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prononcent le jugement de condamnation contre l'ancienne église, qui la répudient et qui décident pour commencer la séparation. Si au contraire il ne vient au monde qu'après que le schisme est déjà formé par ses ancêtres, il marche sur leurs traces, et il continue le schisme sur le même principe fondamental par lequel ses ancêtres l'ont commencé. Cet homme dit dans son cœur : « Je vois clairement que » mes ancêtres ont mieux entendu l'écriture que » cienne église je vois qu'ils ont eu raison de s'en › séparer. J'adhère à leur séparation, comme juste: » je la ratifie, je la confirme, je la continue, je la re>> nouvelle autant qu'il est en moi. Si je voyois qu'ils » se fussent trompés et que leur séparation fût injuste, »je me garderois bien de confirmer leur erreur, leur » révolte sacrilége, leur schisme impie. » Ainsi, supposé que l'ancienne église ait pour ministres les légitimes successeurs des apôtres, qui ont seuls le droit 'du sacerdoce, et que cette église n'établisse jamais des erreurs damnables, qu'en un mot elle n'impose rien aux fidèles nuisiblement au salut, il est clair comme le jour que la séparation a été injuste, impie et sacrilége. En vérité, un chrétien qui veut aimer Dieu et être fidèle à la vérité, peut-il en conscience adhérer à ce schisme, le ratifier, le confirmer, le continuer et le renouveler en sa personne ? Quand on aperçoit le plus grand des maux commis par ses ancêtres, ne doit-on pas le révoquer et le réparer aussitôt ? Si on y est obligé pour le plus vil intérêt, à combien plus forte raison y est-on obligé, quand il s'agit du corps de Jésus-Christ déchiré, de son épouse

rejetée, de la maison de Dieu mise en ruine, et du sacré ministère usurpé sur les légitimes successeurs des apôtres, qui ont seuls le droit du sacerdoce! ✓ Quelle excuse peut-on alléguer pour une ratification si impie, si ce n'est que l'ancienne église a établi des erreurs damnables, et qu'elle a imposé aux fidèles nuisiblement au salut? Or est-il que, de l'aveu des personnes pieuses et éclairées dont il s'agit ici, elle -ne l'a jamais fait ? Donc ces personnes ne peuvent jamais en conscience confirmer, ratifier, continuer et renouveler en leurs personnes par aucun acte le schisme de leurs ancêtres. Ce schisme est en soi injuste, impie et sacrilége : ils ne pourroient le ratifier par leurs actes, sans autoriser une calomnie atroce contre la vraie église, qui est leur mère et la seule légitime épouse du fils de Dieu. Que doivent-ils donc faire ? Dès qu'ils aperçoivent qu'ils mangent l'agneau pascal hors du lieu saint, ils doivent se hâter de retourner sur la sainte montagne, dans le centre de l'unité, pour s'y nourrir du pain descendu du ciel. Dès qu'ils reconnoissent qu'ils sont hors de l'arche, ils doivent y rentrer pour se sauver du déluge. C'est ainsi que les pères parlent unanimement; c'est ratifier, confirmer, renouveler, perpétuer le schisme, que de ne le pas finir pour soi.

V. Il est vrai qu'un homme né dans un pays d'où la vraie église est proscrite par un schisme public a de grandes précautions à garder, quoiqu'il soit pleinement catholique. On le voit par l'exemple des chrétiens de l'ancienne église, qui se cachoient avec des soins infinis, et qui cachoient même leur doc

trine pour ne donner aucun avantage aux païens. On le voit aussi par l'exemple des missionnaires qui se travestissent en laïques, pour cacher leur caractère et leur religion en Angleterre. Mais voici, ce me semble, à quoi on peut réduire ces ménage

mens.

