'on n'a plus à opposer ni les mouvemens de l'indignation, ni la force du raisonnement; il ne reste que le sentiment d'une profonde compassion sur leur déplorable abrutissement. Ils montrent bien quelle est la folie des prétendus sages qui méprisent la Religion, ils servent merveilleusement à son triomphe, en prouvant l'extrême corruption de la nature humaine et l'extrême besoin qu'elle a eu d'un Réparateur.

D. Que doit donc faire l'homme qui est dans un état de doute sur l'existence de la vie future telle qu'elle nous est représentée par la Religion?

R. Il doit se conduire, comme s'il croyoit qu'elle existe; desirer ardemment de connoître la vérité, dans une matière qui est pour lui d'une extrême importance; solliciter les lumières du ciel par d'humbles, sincères et ferventes prières, et s'adonner à l'étude de la Religion avec toute l'application, le tems et les moyens que demande l'importance de la connoissance de sa fin dernière et des moyens d'y arriver sûrement. У

D. Est-il possible à l'homme de parvenir à la connoissance certaine de la vraie Religion?

R. Oui, cela lui est possible avec la grace de Dieu, qui ne lui manque jamais il est appel à la connoissance de la vraie Religion par Dieu, son créateur et son Rédempteur; la divine Providence nous est garante des moyens nécessaires à cette fin;

et ce seroit également une impiété et une absurdité de soutenir que Dieu peut conduire les hommes à leur bonheur éternel par la Religion, et qu'il les laisse dans l'impossibilité de la connoître.

D. Les hommes qui n'ont ni les talens, ni le tems et les moyens nécessaires pour cultiver les sciences, doivent ils aussi s'appliquer à la connoissance de la Religion, et peuvent-ils espérer d'y réussir?

R. Oui; la Religion est pour tous les hommes : la Providence qui les appelle tous à sa connoissance, a fourni des moyens à la portée de tous pour la connoître; et l'ignorance et l'état de doute à son égard viennent bien moins du défaut de moyens pour s'en instruire, que du défaut de bonne volonté pour la connoître.

Certains esprits, aveuglés par l'orgueil, s'épuisent dans l'étude des sciences humaines et ne daignent pas seulement examiner les preuves de la Religion.

D'autres ne les examinent qu'avec prévention et dans l'intention de les combattre, décidés d'avance à rejeter une Religion qui humilie l'orgueil de leur raison et qui condamne la corruption de leur cœur.

D'autres, enfin, en beaucoup plus grand nombre, ne s'occupent que des intérêts de la terre; ils y consacrent exclusivement leur tems, leurs pensées, leurs réflexions, leurs sollicitudes et tous leurs travaux, ils ne se mettent point en peine de s'instruire des connaissances qui doivent les diriger dans l'ordre de leurs intérêts éternels, et sous le prétexte qu'ils ne se livrent pas à des doutes sur la vérité de la Religion et qu'ils en pratiquent quelques actes extérieurs, ils ne croient pas avoir besoin d'en étudier les preuves, les dogmes, les préceptes et l'esprit; ils ne sont Chrétiens et Catholiques que par préjugés, par habitude, à l'extérieur seulement et non sur des principes, et en esprit et vérité.

Mais si leur foi n'est pas raisonnable, si elle s'ébranle à la voix de l'impie, ce n'est que par leur faute, par leur négligence de s'instruire, et non par défaut des motifs de crédibilité. L'existence de Dieu, sa Providence, la certitude des Miracles qui démontrent la Divinité de la Religion chrétienne, et l'établissement d'une autorité infaillible qui en ' explique la doctrine, sont des vérités fondées sur des motifs qui peuvent être saisis par tous les hommes d'un sens droit, quand ils sont développés par le ministère des Pasteurs; ils peuvent même être saisis plus facilement par les hommes qui ne cultivent pas les sciences humaines, parce que ceux-ci sont généralement moins exposés à l'aveuglement de l'orgueil et des autres passions. Four croire raisonnablement à la Religion, il n'est pas nécessaire d'être savant: il suffit d'avoir le bon sens et un cœur droit.

