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ont conservé parmi vous les inappréciables richesses de JésusChrist (2 Corinth, Ch. 8, v. 2.), et vous ont rendu dépositaires de cette antique simplicité qui, gardienne de la pureté des mœurs, de la docilité de la foi, du zèle de la religion, de la fidélité aux Souverains légitimes, ajoute plutôt que de rien ôter à la vivacité, à la pénétration, aux agrémens de l'esprit.

>> Nous vous dirons donc, comme St.-Paul à ses chers Corinthiens; Gardez-vous de déchoir de cette heureuse simplicité qui, étant en Jésus Christ, émanant de Jésus Christ, peut tout obtenir d'un Dieu qui a déclaré par son prophète abhorrer les trompeurs et se plaire avec les ames simples et droites. Fuyez la cupidité que le même apôtre place au nombre des causes exclusives du royaumedes Cieux, qu'il appelle source de tous les maux, qu'il traite d'idolatrie, et qui de nos jours portée aux derniers excès, ne connoît, n'adore de divinité que l'or et l'argent.

>> Fermez sévèrement l'oreille à ces doctrines funestes qui, sous le voile perfide d'une hypocrite liberté, sapent les fondemens de la religion et de l'ordre social; et, abusant de l'inexpérience de la jeunesse, la dégageant de tout frein, la soulevant contre toute autorité, ne préparent pas moins de désastres aux familles qu'aux empires.

>> Repoussez loin de votre heureux sol ces livres pernicieux, ces productions infernales, qui, reproduites sous tous les formats, mises à la portée de tous les états, de tous les âges, de toutes les fortunes, flattént, aiguillonnent toutes les passions, semblent ne vouloir laisser à l'innocence aucun asile, au vrai Dieu aucun adorateur, aux Etats aucun moyen de tranquillité et de prospérité. »

-Mgr. l'évêque de Coutances, en annonçant une retraite à son clergé, lui avoit adressé à ce sujet, sous la date du 18 juin dernier, une circulaire qui se termine ainsi : « O vous, mes chers coopérateurs, vous qui êtes le secours et la consolation de mon Episcopat, vous vous rendrez donc avec empressement à cette retraite ecclésiastique que je vous annonce; vous en recevrez la nouvelle avec joie, puisque vous l'attendiez avec impatience; tous réunis alors, soit au pied des Autels, soit dans les autres exercices de la retraite, nous nous édifierons mutuellement, nous nous encouragcrons dans l'accomplissement de nos obligations et de nos devoirs respectifs, nous les méditerons, nous nous en occuperons toujours, afin que notre avancement soit connu de

tout le monde. Hæc meditare, in his esto, ut profectus tuus manifestus sit omnibus. Timoth. 4. 15.

- Dans un mandement du 18 juillet dernier, qui a aussi pour objet une retraite ecclésiastique, Mgr. l'évêque de Carcassonne rappelle à son clergé les vérités les plus importantes. « Oui, dit le prélat, c'est durant la retraite, et dans le Cénacle où ils étoient rassemblés, que le Saint-Esprit descendit sur les apôtres, qu'ils les embrasa du feu sacré du divin amour, et qu'il alluma dans leurs âmes la flamme du zèle le plus ardent pour la gloire de Dieu et le salut des hommes. Enfin n'est-ce pas dans la retraite que tant de ministres de l'Evangile allèrent puiser ces vertus sacerdotales qui les rendirent l'objet de l'admiration de leur siècle et de la vénération dunôtre? Vous n'ignorez pas les grands exemples que nous ont donnés, dans les beaux jours de l'Eglise, les Ambroise, les Eusèbe, les Martial, les Hugues, les Malachies; vous savez que Saint Hilaire, un de nos plus illustres prédécesseurs, après avoir fait le choix de quelques *coopérateurs parmi les membres les plus recommandables de son clergé, se retiroit tous les ans avec eux dans la solitude, pour y vaquer à la prière et y rallumer dans son cœur la flamme du saint amour. Vous savez que Saint Charles Borromée s'étoit aussi choisi un lieu de retraite où il alloit, chaque année, solliciter pour lui les miséricordes divines, après les avoir sollicitées pour son peuple dans le tumulte des villes. Vous savez que Saint François de Sales regardoit la retraite annuelle comme un moyen efficace pour se préparer à la mort des justes. Et que vous dirai-je du bienheureux Vincent de Paul, qui fut en même temps l'honneur du sacerdoce et le modèle des pasteurs, le réformateur du clergé et le réparateur de la discipline ecclésiastique en France? N'est-ce pas en faisant revivre parmi nous les retraites ecclésiastiques, qu'il rendit à l'Eglise son premier éclat.

