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MÉMOIRES DE FAMILLE, HISTORIQUES, LITTÉRAIRES ET RELIGIEUX, par l'abbé Lamb..., dernier confesseur de S. A.S. Mgr. le duc de Penthièvre, aumônier de feu Madame la duchesse douairière d'Orléans. 1 vol. in-8° 6 fr. et 7 fr. 50 c. franc de port. Au B. des Tabl.

CES Mémoires doivent intéresser tous les ecclésiastiques. On y voit un prêtre respectable, attaché à la personne d'un prince dont le nom sera toujours un éloge, et qui nous donne sur le caractère de ce prince, sur ses vertus, sur sa vie privée, sur les vertus et les disgrâces de son illustre fille, des détails curieux, édifians et propres à faire connoître et, par conséquent, à faire aimer les personnages qui en sont l'objet. A ces détails se joignent ceux que l'auteur publie, sur lui-même, sur sa fuite du château de Vernon, où il étoit resté après la mort de M. le duc de Penthièvre, sur son voyage à travers la France, au temps de la plus cruelle terreur, sur son arrivée et son emprisonnement à Besançon; sur son émigration et son séjour eu Suisse, son retour en France, son second voyage en Allemagne et dans le Nord; sur le genre de vie des personnes avec lesquelles il a vécu, et sur les contrées qu'il a visitées. Quel dévouement, quel courage dans ce digne ministre des autels ! Quel zèle pour le service des personnes illustres qui l'honoroient de leur protection et de leur confiance! Que de courses, que de voyages en Suisse, en Allemagne, en Pologne, en Espagne et dans l'intérieur de la France ! Et tout cela, pour les autres et jamais pour lui-même. On le voit bravant tous les obstacles, se frayant un chemin à travers des montagnes inabordables, exposant tout son avoir, sa vie même pour porter des secours ou s'acquitter de commissions plus ou moins importantes.

Mais, en même temps, combien sont dignes de nos éloges ces pieux chrétiens, ceux de la Franche Comté entre autres, qui accueillent avec un si grand courage le prêtre dont la présence peut leur coûter la vie, et qui, comme aux siècles héroïques de la religion, réunissent leurs parens et leurs amis, pour se confesser et recevoir l'Eucharistie dans des souterrains ou dans d'autres lieux inconnus! Là ce sont de simples servantes quí s'arment d'un courage tout nouveau pour sauver au milieu de mille périls le ministre dispensateur des grâces

ineffables, qui ne l'abandonnent que lorsqu'il est en sûreté, et rentrent avec calme dans leur patrie, prêtes à recommencer ces entreprises si étonnantes. Ailleurs, ce sont des étrangers dont la conduite envers les émigrés et les prêtres est si féconde en traits admirables de bonté, de désintéressement, de zèle. Que dirons-nous de ees prêtres français retirés en Angleterre, qui trouvent encore dans les aumônes qu'ils recoivent pour eux, de quoi envoyer en Suisse une somme de 1800 fr. à ceux de leurs confrères qui ont moins de ressources! C'est ainsi que, dispersés par la tempête, les vrais enfans d'Israël aimoient à se reconnoître, loin de leur patrie. C'est ainsi que, sur les bords des fleuves étrangers, Ezechiel correspondoit avec Jérémie, son maître et son modèle.

Les Mémoires de famille sont terminés par des notes sur l'Orator sacer, ouvrage projeté par M. de Beauvais, ancien évêque de Senez, et auquel l'auteur de ces Mémoires devoit concourir. Son livre, déjà si important pour les amis de la Religion, est en outre digne d'être consulté avec fruit par ceux qui s'adonnent à la science théologique. P.

CONJURATION DE L'IMPIÉTÉ CONTRE L'HUMANITÉ, Avec cette épigraphe :

« Le règne des impies est la ruine des peuples. >>

(Eccles. cap. 9, v. 23.)

Par M. Mérault, ci-devant de l'Oratoire,grand-vicaire d'Orléans et supérieur du Séminaire. 1 vol. in 8° 6 fr. et 7 fr. 50 c. franc de port. Au B. des Tabl.