D. Tous les hommes sont-ils donc obligés de s'instruire de la vérité de la Religion?

R. Oui; c'est le premier et le plus important usage qu'ils doivent faire de la raison, Les autres connoissances peuvent être honorables et utiles à l'homme dans Tordre de la vie présente: la connoissance de la Religion lui est seule utile dans l'ordre de ses destinées éternelles; elle seule le conduit à sa fin dernière, et lui montre un but digne d'un être immortel; elle est la science du salut et quelle autre science est véritablement nécessaire à T'homme? Que sert à tant d'hommes de s'épuiser en recherches et en méditations sur les routes de la fortune, sur la politique et la législation, sur les systémes philosophiques, sur les arts et les sciences humaines, s'ils négligent la science qui doit décider de leur soit éternel? L'homme sensé ne peut voir en eux que des enfans qui se fatiguent à la poursuite d'une ombre, d'une fumée, des malades atteints d'une frénésie qui consume en vain toutes leurs forces, et les précipite dans le tombeau.

Il n'y a que vanité dans les hommes qui n'ont pas la science de Dieu (Sap. XIII). Que sert à T'homme de gagner l'univers entier, s'il vient à perdre son ame? (Matth. XVI).

D. Quel est le fondement et la première vérité de la Religion?

R. C'est l'existence de Dieu.

CHAPITRE

VI.

De l'existence de Dieu.

D. QU'EST-CE qui nous prouve l'existence de

Dieu ?

R. Tout ce que nous voyons au-dehors de nous, et ce que nous sentons en nous-mêmes ; on la trouve gravée sur toutes les parties de l'univers, sur le monde intellectuel et moral, comme sur le monde physique. O ne renfermeroit pas en plusieurs vofumes les preuves de cette vérité fondamentale. Je me borne à vous en rapporter trois principales, dont vous pouvez lire le développement dans mille

ouvrages.

L'existence du monde est la première vérité sensible qui nous frappe, et qui nous démontre dans sa cause l'existence de l'Etre Suprême qui l'a créé. Car le monde n'existe pas nécessairement, et par sa nature, puisque l'on conçoit qu'il auroit pu ne pas exister. Il a donc une cause. Cette cause n'est pas le monde lui-même, car il ne peut être sa propre cause et sonpropre effet, il n'a pu agir avant d'exister, ni se donner ce qu'il n'avoit pas. Ce ne seroitpas une absurdité moins grossière, d'attribuer au hasard la cause de l'existence du monde; car le hasard; n'est rien il ne peut rien; ce n'est qu'un mot que les Athée mettent ici à la place du Créateur. Quelle peut donc être la cause qui a produit le

monde, sinon un Etre tout puissant, existant par lui même, de qui tous les êtres ont reçu l'existence, c'est à dire DIEU.

L'existence et les loix du mouvement fournissent la même preuve de l'existence de Dieu; car lø mouvement n'est pas essentiel à la matière, puisqu'on la conçoit et qu'on la voit en état de repos. Susceptible de mouvement, la matière peut être mue en tout sens, et il ne répugneroit pas à sa nature qu'elle fût mue par des loix contraires à celles qui existent. Il est donc une cause étrangère à la matière, qui lui a imprimé le mouvement et en a déterminé les loix. Or cette cause ne peut être que l'Etre tout puissant que nous appellons

DIBU.

Je rapporte au même genre de démonstration les preuves que nous trouvons de l'existence de Dieu, dans l'origine de l'homme, et la nature de ses fa

cultés.

Les hommes naissent les uns des autres par la succession des générations. En remontant de fils en pères, on doit donc arriver à un père commun de tous, à un premier père, ou il faudroit admettre une progression infinie de générations qui n'auroit point de commencement et de premier principe, ce qui seroit absurde et contraire à l'histoire et à la tradition générale de tous les Peuples.

Or, s'il y a eu un premier homme, qui l'a formé? Qui a déterminé, constitué sa nature? Qui lui a donné la faculté de penser. de raisonner, de se souvenir, de vouloir et d'agir? Qui a créé son ame et l'a unie à son corps? Ne seroit-ce pas une absurdité, un pitoyable délire, d'attribuer ce prodige à la matière, et n'est-il pas manifeste Dieu seul en

est l'auteur?

que

D. Quelle autre preuve apportez vous de l'existence de Dieu?

R. Les merveilles de la Nature nous en fournissent une infinité. Ne pouvant les parcourir en dé

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