» Nous ne voulons pas, N. T. C. coopérateurs, vous rappeler nos malheurs ; hélas! qu'est devenue notre belle Eglise gallicane? son or ne s'étoit-il pas obscurci? n'avoit-il pas perdu ses brillantes couleurs? C'est surtout contre le clergé que la révolution a fait usage de sa faux meurtrière et dévas tatrice. Quels vides affligeans n'a-t-elle pas laissés dans les pasteurs du second ordre? Qu'il est grand le nombre des paroisses plongées dans l'ignorance, dans le vice, dans l'indifférence pour la Religion, nous pouvons même dire, l'impiété? Cependant que sont ces maux, si nous les com

dans

parons à ceux qui déshonoroient le siècle qui a vu naître Saint Vincent de Paul? Nous avons eu, il est vrai, des làches, des déserteurs du camp d'Israël; mais nous aimons à croire qu'ils sont tous revenus à l'unité catholique, et qu'il n'en est aucun parmi eux qui ne mît, avec nous, sa gloire et son bonheur à être immolé sur le sacrifice de sa foi. Nous n'avons pas, dans ce diocèse surtout (nous nous plaisons à le dire, et nous en rendons nos très-humbles actions de grâces au Seigneur), nous n'avons pas à déplorer des maux aussi hontenx et aussi généralement répandus que dans le siècle de Saint Vincent de Paul. Loin que notre clergé soit parvenu à ce point d'ignorance et de dégradation, le grand nombre de nos coopérateurs à l'œuvre surnaturelle de la Rédemption, s'y distingue par une piété et un zèle exemplaire. Oui, N. T. C. coopérateurs, nous devons cet hommage à la vérité, et nous éprouvons la plus douce satisfaction à le rendre ici, et à vous dire que notre désir le plus sincère et notre espérance la mieux fondée sont que la mort seule pourra rompre les liens qui nous attachent à un clergé et à un troupeau si généralement dignes de notre confiance et de notre amour; loin que l'esprit sacerdotal se soit tout à fait éteint parmi vous, l'on compte encore dans notre milice sacrée des prêtres fervens qui lèvent au ciel des mains pures et innocentes, et qui attirent sur leur ministère les bénédictions du Très-Haut ; des pasteurs vertueux qui, par l'intégrité de leurs mœurs, sont l'ornement de l'Eglise et les modèles de leurs troupeaux; des docteurs instruits qui, placés sur le chandelier, éclairent la maison du Seigneur, et chassent au loin les épaisses ténèbres de l'erreur et du crime.

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Mgr. l'Archevêque de Toulouse a adressé pour le même sujet une lettre pastorale au clergé de son diocèse en date du de ce mois. Nous y remarquons ce qui suit : « Nous aimons à publier, nos très-chers frères et coopérateurs, que si notre arrivée au milieu de vous n'a pas été sans quelque fruit, nous le devons à cette retraite qui ouvrit si heureusement notre carrière apostolique. Nous y puisâmes, avec abondance, les grâces qui ont soutenu et qui soutiennent notre foiblesse. Entourés de ce grand nombre de vénérables pasteurs qui ont blanchi dans les travaux du ministère, témoins de leur ferveur, édifiés de leur sainteté, animés par leur zèle, nous sentimes, au fond de notre cœur, la confiance de tout en

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treprendre pour le bien et la gloire de l'Eglise que la Provi dence avoit commise à notre sollicitude.

» Dès ce moment, tout entiers au soin du troupeau dont nous devons rendre compte au souverain pasteur des âmes qui nous l'a confié, nous nous sommes occupés sans relâche de réformer les abus nés des temps de désordre et de confusion, d'arracher l'ivraie que l'homme ennemi avoit semée dans le champ du père de famille, de faire disparoître les scandales, de rappeler les règles de la discipline, pour conserver le véritable esprit du sacerdoce, de ramener tous les esprits à l'unité, ayant pour but de notre ministère la perfection des Saints, et l'édification du corps de J.-C. Ad consummationem Sanctorum, in opus ministerii, in ædificationem corporis Christi, donec occurramus omnes in unitatem fidei. » Mais nous pensons, nos très chers coopérateurs, que tout le succès de nos efforts dépend des retraites ecclésiastiques, et de votre empressement à venir vous y renouveler dans la grâce et la ferveur de votre vocation. Que pouvonsen effet, pour le salut des peuples, sans un véritable zèle pour notre sanctification! et ne savons-nous pas que toujours la retraite fut regardée comme la source la plus abondante de sanctification pour les prêtres!