« ON assure,

dit le respectable anteur de cet ouvrage, que la Religion reçoit en ce moment l'hommage de ceux mêmes qui, avant la révolution, avoient paru cesser d'y croire. Il n'en est pas mois vrai que nous avons encore un grand et redoutable ennemi à craindre. » Cet ennemi c'est l'impiété, Non seulement il est encore à craindre, mais il est plus à craindre que jamais; et pour quelques hommages que la Religion reçoit de plusieurs de ceux qui ne la reconnoissoient pas avant nos discordes civiles, que de milliers de chrétiens qui, ayant été chrétiens à cette époque, ne le sont plus aujourd'hui !

On avoit prédit tous nos maux; on avoit annoncé les ravages de l'impiété, lorsqu'on pouvoit encore les prévenir; et toutefois l'impiété a exercé ses ravages, et des maux sans

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nombre sont venus fondre sur notre patrie: nous la con-. noissons aujourd'hui cette impiété, par les fruits amers qu'elle a produits. Nous n'avons plus besoin ni de l'avis des sages, ni de celui des orateurs qui nous ont devancés, ni de celui de ces magistrats dont le langage n'a pas retenti dans le cœur des hommes qui devoient l'écouter avec une attention toute particulière; et Leibnitz, l'évêque de Senez, le P. Beauregard, le P. la Neuville, MM. Fleury et Séguier, ne pourroient plus nous rien apprendre, s'ils étoient encore au milieu de nous. Ce que nons avons à faire, c'est de tirer de leur funeste léthargie ceux dont le sommeil, si favorable à l'impiété, peut donner la mort au corps social; c'est de combattre avec énergie, non-seulement contre l'indifférence en matière de religion, mais surtout contre l'indifférence sur les maux que l'irréligion engendre; c'est de faire entendre enfin à tous les dépositaires de l'autorité cette maxime d'un de nos poètes :

Où Dieu n'a point d'autels, les rois n'ont point de trône.

L'ouvrage de M. Mérault, rempli de faits instructifs, puisés surtout dans les annales des différens peuples, fait voir jusqu'à l'évidence que l'impiété n'a jamais régné parmi les hommes, sans attirer sur eux les plus terribles fléaux; et c'est surtout en privant les hommes de leur appui, en ébranlant toutes les colonnes de l'ordre social, en renversant tous les pouvoirs, ou, ce qui est la même chose, c'est en détruisant le respect dû aux pouvoirs, que l'impiété se montre l'ennemi du genre humain. Parcourons avec notre respectable auteur les temps qui ont précédé la publication: de l'Evangile, ceux qui ont suivi ce grand événement, et enfin les jours de la révolution française, et nous aurons une juste idée de tout le mal que peut produire l'impiété chez tous les peuples et dans toutes les religions du monde. Mais si l'impiété est faneste aux hommes, c'est surtout lorsqu'elle s'attaque à la religion la plus utile aux hommes; car alors elle se montre avec un double caractère, également odienx. Elle prive la société du plus grand des biens, et elle met à la place le principe de tous les maux. Voltaire n'a pas craint de dire: « qu'il valoit mieux être subjugué par la supersti» tion, que de vivre sans religion. >> Mais si l'absence de toute religion est fatale, même pour les peuples superstitieux, que sera-ce pour les peuples éclairés, qui étoient assurés, en respectant et pratiquant leur religion, d'être avce celui qui est la voie, la vérité et la vie P

P.

MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L'ARCHEVÈQUE DE PARIS. qui ordonne que la Fête du Sacré-Cœur sera célébrée désormais d'obligation dans son diocèse.

Hyacinthe-Louis de QUELEN, etc.