1° Un catholique ne peut jamais en conscience faire aucun acte de communion avec une société schismatique, puisqu'elle a rompu elle-même tout lien de communion avec cette ancienne église qui est gouvernée par les légitimes successeurs des apôtres, lesquels ont seuls le droit du sacerdoce: ce seroit reconnoître le droit du sacerdoce et la légitime administration des sacremens dans une société qui les a usurpés par le schisme; ce seroit ratifier le schisme, le continuer personnellement, et faire des actes schismatiques contre sa conscience pour tromper les hommes. Il est clair que ces actes sont les actes propres du schisme et même de l'hérésie, puisque c'est reconnoître pour sa propre mère une fausse église qui n'a point le droit du sacerdoce, ni par conséquent le ministère pour les sacremens; c'est même reconnoître les sacremens de cette église comme véritables, quoiqu'on ne les croie pas tels, puisqu'ils ne contiennent point ce qui est contenu dans les sacremens de la vraie église, laquelle ne décide rien nuisiblement au salut. Par exemple, supposé que l'eucharistie de l'église catholique contienne véritablement le corps et le sang du Sauveur, la cène des calvinistes, qui ne peut contenir qu'une figure avec une vertu, ne peut point être une véritable et

légitime eucharistie. Quiconque y participe fait un acte du schisme et de l'hérésie de cette secte.

2° J'avoue qu'on peut quelquefois pour de bonnes raisons aller aux sermons des faux pasteurs d'une société hérétique. C'est ainsi que nos missionnaires mêmes y vont ou y envoient des émissaires de confiance, pour savoir ce que ces faux pasteurs enseignent et qui mérite d'être réfuté; mais on ne doit jamais, sans de très-fortes raiŝons, s'exposer à la séduction de ces discours qui gagnent comme la grène. On peut encore moins y aller pour faire accroire aux hérétiques qu'on n'est pas moins qu'eux dans leur schisme et dans leur hérésie : ce seroit joindre la fraude et la lâcheté aux actes propres de l'hérésie et du schisme.

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3o Il n'est ni nécessaire ni prudent de faire dans de telles circonstances aucun acte public de la religion catholique. Les anciens fidèles se gardoient bien d'en faire d'ordinaire aux yeux des païens. Nos missionnaires n'en font aucun en Angleterre, pour n'exciter point mal à propos une persécution. On peut et on doit imiter ces ménagemens.

4° On doit néanmoins faire les actes de la religion catholique dans les églises de la communion romaine, autant qu'on le peut sans s'exposer à de grands inconvéniens. Il u'est point permis de passer sa vie sans pasteurs, sans sacremens, sans subordination à une église visible, à moins qu'on ne se trouve dans une situation toute singulière. Il faudroit même, dans une si extraordinaire extrémité, être uni de cœur et de

désir sincère aux pasteurs, aux sacremens et à l'église qu'on croit la véritable.

5° On peut faire ces actes en secret, pour remplir son devoir et pour édifier les personnes de confiance, quoiqu'on prenne des précautions infinies pour les cacher à tous les autres.

6° Il pourroit se faire qu'une personne très-catholique auroit de pressantes raisons de s'abstenir trèslong-temps de la consolation et de la nourriture que le reste des fidèles doit tirer de la fréquentation des sacremens; mais on ne doit pas supposer facilement une si extraordinaire nécessité; il faut craindre de s'y tromper, et se ramener soi-même, autant que l'on peut, aux règles communes. Il ne faut se dispenser d'aucune des fonctions de l'unité parfaite, que pour l'avancement de cette unité même, et avec un vrai désir de la montrer dès qu'on le pourra. Jamais cette disposition ne fut tant à désirer qu'en notre siècle, où la tolérance et l'indifférence de religion font que tant de personnes vivent sans aucune dépendance d'aucune église fixe, se contentant de je ne sais quelle vague persuasion des points fondamentaux de la religion chrétienne.

7° Enfin les personnes qui ne feront aucun acte de communion romaine ne doivent nullement être surprises de se voir fort suspectes aux missionnaires zélés de cette communion. Il est naturel que ces missionnaires soient effarouchés et en défiance contre une religion si vague et si ambiguë: il est naturel qu'ils craignent ou l'hypocrisie et la dissimulation, ou l'illusion et le fanatisme avec l'indépendance dans un

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