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nous,

>> C'est ce qu'ont pensé les Ambroise, les Hilaire, les Charles Borromée, les François-de-Sales tous les Pontifes les plus zélés pour la gloire et la sainteté du sacerdoce. De saints évêques croyoient devoir se retirer, pour un peu de temps, des occupations et des sollicitudes de leur ministère, afin de penser à eux-mêmes : Ideò paulisper discessi, ut meipsum inspicerem. Ces hommes qui vivoient sur la terre comme des anges, sentoient le besoin de se prémunir contre la dissipation des occupations extérieures, et ils regardoient ces jours passés dans le recueillement et le repos de la retraite, comme les plus utiles pour le succès de leurs travaux apostolique.

» Si l'Apôtre croyoit devoir donner, à son cher disciple Timothée, l'avertissement de ranimer en lui la grâce qu'il avoit reçue par l'imposition des mains, admoneo te ut ressuscites gratiam Dei quæ est in te per impositionem manuum mearum (2. Ep. ad Tim., c. 3, v. 8.), combien cette obligation est-elle plus indispensable pour nous, dans des temps où notre ministère est environné de tant de périls et de difficultés! La plus sainte ferveur n'est-elle pas en danger de s'atiédir, parmi tant d'exemples du plus déplorable rela

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chement ? la piété la plus solide ne s'affoiblira-t-elle point', par la nécessité de vivre au milieu d'un monde plein de scandales? et n'est-il pas même à craindre que, tout occupés de sanctifier les autres, nous ne songions pas assez à nous sanctifier nous-mêmes ?

« Le prêtre qui ne seroit point touché de cette crainte, qui regarderoit comme inutile le moyen que les plus grands Saints ont regardé comme indispensable, et qui se flatteroit d'y pouvoir suppléer par d'autres moyens de son choix, ne seroit-il pas déjà condamné pour sa coupable témérité ? Hélas! en le plaignant d'une illusion si funeste, ne serions-nous pas trop fondés à lui adresser le reproche fait à l'évêquè de Sardes?..... Peut-être vous glorifiez-vous du témoignage que les hommes rendent à la régularité de votre conduite, et à l'exactitude avec laquelle vous remplissez les devoirs de votre ministère mais ce ne sent là que des apparences de la vie sacerdotale; et, aux yeux du témoin fidèle qui juge vos œuvres, vous êtes réellement mort: Scio opera tua quia nomen habes quod vivas, et mortuus es. (Apoc., c. 3. v. 1. Le même prélat, annonçant sa visite pastorale dans le département de l'Arriège, par une lettre du 16 du même mois d'août, s'exprime ainsi :

:

« Pénétrés de toute l'étendue de nos obligations envers les différentes contrées de notre immense diocèse, nous ne saurions trop vous dire, N. T. C. F., les regrets que nous éprouvons de penser qu'il nous faut encore plusieurs années avant d'avoir pu visiter toutes les églises dont nous avons la sollicitude, sollicitudo omnium ecclesiarum..... Cependant, au milieu des grands travaux qui nous ont occupés de puis notre arrivée dans le diocèse, avec les soins que nous avons dû nous donner pour remettre en vigueur l'ancienne discipline de l'Eglise, et les différens établissemens que nous avons eu à former, nous devons bénir la Providence de nous avoir accordé assez de forces pour avoir pu parcourir déjà un assez grand nombre de paroisses..... Mais nous aurions voulu pouvoir nous multiplier, tant notre zèle nous pressoit de nous trouver au milieu de vous. C'est donc avec une douce satisfaction que nous venons vous annoncer aujourd'hui que notre intention est de commencer notre visite dans le département de l'Arriège, le 21 septembre prochain,....

<< Il n'y a ni vertus, ni paix, ni bonheur, ni salut pour les hommes sans foi; elle est la chaîne établie entre le Ciel et la terre; elle descend du trône céleste sur nous 15

Tome 2o.

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