Parmi les fêtes dont notre vénérable prédécesseur avoit réglé l'ordre, la célébration et la solennité, dans la nouvelle disposition du Bréviaire de Paris que nous venons de publier, il en est une, nos très-chers frères, que sa sollicitude pour vous lai faisoit désirer de rendre plus générale et plus fixe, fête du Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ.

la

Il y avoit déjà plus d'un siècle qu'une piété solide, un tendre amour pour notre divin Sauveur, un zèle ardent pour ranimer la charité, qui va se refroidissant à mesure que la foi s'affoiblit, le besoin plus vif et plus pressant d'attirer, dans des temps de calamités et de désordres, des grâces plus promptes et plus abondantes, avoient inspiré le dessein d'honorer d'un culte particulier, sous le symbole le plus touchant et sous l'emblême le plus naturel, l'amour immense de JésusChrist pour les hommes, dont son cœur adorable est considéré comme le siége auguste et le principal organe. Les fidèles trouvoient dans cette dévotion un aliment de plus à leur ferveur, un motif puissant et un moyen facile d'étudier com me de plus près les vertus, les perfections, et jusqu'aux moindres mouvemens de cet aimable et divin maître, qui, pour guérir plus sûrement nos misères, pour nous rendre les remèdes moins amères et plus supportables, a voulu, par le mystère de son incarnation, se rapprocher intimement de` nous, « nous attirer à lui, et nous y attacher inséparable»ment par tous les attraits qui gagnent les hommes, par les » liens les plus étroits qui les unissent entre eux »': In funiculis Adam traham eos,in vinculis caritatis ( Osée, x1, 2.); et (pour suivre toujours la pensée et les paroles d'un prophète) qui a voulu pouvoir nous porter, nous serrer entre ses bras, et nous prodiguer les marques de la tendresse la plus généHélas! combien n'ont pas compris, combien peu comprennent encore ces admirables et célestes invitations! Por. tabam eos in brachiis meis, et nescierunt quòd curarem eos. (Osée, x1, 2.)

reuse.

Il appartenoit à l'Eglise, et il n'appartenoit qu'à elle de les concevoir dans toute leur étendue, et de diriger ses en

fans dans les routes d'une dévotion qui parut d'abord étran ge et dure aux oreilles de quelques murmurateurs; parceque, semblables aux anciens Capharnaites, n'y voyant ou affectant de n'y voir qu'un objet purement matériel, et s'attachant uniquement à la lettre, qui tue et qui dessèche, ils ne surent pas pénétrer jusqu'à l'esprit, qui vivifie et qui dilate. (II Cor. 111, 6.)

Mais le culte du Sacré-Cœur de Jésus, familier depuis long-temps à un grand nombre de personnages éminens en doctrine et en sainteté; justifié par des miracles et des bienfaits signalés, au nombre desquels la ville de Marseille n'oubliera jamais la cessation subite de la peste qui la ravageoit; propagé dans toute l'Europe et même dans les contrées les plus lointaines; approuvé plus d'une fois par les souverains pontifes, qui ont permis d'en réciter l'office et d'en célébrer la fête; encouragé par les indulgences et les priviléges spirituels accordés du haut de la chaire apostolique à ceux qui font profession d'y être attentifs et fidèles, consacré surtout par les fruits immenses de grâce et de salut qui se font remarquer dans tous les lieux où il est établi, et dans les ames qui s'y dévouent; ce culte, ainsi appuyé, soutenu, autorisé, se présenta à la foi des peuples, avec les garans les plus sûrs, en même temps qu'il lui ouvrit une source inépuisable de consolations.

La France, N. T. C. F., ne fut ni la moins empressée, ni la moins fervente à rechercher celles qui devoient bientôt lui devenirsi nécessaires. Comme si elle eût prévu ses malheurs, elle s'étoit préparée d'avance, dans le Coeur sacré de Jesus , un refuge où elle pût attendre la fin de la tempête, un sanctuaire où elle pût adorer encore, lorsque tous les autres sanctuaires auroient disparu; un asile où elle pût espérer contre l'espérance, et un lieu d'expiation où elle pût faire une réparation continuelle de tant de crimes, dont elle désavouoit, mais dont elle souffrit si cruellement la violence.

Aussitôt que, vers la fin du dix-septième siècle, la dévotion au Cœur de Jésus fut devenue plus célèbre parmi nous, mille monumens de reconnoissance et d'amour s'élevèrent de toutes parts en son honneur; des autels furent érigés, des fêtes célébrées, les vœux se multiplièrent, des associations nombreuses se formèrent. Non-seulement quelques uns des premiers pasteurs de l'Eglise de France se plurent à soutenir la piété des fidèles, mais tous les évêques du royaume s’unirent pour la favoriser, l'étendre et Paffermir. Dans une

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